Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Faut-il interdire les blessures ?

Le retour de l'affaire Le Guen-Coridon devant les tribunaux invite à se demander pourquoi la blessure est considérée comme "normale" dans le football moderne, ou si la baisse de l'intensité des contacts peut améliorer la qualité du jeu…
Auteur : Jérôme Latta le 7 Nov 2002

 

En 1997, un tacle de Paul Le Guen avait gravement blessé le Guingampais Charles-Edouard Coridon (fracture du péroné), lui occasionnant un arrêt de travail de six mois. En pareil cas (accident du travail), c'est la caisse primaire de l'employeur qui prend en charge les indemnités journalières du joueur. Mais calculées, sur six mois du salaire d'un footballeur, elles coûtent cher (22.000€ exactement — AFP 06/11). Aussi la CPAM des Côtes-d'Armor s'était-elle retournée contre le Paris Saint-Germain et avait obtenu un remboursement devant le Tribunal de grande instance de Paris (des indemnités avaient également été accordées au joueur. Le club parisien ayant interjeté appel, c'est la Cour du même nom qui est appelée à statuer (l'arrêt sera rendu le 9 décembre).
Une autre affaire du même type avait opposé la CPAM de Nantes à l'OM, Patrick Blondeau ayant fracturé le péroné d'Yves Deroff le 29 mai 1999 lors d'un match à la Beaujoire. Ces précédents (qui n'en étaient pas dans le rugby) avaient suscité une levée de boucliers de la part de l'ensemble de la profession, joueurs compris (voir L'Humanité, 06/10/99 et 22/03/01). Dans la deuxième affaire, la CPAM de Nantes avait été déboutée par le TGI de Nantes en avril 2001, notamment parce que le joueur blessé n'avait pas souhaité engager de poursuites.


Risque professionnel
Les arguments des avocats des dossiers Coridon-Le Guen (cités par l'AFP) et Blondeau-Deroff, sont particulièrement intéressants. Ceux des clubs défendent la théorie de l'acceptation des risques et considèrent que la blessure est un danger professionnel librement consenti par les joueurs. Pour les représentants de la Sécurité sociale, dès lors qu'un dommage est infligé par un salarié dans l'exercice de sa profession, c'est à son employeur d'en assumer les conséquences financières. Les responsables des caisses primaires ont par ailleurs affirmé que la collectivité n'avait pas à payer (très cher) l'agressivité de certains joueurs professionnels. Enfin l'avocat du joueur (dans la première affaire) a insisté sur le caractère "fautif" du geste de Le Guen, qui avait écopé d'une suspension d'un mois.

Cette affaire pose des questions pertinentes, si l'on accepte de ne pas s'arrêter à l'affirmation que les blessures sont inévitables dans les sports pro. Lilian Laslandes avait déclaré à l'époque: "le tacle appuyé, un peu musclé, de Blondeau fait partie des risques du métier " (L'Humanité, 06/09/99). En fait-il vraiment partie, ou plutôt qu'est-ce qui nous fait admettre ce verdict, sinon la banalisation d'un niveau d'engagement (pour employer l'euphémisme en vigueur) excessif? On peut légitimement considérer qu'il y a faute dès lors qu'un geste met en danger l'intégrité physique de l'autre. Mais malheureusement, il faut souvent le constat clinique pour engager des sanctions (Le Guen n'avait pas été sanctionné lors du match), tandis que des dizaines de tacles assassins manquent leur cible et restent impunis. Faut-il vraiment aller jusqu'à la fracture pour fixer rétrospectivement les limites de l'agressivité physique?
D'autre part, le contraste entre le style des deux joueurs impliqués (Le Guen et Blondeau) indique que le problème ne tient pas à des joueurs plus dangereux que d'autres, mais au degré de "violence" toléré sur les terrains.


Brider les défenseurs ?

De manière provocatrice, Michel Platini évoquait il y a quelques années la possibilité d'interdire purement et simplement les tacles, pour restaurer les droits du beau jeu et favoriser les attaquants. Les tacles font cependant partie de la tradition (quoique pas depuis toujours) et des gestes qu'on aime quand ils sont orthodoxes (Beckenbauer, Lopez, Blanc). Ils sont d'ailleurs mieux encadrés et sanctionnés depuis la prohibition des "tacles par derrière" (en fait, de tous les gestes dangereux), et globalement, la violence a considérablement diminué depuis une dizaine d'années — les problèmes se concentrant notamment sur l'antijeu et les contestations. En dehors des agressions pures et simples, qui n'ont pas disparu, la question de la violence est plutôt relative à l'intensité générale des contacts et des chocs. Le récent rapport de la FIFA sur la Coupe du monde (voir ici) insistait ainsi sur la progression alarmante du nombre de traumatismes crâniens occasionnés par les coups de coude dans les luttes aériennes.

Or, cette intensité physique, qui a varié au cours de l'histoire, n'est pas une donnée immuable, mais le produit du rapport entre "l'engagement" des joueurs et sa répression par les arbitres et les instances disciplinaires. Si beaucoup de blessures sont aujourd'hui plus dues à la répétition des efforts qu'aux gestes illicites, on peut en revanche s'interroger sur le niveau de tolérance générale vis-à-vis des brutalités. Les tenants de la virilité du football et les anglo-saxons voudront le définir comme un "sport de contact", mais quel en est le prix exact pour le jeu?
On s'accorde généralement sur le constat de la difficulté croissante à déborder les défenses, de l'importance primordiale des aspects tactiques, de la sur-valorisation des joueurs "capables de faire la différence à eux seuls", de la rareté des vrais meneurs de jeu, du faible temps de jeu effectif dans les rencontres, des interruptions dues aux fautes etc. Une prohibition plus sévère des contacts n'aurait-elle pas pour effet de laisser à nouveau des espaces d'expression individuelle et collective aux joueurs et de produire une bien meilleure qualité de jeu?

On est ici explicitement dans l'utopie, surtout devant les résistances que provoquent les campagnes de durcissement de l'arbitrage, comme en ce début de saison (lire La couleur du carton). Mais la question mérite certainement d'être posée.

Réactions

  • goom le 07/11/2002 à 13h27
    gxnc, les règles n'évoluent que très peu...la FFF peut émettre des circulaires, le fond du problème reste et le règlement aussi...

  • gxnc le 07/11/2002 à 13h40
    Bah y'a des circulaires concernant les "tacles grossiers à sanctionner d'un rouge" avec exemples pour montrer ce qu'est un tacle grossier ("Fr.L., du club de Pa., rentre sur le terrain. Il doit être exclu immédiatement" ;-)), l'anti-jeu, les coups de coudes, etc...
    Bon, d'accord, à côté de ça on en a d'autre qui expliquent que faire lorsque le ballon eclate lors d'un coup franc, ou lorsqu'un joueur perd sa chaussure...

    ("Si un joueur perd une chaussure au moment du déclenchement du tir, le but étant marqué, celui -ci doit être accordé, car le joueur a perdu sa chaussure à la suite d’une circonstance fortuite. L’arbitre devra l’inviter à se rechausser avant la reprise du jeu : le coup d’envoi en l'occurrence.
    Toutefois, si la perte de la chaussure a occasionné une gène pour l'adversaire, le but sera refusé et le jeu sera repris par une balle à terre effectuée à l’endroit du déclenchement du tir."
    C'est important de le préciser quand même, non ?)

  • mollows le 07/11/2002 à 13h41
    des zUnierversites d'étés "Christian Lopez" du tacle ethique, oilà un truc qui aurait de la gueule ;-)

  • goom le 07/11/2002 à 13h44
    Ces circulaires montrent quand même les lacunes du règlement (puisqu'il ne se suffit pas à lui même...)

    Et sinon que faire si le ballon éclate? :o)

  • gxnc le 07/11/2002 à 13h55
    "BALLON ECLATANT LORS DES COUPS DE PIED ARRETES

    Si l'arbitre estime que le ballon a éclaté au moment où il a été botté (le ballon n'ayant pas été mis en jeu), le coup sera recommencé.
    Si cependant, ce n'est qu'une fois en jeu qu'il se dégonfle soudainement, une balle à terre doit être effectuée".

  • peterelephanto le 07/11/2002 à 15h11
    Ndan, plus je relis la réponse de Michael Johnson, plus je la trouve frappée au coin du bon sens.

  • tyty le 07/11/2002 à 15h20
    Plus je te lis peter, et plus je te trouve frappé...;-)

  • Ndan le 07/11/2002 à 15h33
    Remarque pachidermique frappé du non-sens Pet d'airelles ... !!!

  • Le Plan le 07/11/2002 à 18h20
    J'ai un peu de mal a concevoir qu'un club puisse dedommager la secu. En meme temps je ne comprends pas bien non plus pourquoi la secu devrait prendre en charge la medecine sportive. C'est une medecine de luxe, non ?

    Mais je voulais surtout, puisqu'on a parle de l'amenagement des regles, vous citer le modele de la NFL, que je trouve decidemment tres sage.

    Le football americain est sans doute l'un des sports les plus traumatisants pour le corps. C'est egalement un sport de contact, ou la virilite de l'engagement est sans arret mise en avant. Dans ce contexte, la ligue professionelle essaie depuis une dizaine d'annee d'ammenager les regles pour reduire le nombre de blessures. Je vais parler de d'un cas d'ammenagement, et de sa mise en pratique.

    Ainsi il y a quelques annees, la ligue a decide de reprimander les tacles a retardement sur le quarterback. Le quarterback est en effet l'un des joueurs les moins athletiques d'une equipe, et il se prenait regulierement des arrieres de 150 kgs lances a pleine vitesse sur le dos apres avoir lance le ballon. Cela occasionnait enormement de blessures. Lorsque la ligue a decide de supprimer cette forme de tacles, les joueurs ont proteste vivement et repondu qu'il etait impossible pour un defenseur de maitriser son elan, que dans le feu de l'action, il y avait des moments ou le defenseur n'avait pas le controle total de son corps, et qu'il etait impossible d'eviter le contact lorsque le ballon venait d'etre lance. Les autorites morales du jeu ont parle d'ingerence malsaine, d'atteinte a l'esprit du jeu, et personne ne voyait comment dans la realite imposer cette regle.

    En moins de 5 ans, apres une politique de sanctions exttremement dures (et de nombreux scandales mediatiques), ce genre de tacles a quasimment disparu. Cela veut dire que le defenseur, avant d'appliquer son tampon sur le quarterback, est oblige desormais de regarder ou est le ballon. Si le quarterback a entamme son geste, le defenseur coupe net son effort, ce qui etait juge impossible auparavent.

    Aujourd'hui, la ligue s'attaque aux tacles a retardement sur le reste du terrain, et tente egalement de definitivement supprimer les contact de casque a casque. Encore une fois, tous les observateurs crient a l'utopisme de cette volonte, et denoncent la sterilisation d'un sport d'hommes. Encore une fois la ligue se montre inflexible, punit severement les coupables (un defenseur vient de se faire suspendre 6 mois) et va reussir l'impossible.

    Tout ca pour dire que les reformes sont possibles, mais que le football souffre de le faiblesse de ses instances dirigeantes. Si les responsables de ce sport arretaient leurs combines et leurs luttes intestines, ils pourraient peut etre se consacrer a l'ammenagement des regles et ainsi minimiser les risques de blessure. Antijeu, tirage de maillot, fautes a 40 metres, tacles dangereux pour intimmider l'adversaire, l'arsenal de tricherie des joueurs se perfectionne d'annee en annee, et la ligue semble toujours en retard de deux combats. Vu la vitesse d'execution respective des deux footballs, je suis persuade que ce qui a pu etre applique dans le football americain peut l'etre dans le vrai football. On eviterait ainsi de voir des caisses d'assurances poursuivre des clubs professionnels, ce qui avouons le est completement ridicule.


  • harvest le 08/11/2002 à 10h07
    tu vois peter , ça ne marche déjà plus si bien : 2 piques et puis s'en vont. Marco lui avait réussi bien mieux sur la durée :-)

    Marco reviens !

La revue des Cahiers du football