Fiorèse quitte Al-Rayyan !
Transferts - Dernière minute: à quelques instants de la fin du mercato, Fabrice Fiorèse a quitté Al-Rayyan pour le club rival d'El-Arabi.
Doha, 31 août 2005, 23h58 (ATP).
Coup de tonnerre dans le mercato estival qatari, pourtant habitué aux transferts réalisés en douceur. Le club d'Al-Arabi, rival historique d'Al-Rayyan — suite à un contentieux datant des années 70 concernant un terrain construit sur un gisement de pétrole appartenant à l'émir voisin —, a en effet annoncé à minuit, date de clôture des transferts, la signature d'une des stars du championnat local, Fabrice Fiorèse. Celui-ci avait pourtant rejoint Al-Rayyan quelques semaines plus tôt, prêté par l'Olympique de Marseille (auquel il doit encore trois années de contrat).
Des sources proches du dossier font état d'une relation privilégiée entre l'ancien Guingampais et Nourredine Naybet, défenseur d'Al-Arabi. Le Marocain l'aurait incité à le rejoindre, arguant de la meilleure ambiance régnant parmi les quadragénaires émargeant dans son club, et de la qualité des logements de fonction, comportant pas moins d'un jacuzzi par pièce.
Depuis son arrivée à Al-Rayyan, le joueur s'était plaint à plusieurs reprises de l'atmosphère de "prison" régnant au camp d'entraînement, refusant d'écouter les dirigeants — selon lesquels les grillages et les barbelés visaient en fait à isoler le luxueux complexe sportif des logements voisins, destinés à des travailleurs philippins pauvres. Il avait également réclamé en vain que les menus soient agrémentés de jambon savoyard.
L'émir Wahid Al-Hiloud'jik, propriétaire du club d'Al-Rayyan, a déclaré depuis son palais que "le comportement de ce joueur [n'était] pas digne", confiant également au correspondant de l'ATP qu'il avait "vomi [son] dîner et congédié [ses] cinquante femmes pour la soirée".
On sait déjà que lors du prochain derby, le groupe de trente Ultras habitués du virage nord au stade Omar-Charif d'Al-Arabi ne manquera pas de faire payer à Fiorèse sa trahison. En effet, le Français avait été particulièrement bien accueilli à Al-Rayyan où, replacé défenseur central par son entraîneur Luis Fernandez, il avait favorablement impressionné les observateurs. L'émir Al-Hiloud'jik s'était même permis de descendre sur le terrain pour le défendre, après que l'ex-international allemand Stephan Effenberg lui eut infligé une gifle le laissant les bras en croix au milieu de sa surface de réparation.
Le Ballon de Plomb 2004, qui venait de déclarer à France Football "[En France] j'étais devenu le nouveau Dugarry", imitera-t-il ce modèle en quittant lui aussi le Qatar au bout de quelques mois? "Dans mon esprit, rien n'est fini avec l'OM", avait-il également affirmé à l'hebdomadaire sportif...