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Comment blanchir les cartons jaunes ?

Le football espagnol est en guerre contre son corps arbitral: annulation de cartons jaunes, polémiques et procès divers finissent par menacer l'issue du championnat... Heureusement, une étude prouverait qu'à la fin, les erreurs d'arbitrage s'annulent vraiment.
Auteur : Antoine Faye le 28 Mai 2007

 

Depuis plusieurs semaines, le collectif arbitral espagnol est soumis au feu des critiques les plus véhémentes. Il faut dire que certaines prestations arbitrales, cette saison, furent des plus désastreuses. À titre d’exemple – ils sont multiples – on peut mentionner le cas de l’Atlético Madrid qui, sur sa pelouse, a connu la faveur d’un but décisif marqué de la main par le Kun Agüero, contre Huelva, ainsi qu’un arbitrage franchement défavorable contre le Real, lors du derby madrilène. Plus récemment, deux matches ont constitué le point de départ de ce conflit: Athletic Bilbao-Valence et Racing-Real Madrid.

Discussions de couloir

À Bilbao, Valence n’a pas connu un arbitrage particulièrement mauvais. Mais il se trouve que le club che et son entraîneur, Quique Sanchez Flores, traînent depuis longtemps un contentieux vis-à-vis de Mejuto González, l’arbitre du jour. La courte victoire de l’Athletic (1-0) a provoqué la colère du coach valencien, indigné par l’arbitrage: s’en prenant à un Mejuto "récidiviste", il a ainsi affirmé: "Il nous a refusé un penalty contre le Real, et maintenant, il en refuse deux contre Bilbao. Ce qu’il fait avec Valence est très grave" (lire l'article de Las Provincias).
Cette diatribe serait restée lettre morte si la chaîne Cuatro n’avait pas tourné une aimable causerie entre Joseba Etxeberria, capitaine de l’Athletic, et Mejuto González. L’arbitre, concluait la discussion en assurant que l’Athletic allait se sauver (lire l'article de Libertad Digital). Bien que de telles discussions soient courantes dans les couloirs des vestiaires, l’apparente cordialité et les vœux de Mejuto sont très mal passés auprès des Valenciens.

Plusieurs jours après le match, le collectif arbitral (CTA) a émis un communiqué par lequel il condamne les déclarations de Quique, qu’il considère comme "indignes d’un sportif". Et le CTA de signaler que, "arrivé au dernier tiers de la Liga, (…) ceux qui ne voient plus la possibilité de remplir leur objectif trouvent dans l’arbitrage la victime expiatoire pour se justifier". Cette allusion aux objectifs sportifs de Valence a scandalisé la direction du club, surprise que "l’institution chargée de garantir la plus grande impartialité (…) se soit publiquement permis d’exprimer une opinion sur les possibilités de notre équipe d’accomplir les objectifs sportifs".


Tempête madrilène

marca_arbitres.jpgAu sortir de cet épisode, c’est au tour de l’imposante machine sportive et médiatique du Real Madrid de se jeter sur l’homme en noir. Au cours du match opposant le Racing de Santander au Real de Madrid, l’arbitre, Turienzo Alvarez, commet bourde sur bourde, portant préjudice aux deux équipes. Les Cantabres s’imposent finalement 2-1 grâce à deux penalties, dont un premier totalement injustifié. Ces erreurs vont provoquer une réaction tonitruante de "Pedja" Mijatovic, le directeur sportif du Real, qui s’en prend vivement à Turienzo Alvarez, suivi dans son élan par une presse déchaînée.
"Le bourreau Turienzo", crache la Une du journal Marca le lundi. Lynchage en règle, critique acerbe et attaques sans retenue, le quotidien affilié au Real de Madrid lapide en place publique l’arbitre et sa fonction, oubliant du même coup les multiples faveurs faites au Real au long de la saison (contre l’Atlético Madrid par exemple). Le quotidien ira même jusqu’à s’offusquer de voir cet homme "converti en victime", après avoir fait l’objet – au même titre que sa famille – de menaces de mort.

Devant la tempête née de ce match, le Real de Madrid se fendra tout de même d’un communiqué officiel pour condamner les menaces. Le texte contient néanmoins une authentique perle: "Une des caractéristiques traditionnelles du comportement social du Real de Madrid et de ses dirigeants a été le respect de la profession arbitrale et de ses décisions, attitude que l’actuelle direction, et son président en tête, se sont efforcés de maintenir et d’accentuer (sic)".


Beckham blanchi

Quique Sanchez Flores, et Pedrag Mijatovic, pour des critiques hors de toute mesure et moyennement justifiées ont donc fait l’objet de sanctions… 601 euros pour Quique qui "ne regrette pas ses déclarations". Pedja Mijatovic, pour sa part, sort vierge de toute condamnation (lire l'article de 20 Minutos). Outre la faiblesse de ces sanctions, les arbitres recevront encore un authentique camouflet dans une affaire concernant David Beckham (1).

À Bilbao, lors de la promenade madrilène à San Mamés (1-4), David Beckham est en effet sanctionné d’un carton jaune qui le suspend pour le duel au sommet prévu une semaine plus tard contre le FC Seville. L’arbitre du match a jugé que le Britannique a voulu gagner du temps en demandant à l’homme en noir de vérifier la bonne distance séparant le ballon du mini-mur lui faisant opposition sur un coup franc. Mais à la stupeur générale, le Comité de Compétition, arguant d’un défaut de motivation, annule le cinquième carton jaune de l’Anglais et la suspension qu’il induit. Une décision qui offusque les arbitres comme les adversaires du Real. Juande Ramos, entraîneur de Seville, précise ainsi: "le règlement de l’UEFA est sérieux, mais en Espagne, c’est le bordel, et par conséquent, ce n’est même pas la peine d’en parler". Pour les arbitres, cette décision est la goutte d’eau faisant déborder le vase.


Régularisations massives

Pour protester contre les turpitudes du règlement local, les hommes en noir espagnols décident de rédiger leurs rapports avec un minimum de détails, comme cela est le cas pour les matchs internationaux. Et ce qui devait arriver arriva... La 34e journée de Liga se solde par 67 cartons jaunes. Les clubs, constatant la vacuité des actes arbitraux, décident de présenter des recours en annulation. Le Comité de Compétition, plutôt que de vérifier le bien-fondé des sanctions, se base sur la justification de ces décisions dans la feuille de match, et annule 65 cartons jaunes, pour défaut de motif (2). Et pour la 35e journée, ce sont 30 des 47 cartons jaunes qui sont également absous.

Dans la dernière ligne droite de championnat, où chaque match compte, cette décision ne satisfait personne, à tel point que certains joueurs accusent les arbitres de "fausser le championnat". Certes, le collectif arbitral espagnol est loin d’être irréprochable. Le niveau général de l’arbitrage en Liga est même médiocre. Pour autant, le conflit arbitral, et le manque de crédit de cette corporation – y compris vis-à-vis de leur hiérarchie – sont préoccupants, car ils peuvent donner corps à des manifestations violentes à leur encontre.

Le contentieux est encore monté d'un cran avec la plainte déposée par la Ligue de football professionnel (LFP) devant le Comité de compétition, à l’encontre de 41 arbitres. Cette action vise les seuls hommes en noir ayant mal rédigé leurs feuilles de match et peut s’accompagner d’une sanction comprise – pour chacun – entre un mois et un an d’interdiction d’arbitrer. Le CTA a fait savoir que les arbitres ne changeraient pas de stratégie, profitant ainsi de la passivité complice de la RFEF (fédération) qui refuse de s’impliquer dans le dossier. Le report de l’examen de cette plainte au lundi 28 mai laisse à penser que la Ligue et les arbitres négocieront une sortie au conflit.


Les erreurs d'arbitrage s'annulent vraiment...

Pourtant, le manque de consensus et de dialogue dans cette affaire reste surprenant : la plus véhémente condamnation des menaces de morts contre Turienzo Alvarez est venue – non pas des instances – mais du Real Madrid, qui en est lui-même l’involontaire et imprudent instigateur. De surcroît, le débat sur la portée des erreurs arbitrales trouve un contradicteur sérieux: la statistique. Faisant écho à l’une des formules typiques de Guy Roux: "Les erreurs d’arbitrage, sur une saison, ça s’annule", l’émission El Rondo, de TVE 2, présente toutes les semaines son classement alternatif, tenant compte des erreurs décisives d’arbitrage: but acceptés ou refusés sur hors-jeu, penalty bien ou mal sifflés, buts accordés ou refusés à tort...
Or, ce classement démontre finalement, que les clubs – en fin de saison – ne sont pas favorisés ou défavorisés par l’arbitrage. Entre tempêtes médiatiques et déni de confiance, les arbitres espagnols sont aujourd’hui sur le pied de guerre, avec le risque de n’effectuer qu’un arbitrage de principe, sans conséquence – ou presque – sur la Liga et les matches suivants. Et un arbitre qui ne prend pas le risque de se tromper, fatalement, fausse également un championnat.


(1) Le camouflet de trop, si l’on en croît Victoriano Sánchez Arminio, le Président de la CTA, qui cite également le carton jaune qu’a reçu Peter Luccin face à Majorque, pour des insultes proférées contre l’arbitre du jour.
(2) Les feuilles de match rédigées par les arbitres indiquaient sobrement que le motif du carton jaune était une “conduite antisportive”.

Réactions

  • sansai le 29/05/2007 à 00h17
    C'est pas nouveau que la presse espagnole fait paraître L'Equipe pour un journal d'investigation sérieux et professionnel jusqu'au bout des ongles doté d'une impartialité sans faille.
    C'est d'ailleurs assez intéressant quand on connaît le niveau de l'arbitrage espagnol. Est-ce qu'il n'y aurait pas, au fond, un lien vicieux entre les deux, la pression mise sur les arbitres nourrissant de nombreuses erreurs, qui nourrissent elles-mêmes cette espèce de presse à scandale du sport ?

  • Jon-Dahl Tomasson le 29/05/2007 à 00h57
    TheGlide
    lundi 28 mai 2007 - 20h45
    Tant pis pour eux, ils n'avaient qu'à jouer.


    ==> Bien dit, c'est exactement la même chose pour les Rennais, Lensois et Bordelais concernant la 3e place de Toulouse.

  • pavlovitch le 29/05/2007 à 13h36
    Une "info" qui met en relief le thème des controverses arbitrales en Espagne.

    Lu sur lien

    Selon Ángel Martín, vice-président du Betis Séville, une "main noire" serait à l'origine de la série d'erreurs d'arbitrages défavorables à son équipe.

    Il a dénoncé ainsi le coup de fil qu'Ángel María Villar, Président de la fédération espagnole, est censé avoir passé à Manuel Ruiz de Lopera (ex-Président du Bétis et homme le plus influent du club), en lui demandant de convaincre Javier Tébar, l'avocat du club sévillan, de renoncer aux poursuites au civil contre Villar (président de la Fédé si vous avez bien suivi) pour abus de biens sociaux (il aurait fait payer des voyages personnels par la Fédé, normal quoi).

    Villar aurait ajouté en plaisantant que cet avocat défendait également les intérêts d'Alavès, un club déjà en deuxième division.

    Par la suite, le match de la 31ème journée (contre l'Espanyol) s'est vu entaché d'un pénalty contre le Bétis (sifflé à la dernière minute) et de l'expulsions de deux de ses joueurs.

    A la 35ème journée, c'est le Nastic de Tarragone qui bénéficie d'un pénalty à la toute fin du temps réglementaire contre le Bétis, lequel égalisera cependant à la dernière action du match.

    La malchance, indique El Pais, a continué à poursuivre le Betis lors de la 36ème journée, qui leur a valu à nouveau de se voir siffler un pénalty à la dernière minute.

    Selon les dirigeants du Betis, il ne s'agirait donc pas d'un hasard.

    lien

  • Si le vin vil tord le 29/05/2007 à 14h53
    Les arbitres peuvent se tromper, mais, comme souvent dans ce genre de situations pas seulement limitées au football, il y a aussi les joueurs qui sont coupables. Tant que "La Main de Dieu" fera le tour du monde et sera sacré comme un beau but, on ne pourra pas s'en sortir.

  • leo le 29/05/2007 à 16h45
    Euh, en fait, c'est le but d'après qui est considéré comme un beau but...

  • TheGlide le 29/05/2007 à 18h21
    Encore plus fort : le Barça veut maintenant blanchir les cartons rouges !!!

    Ronaldinho a pris un carton rouge ce week-end. Mérité ou pas, je n'en sais rien, je n'ai pas vu les images; Quoiqu'il en soit, les dirigeants du Barça veulent que le comité e sanction annule ce carton rouge sous prétexte que le défenseur adverse avait provoqué Ronaldinho tout au long du match.

    Si jamais on lui enlève le carton rouge, toutes les dérives seront permises ...

  • pavlovitch le 30/05/2007 à 00h24

    TheGlide
    mardi 29 mai 2007 - 18h21

    Si jamais on lui enlève le carton rouge, toutes les dérives seront permises ...



    Je dirais même plus, si on lui enlève le carton, le RC Lens se verrait fondé à demander à faire rejouer la Ligue des Champions 98-99 (Lee Dixon inside).

  • sansai le 30/05/2007 à 02h17
    Et on pourrait faire rejouer la finale au prétexte que Zizou s'apprêtait à coller une volée du gauche de 30m pleine lucarne à Buffon avant cette poussée frontale malencontreuse sur le thorax de Materazzi quand il s'est penché en avant pour écouter les insanités du grand méchant italien, qui disait des insanités tellement insanes qu'il lui paraissait tout petit, comme son attitude sur un terrain de foot.

  • TheGlide le 30/05/2007 à 19h36
    Ronaldinho a finalement pris un match de suspension mais le comité de compétition a reconnu qu'il avait été provoqué.

    Le Barça fait quand même appel pour que Ronnie joue samedi contre l'Espanyol.

    Affaire à suivre.

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