Ici gît l'hardi
Thierry Gilardi expulsé avant même le début du match, il nous fallait bien l'appoint des lecteurs pour saluer cette disparition.
le 27 Mars 2008
Émotions de circonstance, éloges empesés et hommages emphatiques... La mort d'une figure médiatique du football s'accompagne forcément de son cortège de désagréments et complique la minute de silence ou l'oraison funèbre. Difficile, il est vrai, de trouver l'équilibre entre la caractère anecdotique de cette disparition au regard des malheurs du monde, et son impact symbolique sur nous autres amateurs de football qui – quoi que nous pensions du personnage – ressentons cette perte particulière d'une présence qui a accompagné beaucoup de moments particuliers. Il n'est pas plus aisé d'atteindre le juste milieu entre une critique qui pourrait sembler déplacée en pareille circonstance et une hagiographie larmoyante.
Franck Ribéry s'est finalement chargé du meilleur hommage possible, avec ce mélange de candeur et de préméditation que le Bavarois met dans ses blagues de potache. Un but, un t-shirt et un carton jaune pour faire bonne mesure.
Pour notre part et afin de contourner la difficulté, le mieux était de s'en remettre aux contributeurs du forum en choisissant — de façon subjective – quelques-unes de leurs réactions.
=>> Jeanroucas - mercredi 26 mars 2008 - 01:12
Bon, c'est vrai, on a pas toujours été tendres avec toi Thierry. Mais c'était affectueux. Bon vent Mister Téléfoot, les dimanches matin seront différents, et tu verras l'Euro de bien plus haut que nous....
=>> Francis Dolarhyde - mercredi 26 mars 2008 - 07:40
À force d'entendre Jean-Michel Larqué hurler "à gauche, à gauche, à gauche...", le cœur de Gilardi a fini par passer l'arme, à gauche. Je me joins au cortège de condoléances ici exprimées. Gilardi restera pour l'amateur de football que je suis, l'homme de quelques formules choc très bien senties en direct, comme la fameuse lumière "jaillie de Laurent Blanc". Hier, cet idiot de Blanc a appuyé sur l'interrupteur, c'est juste pas cool...
=>> Cleaz addict - mercredi 26 mars 2008 - 08:14
Je n'étais pas non plus un grand amateur du Gilardi mais ce qui me restera à moi c'est le "Non pas ca Zidane, pas maintenant...". Je m'en souviens parce que c'est exactement ce que j'avais dit au même moment.
=>> Rigoboum Song - mercredi 26 mars 2008 - 10:07
C'était plus exactement un truc du genre "Oh non Zinédine… pas toi... pas maintenant, pas après tout ce que tu as fais, Zinédine". Avec un ton paternaliste empreint de douleur non feinte. Très important, le "Zinédine" pour bien faire écho à la proximité ressentie par la France du foot - ou même la France en général (Zizou, personnalité préférée des Français...) avec le joueur.
C'est moi aussi le principal souvenir que je garderai de Thierry Gilardi. C'est finalement bien peu et c'est dommage car il avait le potentiel pour remplacer l'autre Thierry en terme de phrases mythiques collées à l'histoire du foot ("Monsieur Foote, vous êtes un salaud" ; "Allez mon petit bonhomme" (le péno de…); "Après avoir vu ça, on peut mourir tranquille... Ah putain quel pied, quel pied!" etc.).
=>> Francis Dolarhyde - mercredi 26 mars 2008 - 08:23
Les croyants pourront peut-être nous "éclairer", mais, lorsqu'il a aperçu la lumière blanche, hier soir, au bout du tunnel, vous pensez que Gilardi s'est dit "Tiens, Laurent Blanc!" ou bien "Non, Dieu, pas ça, pas maintenant..."
=>> Greenflo - mercredi 26 mars 2008 - 09:21
Le choc quand même, j'y croyais pas ce matin. Je n'ai jamais été fan de son style, mais je dois avouer que maintenant, je ne vois personne qui pourrait le remplacer. En tout cas, je me souviendrais de son superbe "Non David, ce n'est pas toi qui a loupé ton penalty, c'est la barre transversale qui l'a arrêté", qui m'a mis un grand sourire alors que les larmes me montaient aux yeux.
=>> Tetsuo Shima - mercredi 26 mars 2008 - 10:13
Quand j'ai appris la nouvelle hier soir pendant le match des A', ça m'a fait tout drôle. Si son passage sur TF1 a modifié l'image que j'avais du commentateur/présentateur de foot, il en est tout autrement de sa carrière sur Canal.
Impossible pour moi d'oublier sa voix si caractéristique, son duo avec Biétry lors des grands matches de championnat et surtout de coupe d'Europe au cours de la dernière décennie. C'est un peu aussi grâce à (ou à cause de) lui que j'aime autant le foot, que j'ai autant vibré lorsque j'étais gamin devant les fêtes que représentait alors pour moi la diffusion d'un match.
=>> San-Antonio - mercredi 26 mars 2008 - 11:42
Putain, une crise cardiaque et une oraison funèbre faite par Luis Fernandez... C'était pas son jour à Gilardi! Gilardi restera quand même pour moi un vrai passionné de foot et de rugby. Mes lointains souvenirs de matches de D1 sur C+ l'associent à Charlot Biétry (je trouvais ça génial à l'époque), je repense à Jour de Foot du temps de sa splendeur, à l'EDD, aux Coupes du monde... comme toujours dans ces moments, on oublie vite fait ses petites manies qui nous faisaient remplir les pages de l'Observatoire pour ne repenser qu'aux jolies (?) formules qu'il trouvait.
RIP comme on dit (et au passage, on ne te remercie pas de nous laisser Christian Jeanpierre ou Denis Balbir).
=>> Westham - mercredi 26 mars 2008 - 00:49
Je ne sais pas vous mais moi j'ai eu besoin d'appeler quelqu'un pour parler de ça, je pouvais pas garder ça pour moi.
=>> Lucarelli - mercredi 26 mars 2008 - 11:59
Pareil. Réaction "Onzeseptembresque", dans quelques années on saura où on était, ce qu'on mangeait, quel temps il faisait au moment où l'on a appris la mort de Gilardi. Si on me l'avait dit, je ne l’aurai pas cru. De l'importance des gens qu'on ne connaît pas. Ce matin le naturel revient au galop, et au final mes souvenirs de Gilardi, qui résument mon image du monsieur, c'était pas Zizou et le coup de tête, ni Blanc et la lumière, ni la transversale de Trezeguet, mais plutôt les multiplex de France Inter (là, j'ai une larme, c'était mon dépucelage footeux), et "la Hongrie, championne du monde 1958". Eh ouais.
=>> antigone - mercredi 26 mars 2008 - 14:24
Comme disait Luis hier soir : "Thierry, c'était Thierry". Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, Luis n'avait pas tout à fait tort. Je trouve que plus de dix pages de condoléances sur ce fil, c'est déjà un bel hommage. Keep on talkin', boys. Car Thierry, c'était Thierry, détestait le silence.
J'ose d'ailleurs espérer que ce soir, les "soooomp-tu-eux" le disputeront aux "ex-tra-or-di-naiiiire" et qu'une minute de bruit sera respectée en sa mémoire. Il aurait voulu ça. Autant la lumière est venue de Laurent Blanc, autant l'ombre est venue d'Alain Fractus. Ma vile face lugubre ne résiste d'ailleurs pas à vous relater ce qui s'est vraiment passé hier soir:
- Bonsoir. C'est ici, Thierry Gilardi ?
- Aaaaah! C'est somptueux! C'est formidable! On l'attendait, la voilà! C'est la phaaaase finaaaaale ! On va se ré-ga-ler ! Alors dites-moi, Grande Faucheuse, une petite confidence : pas trop de pression, là, tout de suite, maintenant, à cet instant présent, là, juste avant de rentrer en jeu, alors que tout un peuple attend que vous soyez décisive ?
- Oh vous savez moi, je ne fais que mon travail, monsieur. Le reste, c'est pas moi qui décide.
- Mais quelle exceptionnelle modestie ! Mais c'est tout bonnement incroyable à ce niveau de la compétition ! La marque des grands ! A ce propos, je vois que vous arborez une magnifique nouvelle tenue...
- Ah non ça, c'est parce que mon grand manteau de suie est au pressing. Mais comme le client il veut du noir, ça le rassure, et que bon, on va pas se mentir, j'ai un petit côté macabre, alors j'ai enfilé mon maillot extérieur de Nancy. Ca fait la blague, non ?
- Ah mais c'est tout bonnement extravagant ! Ah mais c'est tout bonnement féérique ! Ah mais c'est tout bonnement complètement épatant ! Ah mais je n'ai plus de mot pour dire à quel point le tout bonnement phénoménal rejoint le tout bonnement sensationnel !
(triiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii)
- Ah excusez-moi, monsieur. Le coup d'envoi fatidique. Attention, ça va piquer un peu.