Relaxe, take it easy
Le Tribunal correctionnel de Metz a relaxé les Cahiers du football des poursuites pour "injures publiques" intentées par Denis Balbir...
le 3 Juil 2008
Hier mardi, le Tribunal correctionnel de Metz a relaxé les Cahiers du football et son directeur de la publication des poursuites pour "injures publiques" intentées par Denis Balbir, à la suite de la chronique de Jean-Patrick Sacdefiel intitulée "La grosse sirène" et parue dans le numéro 38 du magazine. Le plaignant n'a donc pas obtenu les 50.000 euros qu'il demandait au titre des dommages et intérêts.
Avant de prendre connaissance des attendus de ce jugement, qui ne condamne pas le plaignant à indemniser nos frais de procédure et dont celui-ci a dix jours pour faire appel, toute l'équipe de Cahiers accueille cette nouvelle avec un mélange de joie et de soulagement. Soulagement, car si cette poursuite nous a semblé particulièrement infondée, elle a mobilisé beaucoup de notre énergie et suscité son lot de stress à voir ainsi une chronique sortie de son contexte au point d'amener un personnage imaginaire devant un tribunal, avec les incertitudes que cela impliquait.
Bien au-delà de la menace qu'aurait représentée une amende, il était aussi question, le 11 juin dernier à Metz, de la latitude que nous aurions, à l'avenir, pour continuer à peindre le monde du football et ses acteurs sur le mode de l'ironie et de la parodie... Pour l'heure, Jean-Patrick Sacdefiel a droit de cité dans ce monde-là, et nous risquons moins une autocensure qui aurait amoindri notre propos. Nous n'allons pas faire de couplet sur le droit de satire et la liberté d'expression, mais il s'agissait bien de cela.
Nous tenons, en cette occasion, à remercier tout particulièrement tous ceux – lecteurs et journalistes – qui ont contribué à cette issue en nous adressant des lettres de soutien dont beaucoup ont été produites devant les juges. En ce moment délicat, leur lecture n'avait pas soutenu que notre argumentation.
L'implication de Me Erwann Mingam a également été décisive, et la fière chandelle que nous lui devons brûlera longtemps. L'accueil d'Alexis à Metz et tous les gestes d'amitié exprimés par les uns et les autres ont également beaucoup compté...
Enfin, nous aurions infiniment préféré à cette publicité involontaire la possibilité de parler franchement à M. Balbir après l'avoir entendu nous exprimer son sentiment. Ne l'ayant pas vu, non plus, lors du procès en sa ville de résidence, nous espérons simplement que toutes les parties sauront tourner la page de cet épisode.