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À balles réelles

La mort d\'un supporter et la tentative de lynchage qui l\'a précédée peuvent-elles permettre un profond changement, ou ne sont-elles que le constat d\'une impuissance générale?

Auteur : Jérôme Latta le 27 Nov 2006

 

Les plus optimistes estimeront qu'à ce drame, quelque chose sera bon, comme une prise de conscience... On peut en douter, tant le problème, complexe, ne suscite que des réactions sporadiques, entre exploitations politiques à la petite semaine et traitement médiatique sans lendemain. Tant, aussi, il est ancien et ne se résume pas à une pathologie qui serait spécifique au football – ni même aux supporters du Paris SG (1). En placardant sa une d'un "Quand le football tue" sur fond noir, L'Équipe produit un raccourci absurde (obligeant d'ailleurs l'éditorial, sur cette même page, à démentir l'assertion). Mais l'attitude inverse, consistant à exonérer le football ou le club lui-même parce que les faits se sont déroulés hors de l'enceinte sportive, n'a pas plus de sens.


L'horreur au pied des stades
La confusion des événements, dont on peine encore à débrouiller les circonstances, leur impact émotionnel, les incertitudes qui planent encore sur eux sont autant d'éléments qui incitent à un minimum de prudence. Mais s'il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur les responsabilités des deux victimes, l'opération qui a précédé le coup de feu a toutes les formes du lynchage (lire le témoignage de Philippe Broussard, journaliste de L'Express présent au moment des faits). Sans chercher à dramatiser une situation qui l'est déjà assez, que l'on garde à l'esprit ce qu'un lynchage a d'ignoble.

Le propre de ce fait-divers est que sa principale victime a toutes les apparences de la culpabilité, même si celle-ci est forcément partagée avec tous ceux qui ont composé cette foule vindicative. On va peut-être découvrir que les deux jeunes atteints par la balle n'ont pas forcément le profil de l'antisémite ou du hooligan typique – on pourrait ainsi, à bon escient, s'interroger sur ce qui a pu les amener à se trouver au milieu d'une chasse à l'homme.
La logique aurait aussi voulu que le premier décès, aboutissement d'un processus qui s'était contenté, jusque-là, de frôler le pire, soit celui d'une victime expiatoire de ces expéditions punitives – qui sont même très loin du hooliganisme originel et des codes "d'honneur" censés présider au combat de rue.


Tous coupables
Cette tragédie résulte d'une somme de responsabilités qu'il est plus utile de reconnaître dans leur ensemble plutôt que de chercher à les hiérarchiser. Celle des dirigeants successifs du club qui ont, depuis le milieu des années 80, alterné tolérance coupable et démarches plus volontaristes jamais menées à leur terme (et dont le turnover intensif n'a pas contribué à asseoir leur pouvoir). Celle des dirigeants du football français, dont on apprend aujourd'hui qu'ils ont arrêté précocement de soutenir les actions menées au Parc des Princes (2). Celle des pouvoirs publics, qui n'ont pas pris la mesure du problème, préférant l'exploiter à des fins politiques (voir ci-dessous). Celles des associations de supporters, coupables d'indulgence envers leurs membres les moins recommandables, responsables aussi de leur propre immaturité – ratant toutes les occasions de peser d'un poids "politique" sur le football français. Celle des forces de police, incapables d'exploiter leurs propres connaissances et d'empêcher de dégénérer une situation malheureusement courante aux abords de la Porte de Saint-Cloud, incapables même de coordonner les efforts des différents services. Celle des médias, qui simplifient à l'extrême en produisant toutes sortes d'amalgames, qui fourbissent leur collection de clichés, avalent tous les diagnostics des "experts" sans regarder d'où ils parlent ni chercher à enquêter par eux-mêmes (3). Celle, même, des associations antiracistes, souvent coupables d'une récupération clientéliste des événements, quand elles ne se révèlent pas impuissantes à imposer un autre mode de réflexion aux médias.


Les forces de l'ordre ne protègent qu'elles-mêmes?
En tout cas, le déploiement massif de forces de l'ordre montre bien ses limites: elles sont totalement inutiles si elles ne sont pas déployées au bon endroit et si elles n'ont pas, à défaut, la capacité d'intervenir très rapidement (4). On a parfois le sentiment que les unités mises en place en pareil cas ont surtout vocation à se protéger elles-mêmes des agressions, sans se montrer capables de garantir la sécurité de deux hommes pris à partie par une ou plusieurs dizaines d'autres... Comme si leur contribution à l'ambiance de guerre civile était finalement plus cruciale.

Le paradoxe est là : la mort d'homme est survenue après l'intervention d'un policier seul, qui ne faisait pas partie du dispositif et a voulu interrompre une scène pourtant assez courante Porte de Saint-Cloud – où les débarquements en force, slogans frontistes à la gorge, donnent régulièrement lieu à des méfaits qui vont de l'intimidation à la ratonnade (5). "Les 'ratonnades' ne sont pas rares, mais habituellement personne n'intervient. Cette fois, un élément courageux est venu perturber l'enchaînement habituel de la violence", a estimé dont le sociologue Patrick Mignon, ancien médiateur auprès des supporters parisiens (Le Monde). Si ce policier n'avait pas surgi, doit-on penser que l'incident se serait résumé à un "simple" tabassage raciste qui n'aurait fait que quelques lignes dans les journaux du lendemain? Et surtout, pourquoi les personnels de police sur place ne sont-ils pas formés pour intervenir en pareil cas, afin d'appréhender ceux-là même que tout le monde veut mettre hors d'état de nuire?


Effets d'annonce
L'effet secondaire le plus prévisible devait être l'intervention du ministre de l'Intérieur, selon un scénario désormais parfaitement rodé: invitations Place Beauvau pour les protagonistes et annonce de durcissement. Tous les incidents liés au hooliganisme ont, au cours des dernières années, ainsi justifié des sorties tout à la fois lyriques et menaçantes, des annonces retentissantes et des promesses de rétablissement de l'ordre. Parfois mot pour mot et toujours en obtenant une couverture médiatique exceptionnelle sur ce terrain-là (voir Sarkozy bloqué au même stade)...

Samedi, affirmant vouloir "sauver le football", le président de l'UMP a annoncé une énième "batterie de mesures"… Trois sur cinq ont déjà servi, à plusieurs reprises, aux fracassantes annonces précédentes. Notamment cette fameuse interdiction des associations prônant la violence ou le racisme. Comme si certaines inscrivaient ces tendances dans leurs statuts, et comme si le problème n'était pas justement les supporters "indépendants". Il annonce encore la multiplication des interdictions administratives de stade, dont on apprend qu'il faudrait de nouveau textes pour en améliorer l'efficacité (6). 
Restent, en guise de nouveautés, la tenue de réunions avant les matches, impliquant la police et les représentants des associations de supporters, ainsi que la vente exclusive des billets aux membres de ces dernières, afin de limiter l'accès des "indépendants". Il reviendrait ensuite à la Ligue de prononcer des sanctions plus sévères, comme des matches à huis clos.


Compétence zéro
De l'avis de nombreux spécialistes, le problème réside avant tout dans la non-application de dispositions dont certaines sont aussi vieilles que la loi Alliot-Marie (1994). Plus embêtant, les mesures décidées par le gouvernement au cours des dernières législatures paraissent soit inappliquées, soit inefficaces: annoncé depuis deux ans, le renforcement des opérations d'infiltration des milieux Ultras n'ont visiblement donné aucun résultat, par exemple.

On atteint les limites de la rhétorique sarkozienne : le candidat à la présidentielle ne cherche pas à faire disparaître les problèmes de violence et de délinquance, tant il en a besoin pour exister médiatiquement et politiquement. Mais voilà, passé un certain point, le système montre ses failles. Sur un dossier qui lui a permis de beaucoup se montrer à la tribune, Nicolas Sarkozy a mis en évidence l'impuissance de sa politique. Or, si l'ex-maire de Neuilly s'avère parfaitement incompétent pour traiter les problèmes de sécurité, que lui reste-t-il? Peut-être des trésors d'indulgence de la part des médias, à en croire le titre de L'Équipe, ce dimanche – "Sarkozy promet de frapper fort" – ou celui du JDD – "Foot: la riposte, enfin". C'est fou comme certaines professions sont enclines à croire les promesses, même celles qui n'ont jamais été tenues.


On en revient à l'interrogation de départ: peut-on, dans les conditions actuelles, espérer un profond changement? L'incurie de toutes les parties prenantes, en la matière, laisse plutôt penser que les 150 supporters parisiens qui posent problème (selon les RG) pourront continuer à alimenter l'actualité et à pourrir l'ambiance des matches au Parc des Princes. Avec ou sans mort d'homme.



(1) Le 25 février dernier, deux frères d'origine maghrébine de 17 et 20 ans ont été passés à tabac près de Gerland, peu avant le match contre Rennes, par une douzaine d'individus. Cinq hommes, dont en possession d'une carte du FNJ (Front national des jeunes), avaient été interpellés, quatre poursuivis. Le parquet de Lyon avait ordonné en mars une instruction en retenant la circonstance aggravante de violences commises en réunion "en raison de l'appartenance à une race".

(2) Dans une interview accordée à L'Équipe, l'ancien responsable de la sécurité du PSG, Jean-Pierre Larrue (qui avait perdu son bras de fer avec les associations parisiennes au cours de la saison 2004/2005), est explicite: "Quand j'ai été nommé, Frédéric Thiriez m'encourageait. Mais il a ensuite fait passer ses encouragements au second plan quand il a vu le bordel créé à Paris. Comme Canal+, Thiriez a alors préféré mettre le business en avant en fermant la fenêtre de tir que j'avais ouverte (…) La Ligue a eu peur que le bordel s'étende à tous les stades de France".

(3) Parmi les invariants de la médiatisation, il y a bien sûr le rappel du "modèle anglais", nos voisins d'Outre-Manche ayant parait-il réussi à juguler le phénomène. Proférer bêtement ce lieu commun, c'est se fourrer le doigt dans l'œil: là-bas, on a déplacé le problème en l'éradiquant des stades (et donc en l'éloignant des caméras), sans pour autant l'éliminer.

(4) Le match n'ayant pas été classé "à hauts risques", ce sont "seulement" 700 policiers qui étaient présents autour du stade. La préfecture de police a indiqué qu'en raison d'une intervention côté Auteuil, la Porte de Saint-Cloud s'est trouvée dégarnie.

(5) Le 11 novembre, cette fois loin du Parc des Princes, un jeune Manceau d'originaire malienne a été agressé, après le match Le Mans-PSG, par six "supporters". Deux d'entre eux (des frères âgés de 20 et 22 ans) ont été condamnés à quatre six mois de prison ferme, après avoir exprimé leur racisme à la barre.

(6) Selon lequipe.fr, les interdictions administratives seraient au nombre de 11 (pour 63 interdictions judiciaires). On est très loin des objectifs successivement clamés en janvier-mars 2004, décembre 2004 et octobre 2005.

Réactions

  • Il Brutto le 27/11/2006 à 21h09
    Je vois pas pourquoi tu prends la peine de répondre au troll de taivince BrrU.
    En tout cas je suis heureux que la rédac - d'habitude si prompte à punir les occasionnels écarts de langage - fussent-ils justifiés - les vannes foireuses, et autres transgression aux règles élémentaires du politiquement correct laisse tranquillement quelqu'un parler d'assassinat.

    Enfin, à propos de celui qui aurait pu être la victime d'un lynchage, je précise qu'il est français et habituellement supporter du PSG. Sans doute que ce soir là il n'avait pas revêtu le bon ékippament. (là c'est vraiment foireux je r'connais).

  • Safet le prophète le 27/11/2006 à 21h56
    Je rejoins Loustic dans sa façon de voir les choses, et j'avoue être surpris que son avis ne soit pas plus partagé.





  • peterelephanto le 27/11/2006 à 23h28
    "Ardechois - lundi 27 novembre 2006 - 18h46
    Pourquoi à Marseille n'y a-t-il jamais ce genre d'incidents?"

    Parce que quand ils se font un pompier, ils préfèrent faire ça à l'extérieur?



  • lamermousse le 28/11/2006 à 00h00
    J'ajouterais à propos de ce policier qu'en effet il a visiblement plus fait preuve de courage que d'autre chose. Si j'ai bien lu les différents articles, c'est un policier de la sécurité du métro, et pas spécialisé dans le dispositif anti-hooligan ? C'est peut-être bien pour cela d'ailleurs que les choses se sont passées ainsi. Peut-être qu'un policier plus spécialisé et connaissant mieux les tarés d'en face, aurait réfléchi à deux fois avant d'essayer de défendre tout seul un mec contre une horde. Il s'agit donc bien de courage et on peut supposer que si les choses s'étaient passées comme d'habitude lorsqu'il y ratonnade : quelques lignes dans le journal pour un mec tabassé .... jusqu'au jour où un mec lynché serait mort. Avec l'intervention de ce policier, le mort est arrivé, peut-être plus vite, mais du côté des lyncheurs.
    Ce que je trouve hallucinant, c'est que ce policier (quand on voit sur les sites ultras les appels à la vengeance) ait eu son nom diffusé sur tous les médias !! Comme si on souhaitait un autre lynchage.

  • José-Mickaël le 28/11/2006 à 07h48
    > j'ai surtout l'impression que s'il y a eu bavure, c'est 40 tarés qui l'ont commise.

    200 à 300 d'après le journaliste de l'Express qui a assisté au drame.

    On peut se demander ce qu'on aurait fait à sa place. Je sais que je n'aurais pas tiré. Je n'aurais pas tiré, car je n'aurais pas eu le courage de sauver le supporter agressé.

  • Didier s'drogue pas le 29/11/2006 à 04h43
    je trouve l'article plutôt bon mais je comprends pas pourquoi il faut à tout prix donner dans le pointage de doigt de la pantalonnade sarkozyste.
    Faut ouvrir les yeux, on a quand même un flic qui a fait son boulot en tirant dans le tas!
    Moi ce qui m'inquièterait plutôt, c'est justement le fait que ce policier se soit retrouvé aussi isolé et contraint de se démerder tout seul pendant de longues minutes.
    Soyons honnêtes, si n'importe lequel d'entre nous avait été à la place du supporter juif pris en chasse par 200 excités, on aurait un peu fait la gueule en voyant se pointer, en guise de cavalerie, le flic du métro avec son 16 coups!


  • Brunouf Basto le 29/11/2006 à 12h58
    Chris, je ne pense pas que le supporter juif en question fasse franchement la gueule, aujourd'hui. L'aide de quiconque, dans ces cas-là, tu la prends sans retenue aucune.

  • fr@n le 29/11/2006 à 18h36
    Communiqué Officiel

    Nous, Authentiks Paris 2002 et Supras Auteuil 1991, associations officielles reconnues par le Paris Saint-Germain FC tenons à communiquer publiquement sur les évènements dramatiques survenus le jeudi 23 novembre, et leurs répercussions institutionnelles et médiatiques depuis lors.

    Tout d’abord, et afin d’éviter tout amalgame douteux, nous tenons à rappeler que les Authentiks et Supras Auteuil n’ont pas attendu ce jeudi 23 novembre pour dénoncer et condamner fermement les manifestations ou violences à caractère raciste, en particulier au PSG. Ces violences racistes, nous avons parfois du nous-mêmes y faire face physiquement. Nous n’avons, en cette matière, aucune leçon à recevoir des médias dominants dont la profondeur de l’anti-racisme se réduit souvent à quelques (mauvais) éditos. Ce fait établi devrait suffire à nous mettre au dessus de tout soupçon de collusion dans l’analyse que nous produisons du drame et de ses conséquences.

    Ce jeudi 23 novembre, le drame qui se profilait depuis des années s’est finalement produit. Un supporter du PSG est mort, un autre est grièvement blessé. Malgré nos différences, nous ne voulons pas faire parler la rancœur aujourd’hui, un tel drame suffisant parfois à créer un lien, indépendamment de nos opinions.

    Le lynchage médiatique de l’ensemble des supporters du PSG qui a suivi cette tragédie traduit une incapacité de la société à apporter une analyse qui ne soit pas manichéenne. Il serait facile de notre part de jouer les indignés et de rejeter toute la responsabilité du drame sur la victime. Nous ne remplirons pas ce rôle.

    En effet, cette tragédie est le résultat d’une addition de responsabilités :

    . La responsabilité de ceux qui ont laissé s’installer et perdurer une idéologie raciste au Parc des Princes et ses alentours est engagée. Les chasses aux arabes, noirs ou juifs sont inacceptables. Il faut que certains aient le courage de faire l’autocritique de ces excès car rejeter toute la responsabilité sur la Police en déchargeant intégralement le comportement de quelques racistes notoires est un raisonnement aussi pervers et dangereux que celui qui veut faire passer les supporters du PSG pour une horde nazie et un policier paniqué comme le héros de la République.

    . La responsabilité des pouvoirs publics qui n’ont jamais pris la mesure du problème, préférant l’exploiter à des fins politiques. Bien que notre association ait dénoncé par écrit et publiquement ces agissements dans le passé, nous avons pu constater que les seules réponses produites par les autorités se résumaient à des effets d’annonces et une couverture médiatique exceptionnelle du Ministre de l’Intérieur.

    . La responsabilité des forces de police. D’une part elle se sont montrées incompétentes à exploiter leur expérience des situations d’après match, notamment autour de la Porte de Saint-Cloud. Dégarnir ainsi cette place alors que le contexte du match laissait malheureusement penser tous les spectateurs et observateurs présents que l’après match allait dégénérer relève, au minimum, d’une grave faute professionnelle. D’autre part, l’intervention isolée d’un policier en civil qui ne faisait pas partie du dispositif, non-formé pour assurer la sécurité des après-match et des mouvements de foules qu’ils engendrent, en lieu et place des forces de polices formées spécialement pour répondre à ces phénomènes est unanimement saluée. Nous dénonçons cette ligne consensuelle. Un supporter du PSG a été abattu par un dépositaire de l’autorité publique sans que la justice s’intéresse de manière objective et désidéologisée à son cas. L’excitation médiatique a conduit à une investigation policière bouclée et bâclée en deux jours seulement ! Le statut de témoin assisté accordé au policier empêche toute procédure contradictoire et donc toute recherche de la vérité. La légitime défense a été retenue plus sur la foi d’un emballement politico-médiatique et la mauvaise réputation des supporters d’un club, que sur les circonstances même de la présence incongrue, de l’intervention aventureuse, de l’usage sans sang-froid de l’arme de ce policier effrayé qui, rappelons-le, sans-brassard indiquant sa qualité d’officier de police, a tiré sans sommation, à bout portant et à l’aveuglette (il venait de perdre sa paire de lunettes dit-il lui même) sur une foule. Les policiers tirent-ils aussi facilement sur les foules de fonctionnaires, d’étudiants ou de pompiers quand ils s’en prennent à l’autorité publique ou est-ce seulement le sort réservé aux supporters, pardon, sous-citoyens, du PSG ?

    . La responsabilité de certains médias, fabriques d’opinion, colporteurs de clichés et de stéréotypes dégradants sur les supporters du PSG qui, à quelques exceptions près qu’il faut souligner, ne se donnent jamais la peine d’enquêter eux-mêmes. Dans ce cas, ils se font les simples relais de la tentative policière de couvrir sa double-part de responsabilité en utilisant l’idéologie pour justifier le crime d’un personnel policier effrayé, sentiment qui se comprend, et non-formé à une intervention telle que celle qu’il a pris la responsabilité de mettre en œuvre.

    Cette page sombre qui se tourne dans l’histoire du Paris Saint-Germain doit pousser tout le monde à savoir comment et pourquoi nous en sommes arrivés là. Notre association a toujours mis au centre de ses valeurs la fraternité sans distinction de couleur, de religion, ou même de classe sociale. Chez nous le racisme n’a pas et n’a jamais eu de place. Le temps est venu d’une prise conscience collective. Pour les supporters il s’agit de désidéologiser une fois pour toute le Parc des Princes. Pour les autorités, il s’agit d’arrêter de couvrir les violences et les pressions policières que nous subissons régulièrement, et que le pouvoir légitime à chaque fois par des raccourcis grossiers, mais vendeurs de papier, qui font de tous les supporters du PSG une horde barbare nazie assoiffée de violence.

    Nous nous tenons à la disposition de toute proposition sincère et concrète, et non communicante ou clientéliste, pour mettre en œuvre une dynamique afin qu’une telle tragédie ne se reproduise plus jamais.

    Nous adressons nos condoléances à la famille et aux proches de Julien Quemener. Nous souhaitons un prompt rétablissement au blessé Mounir Bouchaer.

    PLUS JAMAIS DE RACISME !
    PLUS JAMAIS DE BAVURES !

  • Carlos Misère le 29/11/2006 à 19h43
    Réagissez ?

    Ben c'est pitoyable ....

  • maloney le 29/11/2006 à 20h23
    "associations officielles reconnues par le Paris Saint-Germain FC"... parce que ça donne une quelconque légitimité, d'être reconnu par un pseudo-club d'incompétents notoires?
    "La responsabilité de certains médias, fabriques d’opinion, colporteurs de clichés et de stéréotypes dégradants sur les supporters du PSG" : ouais ben justement, pas besoin des médias pour se faire une idée et tout simplement en passant par la Porte de StCloud un soir de match.
    "Un supporter du PSG a été abattu par un dépositaire de l’autorité publique sans que la justice s’intéresse de manière objective et désidéologisée à son cas" : toujours pas d'accord; c'est un homme avant d'être un "supporter" du PSG qui est mort, après, parlez-nous d'idéologie...
    "Les policiers tirent-ils aussi facilement sur les foules de fonctionnaires, d’étudiants ou de pompiers quand ils s’en prennent à l’autorité publique ou est-ce seulement le sort réservé aux supporters, pardon, sous-citoyens, du PSG ?" : ben non, mais en même temps, je n'ai jamais vu des foules d'étudiants, de fonctionnaires ou de pompiers courageusement courser un juif ou un flic seul parce que ces derniers sont justement juif ou flic. De plus, les revendications des étudiants, des fonctionnaires et des pompiers sur, respectivement, le CPE, la baisse du niveau de vie ou la dangerosité du travail me paraissent nettement plus respectables que le négationnisme, l'appel à la préférence nationale et autres idéologies fascisantes.
    J'arrête là, je risquerais de vraiment m'énerver devant une telle accumulation d'âneries... merci de prendre la suite

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