Antoine Griezmann, l’avènement du patron
Euro : les Cahiers sur lemonde.fr – Au fil de la compétition, Didier Deschamps a confié les clés de l’équipe de France à l’attaquant de l’Atlético. Et ce sera encore le cas ce soir face au Portugal de Ronaldo.
Un taxi, un aller-retour Le Havre-Paris, une boîte de nuit et, surtout, une élimination trois jours plus tard lors d’un match de barrage décisif. Octobre 2012, la France se remet tant bien que mal d’un Euro qui laisse une sale gueule de bois, entre une élimination en quarts de finale et la convocation de quatre joueurs par la commission de discipline de la Fédération pour des écarts de comportement.
L’image de l’équipe nationale et des footballeurs en général, toujours écornée par le Mondial deux ans avant, doit être immaculée. La posture prend cependant un nouveau coup: cette fois, ce sont les Espoirs qui sont sur le banc des accusés. La virée nocturne de cinq joueurs, pourtant bien loin des dix pintes avalées par Ray Parlour avant le match du titre contre Manchester en 2002 ou des improbables soirées de Ronaldinho et tant d’autres, passe très mal après la défaite 5-3 contre la Norvège. Parmi les fugueurs: Antoine Griezmann. Un garçon sans antécédents, mais puisqu’il faut désormais être exemplaire…
L’histoire devrait relever de l’anecdote, mais une fois médiatisée, ses conséquences sont grandes : suspendu plus d’un an de toute sélection nationale, l’attaquant prend de l’ampleur en club et son talent devient dur à ignorer. Il marque le but qui envoie son club, la Real Sociedad, en barrages de la Ligue des champions puis l’aide à se qualifier contre Lyon d’une superbe volée acrobatique, terminant l’année civile 2013 avec plus de ballons mis dans les filets que n’importe quel autre Tricolore (18 dont 11 sur les 15 matchs de la saison 2013-2014). (...)