Ballon de Plomb 2013, les candidats : <br>Joey Barton
Meilleur sur Twitter que sur les terrains, plus mauvais joueur que mauvais garçon, réexpédié à QPR après juré qu'on ne l'y retrouverait pas... Barton: just bad.
Alors que la majorité des candidats pêchent dans l'un des critères, Joey Barton a explosé les compteurs. On le disait bad boy, il est venu avec de l’agressivité gratuite plutôt que de la grinta payante et des provocations malveillantes, dénuées d’humour, dont la propension à critiquer le physique des gens seraient pardonnées si elles n’étaient pas, à chaque fois, des solutions de facilité. Quant à ses choix de carrière, ils furent moins des aventures que des dérives.
Pourtant, son année 2013 avait bien commencé. Son profil physique et psychologique semblait parfaitement marseillo-compatible, cumulant assez miraculeusement les tares traditionnellement prêtées aux Méditerranéens et aux Britanniques [inclure ici vos clichés préférés concernant ces civilisations, il les compilera]. Joey Barton déboulait certes en France avec des restes de matches de suspension à écouler, mais aussi avec un vrai bonheur d'être là et une motivation décuplée par cette sorte de confiance, qu’à ses yeux, l’OM lui accordait. Son franc-parler annonçait un vent de fraîcheur susceptible de décoiffer les déclarations généralement lisses auxquelles nous sommes habitués. Enfin, il n’était pas impossible que le joueur soit bon (n’avait-il pas été international, même éphémère?).
Mais ça a merdé. Considérer qu’il ne fut, sur le terrain, que le Steven Gerrard du pauvre serait déjà lui faire trop d’honneur – la comparaison n’aurait jamais dû exister, elle est venue néanmoins car Barton lui-même avait établi le parallèle, s'estimant d'ailleurs supérieur. Comme ce cher Joseph Barton, beaucoup déguisent rétrospectivement leur absence totale de lucidité ou leurs blagues ratées en provocations, mais à force de provocation, on n’est plus capable de premier degré, et les supporters marseillais auraient souhaité moins d’ironie dans les relances, les déplacements et les frappes. Parvenant au total fabuleux... d'un but sous le maillot bleu et blanc, soit autant que le légendaire Tyrone Mears, auquel il ajouta trois passes décisives, huit cartons jaunes et un rouge, il ne parvint même pas à faire honneur à sa réputation de joueur rugueux. On imaginait que la médaille ait un revers, il n'y avait en réalité pas de médaille du tout.
Sur les réseaux sociaux, les insultes proférées à l’encontre de Thiago Silva ("travesti obèse") ont même gêné les plus partiaux des South Winners. De retour aux Queens Park Rangers après avoir clamé ses intentions de rester à Marseille, où le président n’a finalement pas voulu investir et où Barton n’a pas voulu rester pour la moitié de son salaire, il joue désormais dans l'anonymat du Championship. Un échec pour celui qui a passé des semaines à annoncer (ici ou là) qu'il ne jouerait pas en deuxième division anglaise, et qui n'est réapparu dans l'actualité que le 21 décembre dernier. La cause? Deux cartons jaunes pris en quelques secondes face à Leicester. Un appel du pied aux votants, son seul bon appel depuis des mois.
Faut-il vraiment voter pour lui?
Un personnage qui n’a de respect pour rien ni personne a forcément quelque chose d’attachant. D’autant qu’en tirant sur tout le monde (l’adversaire, le coéquipier, le footballeur français en général, autrui) il finit toujours par tomber sur quelqu’un qui le mérite.
Point fort
Son ratio grande gueule / grand joueur.
Point faible
On l'a déjà oublié.
Le slogan de campagne
"Tous les coups sont permis"
Le Diaporama de Joey
Avant de remercier Joey Barton, Thiago Silva devrait peut-être gonfler son cadeau de Noël.
"Mais lâchez-moi! Et enlevez-moi cette camisole, je vous dis que je suis David Beckham!?
- Calmez-vous, M. Barton, tout va bien se passer."
Après Ibrahimovic, Joey Barton se paie maintenant la tête de Jérémy Ménez.
Benoît Cheyrou respecte scrupuleusement les consignes de sécurité pour une conversation amicale avec Joey Barton: toujours protéger sa carotide.
"Non, je n'ai pas gardé de rancune envers Dabo. Par contre j'ai gardé le scanner de son hémorragie cérébrale, en souvenir."
Bon, on a Joey et Averell, mais où sont passés Jack et William?