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Boring Marseille

Que les Olympiens terminent premiers ou deuxièmes, leur bonne saison sera celle d'une équipe qui n'en est pas vraiment une, mais qui appartient bien à Didier Deschamps.
Auteur : Thibault Lécuyer le 5 Mai 2011

 

Selon les clichés, on peut gagner en étant ennuyeux à l'italienne, d'une leçon de défense avant de marquer sur un corner contesté. Ou comme l'Espagne: en confisquant le ballon pour éroder l'adversaire à coups de burin. Ou encore comme une équipe anglaise, en ne marquant qu'après un cafouillage à neuf joueurs dans les six mètres. L'OM 2010/11 ennuie d'un manière nouvelle: il gagne avec une équipe qui n'a rien dans les pieds et tout dans la tête.

Pourtant, Marseille est encore vivant dans un championnat qui semblait vouloir s'offrir à des prétendants plus admirables. Et si le titre de l'an dernier appartenait presque autant à Gerets qu'a Deschamps (lire "Deschamps, des choix"), les résultats de cette année ne doivent plus rien à personne. À tel point que si c'est le Basque qui récolte les lauriers aujourd'hui, c'est aussi par absence de coupable idéal: personne parmi les joueurs, Anigo, ou Dassier ne peut tirer la couverture à soi. L'entraîneur estampillé gagneur en chef est le seul suspect restant, et l'équipe a déjà un titre dans l'escarcelle avant de jouer le sprint dans la roue du leader.

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Tréfonds de jeu

Si sa responsabilité est engagée, il est pourtant difficile de la discerner. Le collectif est aux abonnés absents, et les automatismes se limitent à la répartition des joueurs dans le bus. Les recrues du patron sont tantôt indispensables (Heinze) tantôt encombrantes (Lucho) et les joueurs choisis-par-Deschamps-mais-pas-que (Rémy, Gignac, Fanni) jouent sur un fil sans se décider, ni à éclater ni à exploser en vol. La réussite marseillaise s'est appuyée sur des joueurs ponctuellement en forme, mais rarement en même temps [1]. Et si la qualité d'un entraîneur se jauge à sa capacité à tirer le meilleur de son groupe, Deschamps doit manquer de biceps pour les tirer tous en même temps.

Pour trouver une qualité à cet OM, on cherchera du côté de sa capacité de réaction et de son mental. Est-ce un apport suffisant pour un entraîneur de ce calibre? Si l'OM venait à être champion en fin de saison, on assisterait au premier titre gagné par la pensée. Il aura pour cela fallu surmonter une formidable quantité de pépins: l'escapade tardive de Niang, les blessures d'Azpilicueta et Valbuena au meilleur de leur forme, les départs précipités de Brandao et Ben Arfa. Deschamps a vu ses pierres angulaires s'effondrer une a une après avoir subi le mercato de son club et assisté à la désintégration d'André-Pierre Gignac. Une déveine à mettre en parallèle avec les coups de bol de la saison précédente: le refus de Mancini de venir remplacer Valbuena et Ben Arfa, et l'inexplicable effondrement bordelais.


L'obsession de la victoire

Le mano a mano Lille-Marseille qui s'annonce est une sorte de Barça-Real à l'échelle hexagonale. Avec le Basque dans le rôle de Mourinho. Il est ironique qu'ils soient nés au football international le même jour, lors d'une finale entre deux outsiders à Gelsenkirchen. Un match qui a défini des parcours opposés pour les quelques années suivantes. Ils sont pourtant semblables, animés par la même obsession de gagner à tout prix. Leurs résultats dessinent un parallèle inattendu entre José Anigo et Jorge Valdano. Eminences grises de leur club respectif, bousculés par les résultats de leur entraîneur et obligés d'appuyer ponctuellement sur le frein. Pour rappeler qu'il y a parfois des choses plus importantes que gagner. L'un tente de préserver la santé financière de son club (voire celle de son réseau d'agents), l'autre la réputation de beau football qu'il a contribué à construire.

Il est probable que, selon que Lille termine un point devant ou un point derrière, la L1 sera vue sous des angles diamétralement opposés. Dans un cas elle, aura consacré une belle équipe tout en voyant ses cadors tenir leur rang en envoyant deux gros clubs en C1. Dans l'autre, la faible qualité du jeu proposé par le champion définira la médiocrité de tous ceux qui auront terminé derrière. À moins que Lyon ne vienne coiffer tout le monde sur le poteau. Non, c'est pour rire.


[1] Ayew et Valbuena en début de saison, Cheyrou depuis janvier, Gignac en janvier, Rémy en février et mars, Heinze depuis deux mois, Mbia quand il le décidait. Seul Mandanda fut excellent toute la saison.

Réactions

  • Baka in the sky with ballons le 05/05/2011 à 12h14
    J'aimerais vraiment assister à des entraînements de Mourinho pour constater de moi-même.
    Mais j'ai le sentiment que sur l'animation du jeu, il en fait le moins possible, ce n'est pas ça qui l'intéresse.

    C'est toujours très solide derrière, bien organisé dans le positionnement, le pressing, le remplacement et l'alignement, avec un gros impact physique et une certaine agressivité et ça joue très direct à la récupération du ballon, avec un bloc qui reste en place derrière.

    Mais je ne fais pas une critique de Mourinho, je ne dis pas qu'il joue défensif. Je le trouve très intéressant, et je dis que la base de sa philosophie c'est l'affrontement, et qu'il ne met pas le jeu au coeur de son projet.
    Ca n'empêche pas d'avoir la meilleure attaque, surtout au vu des joueurs qu'il a à sa disposition.

  • Baka in the sky with ballons le 05/05/2011 à 12h21
    Et surtout au départ je disais qu'assimiler Deschamps à Mourinho ne me semblait pas très pertinent, tout comme assimiler l'OM au Real, et Lille au Barca.

    Je ne retrouve pas chez Deschamps ce rapport malsain à l'adversaire, cette logique d'affrontement, cette rhétorique presque guerrière qui est omniprésente chez Mourinho.
    Deschamps cherche à imposer son jeu, bien que moche, à dominer le match. Ses équipes ont souvent la balle, et si possible, il essaie de leur en faire faire quelquechose d'intéressant.
    Après je suis bien d'accord, ils ont cette logique du résultat en commun.
    Et je pense également que les deux seraient incapables de coacher des équipes moins 'prestigieuses'.

  • Luis Caroll le 05/05/2011 à 12h22
    Porto avait tout de même passé 3 buts à ManU (AR), 4 buts à l'OL(AR) ou 3 buts à Monaco avec Derlei et Benny Mac Carthy en attaque.

    En UEFA 2003 il gagne avec 29 BP et 12 BC en 13 matches.

  • Baka in the sky with ballons le 05/05/2011 à 12h43
    Oui enfin on peut marquer des buts sans avoir une animation de jeu ambitieuse non?
    J'ai jamais dit que les équipes de Mourinho ne marquaient pas de but.

  • Luis Caroll le 05/05/2011 à 13h08
    Dans mes souvenirs Porto était agréable à voir jouer. Alenitchev, Deco, Maniche et même Costinha maniaient sacrément le ballon.
    A madrid en dehors des clasicos, une équipe qui joue avec Khedira et Xabi Alonso en milieux défensifs et avec des latéraux comme Ramos et Marcelo, ça me semble au contraire plutôt ambitieux.

    Il n'y a que l'Inter qui m'a semblé fondamentalement défensive comme équipe parmi les siennes. Mais c'est un peu comme Manchester, si on ne regarde que les match capitaux de Ligue des champions, on n'a pas une idée réelle du type de jeu que pratique le club.

  • sansai le 05/05/2011 à 13h25
    Baka in the sky with ballons
    jeudi 5 mai 2011 - 12h14
    J'aimerais vraiment assister à des entraînements de Mourinho pour constater de moi-même.
    Mais j'ai le sentiment que sur l'animation du jeu, il en fait le moins possible, ce n'est pas ça qui l'intéresse.

    -----

    Au-delà des stats de buts (qui veulent tout et rien dire, Mourinho joue toujours avec quelques-unes des meilleures individualités au monde, quand on joue contre Norwich City, Lecce ou Malaga, ça suffit en général en soi pour passer 5 buts - je rappelle que l'OL était la meilleure attaque du championnat avant ce week-end et le 5-0 de Lille), je pense qu'il ne faut pas réduire les principes de Mourinho à ses principes de jeu "destructeurs" (et j'entends par là, démonter le jeu de l'adversaire en tout premier lieu, pas arracher les chevilles à coups de Pepe).

    Il s'appuie aussi sur une animation offensive de contre diablement efficace, les mouvements développés par l'Inter la saison passée étaient un vrai régal par moments - alors que dans le même temps, même si on peut accuser le contre-coup physique caractéristique des équipes de Mourinho, l'Inter de Benitez peinait drôlement à remonter le ballon et à l'exploiter.
    On sent un vrai mieux au Real à ce niveau récemment, non seulement dans l'animation défensive, mais aussi dans l'animation offensive, avec des contres éclairs assassins et des joueurs comme Di Maria ou Marcelo qui prennent toute leur dimension dans ce registre.
    Le Barça a rarement été autant mis en difficultés défensivement - même dans ses coups de mou - ces dernières années que contre le Real du Mou lors des derniers clasicos.
    Boring Real, peut-être. Mais dangereux Real, aussi, à l'occasion.

    Par ailleurs, sur un autre point, le parallèle entre Lille et le Barça me paraît d'autant plus pertinent que le Barça peine lui aussi beaucoup depuis quelques mois et doit beaucoup à un Messi une nouvelle fois indispensable quand son équipe est moins bien, comme il y a un an entre janvier et mars.
    Et que je suis pas sûr du coup que le Barça soit favori de sa finale contre ManU, au vu de ce qu'il montre en 2011.

  • Tonton Danijel le 05/05/2011 à 14h05
    Oui, en effet, sansai, le nombre de buts est assez subjectif. Tout comme il est extrêmement subjectif de juger le Mou sur l'antipathie du personnage ou sur les seuls affrontements médiatisés. Je me souviens qu'après son triple barbelés au Nou Camp avec l'Inter, Vel Coyote et les autres abonnés du fil Calcio avaient dit "Non mais attendez, l'Inter, ça ne joue pas que comme ça". Du peu d'images que je vois de la Liga (et quand même, Valence, c'est pas Almeria...), je veux bien croire aussi que le style de Mourinho ne se résume pas à celui adopté face à la meilleure équipe du monde.

    Sinon, un point commun entre Deschamps et Mourinho, c'est le passage à vide de leurs clubs après leur départ. Enfin, même si pour Deschamps, le passage à vide concerne surtout un club (mais il est énorme).

  • Sens de la dérision le 05/05/2011 à 14h22
    Il est un peu relatif le passage à vide de Chelsea après Mourinho non ? Une finale de LDC, un championnat, deux Cups en trois ans (et ça peut s'améliorer encore cette année). Je connais beaucoup de clubs qui aimeraient avec un tel passage à vide.

  • Baka in the sky with ballons le 05/05/2011 à 14h55
    Luis Caroll
    jeudi 5 mai 2011 - 13h08

    A madrid en dehors des clasicos, une équipe qui joue avec Khedira et Xabi Alonso en milieux défensifs et avec des latéraux comme Ramos et Marcelo, ça me semble au contraire plutôt ambitieux.
    -------------
    Se référer seulement aux noms alignés pour juger de l'animation offensive d'une équipe c'est un peu rapide, et occulter la mentalité insufflée à l'équipe par l'entraîneur.


    Il n'y a que l'Inter qui m'a semblé fondamentalement défensive comme équipe parmi les siennes. Mais c'est un peu comme Manchester, si on ne regarde que les match capitaux de Ligue des champions, on n'a pas une idée réelle du type de jeu que pratique le club.
    --------------
    Si tu relis mon 1er post, tu verras que je différencie justement le Real des demis contre le Barca, et le Real en championnat.
    Les clasicos étaient extrêmes d'un point de vue tactique pour le Real.
    Après je n'ai jamais dit que le Real était défensif, j'ai dit que Mourinho insistait avant tout pour avoir un bloc bien en place, et se contentait d'une animation offensive peu ambitieuse.




    Tout à fait d'accord avec toi sansai, quand je dis que Mourinho insiste avant tout pour avoir un système bien en place et cohérent, et qu'il privilégie une animation offensive très directe à la récup du ballon, on est d'accord.
    Pour avoir vu plusieurs matchs de Liga, le Real offre des contres supersoniques bien menés.
    Mais pour moi ça reste peu ambitieux comme animation offensive, en tout cas moins contraignant à mettre en place, car je pense que Mourinho ne privilégie pas cette partie du jeu.
    Donc oui le Real marque des buts, oui le Real est dangereux. Encore heureux, vu que Mourinho veut gagner des titres. Mais il ne se complique pas la vie pour le faire. De grosses individualités, un jeu très direct, des circuits préférentiels.
    A mon avis il insiste bien plus sur d'autres points.

    Et sur la comparaison Barca-Lille, le Barca diminué reste à 65% de possession de balle et domine largement ses adversaires.
    Lille diminué se fait trimballé par Lorient ou Bordeaux.
    Mais je suis plutôt d'accord avec toi, offensivement les deux équipes sont de plus en plus dépendantes de leurs individualités.
    Et perso si je place une piècette, c'est sur ManU.




    Tonton Danijel
    jeudi 5 mai 2011 - 14h05
    Oui, en effet, sansai, le nombre de buts est assez subjectif. Tout comme il est extrêmement subjectif de juger le Mou sur l'antipathie du personnage ou sur les seuls affrontements médiatisés. Je me souviens qu'après son triple barbelés au Nou Camp avec l'Inter, Vel Coyote et les autres abonnés du fil Calcio avaient dit "Non mais attendez, l'Inter, ça ne joue pas que comme ça". Du peu d'images que je vois de la Liga (et quand même, Valence, c'est pas Almeria...), je veux bien croire aussi que le style de Mourinho ne se résume pas à celui adopté face à la meilleure équipe du monde.
    ---------------

    Je ne sais pas si ça m'est adressé.
    En tout cas je n'ai jamais dit que Mourinho m'était antipathique, au contraire, ou qu'il était "défensif". J'ai dit qu'il insistait avant tout sur l'idée d'affrontement et qu'il travaillait pour avoir une équipe bien en place et solide. Et qu'il avait un projet d'animation offensive minimaliste puisque ce n'était pas sa priorité.
    Et en Liga c'est la même, le Real s'est costaud, bien place, et ça fuse devant. Tonton si tu as vu le match contre Valence, tu sais bien que leur défense a été pitresque et que le Real a avant tout marqué sur des contres rondement menés ou des phases d'offensives très directes, 2-3 passes max, avec souvent à la base des ouvertures longues.

  • Luis Caroll le 05/05/2011 à 15h01
    Baka, à ce niveau j'ai l'impression que tous les entraîneurs cherchent à avoir un bloc bien en place (y compris le Barça).
    Quand à Porto, je ne me base pas "que" sur les noms alignés.
    Deco, Maniche, des buts et des beaux buts, du plaisir devant les matches, ce sont beaucoup d'indices, tout de même.

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