Comment devient-on champion du monde ?
La Coupe du monde en infographies / 1 – Qu'ont-il fait avant le tournoi de leur titre? Comment l'ont-ils remporté? Faut-il encaisser toujours moins de buts pour y parvenir? Tous les champions du monde en visuels et en chiffres.
Un coup d’œil dans le rétro des deux éditions précédant l’acquisition du titre révèle certaines singularités dans les parcours des champions du monde de football. La France et l’Uruguay sont les seules à avoir remporté le Mondial après deux phases finales dont elles ont été absentes, respectivement 1990-1994 et 1934-1938, mais pour des raisons différentes: non-qualification d’une part et déclinaison/forfait d’autre part. La Celeste est donc l’unique tenant à ne pas avoir défendu son titre, mais elle l’a repris dès sa deuxième participation à la compétition en 1950.
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L’Argentine, en 1986, et le Brésil, en 1970 et 2002, ont également su récupérer leur bien, tandis que la France a échoué dans cette tentative pour quelques centimètres en 2006. La Seleção, comme l’Allemagne, peut s’enorgueillir de deux périodes remarquables de présence dans le dernier carré, respectivement 1950/70 + 1994/2002, et 1966/74 + 1982/1990. Les deux sélections sont d’ailleurs les seules à avoir atteint la finale trois fois de suite. On remarque également que les deux derniers champions du monde, l’Espagne et l’Italie, ainsi que le Brésil 1994, ont eu un parcours similaire lors des deux éditions précédentes (quart et huitième). Enfin, recevoir ne garantit pas forcément la victoire, puisque cela n’est arrivé que six fois (1930, 1934, 1966, 1974, 1978 et 1998).
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En 2002, le Brésil gagne tous ses matches avant la fin du temps réglementaire, comme en 1970, et comme l’Uruguay en 1930. En général, un champion du monde est régulier dans la performance, marque toujours plus que la moyenne et n’accumule pas les prolongations ou les séances de tirs au but. Au pire, il en dispute deux, comme la France en 1998 et l’Italie en 2006. L’Espagne, vainqueur le moins prolifique, est aussi le seul à avoir perdu son premier match de la compétition. Un titre d’autant plus beau que l’équipe a dû assumer un statut de favori et faire face à des adversaires très défensifs et à un retard initial inédit.
Dans d’autres circonstances non moins difficiles (Totonero), l’Italie a la singularité de sortir de son groupe en 1982 avec trois nuls, et d’avoir dû disputer une rencontre d’appui en 1934, contre l'Espagne en quarts de finale – et comme l’Allemagne en 1954 contre la Turquie au sortir de la phase de poules. De son côté, l’Argentine perd son dernier match de poule face à la Nazionale en 1978, la laissant en découdre avec la RFA et les Pays-Bas au deuxième tour.
En regardant de plus près les statistiques de buts marqués et encaissés, il y a une tendance très nette à la solidité chez les cinq derniers champions du monde, avec moins d’un pion concédé tous les deux matches. Mais ils ne sont pas forcément les moins prolifiques non plus, avec 2.1 buts de moyenne pour France 1998 et 2.5 pour Brésil 2002. L’époque l’explique, mais cela a tendance à tordre le cou à certaines idées reçues: l’Allemagne 1954 est le vainqueur le plus prolifique (4.1 de moyenne, dont 7 contre la Turquie lors de la rencontre “bonus” d’appui). Le miracle de Berne aura donc privé la Hongrie, auteur de 27 buts en cinq matches, d’un titre de champion du monde plein de panache.