Comment Tata Simone en est venue à "haïr" les Bleus
Une Balle dans le pied – Rien de tel, pour entretenir la détestation obsessionnelle de l'équipe de France, que de fournir un "sondage" aussi ridicule que biaisé.
"Le foot français [est] toujours coincé dans le bus", écrivait-on sur Une Balle dans le pied il y a près de trois ans. Les années ayant passé, on aurait pu imaginer qu'il en était enfin sorti, mais c'était sans compter sur l'obsession nationale engendrée par la sottise d'un groupe de sportifs professionnels, abondamment disséquée mais qui continue d'être instrumentalisée au travers de la détestation méthodique de l'équipe de France. Tant pis si seulement six des dix-sept joueurs ayant participé au France-Australie de vendredi dernier étaient dans ce maudit bus, il faut inlassablement remettre ce couvert et régurgiter, encore et encore, ce triste festin.
JUBILATION PARTAGÉE
À cette heure, cette détestation relève de l'injonction: l'opinion est sommée d'exprimer son "rejet", son "désamour" des Bleus, serinée sous forme d'énoncés performatifs, martelées à chaque occasion – notamment à chaque fois que des sportifs français remportent des succès: il faut alors saluer leur merveilleuse mentalité, leur humilité, leur accessibilité, leur respect du maillot, leur façon de chanter la Marseillaise, etc. Sans jamais, jamais oublier d'évoquer les footballeurs comme repoussoirs, comme si l'on ne pouvait plus célébrer nos sportifs nationaux sans fustiger ceux-là. Sans craindre les contresens les plus achevés, par exemple lorsque le récent titre de champion d'Europe de basket s'accompagna de commentaires sur Tony Parker, qui lui au moins n'était pas un sportif "bling bling" [insérez ici un éclat de rire]. (lire "Le footeux il est méchant, le basketteur il est sympa: le journaliste il est bête")
Rien de tel, pour vérifier (et entretenir) cette détestation, que de fournir un "sondage" – cette supercherie méthodologique et intellectuelle, simulacre d'enquête mais authentique facilité médiatique – aux résultats garantis par des questions ridiculement orientées.
(...)
Lire l'article :