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Faut-il dire : "Qu’ils la fassent, leur Super Ligue !" ?

Minichro – La ligue européenne fermée est (enfin) lancée. Beaucoup veulent envoyer ses instigateurs au diable, mais c'est tout le football qui risque l'enfer. 

Auteur : Jérôme Latta le 19 Avr 2021

 

 

La minichronique pose une question, elle n'y répond pas toujours et, à la fin, elle en pose une autre.

* * *

 

Cette fois, c'est la "bonne", la vraie sécession dans cette Super Ligue fermée? Le coup de force dévoilé par le New York Times puis confirmé par ses instigateurs a suscité, dès dimanche après-midi, une vague de protestations, des menaces de l'UEFA et de plusieurs fédérations nationales, des avertissements gouvernementaux.

 

Si c'était un ballon d'essai, il est réduit en charpie. Si c'est un nouveau chantage, on le saura vite. Si c'est le franchissement du Rubicon, les "12" ne peuvent pas ignorer qu'ils vont essuyer une vaste colère. Déjà on entend qu'ils n'ont qu'à la faire, leur ligue fermée, et nous laisser avec le vrai football.

 

 

 

 

Il y a dans cette injonction une saine colère, mais aussi le postulat risqué qu'une Super ligue fermée est vouée au désaveu et à l'échec. Les spectateurs s'en désintéresseraient, soit pour protester, soit parce que la compétition perdra tout intérêt. Dans ce scénario, les financeurs et les diffuseurs de la compétition feraient banqueroute. Séduisant, mais candide.

 

C’est adopter une position dont on n’est plus du tout sûr qu’elle soit majoritaire, ni même qu’elle compte encore: celle des supporters et des passionnés attachés à l’incertitude sportive, aux compétitions historiques, au principe de promotion-relégation, à l’enracinement des clubs.

 

Les putschistes savent qu’ils vont s’aliéner cette frange-là du public, mais aussi qu’ils peuvent raisonnablement compter sur une masse de consommateurs bien plus vaste, mondialisée, jeune et déjà acquise au grand spectacle du football des hyperclubs et des superjoueurs, prête pour la Super League. Et puis, quel média sportif, quel diffuseur y renoncera au nom de ses principes?

 

Car malheureusement, ce football s’est déjà imposé, à coups de réformes successives de la Ligue des champions, de dérégulations, de mécanismes inégalitaires, de capitulations de la FIFA et de l'UEFA, d'indifférence des pouvoirs publics, de démission des médias sportifs. La scission des clubs les plus riches était un fait accompli bien avant cette officialisation.

 

La Super Ligue arrive sur orbite, mais elle a été lancée il y a longtemps, la bataille gagnée a été sans avoir à combattre. Le marché est prêt, estiment les putschistes, qui pourraient s’étonner: "On annonce l'OPA hostile finale durant des années, et c'est seulement quand elle a lieu que vous protestez?"

 

Alors, faut-il "qu'ils la fassent, leur Super League"? Faut-il croire qu'on sera heureux avec un football déchiré entre l'élite et les autres, penser que la Ligue des champions et les ligues nationales ne seront pas perdantes, que tout ne sera pas dévalué, que le football ne sera pas encore plus abimé?

 

Il faut plutôt que les "12" ne parviennent pas à faire leur Super Ligue. Qu'elle soit balayée par un mouvement de protestation populaire, par un désaveu actif des autorités nationales et européennes, par un sursaut politique au sein des médias spécialisés et par une totale fermeté de l'UEFA. Ce n'est pas impossible, mais ce serait inédit sur toute la ligne.

 

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Réactions

  • Mik Mortsllak le 19/04/2021 à 12h03
    (...) une totale fermeté de l'UEFA. Ce n'est pas impossible, mais ce serait inédit sur toute la ligne."

    En effet ce n'est pas gagné, depuis le temps qu'ils servent de paillasson à l'ECA et ses ancêtres.

  • Bof le 19/04/2021 à 13h18
    Bon résumé de la situation... et dans le même temps, l'UEFA vient de valider sa nouvelle formule bien foireuse pour la C1. Qui peut-être ne verra pas le jour, et ce au profit d'un truc encore pire si cette nouvelle menace de ligue fermée était bien une nouvelle opération de chantage.

  • Moravcik dans les prés le 19/04/2021 à 15h02
    Personnellement si j'accueille cette potentielle nouvelle de manière relativement positive ce n'est pas du tout dans l'idée que leur ligue ne marchera pas (je ne me fais aucune illusion à ce sujet). C'est surtout parce que je pense qu'on en est arrivés à un point où mieux vaut une séparation déjà actée dans les faits de toute façon qu'une continuation dans un entre-deux qui ne satisfait personne.

    À ce titre je vois mal en quoi cela abimerait encore plus le foot européen, faute de marge signifactive restant à abimer.

    J'admets être sans doute assez résigné, mais à vrai dire, si on tient vraiment a rester optimiste quant à une possible évolution future positive, n'aura-t-elle pas plus de chance de se produire sans ces clubs trop riches qui ne veulent de toute façon pas jouer le jeu ?

    Nous avons avant toute chose besoin d'un football où tout le monde a sa chance sur la ligne de départ. Si ça doit passer par une organisation compartimentée, c'est bien triste mais ça sera mieux que rien.

  • Knacklexander Vencel le 19/04/2021 à 17h05
    Personnellement, ne serait-ce pas un mal pour un bien ?

    Quand on voit l'évolution des coupes d'Europe depuis 30 ans et notamment celle de la Ligue des Champions, maltraitée à force de concessions faites aux plus gros clubs et aux plus grands championnats, je me demande si la création d'un système à deux vitesses ne serait pas le mieux.

    D'un côté, une NBA du football, mélange des plus riches clubs européens et de clubs du reste du monde (parce que c'est inévitablement la suite logique) et de l'autre, les championnats domestiques et continentaux "historiques".

    Les "consommateurs" de football pourraient se lécher les babines devant un alléchant Manchester Devils/Dubaï Warriors pendant que le supporters de Strasbourg ou Lens pour continuer d'aller au stade pour voir son club de cœur jouer en Ligue 1.

    Bien sûr, les stars des championnats nationaux seront rapidement accaparées par les clubs de la Super League, mais n'est-ce pas déjà le cas aujourd'hui ?
    Évidement les droits télé des championnats locaux en prendront un coup mais j'imagine que les masses salariales seront ajustées en conséquence.

    Au moins, on aurai plus cette hypocrisie de faire croire aux télé(spectateurs) que le Réal Madrid et le PSG font parties du même écosystème sportif et économique que Dijon, Eibar, Belgrade ou Malmö.

  • osvaldo piazzolla le 19/04/2021 à 17h42
    Je n'ai pas d'avis tranché sur le sujet mais je ne suis pas sûr que la création en question aura pour conséquence une amélioration (ou même un status quo) des situations nationales ou européennes.

    Les douze salopards n'ont pas l'intention de quitter leur championnats respectifs, et une compétition européenne amputée de 12 (+8) ultra riches sera de toutes façons une formule à l'avantage des ultra riches restants, puisque c'est ce qui marche médiatiquement. Dijon, Eibar, Belgrade et Malmö ne seront pas dnas le même écosystème que la Roma, Everton, Porto ou Séville.

    Tant que la télé et le pari décident, superleague ou pas, l'évolution risque d'être dans le même sens, non ?

  • fabraf le 19/04/2021 à 17h56
    Sauf qu'avec une baisse des droits TV, l'écart entre Dijon, Eibar, Belgrade et Malmö et les clubs les plus riches ne sera plus de 1 à 20 (pour rester gentil) comme aujourd'hui mais de 1 à 5 avec les Roma, Everton, Porto ou Séville.

  • Bof le 19/04/2021 à 20h06
    La thèse du "mal pour un bien" serait séduisante si en parallèle l'UEFA réinstaurait une vraie coupe d'Europe des clubs champions, or la réforme entérinée aujourd'hui va dans le sens inverse... on est dans une sorte d'escalade du pire.

  • Mik Mortsllak le 19/04/2021 à 21h04
    Bof
    aujourd'hui à 20h06

    La thèse du "mal pour un bien" serait séduisante si en parallèle l'UEFA réinstaurait une vraie coupe d'Europe des clubs champions, or la réforme entérinée aujourd'hui va dans le sens inverse...

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    Même poignardés dans le dos ils continuent de servir de paillasson, c'est assez spécial.
    Il n'y a pas que chez certains clubs qu'il y aurait besoin de faire le ménage chez les dirigeants.

  • CHR$ le 20/04/2021 à 08h22
    Bof > quand tu parle de la "vraie" Coupe d'Europe, tu parles bien de la Coupe d'Europe initiale, celle de la première édition avec 16 participants dont certes 7 champions nationaux (Espagne, Italie, Danemark, France, Belgique, Suède et Allemagne) et puis le second de Hongrie, le troisième du Portugal, d'Autriche, des Pays-Bas et d'Oberliga, le quatrième du championnat de Pologne (remplaçant Chelsea, initialement invité), le cinquième des championnats de Yougoslavie et d'Écosse et le sixième du championnat de Suisse ?

    Je suis pour. À condition de réinstaurer aussi la seule vraie C3, celle réservée aux villes organisant une foire.

  • Bof le 20/04/2021 à 09h47
    Je parlais d'un format plus ouvert, avec seulement les champions et éventuellement à la limite quelques seconds, et pourquoi pas en parallèle un retour de la Coupe des Coupes ainsi qu'une C3 mécaniquement plus attractive puisqu'elle mettrait en lice des seconds ou troisièmes de tous les championnats.

    Mon propos est que cette nouvelle menace de sécession semble faire passer l'UEFA et les gros clubs qui lui restent fidèles pour des anges. C'est un peu comme quand un gouvernement annonce un énième projet de loi rétrograde : le pire nous est promis, ce qui dans un second temps fait accepter la perspective d'une aggravation finalement plus limitée d'un existant déjà pas génial.

La revue des Cahiers du football