FICHE TECHNOLOGIQUE: LE PORTUGAL
Le Portugal fait partie de ses équipes en quête de rachat, après le cauchemar de deux non-qualifications aux coupes du monde 94 et 98 et une sévère régression dans la hiérarchie européenne. Les clubs et le championnat portugais semblent eux aussi avoir perdu en influence, mais la génération championne du monde junior de 89 et 90 joue aujourd'hui dans les plus grands clubs espagnols et italiens: alors cette équipe aux noms rutilants se présente avec de sérieux atouts. Mais c'était aussi le cas de ses devancières…
Le mal portugais
Contrairement aux idées reçues, le mal portugais n'est pas la pilosité, mais bien le manque d'efficacité offensive qui semble transmis d'une génération d'attaquants à l'autre. Avec chacun plus de 50 sélections, Rui Costa (18 buts/51 s.), Figo (14/61) et Joao Pinto (18/57), les buteurs en activité présentent des bilans pourtant honorables, mais la seleçao manque encore chroniquement de réalisme dans les grandes confrontations. Malgré quelques cartons pendant les éliminatoires, elle arrive à l'Euro avec ses doutes habituels.
Le bien portugais
S'il est une tradition que le Portugal a bien raison de respecter, c'est celle de révéler des techniciens de très grande classe et des dribbleurs redoutables, en d'autres termes des tripoteurs exceptionnels (n'oublions pas que le Brésil parle Portugais), même si cet amour du jeu leur vaut le reproche du manque d'efficacité mentionné ci-dessus.
Les chances
Avec tout ce qu'elle a déjà perdu, la sélection portugaise n'a plus grand chose à perdre, même si elle a la pression indirecte de devoir réussir son Euro, quatre ans avant de le disputer à domicile. Dans un groupe qui laissera sur le carreau deux grandes nations de football, elle peut créer une fausse surprise. Et à qui cela déplairait-il de voir le Portugal ennuyer l'Angleterre et l'Allemagne?
Le point très positif
Le point très positif, c'est Luis Figo, maître à jouer du Barça (quand le Barça veut bien jouer) que l'on regardera vraiment avec plaisir.
Le point noir
Le point noir, c'est Jorge Costa, brute assez épaisse qui avait causé quelques ennuis à George Weah.
"Il n'y a plus de petites équipes"
Autre vieux cliché à dénoncer, le joueur portugais n'est pas petit et trapu (sauf en championnat FSGT), puisque la taille moyenne des 22 dépasse le mètre 80.
La synthèse
En définitive, rien ne s'oppose vraiment à la sympathie que peut inspirer le Portugal, que l'on verrait bien renaître à la vie et faire un peu le spectacle dans cet Euro 2000. Dans une position qui présente quelques analogies avec celle de la France en 1996, la probabilité d'un retour au premier plan n'est pas négligeable. A eux de jouer!