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Fio Maravilha 1972, un but d’ange au Maracanã

Un jour un but - Le 15 janvier 1972 au Maracanã, João Batista Sales marque pour Flamengo un but dont on n'a conservé aucune image filmée, mais dont une chanson perpétue la mémoire. 

Auteur : Richard Coudrais le 3 Fev 2022

 

João Batista de Sales, attaquant brésilien plus connu sous le nom de Fio Maravilha, n'est pas à proprement parler un grand joueur. Il évolue à Flamengo depuis 1965, mais n'y a jamais gagné une place de titulaire. Il est même quelque peu méprisé par le public flamengiste pour son attitude gauche, et moqué pour sa dentition proéminente.

Le 15 janvier 1972, Flamengo reçoit le Benfica Lisbonne dans le cadre d'un tournoi triangulaire d'avant-saison. Fio Maravilha est sur le banc. Le match s'éternise, sans but. Mario Zagallo, l'entraîneur de Flamengo, décide de remplacer Arilson par Fio Maravilha.

À la 78e minute, le numéro 14 de Flamengo reçoit le ballon, prend de vitesse deux défenseurs, Messias et Malta da Silva, évite le gardien José Henrique venu à sa rencontre et marque dans le but vide. Il n'existe pas d'images filmées de ce but, seulement un commentaire radio qui rend compte de l'enthousiasme.

 

 

Tube mondial

"Ce fut un but d'ange, un vrai but, et la foule reconnaissante était ravie." Il ne s'agit pas des lignes d'un compte rendu publié dans la presse, mais des premières paroles d'une chanson de Jorge Ben Jor. Le musicien brésilien, fan du Flamengo, était dans les tribunes du Maracanã, bouleversé par ce but inattendu et, manifestement, d'une grande beauté.

La liesse du stade a été telle qu'elle lui inspire très vite ces paroles. Rapidement mise en boîte, la chanson devient un tube mondial. Le musicien brésilien n'en est pas à son coup d'essai. Il est l'auteur de Mas que Nada, un morceau de bossa nova sorti en 1963, repris par de nombreux artistes et dans quelques spots de publicité.

 

 

On lui doit aussi quelques standards comme Taj Mahal, un titre de 1969 partiellement plagié par Rod Stewart, dans le refrain d'un de ses plus grands tubes : Da Ya Think I'm Sexy ? (1978). Fio Maravilha devient aussi un standard de la bossa-nova. Son interprétation par Maria Alcina lors du "Festival Internacional da Canção" en 1972 fait un carton.

En France, le morceau est chanté en français par Nicoletta, sur des paroles de Boris Bergman - lequel aura pris quelques libertés avec le sens original du morceau, en occultant la partie football. Peut-être la chanteuse ignorait-elle qu'elle clamait le nom d'un footballeur lorsqu'elle reprenait le refrain

Royalties

Pas forcément flatté, le buteur de Flamengo se met en tête de réclamer quelques royalties sur ce tube mondial portant son nom. Le chanteur contourne le problème en modifiant son titre : Fio Maravilha devient Filho Maravilha. La brouille entre le footballeur et le musicien dure plus de trente ans.

Installé aux États-Unis à la fin d'une carrière qui l'a vu fréquenter quelques clubs de l'American Soccer League, probablement devenu plus raisonnable, il renonce à ses poursuites en 2007. Ben Jor peut à nouveau clamer Fio Maravilha  ce qui phonétiquement ne change pas grand-chose.

Flamengo a remporté 1-0 le match contre Benfica, puis celui face à Vasco de Gama sur le même score pour s'adjuger le tournoi. Fio Maravilha, auteur de 79 buts en 289 matches pour Flamengo, où il a joué huit saisons, est resté une légende du club grâce à ce but du Maracanã, d'autant plus mythique qu'il est resté invisible à ceux qui n'étaient pas au stade.

Quelques années plus tard, il est transféré au Desportiva Ferroviária, un club de Cariacica (Espírito Santo), dont les dirigeants avaient manifesté leur intérêt pour un autre joueur du Flamengo, un gamin de vingt ans surnommé Zico.

À lui aussi, Jorge Ben Jor consacre une chanson en 1977, un peu moins connue, Camisa 10 de Gàvea. Cette fois, le chanteur a pris soin de ne pas mentionner le nom du joueur.

 

Sources. L'article très complet (en portugais) : "De anjo de placa ha 50 anos, Fio marcava o gol que o transformou em Maravilha" sur le site trivela.com. "Anatomia de um golo: Fio Maravilha (Flamengo-Benfica, 1972)" de Sergio Pires sur le site Mais Futebol. Si vous préférez lire en Français : "Fio Maravilha, idole ingrate" sur le site du Footichiste.

 

Réactions

  • lyes le 05/02/2022 à 16h18
    J'aime beaucoup la légende d'un but que seuls les spectateurs présents ont pu voir. Ça vaudrait presque de faire des recherches pour en conter d'autres. Quand j'étais petit j'étais l'un des seuls à avoir Canal + à la maison et je me rapelle raconter à l'école certains buts vus dans l'équipe du dimanche, il y avait un côté mystique à décrire quelque chose que les autres n'avaient pas pu voir.

    On a complètement perdus ce rapport à la description d'un match sans images. Un type met une volée acrobatique en d4 anglaise et on a 300 vidéos disponibles sur twitter. Il y avait quelque chose de fou à écouter les comptes rendus à la radio ou à les lire dans la presse.

    Mon grand frère était au stade du Ray pour le but de Kurbos en 1987 contre le PSG, déviation aile de pigeon de Marko Elsner et Tony qui envoit un missile acrobatique dans la lucarne de Joël Bats. Certes il y a des images (on le voyait même dans le générique de Télefoot) mais un seul plan de vue, de médiocre qualité. Quand il me le racontait en vu du stade c'était bien plus légendaire avec ses paroles.

    Je suis friand d'histoires de buts mythiques racontés si quelqu'un à d'autres idées à la façon de l'article. Il y a des vidéos du Maracanazo de 1950 ?

  • Richard N le 06/02/2022 à 08h53
    Nous avons une rubrique dédiée aux buts de l’histoire du foot, plus ou moins « mythiques » (selon le sens que l’on donne à « mythique »)
    lien
    La vidéo a en effet pris le pas sur l’écrit et ce dans de multiples domaines. Dans l’esprit, l’image filmée valide l’information écrite. On le ressent ici-même dans les articles illustrés par une vidéo : les contributeurs commentent souvent… la vidéo :-)

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