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"France 2 Foot" au stade 1

À en croire son édition inaugurale, la révolution ne passera pas par la nouvelle émission dominicale du service public. Premières impressions en deux temps.
Auteur : Sylvain Zorzin et Pierre Martini le 31 Juil 2007

 

"L'homme ne peut hériter le passé, il faut qu'il le recrée". Les journalistes du service public, en général plus proches du zéro que de l’infini, ont peut-être pensé à cette phrase d’Arthur Koestler lorsqu’ils ont pensé le concept de "France 2 Foot". Il fallait en effet s’affranchir du glorieux aîné "Téléfoot", tout en se démarquant de "Stade 2", mais sans copier "Jour de foot", mais, etc., bref: donner un sens à ce nouveau rendez-vous dominical. Et dans ce décor grand et froid où siège Denis Balbir, il fallait inventer quelque chose de différent. On n’a pas retrouvé d’interview de Daniel Bilalian, le chef des sports de la chaîne, mais on peut parier que "révolutionnaire" et "novateur" accompagnaient la description de son programme.

france2foot_2.jpg


Tolérance Obispo
La révolution, en matière d'émissions footballistiques, peut se faire a minima: en étant simplement un poil meilleur que les autres, on parvient à se faire une belle cote, y compris auprès des lecteurs des Cahiers du foot, ces intransigeants. En dépit des craintes sur "l'apnéiste hurleur" (lire Cdf #3), l'indulgence était donc de mise pour cette première du dimanche midi, chacun se montrant plutôt enclin à retenir les bons côtés et à laisser le bénéfice du doute aux mauvais.
Donc : une sobriété plutôt bienvenue, des formats bien cadrés et non envahissants, une approche apparemment plus approfondie de la Ligue 2, un débat... bon, un débat. Quelque chose d'assez reposant, en définitive, une balade pépère en terrain connu, sans les souffrances de la Ruiz Attitude... Voilà typiquement l'émission qu'on va se complaire à louanger en affichant sa capacité à revenir sur ses a priori. Un peu comme lorsque nous accordons une période d'état de grâce à un nouveau consultant qui ne va pourtant pas tarder à nous irriter. Mais pour le moment, on se sent même prêt à supporter le générique de Pascal Obispo – c'est dire la vague de tolérance qui nous submerge.

Mais ensuite, c'est un peu comme la fois où l'on était sorti d'Amélie Poulain (le film). Le temps que le charme se dissipe, on se disait que Jeunet s'était un peu foutu de notre gueule avec ce Paris d'opérette. Le mauvais esprit aidant, ainsi qu'un deuxième visionnage, et c'en était fini de notre mansuétude: on ne pouvait décemment pas se contenter de trouver cette émission supportable.


Rendez-nous Fred Godard !
En premier lieu, et assez étonnamment, le côté scolaire de l’émission évoque par son absence quelque chose qui fait la marque des réalisations de France Télévisions: la patte de Fred Godard. Docteur Maboul de la réalisation, grand maître du psychédélisme (notamment au chevet de la Coupe de la Ligue), Godard a habitué le spectateur à quelques audaces réussies et pas mal d’initiatives complètement ratées. Mais comme autour d’un mort dont on sourit au souvenir de ses blagues nulles, il a flotté un parfum de déception autour du plateau et des sujets diffusés qui, entre rubriques plan-plan ("l’interview", les "trois questions à"), poncifs et banals "indiguests" (Fernandez, Bourgoin), donnaient au tout le caractère d'une imitation, assez réussie, mais d'une imitation quand même.

Le carnage chromatique n'eut donc pas lieu. Et les rares cadrages étranges (dont un ou deux plans en hauteur) de Jean-Pierre Leroux, qui a signé jusque-là quelques "JT" de 20 heures, ne soulignaient que davantage l’enchaînement de séquences parfaitement conventionnelles.


Port de complaisance
Ce manque d’audace formelle n'est pas isolé. Des interviewes façon "Alexandre Ruiz pose une question effrontée sur la couleur de la pelouse" servent de transitions à des reportages en pilotage automatique, s'oubliant jusqu'à présenter poliment la soupe aux acteurs du football: l’information comme quoi Reyes échapperait à l’Olympique lyonnais pour rejoindre l’Atletico Madrid, donnée par Denis Balbir... après l’interview d’Alain Perrin, auquel on demandait naïvement où en étaient les transactions avec ledit Reyes. Cette tentation du mou, du complaisant, le lien devenait évident: "France 2 Foot" était l’héritière de... l’air du temps. Est "moderne" celui qui fait comme les autres.

Les clichés déjà rodés et les questions décoratives sont certifiées par une source d’information unique: le quotidien L’Equipe, dont les pages sont montrées plus souvent que dans un colloque consacré à l’uniformité du paysage médiatique. L’idée de "travailler plus pour gagner plus"? Adoubée grâce à un débat qui fait semblant de s’interroger sur la pertinence d’être ou non entraîneur "à 65 ans" – une idée de toute façon validée a priori par le vote SMS des spectateurs, et justifiée a posteriori, car enfin, qui remettrait en cause les facultés de Guy Roux (qui a bientôt 69 ans, pas 65), surtout lorsque lui-même est gentiment interviewé sur le sujet?


D'Aulas à Ferré
Vient alors un reportage consacré à Jean-Michel Aulas en Corée du Sud – monté à partir d'images de OLTV – qui présente le dirigeant de l’OL comme cet homme d’affaires avisé parti en Asie conquérir des marchés porteurs. On voit in fine un joueur lyonnais bâiller dans l’avion du retour, le journaliste soulignant qu’en traversant deux fois la moitié de la Terre, les Lyonnais ont effectué "un périple pour le moins fatigant". Eh bien oui, "travailler plus" a une contrepartie: on bâille. L’avantage, c’est qu’on évoque cet aspect à la toute fin d’un reportage, quand les joueurs sont installés dans leur avion, et surtout pas à jouer sur le terrain. En journalisme, on appelle ça une chute, et l’idée est plus de faire sourire que de faire réfléchir.

aulas_lampions.jpg
Ça y est, il a accompli son rêve: gagner la Ligue des lampions.
Alors logiquement, dans un reportage ultérieur sur la moindre qualité du championnat français par rapport à ses homologues européens (qui reste à prouver), on explique que tout ça est la faute d’une "fiscalité désavantageuse" et de "contrôles pointilleux" de la DNCG. On croirait rêver si Frédéric Thiriez n’avait pas déjà lancé une OPA sur le merveilleux en Ligue 1.

Et puis quand même. Pour brouiller les pistes, "France 2 Foot" lance une image inattendue: le visage de Léo Ferré. Sous prétexte qu’il a composé la chanson préférée de Guy Roux, France 2 jette dans sa tambouille conservatrice le chanteur anarchiste, celui qui vomissait les institutions. Vidant Ferré de son sens, la chaîne le réduit au rang de faire-valoir inoffensif, juste bon à décorer, comme une séquence chez Michel Drucker. Léo Ferré entre Thiriez et Gérard Bourgoin! Et l’on songe au communiste Guy Môquet, que le chef de l’Etat a revendiqué en écrasant une larme. La fusion des contraires a toujours mené au consensuel. Et le consensus est une maladie grave, surtout lorsque tout le monde s’accorde pour dire que le patient est mourant.

Mais après tout, ce n'était qu'une première, exagérément scrutée. On peut espérer des bonnes raisons pour que le temps de l'indulgence revienne.

Réactions

  • thibs le 31/07/2007 à 11h16
    Dans les bonnes idées de Godard, il y a le plan au ras de la pelouse que je vois rarement ailleurs, et qui est assez sympa.

  • manuFoU le 31/07/2007 à 11h21
    "et là, on attend, autre chose que 20 minutes sur le 0-0 de Marseille à Strasbourg et 1'30'' sur le 3-2 de Caen contre Nice..."


    ça se discute...

  • fantomette le 31/07/2007 à 12h02
    pour ceux qui n'ont pas pu voir, des extraits sont visibles ici : lien

  • Gentil Ghana le 31/07/2007 à 13h01
    Pas vu l'émission, mais la critique qui en est faite me plaît, je ne suis pas du tout d'accord avec Francis Eurodjekyll: quelque soit le contenu "informatif" de ce numéro, les attendus consensuels et idéologiques généraux de l'émission peuvent transparaître, voire même encore plus du fait de l'absence de contraintes liées à l'actualité sportive. Et il est évident que cet article se place sur ce terrain...

    Ce qui m'amène à répondre à amisana par un extrait de l'article que sa réaction illustre plus que parfaitement:
    "La révolution, en matière d'émissions footballistiques, peut se faire a minima: en étant simplement un poil meilleur que les autres, on parvient à se faire une belle cote, y compris auprès des lecteurs des Cahiers du foot, ces intransigeants". (quelle est la dose exacte d'ironie du propos?)

    L'article, c'est mentionné, fait suite à un deuxième visionnage (au passage je manifeste toute ma sympathie et mon admiration de leur conscience professionnelle aux auteurs...), ce que peu d'entre nous (encore moins moi du coup...) ont eu la témérité de s'infliger. Cela donne une relecture analytique à plusieurs niveaux (mise en perspective avec les autres émissions du même type- mise en scène - déontologie et rigueur journalistique - idéologie sous-jacente - reprise des lieux communs en faveur de la dérégulation du foot) que j'ai trouvé percutante. C'est d'ailleurs le genre de chose qu'il faudrait faire avec tout ce qui passe à la télé, histoire de réaliser à quel point les téléspectateurs peuvent être manipulés...

    Bref, un très bon article pour moi!

    Et effectivement, sans être un fan inconditionnel Léo Ferré, le mêler à tout ça me paraît bien gerbant (Guy Roux fan de Ferré, on aura tout vu!)...

  • guyroudoudou le 31/07/2007 à 13h28
    En ce qui me concerne, je ne l'ai pas vu en direct mais enregistré, donc vu le lendemain à la cool sans la pression familliale ( je sais je suis diabolique).

    Impression d'ensemble : jamais vu une emission aussi ennuyeuse depuis les premiers téléfoot avec Pierre Cangioni. Un rythme soporifique, des gingles sinistres, des répliques et des lancements qui tombent à la l'eau, un débat planplan singeant les pires "on refait le match" ou autres bêtises dans le genre (que dire du journaleux de France2 et sa liste dans le remake fadasse de Maitre Collard et son enveloppe ?).

    Bref, nul, moche, sale : 2

    Sinon parfois Denis Balbir avait la voix qui s'emballait : genre le volume qui déconne et qui passe de 2 à 8 pour une fraction de seconde. J'ai trouvé ça très drôle.

    Faudra voir les prochaines éditions (on leur laisse une chance quand même) mais j'ai peur de retrouver une émission brosse à reluire dans l'air du temps...

  • oreste le 31/07/2007 à 14h59
    France 2 Foot, une copie de Téléfoot avec un esprit de stade 2, un consensus à faire palir (l'article a raison de le stygmatiser une nouvelle fois ! Hélas c'est pas près de s'arrêter car c'est une maladie de média presque incurrable !).

    Mais, plus grave, une volonté à nous montrer une "théatralisation" du foot (ça rappelle presque les règles de la bienséance des tragédies classique: parler des morts sans la montrer sur scène ! ). Là, ce qui me gonfle, c'est le résumé des matches, déjà (et encore !).

    Le trophée des champions résumé en 2 minutes: les 3 buts (+ le "but" (sic) de Barros refusé... pour un futur reportage sur la vidéo sûrement alors que l'arbitre de touche était mal placé pour interpréter la trajectoire... au delà des 25 m. c'est presque impossible !) et les quelques fautes un peu agressive des sochaliens... alors qu'il y a eu de très beaux mouvements de jeu et de belles occasions qu'un "bon" résumé aurait dû montrer !

    dans quel but ? donner une idée artistique de la violence ? Donner un peu de frisson au télespectateur devant son écran comme pour la blessure de Cissé, avec Liverpool, montrée 10 fois au ralenti ? Non, donner un côté de lutte, de combat, de tragédie classique au football (la bienséance a été balancé aux orties, on les montre ses images maintenant).

  • funkoverload le 31/07/2007 à 16h35
    Je crois qu'il ne faut se faire de toute facon aucune illusion sur le contenu critique ou sur une quelconque politique editoriale qui sortirait un tant soit peu de la (pseudo) idéologie dominante, qu'elle soit liée ou non au sport.
    Et pas besoin d'aller chercher des poux a Sarko, pas besoin de s'alarmer de la mise au pas des medias de service public, non, inutile.
    Il suffit de savoir que le directeur des sports est Daniel Bilalian.
    Pour moi tout est dit.
    (Et c'est préférable car la charte des CDF est impitoyable)

  • eskimo le 31/07/2007 à 18h43
    tout à fait, ceci dit en ne se faisant aucune illusion sur la dimension critique de cette émission, le seul critère qui reste pour l'évaluer par rapport à ses concurrentes Télefoot et jour de Foot reste la place accordée aux résumés de matchs et la teneur purement technique des commentaires, et à ce niveau je reste un peu plus optimiste.

    Le débat sur Guy Roux a bien montré les limites d'un positionnement critique, même si j'ai trouvé que Joel Muller était interessant.

  • newuser le 31/07/2007 à 19h54
    En même temps ils récupèrent le bijou de la télévision française avec la bénédiction de la Ligue et sous condition qu'ils passent de la L1 et pas le reportage hedbo sur les Eléphants de la Côte d'Ivoire.

    Donc le débat sur Guy Roux est au moins obligatoire pour donner un peu de "bref la Ligue avait un peu raison de faire la gueule".
    Et sans les buts de la L1 qui seront le coeur obligatoire, c'est plan-plan.

    Et donc, à mon avis, on va pas trouver de voix discordantes avec la Ligue (oui gentil le Balbir... fais un compliment à Thiriez... c'est bien ça), mais des reportages bouche-trou (la question du dopage ahahahah... non) et des buts et des résumés.

    Tant que Balbir se tient comme dimanche, que sa maquilleuse arrête de lui bronzer la face autant et qu'on voit 50% du temps des vrais résumés de match, moi je veux bien qu'il fasse une interview complaisante par semaine.

  • Blonde Platini le 31/07/2007 à 22h23
    D'un côté on dit que la télé dictent sa loi au foot, et d'un autre que F2serait à genoux devant la ligue.

    en fait, pour couper la poire en deux, on peut penser qu'il y a une sorte de symbiose, l'un ne vit pas sans l'autre.

La revue des Cahiers du football