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Gondet 1965, a road to London

Un jour un but – Le 9 octobre 1965 au Parc des Princes, le nantais Philippe Gondet inscrit d'une lourde frappe le but qui qualifie la France pour la World Cup 66 en Angleterre.

Auteur : Richard Coudrais le 12 Oct 2015

 

 

Au milieu des années soixante, le foot français manque de certitudes. Il ne sait pas vraiment ce que vaut son équipe nationale depuis ce sombre match contre la Bulgarie en 1961 qui l'avait privée du Mondial chilien, effaçant du même coup définitivement l'embellie suédoise de 1958. L'époque est au débat tactique quasi manichéen entre le réalisme cher à Helenio Herrera, qui a porté l'Inter Milan aux sommets européens, et le romantisme personnalisé par le FC Nantes, qui vient de remporter le championnat en pratiquant un football offensif et élaboré.

 

 

 

Réalisme ou offensive ?

Henri Guérin, devenu le sélectionneur unique de l'équipe de France, ne sait de quel côté se placer. Ce qu'il sait, c'est que les Tricolores ont hérité d'un groupe de qualification à la Coupe du monde 1966 plutôt compliqué. Il y a certes le Luxembourg et la Norvège, qui semblent à leur portée, mais il y a aussi la Yougoslavie, cette empoisonnante bête noire qui se dresse contamment sur leur chemin [1]. Après deux victoires face aux premiers nommés, la France s'incline logiquement à Belgrade en avril. Malgré une tactique résolument prudente avec sept joueurs à vocation défensive, les Français ne peuvent empêcher Galic d'inscrire le seul but de la rencontre.

 

Les choses sont bien mal engagées mais, deux mois plus tard, une nouvelle un peu incroyable ouvre de nouvelles perspectives: la sélection yougoslave s'est inclinée 3-0 chez les Norvégiens! La France, prévenue, ne fait pas la même erreur en septembre et s'impose 1-0 à Oslo, but de Combin sur coup-franc. Du coup, les Tricolores se retrouvent en position de force lorsqu'ils accueillent les Yougoslaves le 9 octobre 1965. Après avoir pris note du forfait du Stéphanois Robert Herbin, Henri Guérin doit aussi recomposer son attaque suite au forfait du Monégasque Yvon Douis. Pour évoluer en pointe aux cotés de Combin, le sélectionneur fait appel pour la première fois à un Nantais qui marque but sur but depuis le début de la saison: Philippe Gondet.

 

 

Gondet ! Ton but !

À vingt-trois ans, Gondet est une pièce maîtresse du FC Nantes. Le club nantais vient de conquérir son premier titre national, et l'éclosion de son avant-centre le lance vers un deuxième titre consécutif. Souvent, au stade Marcel-Saupin, quand le FC Nantes ne parvient pas à prendre le match à son compte, une voix puissante résonne dans la tribune: "Gondet  Ton but!" Et bien souvent l'avant-centre nantais s'exécute. Face à la Yougoslavie, pour sa première sélection, Gondet fait parler sa puissance et sa combativité. Il trouve pour la première fois le chemin des filets à la 18e minute, mais l'arbitre le sanctionne d'un hors-jeu. En seconde période, il donne une passe décisive à Combin dont le but est refusé également. Vient alors la 77e minute où les Yougoslaves sont réduits à dix, Galic étant en train de se faire soigner sur la touche.

 

 

 

Sur l'aile droite, Gondet se démène pour récupérer un ballon perdu par Bonnel. Le Nantais s'impose et pique vers l'axe balle au pied. Il dribble un défenseur, entre dans l'arc de cercle et frappe du pied gauche malgré un autre défenseur posté face à lui. Le ballon est puissant, hors de portée de Soskic. Sa trajectoire finit au fond des filets.

 

Le but soulage un pays entier. Il reste une grosse douzaine de minutes à jouer, insuffisante pour que les Yougoslaves ne renversent la tendance. La victoire acquise, il reste aux Tricolores à s'imposer face au Luxembourg à Marseille. Gondet et Combin transformeront l'affaire en pure formalité, inscrivant deux buts chacun dès la première période (score final: 4-1).

 

Le fiasco des Tricolores

La France se qualifie pour la Coupe du monde et semble s'être trouvée, enfin, un avant-centre. Gondet termine la saison meilleur buteur du championnat avec pas moins de trente-six buts, battant d'une unité le record détenu par le Marseillais Gunnar Andersson (1953) et égalé par le Valenciennois Serge Masnaghetti (1963). La Coupe du monde en Angleterre sera un véritable fiasco pour les Tricolores. Sans réel fonds de jeu, tiraillée entre réalisme et jeu offensif, l'équipe de France sombre sans gloire dès le premier tour.

 

La suite de la carrière de Philippe Gondet sera pourrie par deux graves blessures à chacun des genoux fin 1967. Absent des terrains pendant deux ans, le Nantais fera bien un retour remarqué, au point de connaître deux nouvelles sélections au début de la saison 1970-71. Mais ce retour ne sera qu'un feu de paille. Son compteur bloqué à douze sélections, Philippe Gondet mettra un terme à sa carrière en 1973.

 

[1] La Yougoslavie a battu la France lors des Mondiaux 1954 et 1958, l'a empêchée de se qualifier pour la Coupe du monde 1950 et l'a éliminé en demi-finale de la Coupe d'Europe des nations 1960.

 

Réactions

  • Gouffran direct le 12/10/2015 à 05h09
    Thierry Roland a vraiment aimé ce but.
    Moi aussi d'ailleurs.

  • le Bleu le 12/10/2015 à 09h45
    C'était l'un des grands souvenirs de feu mon grand-père, qui aimait beaucoup le foot. Il m'en avait parlé il y a quelques années, et j'imagine que ce but ne devait pas repasser souvent à la télé.

    Grâce à Internet, j'ai pu retrouver ce but et le lui remontrer avant qu'il décède.
    Merci Internet.

  • Mykland le 12/10/2015 à 11h36
    1966, la catastrophe anglaise.
    Merci Arribas !

  • Toni Turek le 14/10/2015 à 07h08
    C'était une autre époque.
    "Attaquant nantais" et "équipe nationale", voilà quelque chose qu'on ne devrait pas revoir de sitôt.

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