Ligue 1 : le prix du maillot
Non, pas le prix du pire maillot: les prix par marque et par club, une infographie en forme de roue de la fortune.
Les maillots officiels constituent un commerce de première importance pour les clubs et les équipementiers, ce qui les conduit parfois à de redoutables extrémités (lire "Tuniques amères" et voir le décryptage du maillot "third" de l'OM). Il est difficile d'obtenir des chiffres fiables, les données provenant des clubs eux-mêmes, mais pour la saison 2009/2010, cet article parlait de 450.000 exemplaires vendus pour l'OM, environ 200.000 pour le PSG et 164.000 pour l'OL, mais aussi d'une marge opérationnelle de 40 à 45%, ce qui donne une indication de ce pour quoi est pris le client – surtout aux tarifs pratiqués.
En tout cas, le chiffre d'affaires lié à la vente des maillots n'a cessé de progresser ces dernières années, même si en France, le merchandising ne rapporte pas autant que dans les autres championnats européens (graphique ci-dessous).
Pour voir comment le marché se répartit entre les marques présentes en Ligue 1, et le prix que le supporter-consommateur doit payer pour s'offrir le "Replica" de son équipe préférée, nous avons relevé les prix des maillots "domicile" des vingt formations du championnat (prix sur les boutiques officielles en ligne au 16 août), et les avons représentés sur l'infographie ci-dessous. Trois n'ont pas encore mis en vente leur modèle 2011/12: Évian-Thonon Gaillard, Nice et Lorient.
Nike occupe donc un quart du marché des clubs avec cinq formations, contre trois à Adidas. Puma, Umbro et Kappa habillent deux équipes chacun, les six autres équipementiers une seule.
Le prix moyen s'établit à 71,20€, mais le maillot le plus cher (79€) coûte 30% de plus que le meilleur marché (60€ – voir plus bas le classement en relief). Adidas domine le podium des marques, avec un prix moyen (unique, en fait), de 79€, devant Puma (75) et Nike (71,80€). Umbro, Lotto, Kappa, Duarig, Macron, Uhlsport et Burrda se calent dans une fourchette de 65 à 70€. Airness ferme la marche (60€).
À noter que Burrda (première année de contrat avec l'OGC Nice) représente un investissement qatari en France moins connu que celui de QSI dans le PSG.
À ce jeu, c'est donc Adidas qui détient la palme, avec ses trois modèles au prix fort de 79€ (soit 518 francs pour les vieux). On ne sait si la marque allemande justifie cette pole position avec le traditionnel discours sur les vertus magiques d'un tissu qui désintègre la sueur ou en invoquant le palmarès national des trois clubs dans son giron: l'AS Saint-Étienne (10 titres), l'Olympique de Marseille (9) et l'Olympique lyonnais (7).
Pour confirmer l'idée que le consommateur paye le prestige (avec des clubs qui font les meilleures ventes), Nike suit de près avec 75€ à débourser pour la tunique du Paris-SG... Pas d'explication, en revanche, pour le prix identique du maillot de Dijon, de surcroît très banal. Même montant pour Puma avec le Stade rennais et les Girondins de Bordeaux.
Suit un ventre mou, sur la ligne des 70€, avec Brest, Caen, Montpellier, Lille (qui a su rester simple), Toulouse et Ajaccio. En position de relégables ou pas loin, Sochaux (66€), Valenciennes et Nancy (65) devancent nettement l'AJ Auxerre (60). À ce tarif, soit le club bourguignon entretient sa légende low-cost, soit il tient compte d'un marché local plus restreint qu'ailleurs.