Si vous saisissez votre mot de passe PUIS votre e-mail, vous aurez la confirmation que ça n'a aucun effet particulier. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

De l'influence d'un kop sur les résultats

Infographies – Une étonnante étude statistique sur le Stade rennais montre que les Ultras rapportent des buts et des points à leur équipe...

Auteur : Mathieu Garnier le 8 Oct 2013

 


Le soutien des supporters a-t-il un effet bénéfique sur les résultats de l'équipe? L'occasion est assez bonne de poser la question au moment où le football professionnel français, avec l'adhésion plus ou moins grande des clubs, tente d'exproprier les Ultras pour les remplacer par une public à la plus docile et plus consommateur – quitte à sacrifier l'ambiance (et, au passage, la mémoire du club et les attachements les plus fervents à ce dernier.
 

Pour tenter d'y répondre, rien de tel qu'un étude de cas, ici celui du Roazhon Celtic Kop (RCK) de Rennes, initialement présentée sur (et grâce aux archives de) l'excellent site Rouge Mémoire, que l'on remercie d'en partager la teneur avec les Cahiers du football, et réalisée par Mathieu Garnier – qui a déjà exercé ses talents avec la série d'infographies sur les Bleus 1970-2013 (l'essentiel de son texte est repris ici).
 



Photo : rougememoire.com
L'étude porte sur 167 rencontres disputées au Stade de la Route-de-Lorient depuis la saison 2004/05 (171 moins 4 ayant fait l'objet d'une grève des encouragements), et est rendue possible par une caractéristique partagée par plusieurs stades en France: l'existence d'un "kop" unique où se concentre l'essentiel de la ferveur. Caractéristique qui a une conséquence également assez répandue: lorsque le Stade rennais gagne le toss, il choisit de disputer la deuxième mi-temps en attaquant face à la tribune "Mordelles", où réside ce kop. Sur la période d'étude, cela aura été le cas pour 80% des matches.
 


Un dynamiseur de buts

Il est généralement admis que davantage de buts sont marqués en seconde mi-temps: cela se vérifie à l’échelle nationale sur cette période 2004-2013, durant laquelle 56% des buts de Ligue 1 sont marqués en seconde mi-temps [2]. Sans surprise, on retrouve ce déséquilibre dans la répartition des buts marqués et encaissés par le club breton dans son stade.
 

 

59.4% des buts du SRFC sont donc marqués devant le RCK, et c'est aussi là qu'il encaisse un minimum de buts (42.6%) – ce qui résulte probablement du fait que les visiteurs attaquent 4 fois sur 5 face à la tribune opposée en seconde mi-temps, durant laquelle toute équipe marque davantage.
 

La moyenne des buts marqués par le Stade rennais selon la mi-temps et le côté de l'attaque précise le phénomène:

 

 

 

Le Stade rennais inscrit systématiquement plus de buts lorsqu’il attaque devant son kop, que ce soit en première (0.76 vs 0.59 but) ou en seconde mi-temps (0.92 vs 0.67). Il existerait donc un "effet kop" positif sur la capacité à marquer, d’autant plus impressionnant en seconde partie de match, où l’équipe bretonne score 37% plus de buts lorsqu’elle attaque devant son kop que devant l’autre tribune qui en est dépourvue.
 

La ventilation des buts par quart d’heure de jeu (ci-dessous) suggère même que lorsque l’équipe débute son match devant le RCK, elle démarre en trombe (40% de ses buts inscrits dans les trente premières minutes), mais tend à céder en fin de match loin de son kop.
 

 

A contrario, dans la configuration la plus courante (rappelons que 80% des matches se terminent côté RCK pour Rennes), c’est dans le dernier quart d’heure de jeu que les attaquants bretons inscrivent un maximum de buts – encore plus que la moyenne du championnat de Ligue 1 [2] –, peut-être au moment où le soutien se fait le plus pressant quand le score est indécis.
 

L’influence du kop sur son équipe est donc positive, mais qu’en est-il de l’impact sur ses adversaires, est-il en mesure de perturber les attaquants adverses par ses chants, voire par ses invectives?
 

 

La différence de moyennes entre tribunes étant faible, quelle que soit la période, l’impact sur les adversaires semble nul – tout comme celui du parcage dévolu aux supporters de l’équipe visiteuse en faveur de celle-ci.
 


Un catalyseur de victoires

Les Rouge et Noir marquent davantage lorsqu’ils évoluent devant leur kop, mais peuvent-ils gagner des matches grâce à lui? Examinons les scénarios de chaque match à partir de la position de l’équipe à la mi-temps, selon qu'elle soit en tête, menée ou tenue en échec par un score de parité.
 

 

On l’a vu, le Stade rennais marque davantage lorsqu’il attaque côté kop: logiquement, il se retrouve alors en position plus favorable lorsqu’est sifflée la mi-temps. Il mène au score dans 45% des cas contre 39% lorsqu’il a porté ses offensives devant la tribune dépourvue de kop, et est mené dans seulement 9% des matches contre 21%.
 

À partir de ces positions au retour des vestiaires, quel est le résultat en fin de match? Plusieurs enseignements peuvent être tirés des chiffres représentés ci-dessous...
 

 

En position offensive devant son kop en seconde mi-temps, le SRFC conserve mieux son avantage au score que s’il attaque de l’autre côté: 83% de victoires contre 73%.
 

Lorsque le score est de parité à la mi-temps, la surperformance est manifeste: il parvient à forcer la décision pour remporter près de la moitié de ces matchs (46%), contre seulement 20% lorsqu’il attaque de l’autre côté.
 

Enfin, mené à la mi-temps, le club breton n’a jamais réussi à renverser la situation lorsqu’il attaquait côté "Ville de Rennes", mais il est parvenu à se révolter à 4 reprises (14% de ces matches) pour remporter les trois points lorsqu’il faisait face au kop.


 

 

Un pourvoyeur de points

Les performances offensives de l’équipe rennaise sont donc meilleures lorsqu’elle porte ses attaques devant les encouragements de son kop, quelle que soit la période. Malheureusement pour ses joueurs, le changement de côté de terrain à la mi-temps étant de mise, ils ne bénéficient de cet avantage que pendant la moitié du match...
 

Mais que se passerait-il si l’intégralité du match (première et deuxième mi-temps) se déroulait devant la tribune "Ville de Rennes" dépourvue de kop? Voici les statistiques issues de l’analyse des matches joués entre 2004 et 2013 (cf. graphique précédent).
 

 


A partir de ces informations réelles, calculons les résultats d’une saison type (buts et points [3]) des Rouge et Noir s’ils n’évoluaient jamais devant leur kop, et comparons-les aux résultats réels sur les 9 dernières saisons, c'est-à-dire lorsqu’il est aidé durant une mi-temps par ses supporters du RCK en tribune Mordelles.
 

 

Certes, sans l’influence de son kop, le club breton encaisserait quasiment autant de buts... mais il marquerait 4,5 buts de moins en 19 matches à domicile! Priver les Rouge et Noir de leur kop signifierait également retirer leur capacité à mieux rentrer dans le match en première mi-temps et à maximiser leur résultat en seconde. Sans lui, les Rennais se verraient privés de 6.2 points, perdus notamment à cause de trois matchs nuls qui n’auraient pu être convertis en victoires. Un pactole de points non négligeable lorsque l’on sait que les Bretons en ont récolté en moyenne 56 en championnat lors des neuf dernières saisons, dont 33,9 à domicile.
 


Le terme de "Douzième homme", souvent employé pour qualifier le kop, n’est finalement pas usurpé puisqu’il bonifie les performances offensives de son équipe, tout du moins dans une configuration telle que celle du Stade Rennais: un kop massif et unique placé derrière un but. Les joueurs en semblent conscients, eux qui cherchent à bénéficier du soutien de leurs fidèles supporters en seconde mi-temps, durant laquelle les résultats se font et se défont. Mais est-ce le cas des dirigeants? Savoir qu’un kop peut rapporter plus de six points par saison changerait probablement l’attention qu’ils portent aux associations de supporters…
 


Merci à Fabrice de Rouge Mémoire. Et à tous les passionnés qui font vivre de merveilleux sites sur les clubs de leur cœur.

 

Réactions

  • LMD le 08/10/2013 à 14h36
    Du coup je me permets de mettre le lien ci dessous ou on trouve une table des répartitions par mi-temps pour la saisons 12/13 en L1 (je n'ai pas vérifié la véracité des chiffres, merci de me signaler si il y a erreur)

    lien

    Où l'on voit que pour les buts marqués en 2ème, on trouve des équipes qui vont de 71.9% (!) à 46%.

    Alors certes c'est le général, je n'ai pas les chiffres que pour le domicile, mais dés lors une variance entre 59,4 (moyenne domicile face au kop) et 56 (pour la L1) est elle réellement significative ?

  • LMD le 08/10/2013 à 14h40
    Du coup je me permets de mettre le lien ci dessous ou on trouve une table des répartitions par mi-temps pour la saisons 12/13 en L1 (je n'ai pas vérifié la véracité des chiffres, merci de me signaler si il y a erreur)

    lien

    Où l'on voit que pour les buts marqués en 2ème, on trouve des équipes qui vont de 71.9% (!) à 46%.

    Alors certes c'est le général, je n'ai pas les chiffres que pour le domicile, mais dés lors une variance entre 59,4 (moyenne domicile face au kop) et 56 (pour la L1) est elle réellement significative ?

  • Di Meco le 08/10/2013 à 14h44
    Pour ma part je suis intrigué par les 80% de matches joués par le stade Rennais en 2ème mi-temps face au kop.
    Cela signifie-t-il qu'ils gagnent le toss 8 fois sur 10 ou que l'équipe adverse ne prend pas du tout ce paramètre en considération ?
    Dans ce cas est-ce que les équipes dont le stade ne dispose que d'un kop choisissent leur côté différemment des autres ?

  • Di Meco le 08/10/2013 à 15h11
    Par ailleurs, si les joueurs croient en cette influence du kop, comme semble l'indiquer le choix systématique du même côté en cas de gain du toss, les résultats ne sont-ils pas au moins autant impactés par une stratégie plus ou moins consciente de l'équipe que par le soutien du public ?
    - si on commence à attaquer côté kop, on a intérêt à marquer rapidement puisqu'on aura plus de mal en 2nde mi-temps.
    - si on commence à attaquer de l'autre côté, on peut gérer plus tranquillement, sachant qu'il nous reste la deuxième mi-temps, où on sera plus efficace, pour marquer.

  • la rédaction le 08/10/2013 à 15h14
    Les gars, merci pour le débat, mais les variables que vous avancez ont l'air sacrément plus fantaisistes que celles du Kop, même si vous pouvez pousser jusqu'à dire que ça reste à prouver. Si le vent (dans un stade fermé, même en Bretagne) explique des variations comme ça, il faut d'urgence l'intégrer dans la réflexion tactique des coaches. Quant au soleil, à Rennes et pour des matches qui ont dû être disputés pour moitié en nocturne... :) Mais pourquoi pas après tout: le RCK est face à l'Ouest, on va calculer les périodes d'éblouissement du gardien et on appellera ça la théorie de Frey.
    Restera à expliquer pourquoi le vent et le soleil avantagent Rennes et pas son adversaire...

    Merci à Julow pour sa remarque – Kireg, Julow emploie le terme "valeur", pas le terme "vérité".

  • la rédaction le 08/10/2013 à 15h16
    @Di Meco
    Intéressant... La croyance en l'influence du kop étant une modalité de l'influence du kop.

  • LMD le 08/10/2013 à 15h18
    Pour prendre un exemple (en utilisant les stats de la LFP) :

    Le PSG : L'année dernière le club marque environ 64% de ses buts en deuxième mi temps, et sur la route ce pourcentage descend à 60%, ce qui reste plus que le pourcentage "face au kop" à domicile des Rennais.

    En 2010/11, le PSG marque 66% environ de ses buts en deuxième à l'extérieur. Par contre à domicile, il ne marque que 36% en deuxième mi temps !

    En 2009/10, 72% des buts marqués à l'extérieur en deuxième ! 46% à domicile en deuxième.

    Et sur la période entière saison 94/95 à cette saison en cours :
    57% de buts marqués à domicile en deuxième
    58% de buts marqués à l'extérieur en deuxième

    Dés lors, je ne suis pas certain que l'échantillon choisi par l'article soit si représentatif que ça.

    Pour en revenir au SR :
    Saison 11/12 -> 46% (14 buts) en deuxième MT à dom. / 65% (15 b) ext
    Saison 10/11 -> 50% (11 buts) en deuxième MT à dom. / 56% (9 b) ext
    Saison 09/10 -> 48% (15 buts) en deuxième MT à dom. / 42% (9 b.) ext

    Faut il en déduire que le kop à été nul ses trois saisons là ? :)

  • Di Meco le 08/10/2013 à 15h22
    Cela dit, cette réflexion est valable pour n'importe quelle autre statistique de ce type, dont le nombre de buts par mi-temps, les victoires/défaites à l'extérieur etc.

  • Di Meco le 08/10/2013 à 15h23
    (je réagissais à la rédaction
    aujourd'hui à 15h16)

  • Di Meco le 08/10/2013 à 15h32
    la rédaction
    aujourd'hui à 15h14
    Restera à expliquer pourquoi le vent et le soleil avantagent Rennes et pas son adversaire...

    On peut imaginer que les rennais sont moins désavantagés, car habitués à ces conditions.
    Il est d'ailleurs envisageable que les rennais aient une préférence pour ce côté, en raison de la présence du kop, mais aussi d'autres paramètres (vent, soleil, repères particuliers ?). Le mieux serait effectivement de le leur demander (mais perso je ne les connais pas).

La revue des Cahiers du football