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Jeux de mains, jeux de crétins

La bagarre générale sur le terrain semble devenir une nouvelle option tactique pour faire basculer les matches, qui basculent aussi dans l'absurde. Et l'OM n'est pas seul concerné par la banalisation d'une certaine violence.
Auteur : Pierre Martini le 11 Avr 2000

 

Stratégies de la provocation
"Je suis satisfait. C'était un combat d'hommes". Patrick Blondeau est satisfait, l'homme désormais reconnu comme celui des gifles d'avant-match n'est pas à un scrupule près. Son équipe a remporté les trois points, seule victoire dont l'OM peut se prévaloir ce soir-là. C'était un combat d'hommes? Ce n'était en tout cas plus vraiment un match de football. Un combat d'hommes? Une bagarre de cour de récréation, où de riches gamins irresponsables règlent de sordides comptes de sordide façon et excitent la haine chez les supporters, un dégoût total chez les autres. Lyon-Monaco, OM-PSG, OM-Monaco, trois rencontres qui ont déraillé: les probabilistes amateurs vont pouvoir faire le procès, qui de Gallardo-le-provocateur, qui du club marseillais et de sa propension à faire exploser sur le terrain la pression d'une saison noire.
Un phénomène étrange est en tout cas la dénonciation convenue du meneur monégasque, comme s'il était le premier Argentin un peu tricheur que nous découvrions, dont les trucs outrageraient notre stricte moralité. Et si des filles se font violer, c'est parce ce sont des allumeuses? Marcelo Gallardo est à la fois ce joueur d'exception qui surclasse tellement ses adversaires qu'il s'expose à une concentration de fautes, pas toujours dues à la maladresse ou à l'engagement. Il est aussi ce fieffé filou qui se déclasse lui-même en s'abaissant à d'indignes agissements. Mais de bouc émissaire, l'attaquant argentin ne mérite pas de passer au rang de victime expiatoire qui se fera proprement tabasser dans l'angle mort des caméras, comme au coin des chroniques. Aussi provocateur soit un joueur, en aucun cas il ne mérite d'être châtié par un autre que l'arbitre; le haut niveau impose aussi d'apprendre à gérer ces mauvais génies.

Le plus grave est que le déclenchement (prémédité ou nom) d'agressions et de bagarres profite des failles du système arbitral: dans l'inévitable confusion qui s'ensuit, l'arbitre est forcément débordé et s'expose à ne sanctionner qu'une partie des exactions, souvent au préjudice manifeste d'une des deux équipes. Le recours (rétrospectif) à la vidéo restant interdit, tout fait non consigné dans le rapport restera impuni, même s'il s'est déroulé devant des millions de téléspectateurs. Si les caméras sont en outre exclues de certaines zones de non-droit, cette impunité a encore moins de limites. Devra-t-on installer réglementairement des caméras de vidéosurveillance, pour tenir à l'œil les joueurs au même titre que les supporters? Les instances disciplinaires doivent plus que jamais se doter d'outils leur permettant de sévir efficacement contre tous les agissements antisportifs qui restent impunis. L'effet de dissuasion consécutif ramèrera à terme les pratiques à plus de raison.

Malgré la polémique inévitablement retentissante que va engendrer cette affaire, c'est bien plus qu'un seul club qui devrait être concerné par ce procès de la violence psychologique et physique sur les terrains professionnels. Les entraîneurs ont multiplié ces dernières années les discours sur l'engagement total demandé à leurs joueurs, dans un "combat" où il faut remporter les "duels". Toutes les équipes entendant le même discours un peu simpliste (qui semble descendu des tribunes avec la philosophie du "mouillage de maillot"), il n'est pas très étonnant que certains "affrontements" quittent le champ sportif et dégénèrent allègrement. Le comportement de nombreux dirigeants techniques français est alors soumis à caution, on ne saurait trop leur conseiller de faire preuve d'un peu plus d'imagination tactique.
Quant à Patrick Blondeau, nous lui recommandons d’embrasser une nouvelle carrière dans laquelle il pourra jouer librement avec ses mains, à défaut de jouer avec sa tête ou de jouer comme un pied.

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