L'Allemagne et l'art de la relance
Euro : les Cahiers sur lemonde.fr – Avec Mats Hummels et Jerome Boateng, l'Allemagne brille par sa faculté à construire depuis l'arrière.
Auteur : Christophe Kuchly et Raphaël Cosmidis
le 3 Juil 2016
Et si le mot-clé de cet Euro 2016 était la “relance” ? Depuis le début de la compétition, c’est la capacité à construire proprement depuis l’arrière qui semble distinguer les bonnes équipes des autres. Samedi soir, à Bordeaux, le quart de finale entre l’Allemagne et l’Italie opposait deux formations douées dans ce domaine, fournies en pieds adroits et fidèles à une sortie de balle de qualité. D’où l’impression de maîtrise technique ressentie depuis les tribunes, même les systèmes et styles s’annulent.
Brillante face à l’Espagne en huitièmes de finale, l’Italie aura été l’une des surprises de l’Euro. Avec les blessures de Marco Verratti et Claudio Marchisio, les deux penseurs du milieu, Antonio Conte avait perdu la technique et la réflexion nécessaires pour pratiquer un jeu plus ambitieux et plus flamboyant. Très vite, le sélectionneur de la Nazionale, qui prendra les rênes de Chelsea dans quelques semaines, s’est adapté à ces absences : il a modifié le style de sa formation, devenu plus direct et plus aérien avec le duo Pellè-Eder, et a confié les responsabilités de création à des hommes pourtant très loin du but adverse : Giorgio Chiellini, Leonardo Bonucci et Andrea Barzagli.