Le PSG à la croisée des chemins
Les supporters du PSG ont des raisons d'être surpris par la victoire logique de Gueugnon devant une formation qualifié partout d'apathique. Leur équipe restait en effet sur une bonne série de performances, résultats et qualité de jeu comprise, leurs leaders techniques se montraient en bonne forme. Mais au Stade de France, le PSG s'est retrouvé au niveau de ses plus mauvaises prestations cette saison, et a failli sur ses présumés points forts. Un Benarbia énigmatique, assez impuissant, et un Laurent Robert totalement incompréhensible sont les symboles d'un échec offensif complet. La défense centrale a également cédé, et personne n'avait vu El Karkouri commettre le quart des bourdes qu'il a alignées ce soir-là. Okocha et Rabesandratana ont surnagé, mais sans pouvoir remettre leurs coéquipiers sur les rails. Plus grave que les défaillances individuelles, c'est le manque d'agressivité et de volonté collective qui a frappé, face à l'engagement total des Bourguignons. Pire encore, les comportements remarqués à l'occasion de cette défaite pourtant logique ont terni l'image d'un groupe qui s'était jusqu'à présent montré assez discret et solidaire: sortie de Robert au ralenti, joueurs absents à la remise des récompenses, rumeurs d'après-match sur les renégociations du transfert de Bernarbia… Dans des circonstances où ils avaient tout à gagner, les Parisiens sont une nouvelle fois passé au travers d'un match à enjeu, ce qui incite à réviser l'appréciation du potentiel de cette équipe. Il semble lui manquer plus qu'un peu d'expérience, tant elle parut encore absente. Les dirigeants sont en droit de se demander si cet effectif aura les moyens d'ambitions plus élevées, notamment dans la perspective de la Ligue des champions.
Ne dérogeant pas à sa ligne de conduite, Philippe Bergeroo a reconnu la défaite et a refusé de charger publiquement ses joueurs. Aussi exemplaire que soit cette attitude, l'entraîneur va prêter le flanc aux critiques sur son incapacité à porter psychologiquement le groupe vers ses objectifs et à en tirer le maximum.
Une place sur le podium du championnat, en ouvrant les portes de la Ligue des champions, permettrait d'effacer en partie cette finale ratée. Le palmarès reste vierge, mais les perspectives économiques seront évaluées à la hausse pour la saison prochaine, le passeport pour l'avant-scène européenne étant d'un meilleur rapport que le ticket UEFA de la Coupe de la Ligue. Dans le cas contraire, l'amertume d'un titre envolé, celui d'une coupe comme le club les aime, sera renforcée par une décevante quatrième place qui semblera celle du gogo. Le bilan serait alors bien gris. Contraint à des objectifs (notamment en matière de recrutement) à nouveau limités, le PSG pourrait connaître une énième saison "de transition" que l'actionnaire Canal-Vivendi ne sera pas ravi de lui consentir, d'autant que la bataille du championnat sera à nouveau très incertaine.
Pour échapper à ce sort, les Parisiens devront mettre plus de conviction dans les trois dernières journées du championnat qu'ils n'en ont montré à St-Denis. Une cohésion est à retrouver d'urgence si le PSG ne veut pas risquer de replonger dans un marasme qu'il connaît bien. La sanction du classement final établira le bilan sportif en le faisant basculer d'un côté ou de l'autre, mais sera aussi déterminante pour l'avenir du club…