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Le scandale Karembeu

Il fallait oser. Retenir en sélection un joueur qui n'a presque pas joué de la saison, fût-il pensionnaire du plus prestigieux des clubs européens, il fallait le faire. Roger Lemerre l'a fait...
Auteur : Joseph Alfonsi le 29 Mai 2000

 

Tranquillement, et sans que cela ne provoque la moindre esquisse de polémique. Un véritable tour de force. D'aucuns invoqueront le privilège du chef. Son droit le plus strict à décider en son âme et conscience, sans obligation de rendre compte à tout instant. L'acceptation de la note de gueule, en quelque sorte. Nous y voyons nous comme un affront à l'équité sportive. Une injustice flagrante.
Nous pensions naïvement qu'il existait des règles simples, sur lesquelles tout le monde s'accordait, pour fonder une décision juste en la matière. En résumé : la performance et le mérite. Or, à l'aune de ces critères, comment ne pas parler de scandale, ne serait-ce que vis-à-vis de tous les autres sélectionnables potentiels? Constatons donc avec amertume que certains sont tout bonnement exonérés de ces exigences élémentaires et bénéficient de facto d'un statut de Sénateur.
Dès lors, le socle du pacte basé sur la saine émulation présente de vilaines fissures. Assez de baratin, de mises en scène ridicules, d'ébauches pariées, de listes tronquées, d'attentes trompeuses et de suspens factice. C'est que, douchée par la vindicte revancharde d'un Aimé Jacquet désormais déifié, la presse se méfie. Au point d'avoir, semble-t-il, délibérément renoncé à exercer son droit de regard légitime. C'est de manière fort docile, en effet, qu'elle a, dans son ensemble, entériné par avance les choix du sélectionneur, en se prêtant pour la forme au petit jeu des devinettes. S'interroger de concert sur les "qui?" ne devait pas exclure la question du "pourquoi?". En participant bon gré mal gré à la gestion soigneusement planifiée d'une diffusion par étapes de noms censés s'imposer naturellement, les journalistes ont collectivement contribué à la bonne garde d'un secret de polichinelle. Ainsi, avant même l'incorporation du derniers carré des élus, la présence de Karembeu ne prêtait même plus à débat. Presque une évidence. Rien à redire.
Que l'on ne vienne plus nous raconter que tout le monde a sa chance quand il s'avère que certaines places sont réservées depuis deux ans. Putain, deux ans! Elle en aura fait des heureux cette fameuse logique de groupe!
Battez-vous, soyez bons, croyez-y les Cauet, Lamouchi et compagnie! Et après? Vous aurez beau faire…Un peu comme l'investiture du R.P.R à la Mairie de Paris. Une comédie. Un simulacre. La mascarade. Joué d'avance.
On nous avait déjà bien fait le coup au Mondial avec Dugarry. Le garçon sortait d'un saison blanche. Mais lui, c'était pas pareil, entendait-on. C'était un attaquant. Et, à l'époque, étant donnée la pénurie qui sévissait dans le secteur, on ne pouvait pas se passer "du meilleur attaquant français de l'euro 96", nous faisait-on gober. Sauf que Dugarry c'était pas Papin. Mais passons. Le sacre a rendu toute discussion caduque.

Soyons réalistes! L'intangibilité des principes peut parfois souffrir quelque limite. Il est des entorses aux usances qui peuvent s'avérer nécessaires ou bienvenues. Le fait que notre JPP national ait pu connaître des périodes prolongées de banquette au Milan n'enlevait rien à son efficacité et au caractère décisif de ses prestations en Equipe de France. Il eût été suicidaire de se priver d'un Papin incontournable. Mais s'agissant de Karembeu, même en cherchant bien… Il en serait allé différemment si le Madrilène avait, par exemple, subi une blessure après avoir été une pièce maîtresse, un élément indiscutable, au sein du onze tricolore. Dans ce cas, il eût été logique et juste qu'il retrouve le groupe, même après six mois d'inactivité. Or, Karembeu, que ce soit au Mondial ou même après, ne s'est jamais véritablement imposé. Pire, ses performances, notamment lors de la finale 98, furent pour le moins sujettes à caution. Non, décidément, on a beau faire un effort, être magnanime, on ne peut qualifier autrement que de scandale la sélection d'un joueur qui n'a plus rien montré depuis deux ans. "Confirmation" était pourtant le maître-mot de Roger Lemerre à propos des champions du Monde, dans l'optique de cet Euro 2000. Ce fut grosso modo le cas pour la presque totalité des cadres. Absolument pas pour Karembeu. Il est toujours désagréable d'avoir à prendre parti contre un joueur, au demeurant sympathique. Mais puisque la presse dans son ensemble fait montre d'un mutisme étonnant sur la question, il nous revient, à nous, de faire le sale travail. De nous interroger publiquement. De dénoncer ces curiosités que tout le monde se garde bien de soulever. Une question de principe.

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