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Les clubs riches se payent en Euro

Une Balle dans le pied – L'UEFA indemnise les clubs pour la mise à disposition de leurs internationaux, et gavent les plus riches avec un artifice très peu "fair-play financier".

Auteur : Jérôme Latta le 2 Oct 2012

 

 

Comme la FIFA, qui a mis un tel système en place pour la Coupe du monde 2010 (lire "Le Mondial, jackpot pour les gros clubs"), l'UEFA a "indemnisé" les clubs ayant mis leurs internationaux à disposition pour l'Euro 2012 et ses qualifications. Elle l'avait déjà fait pour l'édition précédente, mais avec une enveloppe bien moindre et au profit de 180 clubs, contre 575 clubs cette fois. Un accord a effectivement été trouvé en mars dernier avec l'Association des clubs européens (ECA), établissant un montant global de près de 100 millions d'euros.

 

Évidemment, entre les 3 millions touchés par le Bayern Munich et les 3.494 portés aux comptes bancaires du Barnsley FC, du JJK Jyvaskyla (Finlande) et de Bucaspor (Turquie), il y a un monde. Ou plutôt deux mondes, que l'UEFA et l'ECA travaillent à éloigner en organisant l'enrichissement des clubs les plus riches.

 

TRIPLE INDEMNITÉ

 

Les indemnités sont en effet calculées au prorata du nombre de joueurs et de jours de mise à disposition, pour une part (40%) lors des qualifications, pour une autre (60%) lors du tournoi final, cette dernière étant pondérée... en fonction de trois catégories de clubs. La première comporte ceux des premières divisions anglaise, espagnole, française, allemande, italienne et néerlandaise. L'indemnité journalière par joueur (6.795 euros lors du tournoi final) atteint le triple de celle de la troisième catégorie (2.265)...

 

En d'autres termes, deux joueurs d'une même sélection ayant disputé le même nombre de rencontres sont indemnisés différemment selon qu'ils appartiennent à un club du Gotha européen ou non. Les plus gros clubs touchent ainsi des sommes plus que proportionnelles à leur strict nombre de sélectionnés.

(...)


L'infographie et l'article :


Réactions

  • José-Mickaël le 02/10/2012 à 02h09
    Merci pour cet article encore une fois très intéressant !

    Trois choses :

    1) Je pense que l'UEFA et le football européen en général, en accentuant les écarts, se tire une balle dans le pied. En effet, en procédant ainsi, on diminue peu à peu l'intérêt des compétitions. Cela dit, les "remboursements" des sélections de joueurs ne représentent pas de grosses sommes et je ne crois pas qu'ils aient une influence notable sur cette dérive.

    2) Dans le Top 30 il y a aussi un club néerlandais (PSV Eindhoven).

    3) Platini est vraiment un imposteur ! Il avait déjà jeté son masque il y a deux ou trois ans lorsqu'on avait décidé de faire jouer les 1/8 de la Ligue des champions sur deux semaines (ce qui alourdit le calendrier) et qu'il avait eu le cynisme de rouspéter auprès de notre Ligue qui avait osé faire jouer en même temps des matchs en retard de championnat (reportés à cause du froid). Ce jour là, Platini a perdu toute la confiance que je lui accordais. (Il s'en moque, j'imagine, mais peut-être ne suis-je pas le seul à avoir compris l'imposture.)

  • Sens de la dérision le 02/10/2012 à 10h29
    Personnellement je suis partagé.
    D'un côté, je me dis que les joueurs sont quand même employés par les clubs et que, en conséquence, c'est assez normal que les clubs soient dédommagés.
    D'un autre côté, il est évident que les clubs bénéficient d'avoir des internationaux et pas seulement pour avoir une forte équipe, ils ouvrent leur marché à d'autres pays (cf Grenoble ou Le Mans, et le Japon).
    Mais c'est surtout ce classement en trois zones qui est ridicule.

  • Raspou le 02/10/2012 à 10h30
    Comme je l'explique sur le blog du Monde, la question me semble être "accepte-t-on le principe de la compensation financière des clubs pour la mise à disposition de leurs salariés?" Si on l'accepte, la catégorisation en vigueur réduit plutôt les inégalités qu'elle ne les creuse: si les clubs recevaient une compensation au prorata des salaires réels qu'ils versent, les écarts seraient bien plus grands (et la somme à verser par l'UEFA bien plus importante).

    Ensuite, il y a aussi des arguments pour en refuser le principe, c'est un vieux débat.

  • Jamel Attal le 02/10/2012 à 11h00
    Je copie ici la réponse que je t'ai aussi faite sur le blog.
    -------------
    Tu écris : "On peut être d’accord ou pas avec le principe de la compensation financière, mais si l’on admet qu’elle sert à compenser les salaires versés par les clubs (...)"
    ---
    C'est ce qui est bien difficile à admettre : compenser les salaires versés par les clubs? Pourquoi les salaires? Les clubs les versent, que leurs joueurs soient à l'Euro ou aux Seychelles... Qu'y a-t-il à compenser? Le football professionnel a toujours fonctionné avec la coexistence du football de club et du football de sélection, mais tout à coup, il y aurait quelque chose à indemniser... (alors que l'on peut souligner, par ailleurs, à quel point le football de club a nui au football de sélection au cours des dernières années)

    L'argumentation du G14 quand il formait le lobby des clubs riches se rapportait aux blessures des joueurs quand elles survenaient en sélection. Déjà, imputer ces blessures à la sélection - et non à la charge physique et mentale infligée aux joueurs tout au long de la saison par les clubs (avec un rapport de 10 matches en équipes nationales contre 50 à 60 en club) – est hautement discutable (souvenons-nous d'Arsène Wenger attribuant une blessure de Thierry Henry en mars à une sélection... en août!).

    Un système d'assurance seul aurait, dans le principe, répondu à cette demande. En réalité, la redistribution adoptée n'est ni plus ni moins qu'un système d'intéressement des clubs aux recettes de l'Euro, sans rapport avec les salaires ni le soi-disant préjudice subi. Et cette redistribution s'effectue selon un principe intrinsèquement inégalitaire, avec des critères créés de toutes pièces (les trois catégories).

  • Tonton Danijel le 02/10/2012 à 11h01
    Amusant de voir l'ETG en 4e position nationale grâce à sa filière danoise.

    Sinon, tu es dur avec Platini, Josémi. La réforme de la LdC permets de voir quelques clubs comme Nicosie ou Copenhague de faire de bons parcours, ce n'est pas encore exceptionnel (quoi que le vainqueur de la LdC 2012 était inédit) mais il y a un peu de mieux par rapport aux derniers carrés à 3 clubs anglais + Milan AC ou Barça.

    Il doit aussi contenter certains lobbies pour ne pas se faire éjecter aussi rapidement qu'il est arrivé au pouvoir, il ne peut donc pas provoquer une immense révolution d'un coup (mode RayDo: on le savait) mais on ne peut pas dire qu'il n'ait forcément 'rien fait' en faveur des petits clubs (à Chypre, Platini est un dieu).

  • Il m harcèle de saillies le 02/10/2012 à 12h01
    Autant je peux "comprendre" l'idée de la compensation financière (loin de moi l'idée de la cautionner, mais disons que je comprends les arguments), autant je ne comprends pas cette pondération en fonction de la classe du club...
    Quel est l'argument/justification/raison officiel(le) de ces 3 catégories ???

  • Raspou le 02/10/2012 à 12h03
    Eh ben moi aussi je copie ici ma réponse, na! Je suis d'ailleurs complètement esbaudi des ressources argumentaires que j'ai trouvées, c'est vraiment dommage qu'il n'y ait pas de petites étoiles pour les réactions aux articles, sinon je m'en décernerais une direct.

    ----------------------------------

    "Ah mais tu noteras que je ne prenais pas position, j’exposais juste les arguments des clubs. D’ailleurs je vais continuer à me faire l’avocat du diable, pour le simple plaisir de t’embêter:

    Déjà, pour rappel, la coexistence du football de club et du football de sélection a toujours été houleuse, rien de nouveau sous le soleil. Le conflit autour du professionnalisme, au début du XX° siècle, a été autrement plus violent. Chaque époque réajuste les règles du modus vivendi en fonction du rapport de force.

    Sur le fond, tu sais bien que la participation à un Euro n’est pas assimilable pour un joueur à une période de vacances. Les clubs ne peuvent pas dire à leurs internationaux « bon OK, vous allez à l’Euro, mais vous le prenez sur vos congés ». Ils accordent des congés après la compétition internationale, ce qui a pour conséquence que les internationaux reprennent leur préparation avec souvent un mois de retard par rapport à leurs coéquipiers. La période de compétition internationale n’est pas assimilable à des vacances, c’est une période où le salarié pratique son métier pour un autre employeur.

    Autre élément: ni les joueurs ni leurs clubs n’ont le droit de refuser une sélection. S’ils avaient cette liberté de choix, on pourrait leur opposer « eh oh c’est vous qui choisissez, si vous acceptez qu’ils aillent en sélection, c’est que ça vous arrange, en termes d’image, de valorisation du joueur, etc. Mais on ne va pas vous payer pour ça. » Mais vu qu’on ne leur laisse pas le choix, difficile de leur dire « en fait ça vous arrange »… C’est clairement une obligation qu’on leur impose.

    Poussons le raisonnement qui consiste à considérer le football comme une activité comme une autre. Perso, je gère une petite équipe de gens, et si le ministère de l’économie venait me dire « écoute on a besoin d’un ou plusieurs de tes experts pendant un mois, pour une réunion à très haut niveau, alors tu vas nous le(s) mettre à disposition gracieusement, d’une part parce que tu sers ton pays (le pays qui a investi pour le former), d’autre part parce que pour ton image c’est très bien… ses vacances? non non, il les prendra après »… eh ben je serais pas hyper jouasse, en tout cas je réfléchirais à deux fois. Si, effectivement, j’estime que le gain en termes de comm’ vaut l’investissement, je dirais OK, mais si j’estime que mon institution est déjà assez reconnue, et que trop de gens de mon équipe sont concernés, j’aurais tendance à dire non.

    Il me semble que ce qui coule de source pour n’importe quelle entreprise ne va pas de soi dès qu’il s’agit de sport. Parce que, me semble-t-il, le sport n’est pas considéré comme une activité « normale » mais comme un acte patriotique: dans une compétition sportive, il ne s’agit pas tant d’envoyer un groupe de gens compétents pour essayer d’avoir un résultat positif que de « défendre les couleurs de son pays ». Dès lors, le mode de sélection des équipes nationales relève d’une logique de conscription que d’une logique de mobilisation d’un salarié: on est convoqué en équipe nationale comme on est appelé sous les drapeaux. C’est tout aussi obligatoire, et la finalité de « défense de la patrie » est la même.

    Dans ce cas-là, effectivement, il n’y a pas à indemniser les employeurs des conscrits, pas plus que l’Etat n’indemnise les employeurs des soldats mobilisés. Cette position me semble pouvoir se défendre, mais elle mérite débat: est-ce qu’on considère que la participation aux compétitions sportives fait partie des devoirs patriotiques des citoyens? qu’il s’agit là de servir sa nation? qu’il n’y a dès lors nul moyen de le refuser, et nulle raison pour quiconque d’en être indemnisé? ou est-ce que, à l’inverse, on considère que servir sa patrie se limite à prendre les armes quand elle est menacée, et que le sport de haut niveau n’est qu’une activité de loisir, aussi futile que passionnante, qui ne mérite pas d’être érigée au rang de cause nationale?

    Sachant que, toi comme moi, nous nous rejoignons pour railler les attentes démesurées placées dans les sportifs, pour dégonfler ces discours faisant des sportifs des « modèles » ou des « représentants de la France », pour laisser le foot à sa juste place d’amusement à ne pas prendre très au sérieux, je me demande s’il n’est pas plus cohérent de construire le rapport aux sélections nationales sur un autre modèle que celui de la conscription, sur un modèle plus anodin symboliquement où un employeur privé (le club) met à disposition un salarié à un employeur associativo-public (la fédération).

    Ouais, OK, du coup qu’est-ce qu’on fait des hymnes, des drapeaux, des réceptions à l’Elysée, de tous ces marqueurs d’engagement patriotique? J’en sais rien.

  • Raspou le 02/10/2012 à 12h04
    Marcel:

    La raison d’avoir trois catégories est justifiée ainsi: « this amount varies in compliance with the rationale of the FIFA training compensation categorisation (per country) in order to better reflect the different levels of player remuneration. »

  • Jamel Attal le 02/10/2012 à 14h40
    Merci pour cette belle argumentation. Je me contenterai cependant de ne lui répondre que sur un point: lorsque un international part en sélection, il ne "manque" pas à son club, qui ne dispute pas de compétition dans ce laps de temps. Il rate certes l'entraînement, et consomme des ressources physiques, mais il s'entraîne quand même et sa valeur économique se trouve confortée par son statut d'international (accessoirement, il peut aussi emmagasiner de l'expérience et progresser).

    Là réside à mon avis, la limite de tes comparaisons avec le travail salarié classique et la conscription (qui prive effectivement une entreprise de son employé). Du coup, l'articulation avec la question du patriotisme ne me semble pas pertinente.

    Et le lien logique – via ces trois catégories – entre l'indemnité et le salaire continue à m'échapper. Je ne vois toujours pas ce qu'il s'agit d'indemniser, encore moins selon ce procédé inégalitaire... La phrase absconse en anglais que tu cites ne m'était apparue que comme un enfumage rhétorique au moment de la rédaction de l'article, c'est encore le cas maintenant.

  • Espinas le 02/10/2012 à 14h57
    En gros, comme les clubs des "grands championnats" ont de meilleurs salaires, on doit donner plus de compensation aux clubs.
    Encore une fois (la LDC donne des gains en fonction des droits télés du pays, du coup un Porto champion d'Europe 2004 a gagné moins que ManU, Chelsea,, etc.. ), l'UEFA donne plus à ceux qui ont déjà beaucoup.

    Je rêverais d'une UEFA qui récompenserait les résultats de manière purement sportive, comme dans la master league dans les vieux PES, une victoire vaut tant, un nul tant, peut importe si c'est le Barça, Chelsea, Rennes ou le Lokomotiv Moscou.

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