Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Les présidentielles sur la tête

Les Cahiers se sont toujours refusés à séparer le foot de la politique. Même si nous avons marqué (ou accusé) le coup lundi, nous n'aurions donc pas pu faire comme si de rien n'était et refermer la porte derrière nous sur le petit monde du football. Pour que vive le débat : opinion.

le 22 Avr 2002

 

 

C'est la seconde fois ces derniers mois que l'envie nous manque d'écrire les pages des Cahiers, tant le football et ses enjeux puérils semblent dérisoires en regard des catastrophes de la vraie vie. En ces heures sombres, alimenter sans états d'âme la machine à divertir est un acte politique. Parler de ce qui déborde largement les terrains de jeu dans un média sportif semble pourtant constituer une transgression, à en croire les unes de L'Equipe du 11 septembre 2001 et du 22 avril 2002, vierges de toute allusion aux événements.

 

C'est donc cela le sport? Un univers parallèle qui survivra à l'écroulement des symboles, aux victoires de l'extrême-droite et à la misère du monde. Soit. Mais nous avons toujours eu comme parti pris de remettre de la politique dans le football (voire même de l'humour, autre interdit majeur dans le sport), et il nous serait difficile d'ignorer le sinistre résultat du premier tour des présidentielles. Le forum des Cahiers, qui ne s'est lui-même jamais interdit le "hors-sujet", avait d'ailleurs déjà commencé à aborder la question, avant notre mise hors-ligne de lundi matin.

 

 

Il s'agit surtout de faire part de notre consternation devant ce qui est avant tout le résultat de la déliquescence du débat politique, avant d'être celle des choix de chacun dans l'isoloir. Comment en être surpris? Où sont passés les convictions et les valeurs dans un espace public où le marketing a remplacé la politique auprès des états-majors des grands partis? Que reste-t-il de cette dernière quand elle est livrée au culte débile des sondages et des petites phrases, abandonnées aux politologues niais? A quoi servent les médias sinon à entretenir des psychoses artificielles, à parachever le dégoût de la politique, à détruire par le vide ce qui reste de pensée critique, à n'offrir aucune résistance aux idéologies déviantes, voire à les entretenir? L'insécurité, portée au rang de thème principal de la campagne est l'exemple le plus lamentable de cette complicité (1).

 

A gauche, les actuelles recherches en responsabilité montrent que l'on est bien loin de tirer les leçons de cette claque, et que l'on préfère s'empresser d'accuser l'autre de la débâcle. Il serait plus raisonnable, à commencer par le PS, que chacun considère qu'il est responsable de son propre score plutôt que d'accuser l'abstentionniste ou l'électeur Verts, LO ou LCR (qu'un poil plus d'audace politique aurait suffi à convaincre, surtout à hauteur des 1,5% qui ont manqué au premier ministre). Jospin et Chirac ont tout deux fait la campagne de Le Pen, il n'est pas surprenant que ce soit le premier qui paye le plus cher cette option, dictée par de pures considérations stratégiques.


Mais ne nous trompons pas. Les premiers responsables, et de loin, sont ceux qui ont voté pour le leader d'extrême-droite, quelles qu'aient été leurs motivations. Et le lien avec le football? Il sera fait si des journalistes ont l'idée de demander aux internationaux français leur opinion sur le sujet, ou simplement s'ils ont voté… Sans imaginer le pire (l'opinion de Franck Lebœuf par exemple), on serait curieux de savoir comment ils maintiendront leur apolitisme habituel.

 

Au-delà, les amoureux de foot dotés d'un tant soit peu de conscience politique que nous sommes peuvent se demander comment on est passé de la France multicolore de 1998 à la France honte de l'Europe de 2002. On sait depuis France-Algérie que le foot n'a pas les reins assez solides pour porter de trop lourds symboles, mais faut-il pour autant se résigner à ce qu'il ne soit qu'un outil de lobotomie parmi tant d'autres? On préférera croire encore qu'il peut malgré tout porter des valeurs fraternelles qu'il ne suffit pas d'agiter comme un hochet, mais qui doivent être défendues jusque dans nos stades.


L'ironie veut qu'au Stade de France samedi soir, des supporters (les Ultras girondins) avaient justement pris l'initiative d'affirmer leur antiracisme, démentant le cliché de tribunes dévolues à la xénophobie et à la haine. Cette banderole qui a tenu lieu de Une des Cahiers durant ce 22 avril avait été plutôt mollement applaudie par le public. Autre paradoxe, c'est à Marseille que le FN réalise l'un de ses meilleurs scores, alors que le Vélodrome est le stade français le plus hermétique aux idées racistes… Quelles que soient nos opinions, il est encore temps de manifester notre refus total de l'extrême-droite, de ses idées et de la France qu'elle nous promet.


Rendez-vous dans la rue le 1er mai.

 

Sur les rapports entre le foot et le FN, lire La France aux Français (qui gagnent).
(1) Sur la "fabrication" de l'insécurité, lire Laurent Mucchielli, Violence et insécurité : fantasme et réalités dans le débat français (La Découverte 2001), ou le numéro un du magazine Médias. Un examen un tant soit peu attentif des données démontre à quel point cette notion est artificielle et que sa promotion systématique par les médias constitue une complicité objective avec les mouvement xénophobes et avec la volonté du libéralisme économique de criminaliser la pauvreté qu'il crée. Confondre les symptômes et la maladie est le résultat d'une incapacité générale à poser les problèmes dans leur réalité. N'oublions pas non plus ce que cette conception exclut du champ de l'insécurité, comme la précarité généralisée sur le marché de l'emploi, la violence économique, les risques sanitaires et industriels, la mortalité automobile ou la dévastation de l'environnement.

 

Réactions

  • Resist le 25/04/2002 à 12h46
    désolée désolée celtic pour la peine je m'exclus de ce foro

  • sibo le 25/04/2002 à 12h47

    Je suis peut etre jeune mais j'ai été extremement (decidement) choqué par la violence des propos tenus.
    J'ai trouvé le discours de soupalognon absolument evident. Comme tout discours il demande des nuances, des precisions, le chemin vers la verité est long. El Mallorquin avec finesse en a apporté quelques unes auxquelles j'adhere et d'ailleurs je suis certain que soupalognon aussi.
    Par exemple je suis assez certain que Soupalognon aussi prefererait diner/discuter avec Besancenot ou meme Arlette qu'avec Jean-Marie. Leurs ideaux sont plus nobles (moins pire en tt cas :-)). Je pense perso que la mise en pratique de ces ideaux est absolument impossible sans effusion de lien pas que quelques gouttes, voir le le livre noir du communisme, lire soljenystine)Par ailleurs,la pensée marxiste est une pensée d'un interet philosophique considerable (meme si elle doit etre critiquée comme tout systeme absolue de pensée) et puisqu'il faut absolument dire d'ou on parle (ca c'est d'ailleurs un procede bien lutte des classes qui ne peut s'empecher de penser en termes de camps), j'aurai voté si j'avais pu Jospin, le dangereux liberal.
    Si on relit les posts, l'extreme agressivité (les tetes aux bouts des pics et les insultes) ne sont pas du cote de soupalognon et il est du meme coup manifeste que si vous aviez le pouvoir, il ne serait pas bon de ne pas penser comme vous. (ce qui la encore ressemble au FN)
    Je precise: je tiens les idées en haute estime, les details egalement (pas comme jean-marie et d'ailleurs c'est loin d'etre un detail) mais les idées ce ne n'est pas l'ideologie. J'aime certaines idées marxistes, j'aime certains militants marxistes mais j'execre l'ideologie, machine à se mettre des oeilleres et à exterminer.
    Je ne mettrai pas vos tetes au bout d'un pic, Harvest et Salentino mais je ne crois pas que vous soyez aussi informés, ouverts et tolerants que vous le pretendez. El Mallorquin relis les posts et tu verras que le message agacé de Soupalognon n'a rien à voir avec les diatribes sanguinaires de ceux qui se veulent pourtant les chantres des lendemains radieux.
    A Soupalognon et aux autres, hasta siempre.

  • El mallorquin le 25/04/2002 à 13h38
    Sibo, je voulais juste te dire que si j'avais réagis hier ou avant-hier, j'aurais tenu le même discours que Salentino et harvest. Leur ton est agressif parce que soupalognon a une fois de plus énoncé des faits qui ne sont absolument pas des évidences mais des préjugés irréfléchis. J'ai tenté d'y répondre, et je vois d'ailleurs que tu ne les as pas forcément bien compris non plus, comme quand tu cites le "livre noir du communisme", qui ojectivement, aurait dû s'appeler le "livre noir du stalinisme", ce qui n'a rien à voir...

    Le ton d'harvest, il choque beaucoup de monde, mais parce que vous n'avez pas compris que c'est de la provoc', pure et simple. Si je te dis que la meilleure façon de te remettre sur le droit chemin idéologique, c'est de t'envoyer au goulag, tu vas vraiment me prendre pour un dangereux gauchiste? Il faut arrêter un peu, et savoir ce qui tient de l'humour (même noir) de ce qui tient de l'idéologie. Quant à Salentino, je ne me rappelle pas à avoir lu des "diatribes sanguinaires" de sa part, simplement une remise en cause de la bêtise de soupalognon. Je veux bien remettre en cause ce terme si toi ou un autre me démontrent que les points que j'ai soulevé dans mon long post de la page précédente sont erronés...

    Pour piem : au temps pour moi, je ne le savais pas. Mais il reste encore la barrière de la taxe foncière ! ;-) Et d'ailleurs, qui a mis en place ces mesures ? Un gouvernement de droite ?

  • Louis II le 25/04/2002 à 14h30
    Bon je m'y colle :

    1) Je vois pas en quoi les exactions de l'extrême droite me paraissent venir d'une idéologie. Ou alors explique de quelle idéologie tu parles. De plus, si tu penses que le musèlement des opposants ne vient pas directement de la doctrine communiste, explique aussi ce qu'on fait des opposants dans un pays communiste, je suis intéressé.

    2) "le musèlement des opposants politiques, l’institutionnalisation de la répression" : le communisme aussi passe par là.

    3) Le droit à la priorité est inscrit dans la déclaration des droits de l'homme si je ne m'abuse. Ca n'empêche pas l'idéologie communiste de le remettre en cause.

    Enfin, quand tu dis "on est incapable de savoir ce que ferais un véritable mode d’organisation politique de gauche", alors OK l'URSS a dévoyé l'idéologie communiste, mais bon, des exemples de pays où ça s'est passé comme ça (tragiquement) il y en a beaucoup. En revanche, des bons exemples, il n'y en a aucun. Tout ça pour dire qu'en effet, vu l'historique, c'est inapplicable.

    Enfin, Harvest, quand tu dis "l'humanisme n'est pas une valeur de droite , et que le patriotisme , étant une obsession de droite , ne peut être une valeur cautionnée par les forces de progrès", là tu fais vraiment peur et je me demande si tu fais encore de l'humour. A vrai dire, je ne pense pas.

  • El mallorquin le 25/04/2002 à 15h39
    1-Le fascisme, le nationalisme... ça ne te dis rien Louis II ? Tu le fais exprès ?

    2-"le musèlement des opposants politiques, l’institutionnalisation de la répression" : le communisme aussi passe par là. Non pas vraiment le communisme, plutôt le stalinisme. Certains théoriciens communistes ont légitimé les violences (la fameuse révolution prolétarienne), mais le communisme n'a rien à voir avec une institutionnalisation de la violence et de la répression.

    3-Ben oui effectivement, c'est bien pour ça que je ne suis pas communiste. Mais bon, cette atteinte là à la Déclaration des Droits de l'Homme n'a pas les mêmes conséquences que celles concernant la liberté d'expression, de culte, l'égalité entre les hommes...

    4-Le communisme est difficilement applicable, on est d'accord, mais des mesures d'inspiration communistes peuvent être bénéfiques (cf mon exemple des coopératives), alors que tu peux toujours chercher une mesure d'inspiration d'extrème-d'extrème droite positive.

  • Louis II le 25/04/2002 à 15h54
    1) Oui ça me dit quelque chose, maintenant que t'en parles ;-). Puisqu'on parle du FN :
    nationalisme : oui sans aucun doute
    nazisme : non faut pas exagérer
    fascisme : je sais pas il faudrait y réfléchir. D'abord, le terme "fascisme" est galvaudé en général et assimilé à "ennemi des libertés individuelles". Je suis pas sûr que le terme "fasciste" signifie vraiment ça et uniquement ça, il faudrait que je vérifie.
    Tout ça pour dire qu'il faut porter les bonnes accusations, sinon ça ne sert à rien. Par exemple, défiler avec une pancarte représentant Le Pen et Hitler, ça décridibilise.

    2) Je sais bien que le but du communisme c'est pas la répression. Mais dire que ça n'a rien à voir, c'est faux. Ce n'est pas parce que la répression n'est pas le but ultime du communisme que ce n'est pas indispensable au maintien d'un régime communiste.
    Qu'est-ce qu'on fait des opposants dans un régime communiste? Je repose la question. Mais il me semble que l'humour de Harvest y a déjà répondu.

    3) Ca n'a pas les mêmes conséquences si les gens qui se font prendre leurs biens sont d'accord, ce qui est pas gagné gagné... Faut arrêter de ne voir que les avantages pour le prolétariat...

    4) OK
    Vaut peut-être mieux choper la peste que le choléra, en effet...

  • harvest le 25/04/2002 à 16h19
    Eh ben , il y en a au moins deux qui suivent ( mais peut-être fallait-il être là depuis longtemps ? ) :
    C'est fou comme une incarnation , même littérale , de la menace bolchevique de toujours peut encore fonctionner ! Et pourtant j'avais glissé une clé du message avec cette référence à la célèbre affiche des années 30, celle du bolchevique au couteau entre les dents. Qui , à part un mono-culturel libéral , peut penser qu'on brandirait ici des piques autres qu'épistolaires. Je me vois mal découper une tête ( même celle de jean marie ) avec mon opinel. Plus la bêtise s'exprime , plus j'ai envie de la confondre avec ses obsessions. Mais je ne renie pas vraiment mes agressions verbales qui ont au moins deux objectifs : en donner à l'idiot pour son argent ( c'est vraiment le cas de le dire ! ) et l'amener à se révéler complétement.
    Mais Louis II , je persiste à écrire que l'humanisme , philosophie qui met l'homme au dessus des autres valeurs, n'est pas une profession de foi de la droite qui elle place l'individualisme au premier plan , ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Bien sur , les hommes de la droite modérée ne sont pas dépourvus d'humanisme , mais si c'était leur caractéristique principale , et bien ils seraient de gauche tout simplement. Quant au patriotisme , qui n'est qu'une division de plus entre les hommes ,il permet simplement de les diviser encore pour mieux les régenter. Bien entendu , il n'est pas raisonnable de penser qu'on pourra abolir la notion de patrie d'un trait de plume , puisque nous en sommes tous peu ou prou contaminés , mais on peut imaginer que la fondation de l'Europe , par exemple , est peut-être un indice de sa disparition lien , elle même appelée à se fondre un jour dans une communauté plus globale encore ( Ach , voilà une expression, communauté globale , qui va déplaire aux deux bords :-)

  • Louis II le 25/04/2002 à 16h25
    "si c'était leur caractéristique principale , et bien ils seraient de gauche tout simplement" : autant dire que si les gens étaient intelligents et sympa, ils penseraient tous comme moi! Je me demande si tu as déjà parlé à quelqu'un d'autre que tes co-militants de la LCR... Là c'est plus oeillères que t'as!

    La notion de patrie, j'ai l'impression qu'elle est de plus en plus présente, au contraire, quand on voit la poussée des nationalismes un peu partout. Je vois mal comment un régime, fût-il communiste, pourrait supprimer cette notion. De plus, un Etat doit d'abord assurer sa propre sécurité et défendre ses intérêts, et pour ça, sans patriotisme...


    A part ça, je ne suis pas obnubilé par la menace bolchevique, mais alors pas du tout. Ca ne m'empêche pas de te trouver intolérant, sous couvert d'humour qui, à force d'être répété, me fait penser que ce n'en est pas...

  • guardiola le 25/04/2002 à 17h39
    "Qui , à part un mono-culturel libéral "

    je suppose que c'est encore de la provocation ?
    le problème el m., c'est que la provocation n'est pas faite pour calmer le jeu et que dans ce genre de débats, je pense qu'il faudrait d'abord assurer avt tout l'apaisement des esprits sans quoi on arrive a ce qui est arrivé plus haut.
    d'une manière générale, il y a ici trop de ferveurs partisanes, trop de certitudes, et ça finit par enerver tout le monde.
    enfin c'est mon avis

    soyons d'abord transparents et respectueux de l'autre, en limitant l'agressivité (un poil chez harvest) et la condescendance injurière (soupalognon qui ne me semblait pas dire que des conneries, même si sur certains pts j'étais de même d'accoed avec salentino)

    ton idée de la communauté globale, qui remonte aux lumières et à kant (l'idée d'une fédération mondiale qui serait l'accomplissement politique de la paix) est interessante mais j'ai une question à te poser : supportes tu l'équipe de france ? (tu dois voir ou je veux en venir)

  • soupalognon le 26/04/2002 à 02h31
    Bon allez, je reviens une encore une fois histoire de faire plaisir a mon bon ami Harvest. (excellent le surnom que tu m'as trouve, tres tres fin... si si)

    J'avoue ne pas avoir resiste a l'envie de lire la fin des debats. Et pour etre honnete avec les participants de ce forum et avec moi meme, je reconnais comme le demande Guardiola ma part de responsabilite dans ce dechainement d'aggressivite.

    Je fais tres clairement de la provoc lorsque je viens precher des bonnes vieille verites liberales ou anti-communistes primaires sur un site dont l'appartenance politique n'est pas un secret.
    Et une fois l'agacement passe, j'avoue que tout cela est un peu pueril et con (de ma part).

    En toute amitie, je tiens a preciser qqs points: je comprend que l'on soit sincerement attache a des valeurs humanitaires et je comprend combien il peut etre enervant que ces valeurs humanitaires puissent etre assimiles a des ideologies tournees vers l'exclusion.
    En relisant mes posts
    Je ne pense pas jamais avoir mis en cause la sincerite de vos ideaux. J'ai en revanche emis de serieux doutes sur leurs mises en oeuvre.

    Je vais reprendre un exemple que je connais bien et qui me tient a coeur:
    Pendant une periode de 7 annees de 49 a 56, la Chine a connu l'une des periodes les plus heureuses de son histoire, et cela sous un regime communiste. les avancees sociales, economiques, ont ete extraordinaires, et on a assiste partout a des conversions de fils de bourgeois en vrais communistes purs et durs oeuvrant pour la patrie et pour le parti. C'est une periode ou la Chine pour la premiere fois de son histoire s'est retrouvee avec des fonctionnaires honnetes et non corrompus oeuvrant sincerement pour le bien du peuple, on trouve encore plein de bouquins emanant parfois meme de refugies politique (ex : cygnes sauvages ou vents amers) qui decrivent leur nostalgie de cet age d'or du communisme chinois. Comme les meilleures choses ont une fin,
    qqs doutes ont commence a se former lors de l'echec du "grand bond en avant", en soi, cet echec n'etait pas desatreux et ne prouvait en rien que le communisme ne marchait pas. C'etait juste une mauvaise idee. Le probleme c'est que cet echec a commence a distiller un doute sur l'infaillibilite des dirigeants et certains jeunes fervents communistes ont tente d'expliquer respectueusement leur point de vue. Mao a bien entendu replique en procedant a une epuration ideologique. Ces jeunes gens se sont retrouves en prison pendant trente ans...on connait la suite.

    Vous pourrez me dire que c'etait pas vraiment des communistes, et peut etre aurez vous raison , mais je pense tout de meme que le communisme a perdu la une chance unique avec comme matiere premiere un peuple qui venait de subir un siecle de guerres coloniales, un affrontement de dix ans avec les japonais, un regime feodal totalement corrompu, en somme un peuple qui a ete d'un enthousiasme jamais egale pour le regime communiste et qui a ete unanimement, fierement et entierement devoue a cette cause.
    La morale de cette histoire? je pourrais vous dire que le communisme ne marche pas et El M. me dira que 'cest un peu rapide, certes, certes...
    Il y a tout de meme deux choses a retenir: 1- la sincerite absolue au depart des leaders: pour moi la chine de 49 a 56 est un bel exemple de reussite communiste
    2- l'inexorable corruption du regime des que se pose la question de la succession, et de la legitimite.

    Pour repondre a une question que tu soulevais precedement el Mallorquin et en rapport avec ce second point, le capitalisme marche moins lorsqu'il est massivement conteste mais ne s'ecroule pas en raison de cette contestation, il s'en accommode a peu pres et fait a peu pres les concessions demandees. En revanche, un regime communiste pense jouer a chaque fois sa survie des qu'il aborde un tournant, car il pense devoir son existence a la ferveur populaire et a un plebiscite constant. ( et c'est peut etre une erreur de sa part).
    Ce plebiscite, a defaut de l'obtenir par l'enthousiasme populaire (qui est changeant et sujet a des humeurs) , il l'obtient par la terreur (methode garantie).

    je concois que cette interpretation est tres personnelle, et sans doute d'une logique contestable mais je vous la livre quand meme parce qu'elle me parait la plus sensee pour expliquer la faillite d'un regime qui ne peut se resumer a la seule personalite de Mao.

    Pour conclure ce post tres long, je comprend El M. ton enthousiasme pour les entr. collectives... personnellement je n'y crois pas, du moins pas a grande echelle.

La revue des Cahiers du football