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Les raisons d'y croire

En ces temps fiévreux de préparation à la Coupe du Monde, le moment est venu de rappeler certaines évidences : oui, l'équipe de France peut être Championne du Monde et si elle l'est, elle le devra en partie à Aimé Jacquet.
Auteur : Curtis Midfield le 1 Mars 1998

 

A l'approche de la grande échéance de Juin 98, chaque jour qui passe multiplie le nombre de sélectionneurs amateurs selon une courbe exponentielle qui ressemble furieusement à celle des montants investis par l'OM pour son recrutement. Dernièrement, même ma mère s'y est mis. Aussi, une petite mise au point semble nécessaire, ponctuée ici ou là d'un léger rafraîchissement de mémoire.

Premier rappel aussi évident que nécessaire concernant le patron des bleus: Aimé Jacquet est un professionnel compétent. Ceux qui en doutent peuvent facilement se rassurer à la lecture de son palmarès d'entraîneur ou de sélectionneur. L'exemple le plus significatif de sa réussite étant sans doute la place de demi-finaliste de l'Euro 96, seul titre de gloire de l'équipe nationale depuis l'ère Platini (le joueur).
Mais la France est une nation qui a la mémoire courte (quand ça l 'arrange) et qui a de plus, la faculté de n'être jamais satisfaite. Hier, on critiquait l'équipe championne du monde des matches amicaux (période Platini-Giresse pré-82), aujourd'hui le onze tricolore gagne souvent, mais se retrouve accusé de produire un jeu soporifique.
Seule, la victoire n'est pas assez belle (remarquons qu'un tel sentiment est plutôt réconfortant dans un monde où Mr Blair se dit de gauche). Trois points oui mais où sont les buts qui vont avec ?

On l'aura compris, la principale critique porte sur le manque d 'animation offensive. Critique parfaitement fondée, le sélectionneur étant le premier à la reconnaître. Jusqu'à présent, aucun des schémas de jeu expérimentés n'a vraiment apporté de réelle satisfaction. Deux problèmes très clairs se posent de façon flagrante : réussir à faire jouer Youri Djorkaeff et Zinédine Zidane de façon complémentaire (et à 100% de leurs moyens) et trouver un attaquant capable de concrétiser régulièrement les occasions de but.
Pour les deux meneurs de jeu, le problème semble de nature mystérieuse. Difficile d'expliquer, en effet, comment une paire d'un tel niveau technique se retrouve incapable de jouer ensemble. Problème tactique? Possible. Entre un Djorkaeff tourné résolument vers le but et rechignant au travail défensif et un Zidane peut-être trop prompt à se sacrifier et manquant parfois de témérité devant le but, l'équipe souffre d'un manque de diversité offensive que pourrait apporter l'échange de rôles peut-être trop bien définis (semble-t-il de façon implicite). Acceptons cependant l'hypothèse qu'avec deux joueurs évoluant au meilleur de leur forme (situation rarement rencontrée jusqu'à maintenant), tout ceci ne pourrait être finalement qu'un faux problème.

A cette dimension tactique il convient d'ajouter un facteur psychologique susceptible d'accentuer cette mésentente cordiale. Difficile, sans doute, pour des joueurs de ce calibre d'accepter d 'avoir à remettre en cause un positionnement et un schéma tactique qui leur ont donné toute satisfaction en championnat et qui leur permettent de s'exprimer dans le registre qu'ils affectionnent. A la charge de Jacquet de réussir à imposer ces efforts d' ajustement inhérents au passage d'une équipe de club à la sélection nationale. C'est de la résolution éventuelle de cette énigme que dépendra dans une large mesure le parcours des joueurs Français en Coupe du Monde et en conséquence la manière dont sera jugé le travail d'Aimé Jacquet. Notons pour clore le chapitre que ce problème n'est pas l'apanage de la France, l'Italie connaissant elle aussi des ennuis de cet ordre en étant incapable d'aligner Baggio, Del Piero ou Zola dans la même équipe.

Second gros point noir du secteur offensif: le manque de finisseurs. Pour le moment, force est de constater que dans le rôle du buteur miracle, personne n'a vraiment creusé d'écarts définitifs. Guivarc'h, Maurice ou Dugarry (enfin s'il joue du bon coté de la ligne de touche): tous ont leur chance. A moins qu'Henry ou Trezeguet... Dernière solution envisageable: Djorkaeff en position de neuf et demi (Michel où es tu ?). On connaît l'adresse de Youri devant le but mais aussi malheureusement son peu de goût pour évoluer à ce poste. Ceci étant, il n'aura guère le choix en cas de décision du sélectionneur, à moins de vouloir rester sur le banc.

On le voit avec ce dernier exemple, les deux problèmes bien que de nature différente sont étroitement liés. Comptons sur les derniers matches amicaux et sur le stage préparatoire pour mettre tout ceci en place. Étant bien entendu qu'un échec dans ce domaine condamnerait rapidement les Français après le premier tour. Mais dans sa quête d'optimisation du rendement de l'équipe, Aimé Jacquet dispose d'atouts considérables en dehors de ses compétences tactiques.

Tout d'abord, il a su effectuer un vrai travail sur les mentalités. En effet, l'ère Jacquet (qu'il en soit remercié) marque la fin de la période du diktat des têtes plus grosses que les chevilles (déjà bien enflées elles-mêmes). Plus de Cantona ou de Ginola pour imposer sa loi à grand renfort de déclarations incendiaires. Chez Jacquet, on joue pour tout le monde et avec tout le monde. Car sans les coups de gueule d'un Guy Roux, la roublardise d'un Courbis, ou la mauvaise foi d'un Tigana, l'actuel sélectionneur sait très bien où il veut aller et obtenir les conditions qu'il estime indispensables à la victoire. Sa méthode pour atteindre ces objectifs? La mise en place de règles strictes et clairement définies. Première exigence : une adhésion de tous les joueurs au système de jeu préconisé quitte à se passer des récalcitrants quels que soient leurs talents. Deuxième obligation: être régulièrement titulaire en championnat. Enfin, accepter de tout donner à l'équipe de France. Rien de révolutionnaire, mais des principes simples qui ont le mérite d'être énoncés préalablement au choix définitif et qui contribuent à instaurer un climat sain dans la sélection. Plus-value à ces éléments positifs: les qualités de droiture et de loyauté d'Aimé Jacquet ainsi que sa faculté à assumer ses engagements (quitte à donner en contrepartie l'image d'une personne austère et bornée). Il est des valeurs à respecter qui comptent bien plus que des victoires.

Mais mon voisin me souffle que lui, l'homme il s'en fout et que c'est l'équipe qui l'intéresse. Justement, parlons-en et disons le tout net : les FRANÇAIS peuvent devenir CHAMPIONS DU MONDE (rien que de l'écrire, c'est émouvant). Arrêtons avec cette habitude bien française de nous flageller et de critiquer tout ce qui est de caractère tricolore. Premier constat irréfutable: les joueurs français font désormais partie du gratin mondial et la plupart ont acquis une expérience du jeu que beaucoup leur envient. De surcroît, les transferts à l'étranger ont permis d'évaluer de façon plus précise, les capacités réelles des uns et des autres. Certains ont su s'imposer là où d'autres ont montré leurs limites (aussi bien en termes technique que d'intelligence dans la gestion de leur carrière). Soyons sûr que ces données nouvelles seront décisives à l'heure du choix des heureux élus pour les 22.

Deuxième constat : à l'instar de toutes les grandes équipes de la planète, la France pourra compter sur un groupe où se mêleront joueurs de "devoir" (l'assise défensive entre autre) et individualités marquantes (L.Blanc, Z. Zidane ou Y.Djorkaeff). Or, la lecture du palmarès des grandes compétitions internationales souligne on ne peut mieux l'importance de ce mélange. Sans l'une ou l'autre composante, pas de salut. (seule exception à la règle: l'Allemagne de 1996, mais bon là, on peut pas lutter).

Troisième remarque et pendant positif des difficultés offensives : la France dispose d'une des meilleures défenses mondiales et de milieux défensifs de grande classe (saluons à ce propos le retour de Daniel Bravo dans notre championnat. Ils doivent être aveugles en Italie). C'est le secteur de l'équipe dont le sélectionneur s'est occupé en premier et où il a obtenu le plus de résultats probants. En quelques occasions, c'est lui qui a sauvé la maison et qui a permis d'adoucir les plaies dues à la pauvreté chronique du jeu déployé lors des premiers matches du sélectionneur. Ces fondations déjà solides disposeront de la garantie apportée par les présences d'un Laurent Blanc impérial depuis le début de saison et d'un Didier Deschamps dont on connaît la pugnacité et la propreté de relance depuis son exil italien. Seul petit regret pour le moment: le manque de latéraux spécifiques qui nuit peut-être à la qualité de l'apport offensif sur les côtés. On préférera cependant s'attarder pour conclure sur une note optimiste avec la présence dans les buts d'un gardien que la fumée n'effraie pas plus que les meilleurs attaquants du gotha mondial (que le choix du sélectionneur se porte sur Bernard Lama ou Fabien Barthez).

Tous ces atouts seront-ils suffisants pour aller au bout de la compétition ? A la vision de certains événements tels que les échecs successifs (et pathétiques) de Mc Enroe à Roland Garros (et je ne parle pas de Sampras), l'existence d'électeurs FN ou la diffusion en version française de "Friends", je ne me risquerai en aucune sorte. N 'empêche, quelle fête ça ferait!

Réactions

  • Flying Welshman le 15/09/2003 à 19h42
    Je ne suis pas d'accord avec un point.
    L'Allemagne de 1996 disposait de joueurs de devoir et d'au moins une individualité marquante, à savoir Matthias Sammer.

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