Ligue 1 Judorange
En exclusivité et sous la supervision d'Hilton, conseiller technique, les Cahiers du foot expliquent les trois mouvements de judo les plus utiles dans les surfaces de réparation.
Auteur : Sylvain Zorzin
le 20 Oct 2006
En effectuant – de façon certes incomplète et médiocre – un O Goshi lors du match opposant Lens à Marseille, Vitorino Hilton a inauguré l’introduction du judo dans le championnat de Ligue 1. Mais comment développer la pratique de ce sport méconnu, qui aurait en outre l’avantage d’apporter un peu de grâce à des contacts souvent abrupts (et rarement assumés jusqu’au bout) dans les surfaces de réparation? Présentons les meilleures techniques, utilisables à la fois par les défenseurs et les attaquants.
1. O Goshi.
Présentation. Spécialité de Hilton, l’O Goshi consiste à déséquilibrer son adversaire en se plaçant en dessous de son centre de gravité, tout en effectuant une traction sur son bras.
À qui s’adresse cette technique ? Aux attaquants souhaitant se libérer d’un marquage individuel.
L’avantage. Profitant des mouvements frénétiques dans la surface adverse, l’attaquant se contente d’intercepter le bras du joueur préposé au marquage individuel. Habitué à lever les bras aussitôt son obstruction commise, celui-ci ne pourra qu’être surpris d’un tel engouement pour son membre supérieur.
Le défaut. Echaudé par les consignes arbitrales en matière de "nettoyage" dans les surfaces de réparations, l’adversaire risque de refuser de prêter aussi aisément son bras. Nombre d’adversaires préfèreront prêter le flanc à la critique, voire à rire – tel Mario Yepes –, plutôt que relayer une pratique jusque-là plutôt marginale, il faut bien l’avouer.
2. De ashi barai
Présentation. Profitant de l’avancée de son adversaire, le défenseur pose son pied en barrage et, exerçant une traction du torse, entraîne sa chute.
À qui s’adresse cette technique ? Aux défenseurs souhaitant interrompre une course et, par là même, empêcher un saut menaçant.
L’avantage. Amorçant souvent un mouvement vers l’avant pour placer sa tête et intercepter la balle, l’attaquant adverse se déséquilibre volontairement. À l’inverse de Thierry Henry campant solidement sur ses pieds pour expédier le ballon à un mètre du poteau, un pied suffira à le faire tomber au sol.
Le défaut. Obligé de faire trébucher son adversaire avant qu’il ne s’élève dans les airs, le défenseur ne dispose que de quelques secondes pour effectuer son geste. D’où la tentation de l’agripper avant qu’il ait entamé sa course – avec le risque de penalty que cela comporte –, voire de le tacler dans le couloir menant au terrain, ce qui reste seulement encouragé par les concepteurs de publicité Nike, toujours avides d’idées nazes.
3. Ippon seoi nage
Présentation. Le joueur profite de la course de son adversaire pour accentuer son déséquilibre et favoriser sa chute vers l’avant.
À qui s’adresse cette technique ? À tout joueur irrité par le jeu aérien de tout adversaire jouant dans sa zone.
L’avantage. La plupart des joueurs effectuent un saut pour disputer un duel aérien. Dans la plupart des cas – exception faite de Peter Crouch, dont les muscles élastiques empêchent toute propulsion homogène –, le centre de gravité est déplacé vers le haut. Il est donc aisé de profiter de ce mouvement pour forcer l’adversaire à arrêter une bonne fois pour toutes de vous narguer avec sa détente verticale.
Le défaut. Geste difficile à réaliser, il peut être plus favorable à son équipe de disputer le ballon aérien pour, pourquoi pas, faciliter la construction d’une attaque. De plus, mal effectué, il peut entraîner la destruction des cervicales du joueur chutant (ce qui est sanctionné d’un carton jaune, dans le championnat anglais).
Et puis, judo ou pas, certains en ont marre de douiller.
Images animées piquées sur le site Fan de judo.