Nom : CSC. Profession : fermer des bouches
Buteur incompris, il est pourtant de plus en plus essentiel à l'équipe de France. Retour sur une carrière méconnue et à réhabiliter.
Sa tête contre le Kazakhstan a peut-être permis aux Bleus de ne pas trop trembler, en éloignant le spectre d'un scénario à l'ukrainienne. Pourtant, CSC reste un buteur souvent moqué par certains supporters de l'équipe de France. Peut-être car l'importance de son jeu pour l'équipe est mal comprise, un mal historiquement très français.
Il a ainsi fallu attendre les années 90 pour que les observateurs reconnaissent régulièrement ses mérites: jamais capable de dépasser les trois buts par décennie jusque-là (et même muet lors des années 40 et 60), CSC en inscrit sept de 1991 (pour parachever une large victoire 5-0 contre l'Albanie en qualifs de l'Euro) à 1999 (pour lancer une victoire étriquée 3-2 contre l'Islande en éliminatoires de l'Euro).
Il ne descendra plus jamais en dessous des cinq buts par décennie depuis, et a déjà marqué ce dimanche son troisième but depuis 2020. L'année 2018 aurait pu constituer l'apothéose de la carrière en Bleu de CSC, avec une Coupe du monde durant laquelle il aura été décisif de bout en bout.
Buteur déterminant, d'un lob millimétré contre l'Australie (2-1) pour l'entrée en lice de l'équipe de France, CSC ouvre aussi le score en finale contre la Croatie (4-2) en prolongeant astucieusement de la tête un coup franc d'Antoine Griezmann. Une contribution parfois vue de haut, certains signalant ainsi que les Bleus arrivent en tête à la pause en ayant marqué deux buts sans cadrer dans le jeu.
Des débats dont CSC ne sera jamais arrivé à se défaire: on se souvient que de nombreux observateurs et supporters lui préféraient déjà Thierry Henry contre l'Afrique du Sud en 1998.
Malgré ses six buts en Coupe du monde (deux en 2018, deux en 2014, un en 1998 et un contre le Mexique en 1954) et deux à l'Euro (contre la Croatie, déjà, en 2004, et la Bulgarie en 1996), CSC a sans doute bien compris que les enfants ne feront jamais floquer son nom derrière leurs maillots.
Mais ses 33 réalisations en bleu commencent à peser: seuls cinq joueurs ont fait mieux dans l'histoire. Et il y a fort à parier que, quatre-vingt ans après avoir ouvert son compteur (pour une victoire 1-0 à Colombes le 15 mars 1931, lors du premier affrontement entre la France et l'Allemagne de l'histoire, du moins sur un terrain de football), il continuera à augmenter son total dans les années à venir, en poussant au fond des filets un centre à ras de terre, en reprenant du genou un corner dévié juste devant lui ou en touchant le ballon du tibia pour prendre le gardien à contre-pied sur une frappe lointaine.
Didier Deschamps, sélectionneur qui a su le mieux comprendre le jeu de CSC (neuf buts sous le mandat de DD), ne lui en demande sans doute pas plus.
Données issus de la référence Chroniques Bleues.