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OM-Leipzig : jeudi d’avril, jeudi sur le fil

La victoire de Marseille face au Rasenballsport en quart de finale retour de C3 (5-2) a fait vibrer bon nombre de téléspectateurs un peu partout en France. Au Vélodrome, tout était décuplé. Récit, de l'intérieur, d'une soirée qui fera date.

Auteur : Christophe Zemmour le 19 Avr 2018

 


Les émotions et la perception d'un match de football sont décidément uniques vu du stade. Certaines choses vous y échappent, d’autres y sont sublimées. Le quart de finale retour de Ligue Europa entre l'Olympique de Marseille et le RB Leipzig n'a pas dérogé à la règle, soirée d’ivresse à l’ambiance et au scénario comme seules les compétitions continentales savent les écrire.

 

 

La folie dès l'entame

On craignait les contres du RB Leipzig et que cela mette l’OM dans la situation inconfortable de mettre au moins trois buts, après la défaite (0-1) à l’aller. Dès la deuxième minute, les Allemands ouvrent le score… sur une attaque placée. “Au moins, ça c’est fait”, se dit-on dans les tribunes, qui ne cessent pas de chanter pour autant. Le but est rageant mais pas décourageant, comme s’il semblait attendu de toute manière. La tension est très forte, palpable tel un corps physique que l’on pourrait toucher des doigts. Leipzig est très pressant, les relances données à Boubacar Kamara difficiles, mais le minot ne se démonte pas pour autant. La tension laisse cependant rapidement place à l’intensité.

 

 

 

 

Kostas Mitroglou tente de pousser dans le but une déviation de la tête de Kamara sur corner. Autant dire que vu depuis le Virage Sud, on n’y comprend pas grand-chose, mais qu’importe, le ballon est au fond des filets et l’OM se relance vite, ne laissant aucune place au doute. La folie s’empare du stade à la 9e minute de jeu quand Bouna Sarr s’arrache pour marquer le second but, suite à deux tentatives de Morgan Sanson et surtout une contre-attaque éclair qui a fait se lever tout le public. Ce premier quart d'heure est une pure folie, impossible d’analyser clairement ce qui se déroule devant nos yeux. On ressent déjà que l’on va assister à une soirée particulière. Deux jeunes à côté de nous se, et nous, filment lors de la célébration des buts. Nous sommes peut-être passés pour des billes sur les réseaux sociaux, mais à vrai dire, nous n’en avons rien à faire.

 

 

Payet, ce héros

Le dispositif à trois défenseurs centraux crée des situations d'infériorité numérique sur les côtés, que les milieux de terrain ont du mal à compenser en ne venant pas forcément coulisser. On estime qu’il faut changer de système, mais le match est déjà entré dans une dimension autre, celle qui échappe à la tactique. Le combat est constant, le rythme insoutenable. Sarr, notamment, délivre une prestation époustouflante, mais il se blesse de manière étrange. Il sort à la 28e, ovationné par tout le stade, Adil Rami prenant sa place.

 

Dimitri Payet est impliqué sur les deux premiers buts, avec des services aériens d’une précision chirurgicale. Et pourtant, il lui arrive d’agacer en tribunes, par son pressing déficient sur la relance allemande ou des gestes simples ratés, comme cette passe facile donnée à contretemps ou, plus tard, ce ballon qui lui passe sous la semelle sur un contrôle a priori anodin. Il inscrit le troisième pion, d’une frappe extraordinaire du gauche, faisant basculer le Vélodrome. Il faut plusieurs secondes à l’assistance pour comprendre que le but a été refusé. Qu’importe, l’OM passe en position de qualifié avant le repos, après que Florian Thauvin eut repris victorieusement du droit un coup franc de… Payet.

 

Malgré l’impression d’avoir déjà vécu une première période de folie, nous ne sommes pas dupes en tribunes: il faudra encore marquer au moins un but, tant la probabilité que Leipzig en mette un deuxième est forte. Cependant, c’est un sentiment étrange de suspense, de détermination et de confiance absolue dans la tournure des événements qui continue de s’emparer de moi. Mitroglou ne fait pas le match transparent que d'aucuns ont prétendu, sa combativité est largement appréciée dans les travées du stade qui crie volontiers des “Allez Kostas!” qui ont des vrais airs de “Allez minot!”, signe ô combien affectueux ici-bas. Il bute malheureusement sur Péter Gulácsi après une belle combinaison collective. Le second but de Leipzig ne se fait guère attendre, Naby Keita délivrant une délicate offrande derrière la jambe d’appui à Jean-Kévin Augustin.

 

À l'heure de jeu, Payet écrit alors le chef-d’oeuvre et le point culminant de la soirée. Une jolie action initiée côté droit et le capitaine marseillais est servi dans l’axe. Le temps se suspend alors, Payet élimine son vis-à-vis d’un passement de jambes avant de frapper et de trouver la lucarne. Tout ceci, sur l’espace d’une éternité sur l’échelle relative du football, évidemment. Depuis la Vieille Garde où je suis placé, il me semble même qu’il tire du gauche, enveloppé. Les images me prouveront que c’était plutôt de l’extérieur du pied droit, donnant une note supérieure à un but qui est déjà époustouflant. Le Vélodrome explose et chavire, les clameurs et les cris deviennent assourdissants, la fête atteint alors son sommet. En sautant dans les bras de mes amis, je manque de peu de dire adieu à mes lunettes. On rassure les deux jeunes qui nous demandent si on est bien à ce moment-là en position de se qualifier.

 

 

Tenir, jusqu'à la libération

Arrive alors la dernière phase de ce genre de rencontres, la plus difficile, celle où il faut tenir. Ocampos fait son entrée, se bat comme à l’accoutumée et sort un tacle cisailleur qui fort heureusement ne rencontre pas de corps adverse. Maxime Lopez s’arrache dans les duels, contre-attaque à coups de grands ponts et de chevauchées sur les ailes. Le minot fait un match de bonhomme. Le temps s'égrène, le pouls moyen atteint des niveaux inconsidérés et irresponsables. Luiz Gustavo et Rami se taclent dans la surface, faisant craindre le pire pour le Français, qui revient tout juste de blessure. Sur chaque duel remporté, chaque acte défensif, je m’égosille à crier: “Bien minot!!!” On a alors définitivement basculé dans l’atmosphère unique des grands moments de sport, de la proximité d’une qualification héroïque ou d’une élimination douloureuse.

 

 

Dans les derniers instants, Pelé fait l'arrêt et la sortie aérienne qu’il faut pour rassurer et soulager. Hiroki Sakai, absolument admirable d’abnégation depuis son arrivée et plus encore dans ce match, abat un travail fantastique sur son côté. Il prend à la 90e minute un carton jaune sur un contact, s’emporte légèrement mais se remet tout de suite en position. J’avoue avoir ressenti à ce moment-là une admiration immense pour sa capacité à rester concentré et à ne pas se disperser. C’est d’ailleurs lui qui va se charger d’écrire la dernière phrase de cette soirée magique.

 

Dernier corner pour le RB Leipzig, joué à deux, Sanson sort et contre le centreur. Le ballon revient dans les pieds de Mitroglou qui, d’une chandelle, sert Lopez au milieu de terrain. Ce dernier décale à droite pour Sakai. Pris dans l’émotion, j’oublie alors complètement que le gardien adverse est sorti, aussi je suis surpris quand j’entends crier autour de moi: “Tire, Sakai! Mais tire!” Ce qu’il fait du plat du pied. Le ballon rentre lentement, donnant encore plus de beauté à ce moment de libération. Un premier but pour ce soldat exemplaire, le jour de son vingt-huitième anniversaire. Difficile de trouver une conclusion plus adaptée à cette soirée, la plus belle qu’il m’ait été donné de vivre dans un stade.

 

Ce jeudi, comme il a semblé bien loin, le temps des défaites et des doutes face à Monaco et Rennes en début de saison. Celui des purges de l'exercice 2015/16, et des perspectives incertaines voire inexistantes de la fin de l’ère MLD. Cette équipe n’est pas la plus talentueuse, mais elle a du caractère et c’est souvent suffisant à Marseille pour se faire aimer. Les us du championnat ne sont pas toujours simples pour l’OM, comme en témoignera la difficile victoire à Troyes quelques jours plus tard (3-2). Cette Ligue Europa semble également pour l'instant bien inaccessible vu l’adversité, quand bien même il ne reste que trois matches. Mais qu’importe, grâce à cette performance et à cette soirée inoubliable, l’OM s’est offert pour cette fin de saison le plus beau des droits: celui de rêver.

 

Réactions

  • osvaldo piazzolla le 19/04/2018 à 03h25
    Tiens. Les Mars découvrent Saint Etienne-PSV Einsdhoven :)

  • José-Mickaël le 19/04/2018 à 09h47
    Saint-Étienne - PSV Eindhoven, c'était quand même moins riche en buts ! (Du moins les deux premiers.)

  • Ba Zenga le 19/04/2018 à 09h59
    Alors que Saint-Étienne - Hajduk Split, je dis pas!

  • Tonton Danijel le 19/04/2018 à 10h35
    "On rassure les deux jeunes qui nous demandent si on est bien à ce moment-là (à 4-2) en position de se qualifier."

    Avi Assouly est si jeune que ça?

  • Ba Zenga le 19/04/2018 à 10h38
    Tu sais quoi Tonton, c'est exactement ce à quoi j'ai pensé à ce moment-là quand les gars nous ont posé la question. On en a rigolé avec mon pote.

  • Dastardly le 19/04/2018 à 10h43
    Je poste peu souvent, mais pour une fois, je vais intervenir, sur un sujet à la mode: la VAR.
    Full disclosure: je suis supporter parisien, donc ma visualisation du match sera perçue comme orientée.

    Avec la VAR, Marseille aurait vu deux de ses buts refusés.
    Peu me chaut de savoir que ça aurait eu une incidence sur la qualification, méritée au demeurant, et la joie de mes amis phocéens qui mangent plus de pain noir que de caviar ces dernières années fait plaisir à voir. D'ailleurs, quand je compare les effusions de joie après leur qualification avec le calme plat après le titre parisien, ça me fait une sorte de fussoire...

    C'est surtout l'impact désastreux sur, justement, cette ambiance, sans compter l'impact sur les joueurs, qu'elle aurait eue.
    Le premier but du break de Thauvin est légèrement hors-jeu. Du pied certes, et qui plus est une fraction de secondes (en gros, je vous épargne de décortiquer), il n'est pas hors-jeu pile à la course d'élan du tireur, il l'est au moment du coup-franc, et ne l'est plus dans le dixième de secondes après la passe) et il ne tire pas avantage de sa position. Mais si l'arbitre estime avoir un doute et qu'il applique bêtement la règle, il peut annuler ce but. Et pour cela, il devait passer par une interminable analyse du ralenti, image par image. Je vous laisse imaginer la perte de temps, et surtout d'influx, des joueurs.
    Le second est celui de Sakai. Vous me direz qu'il est anecdotique, mais peut-être pas tant que ça. Imaginons que l'arbitre siffle un coup-franc en faveur des allemands, qu'un long ballon soit botté dans la surface marseillaise, et qu'un vieux but de raccroc à la barcelonaise soit marqué... Et zou, tout est gâché (au moins du point de vue français... mais ça fait remake de Seville 82. Loser romantique c'est bien aussi... on s'y connait nous autres parisiens sauf que c'est moins romantique).

    La finale de la CdL montre aussi l'impact sur les joueurs. Monaco, après le but refusé à Falcao (on s'est amusés, avec un collègue, sur la base des images des ralentis, à modéliser une ligne de HJ à peu près juste en prenant en compte la ligne de fuite, la hauteur estimée du parisien au contact avec le centreur, avec marge d'erreur etc... et la conclusion est que sur la foi des images, il est à peu près impossible de conclure avec certitude), s'est énervé et les tacles étaient un peu plus appuyés, car ils se sentaient probablement lésés et victimes d'une injustice (et comme dit juste au dessus, difficile de les incriminer puisqu'il semble impossible de conclure avec certitude pour une règle qui, théoriquement, ne laisse pas de place à l’interprétation). Le danger est donc d'avoir, en sus d'un but annulé (justement ou non n'est pas le point), un joueur qui, par excès d'engagement consécutif à ce qu'il ressent comme une injustice, commet une grosse faute, risquant à la fois le rouge et de blesser un adversaire. On va donc introduire un risque supplémentaire pour l'intégrité des joueurs, et une nouvelle double peine.
    Bref, je sais que je prêche des convaincus, mais la VAR est une hérésie qui montre, à chacune de ses utilisations, à quel point son impact est négatif et désastreux (et qu'on ne vienne pas me parler des erreurs évitées, c'est de l'escroquerie en barre).
    Le traitement médiatique du pénalty accordé à Paris sur une faute sur Mbappé en finale de CdL relève de la malhonnêteté intellectuelle car l'arbitre avait parfaitement vu la faute et l'aurait probablement sanctionnée, avec ou sans VAR...donc estimer que la VAR a évité à l'arbitre une erreur de jugement est un raccourci facile et grotesque. D'ailleurs, on peut souligner aussi la schizophrénie des commentateurs qui réclament à corps et à cris l'utilisation de la VAR et regrettent en même temps l'impact de celle-ci sur le match en termes de rythme. Harceler l'arbitre pour qu'il prenne une décision plus rapide n'aurait d'autre conséquence que de risquer encore plus de prendre une mauvaise décision, sur la foi d'une vue incomplète de la situation, de sa dynamique etc...

    Voilà, je n'avais pas posté depuis longtemps, alors je me rattrape. Désolé pour le pavé.

    A bas la VAR.

  • Ba Zenga le 19/04/2018 à 10h59
    La veille du match, j'ai eu une discussion avec mon cousin qui était absolument pro-vidéo (c'était suite au péno accordé au Real face à la Juve qu'il trouvait scandaleux). Je lui ai sorti peu ou prou (avec moins de précision) les mêmes arguments que toi, Dastardly.

    Du coup, le lendemain de OM-Leipzig, je le tacle gentiment en lui disant: "T'imagines s'il y avait eu la vidéo sur le but de Sakai? Pas d'émotion et le but aurait été refusé." S'ensuit une discussion sur la règle du hors-jeu, lui pensait par exemple que la règle des deux joueurs adverses entre le receveur et la ligne de but n'étant pas valable sur toute la moitié de terrain adverse. Et l'argument que j'ai du mal à entendre: "Personne ne s'est plaint, non?" Soit tu vas jusqu'au bout dans l'idée de la stricte application/vérification des règles, soit tu fais rien et tu laisses l'arbitre décider et faire son taf.

    Parce que c'est aussi ça que font ressortir les débats sur la VAR: la place des émotions, celle de la "justice", qui arbitre vraiment (le mec en noir, les joueurs qui réclament, celui en car-régie, c'est un foutoir pas possible) et l'interprétation/connaissance des règles de tout un chacun.

    Oui, à bas la VAR.

  • dugamaniac le 19/04/2018 à 11h45
    Formidable marseillais, capable de faire d'un match contre Leipzig, dont je suis incapable de citer un seul joueur (et non je ne suis pas le seul!), une victoire de légende.

    J’ironise par jalousie, je l'avoue.
    Et oui, le foot c'est au stade que ça se vit!

  • Tonton Danijel le 19/04/2018 à 13h58
    Ba Zenga
    aujourd'hui à 10h59

    Tu es tombé sur un supporteur marseillais de mauvaise foi? Pas possible!

  • Ba Zenga le 19/04/2018 à 14h01
    Ah ah, je dois être l'exception qui confirme la règle alors!

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