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L'Equipe remonte les bretelles <br>des clubs français

"Fiasco", "échec global", "faillite collective"… À L'Equipe, les mots ont manqué pour qualifier le parcours des clubs français en Ligue des champions. Pourtant, si le constat paraît justifié à première vue, l'analyse est partiale et la présentation des faits parfois orientée.

Auteur : Eugène Santa le 19 Nov 2002

 

 

"Pour la première fois depuis 1987, la France est absente du Top 16 européen"… C'est ainsi que Vincent Duluc, dans L'Equipe, attaquait son article le 15 novembre dernier ("L'hiver va être long"). Deux jours après le verdict de la Ligue des Champions, le journaliste du quotidien sportif livrait donc cette sentence définitive en guise de présentation des performances françaises.

 

 

Comparons ce qui est comparable

Voilà pourtant une curieuse entrée en matière. La comparaison sur la période apparaît en effet assez peu pertinente. L'auteur semble oublier que l'ancienne formule de la Coupe des champions ignorait le principe des poules. Surtout, il omet que depuis quatre ans maintenant, la Ligue des champions n'est plus réservée aux vainqueurs de titres nationaux, mais également à un ou plusieurs de ses dauphins. Ainsi, la compétition actuelle est-elle d'un tout autre niveau que celui qui était le sien entre 87 et 99: le plateau y est bien plus relevé, puisque tous les gros ou presque y sont présents, alors qu'ils étaient auparavant dispersés entre trois coupes différentes. Bien qu'éliminé en 8e de finale lors de l'édition 91-92 de la Coupe des champions, il est ainsi difficile de placer l'OM parmi les équipes du "Top 16" de l'époque: dans le même temps, 16 autres équipes classées l'année précédente aux 2e ou 3e rangs des championnats voisins se disputaient la Coupe de l'UEFA…

 

Les seules éditions pour lesquelles une comparaison s'avère légitime ne peuvent donc être que celles qui se sont déroulées selon la même procédure d'élimination, à savoir un système de doubles poules. En l'occurrence: les quatre épreuves qui ont eu lieu depuis la session inaugurale en 99-2000. Par conséquent, qualifier cette première absence du second tour de la compétition "d'échec historique" se révèle être un véritable non-sens, sauf à considérer qu'une période de quatre ans puisse être suffisante pour tirer de telles conclusions…

 

 

Pas si catastrophique

Et quand on observe les résultats obtenus par les clubs français depuis la saison 99-2000, il apparaît important de relativiser le (prétendu) net recul de leurs performances. Certes, de deux qualifiés en 99-2000 et 2000-2001, on est passé à un seul l'an passé et aucun cette année (1). Pour autant, les situations sont bien différentes. La qualification girondine, fin 99, avec 10 points pris face au Spartak Moscou ou au Slavia Prague est-elle plus méritoire que l'élimination avec 8 points de Lensois jetés en pâture au Milan AC, à la Corogne et au Bayern cette année? On touche ici la première limite d'une pure comparaison comptable, qui ne prend pas en considération un élément pourtant très représentatif: le niveau de l'opposition rencontrée.

 

Autre argument étayant la thèse d'une baisse globale du niveau des clubs français en Coupe d'Europe: la baisse du nombre moyen des points engrangés par les clubs tricolores en Ligue des champions. Effectivement, celui-ci s'est élevé cette année à 1,28 points en 2002, contre 1,44 les deux années précédentes et 1,83 en 99-2000. Toutefois, Il est intéressant de noter avec L'Equipe que cette année, "les clubs français devancent dans ce classement des pays comme l'Allemagne, la Russie et les Pays-Bas qui ont, eux, des clubs qualifiés pour la deuxième phase". Mais le constater ne suffit pas. Car ce chiffre démontre justement que vouloir juger de la santé globale d'une nation de football à l'aune seule de ses qualifiés au deuxième tour de Ligue des champions est illusoire. Le football néerlandais est-il en pleine forme, qui qualifie l'Ajax, certes, mais voit ses deux autres clubs présents finir derniers de leur groupe?

 

On peut en tout cas regretter que l'article de L'Equipe n'ait utilisé cette statistique qu'en complément d'information (un encadré en bas de page), alors qu'elle contrebalance de façon assez évidente la complainte sur le faible niveau des clubs français en Ligue des champions et aurait mérité une place de choix dans l'analyse…

 

 

Hors la Ligue des champions, point de salut

Quoi qu'il en soit, la France se retrouve donc "en D2" européenne, comme l'indiquait L'Equipe dans sa "une" de vendredi dernier. Une compétition un peu déprimante ("L'hiver va être long", rappelez-vous…), mais dans laquelle notre pays compte désormais cinq engagés, entre les trois reversés de la compétition reine et deux des trois clubs initialement qualifiés pour la compétition. La France peut donc se faire quelques illusions (lire la Gazette 82) et surtout s'enorgueillir jusqu'ici d'un bilan plutôt sympathique. Si L'Equipe n'a pas jugé bon de rappeler que jusqu'ici, le parcours des tricolores est honorable, nous franchissons le pas.

 

Certes, l'opposition n'a jamais été très ardue. Mais l'on peut toutefois souligner, que nos voisins d'Europe de l'Ouest, pourtant si brillants en Ligue des champions, ont eux vécu quelques cuisantes déconvenues en UEFA contre des clubs issus de championnats réputés de moindre envergure. Ipswich éliminé par un club tchèque (Liberec), Parme par un club polonais (Cracovie), le Werder par un club hollandais (Vitesse Arnhem), Alaves par un club turc (Besiktas), Chelsea par un club norvégien (Stavanger), Vérone par un club yougoslave (ER Belgrade)... En France, seul Lorient a quitté la compétition prématurément: mais le club, actuellement en L2, s'est quand même permis le luxe de battre 3-1 son adversaire turc lors du premier tour. Malgré un peu brillant 0% de qualifiés en Ligue des champions, cinq des six clubs français qualifiés en coupes d'Europe en début de saison le sont toujours à l'heure actuelle, soit 83%. À titre de comparaison, 71% des clubs allemands sont encore en course, mais 40% seulement des formations anglaises.

 

On pourrait s'amuser à pondérer ces chiffres au regard de l'importance de la compétition, mais là n'est pas la question: contrairement aux années passées, les supporters français connaîtront un embouteillage de matches européens au mois de décembre. De moindre envergure que celui auquel ils pouvaient s'attendre, mais ne faisons pas la fine bouche. On constate donc que la situation française est plus complexe qu'il n'y paraît. La Ligue des champions ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt. Et selon le nombre de nos clubs en quarts ou en demis (voire en finale) de Coupe de l'UEFA, le bilan pourra être réévalué à la hausse ou à la baisse par rapport à l'an passé. En cas d'éliminations prématurées de nos ouailles, il sera alors temps de donner raison à Vincent Duluc et de regretter avec lui ce "retour des vaches maigres des années 80".

 

 

La morale de l'histoire

Soulignons pour conclure un curieux paradoxe : si cet article adopte clairement un point de vue très critique à l'égard du niveau global des clubs français, des éclairs de bon sens viennent régulièrement infléchir ce point de vue tout au long du papier. Ainsi, "Il faut applaudir Lens des deux mains" et "il n'y a pas grand-chose à redire sur la troisième place d'Auxerre". Pourquoi alors s'acharner à vouloir tirer des conclusions générales sur des situations particulières pourtant très contrastées? Qui est responsable d'une titraille qui vire au catastrophisme ou au misérabilisme alors que, parfois, l'analyse semble démontrer qu'une telle attitude n'est pas justifiée?

 

Peut-être s'agit-il d'une volonté de hurler avec les loups et de racoler le grincheux, à moins qu'à L'Equipe, on ne craigne aussi de passer un hiver particulièrement long, à attendre impatiemment la remontée des chiffres des ventes au numéro, mises à mal par ces éliminations précoces de la compétition phare (2). Qu'est-ce qu'on peut être mauvaise langue, parfois.

 

[1] Bordeaux et l'OM en 99-00, le PSG et Lyon en 00-01, Nantes en 01-02 (2) La Ligue des champions fait baisser les lectorats autant que les audiences, dommage que les médias n'aient jamais protesté contre cette compétition.

 

Réactions

  • René Leys le 20/11/2002 à 12h41
    Et quand je dis que les 3-4-5-6ème nous faisaient moins peur avant, je me demande s'il faudrait pas envisager les deux sens du mot peur. Aujourd'hui ils sont financièrement et sportivement plus forts par rapport à leurs vis à vis français qu'ils l'étaient avant l'arrêt Bosman, mais ceci est peut-être aussi la conséquence du fait qu'on en ait de plus en plus peur, qu'on s'avoue plus facilement, trop rapidement impressionnés, et donc quelque part un peu vaincu dans la tête avant même de constater les dégats. J'en suis pas certain, mais je me pose la question...

  • CELTIC BHOY le 20/11/2002 à 13h01
    tu parles des 3-4-5-6 èmes des championnats étrangers qui font plus forts ? par rapport aux 3-4-5-6 èmes du championnat français ?

    Si j'ai bien compris, j'ai quelques remarques. D'abord c'est difficile de dire qui sont ces clubs, parce que les places ne sont pas figées d'une année sur l'autre. Ensuite, le PSG ou Bordeaux sont-ils moins fort qu'Alaves ou Majorque, Blackburn ou le Chievo Verone ? Je ne suis pas sûr. Il faut peut-être se garder de faire des généralités. La France n'a jamais été très performantes dans les compétitions européennes. Des épopées limitées dans le temps ont permis de faire illusion (Reims, Saint-Etienne, voire bastia et Sochaux), et on a eu un boom dans les années 1990. Mais si on regarde bien, les années 1990 font figure d'exception pas de règle générale.

    De plus, dans les "grands championnats", ce phénomène de concentration de l'élite se constate également. C'est un phénomène européen.

  • CELTIC BHOY le 20/11/2002 à 13h02
    j'ai oublié Bordeaux en compagnie de Reims et des Verts.

  • René Leys le 20/11/2002 à 13h15
    En fait je veux exprimer quelque chose que je ressens, de façon complètement irrationnelle, je vous l'accorde. Avant (ce qui veut rien dire en même temps, mais admettons ;-) avant donc, on pouvait perdre, et parfois pas qu'un peu, mais on produisait souvent du jeu. Aujourd'hui on tient plus ou moins le choc, physiquement, tactiquement, défensivement, mais dans le jeu, et au niveau de la technique individuelle c'est trop souvent laborieux. C'est une impression, et je me trompe sans doute ;-) mais ça m'a fait du bien de vous en parler ;-))

  • harvest le 20/11/2002 à 23h15
    Je te confirme René , ce n'est qu'une impression : Quand je jouais à l'Ajax puis à Barcelone , j'avais vraiment pas l'impression que les équipes françaises faisaient du jeu en coupes d'Europe. :-)

  • El mallorquin le 21/11/2002 à 00h02
    Tu parles de Cruijf ou de harvest ? :-)))

  • Enzo El Principe le 21/11/2002 à 02h32
    Je me demande s'il n'y a pas aussi une question d'état d'esprit, à la limite du complexe d'infériorité, comme cela a été pendant longtemps le cas pour l'ensemble des clubs français en coupes d'europe, et qui serait en passe de revenir parce qu'on arrête pas de parler de la soi-disant baisse de niveau du championnat français et de l'envolée de ses meilleurs joueurs... j'ai pensé à ça en entendant Warmuz déclarer qu'il était très fier du parcours de son équipe seulement quelques minutes après l'élimination de Lens... sur le coup, il m'a donné l'impression que c'était maintenant un état de fait accepté de se faire sortir à chaque fois dès le premier tour et qu'il fallait se contenter de tomber avec les honneurs... si les joueurs se mettent ça dans la tête, ils sont pas sortis de l'auberge... ce n'est pas en montrant trop de respect préalable pour les écarts (réels) de budget et les différences (supposées) d'effectifs que l'on risque de gagner à nouveau des matchs et éventuellement des coupes d'europe... la plupart des pays d'europe avaient des clubs, y compris modestes, qui ont su gagner l'un des trophées européens avant la France... en y croyant... et le FC Bâle est au deuxième tour dans un groupe qui n'était pas forcément plus facile que celui de Lyon ou d'Auxerre...

  • El mallorquin le 21/11/2002 à 17h18
    Une interview de Jacquet dans Le Monde :

    "Comment expliquez l'échec des clubs français en Ligue des champions ?

    Ce n'est pas un échec. Je trouve que les clubs français sont très courageux dans le contexte actuel, car ils essaient de conserver leurs joueurs plutôt que de les vendre. Je me suis régalé en regardant Lyon, Lens et Auxerre en Ligue des champions. Certes, ils ne se sont pas qualifiés pour la deuxième phase mais cela s'est joué à peu de chose. Lyon, surtout, a pris une dimension intéressante. Mais l'OL, justement, en est arrivé là en prenant son temps, en grimpant les échelons un à un. Le club est maintenant dans une situation délicate qui peut même être dangereuse. Que faire pour passer un cap supplémentaire ? Doit-on se mettre dans le rouge sur le plan économique et fragiliser le travail accompli depuis dix ans ? Non, bien sûr.

    L'élimination des clubs français fait tout de même mauvais genre...

    Et alors ? Il ne faut pas brusquer les choses. Si l'on continue à construire, je suis persuadé qu'un jour viendra où les clubs français passeront devant les autres clubs européens et qu'ils s'installeront au sommet pour longtemps. Ils réussiront comme l'équipe de France a réussi."

  • NoNo93 le 21/11/2002 à 17h25
    Il est pas bête ce Jacquot...

  • baygonsec le 21/11/2002 à 18h11
    moi je suis tout à fait d'accord avec Enzo, mais Celtic se fout de moi quand je prends ça comme argument :-)))

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