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Les présidentielles sur la tête

Les Cahiers se sont toujours refusés à séparer le foot de la politique. Même si nous avons marqué (ou accusé) le coup lundi, nous n'aurions donc pas pu faire comme si de rien n'était et refermer la porte derrière nous sur le petit monde du football. Pour que vive le débat : opinion.

le 22 Avr 2002

 

 

C'est la seconde fois ces derniers mois que l'envie nous manque d'écrire les pages des Cahiers, tant le football et ses enjeux puérils semblent dérisoires en regard des catastrophes de la vraie vie. En ces heures sombres, alimenter sans états d'âme la machine à divertir est un acte politique. Parler de ce qui déborde largement les terrains de jeu dans un média sportif semble pourtant constituer une transgression, à en croire les unes de L'Equipe du 11 septembre 2001 et du 22 avril 2002, vierges de toute allusion aux événements.

 

C'est donc cela le sport? Un univers parallèle qui survivra à l'écroulement des symboles, aux victoires de l'extrême-droite et à la misère du monde. Soit. Mais nous avons toujours eu comme parti pris de remettre de la politique dans le football (voire même de l'humour, autre interdit majeur dans le sport), et il nous serait difficile d'ignorer le sinistre résultat du premier tour des présidentielles. Le forum des Cahiers, qui ne s'est lui-même jamais interdit le "hors-sujet", avait d'ailleurs déjà commencé à aborder la question, avant notre mise hors-ligne de lundi matin.

 

 

Il s'agit surtout de faire part de notre consternation devant ce qui est avant tout le résultat de la déliquescence du débat politique, avant d'être celle des choix de chacun dans l'isoloir. Comment en être surpris? Où sont passés les convictions et les valeurs dans un espace public où le marketing a remplacé la politique auprès des états-majors des grands partis? Que reste-t-il de cette dernière quand elle est livrée au culte débile des sondages et des petites phrases, abandonnées aux politologues niais? A quoi servent les médias sinon à entretenir des psychoses artificielles, à parachever le dégoût de la politique, à détruire par le vide ce qui reste de pensée critique, à n'offrir aucune résistance aux idéologies déviantes, voire à les entretenir? L'insécurité, portée au rang de thème principal de la campagne est l'exemple le plus lamentable de cette complicité (1).

 

A gauche, les actuelles recherches en responsabilité montrent que l'on est bien loin de tirer les leçons de cette claque, et que l'on préfère s'empresser d'accuser l'autre de la débâcle. Il serait plus raisonnable, à commencer par le PS, que chacun considère qu'il est responsable de son propre score plutôt que d'accuser l'abstentionniste ou l'électeur Verts, LO ou LCR (qu'un poil plus d'audace politique aurait suffi à convaincre, surtout à hauteur des 1,5% qui ont manqué au premier ministre). Jospin et Chirac ont tout deux fait la campagne de Le Pen, il n'est pas surprenant que ce soit le premier qui paye le plus cher cette option, dictée par de pures considérations stratégiques.


Mais ne nous trompons pas. Les premiers responsables, et de loin, sont ceux qui ont voté pour le leader d'extrême-droite, quelles qu'aient été leurs motivations. Et le lien avec le football? Il sera fait si des journalistes ont l'idée de demander aux internationaux français leur opinion sur le sujet, ou simplement s'ils ont voté… Sans imaginer le pire (l'opinion de Franck Lebœuf par exemple), on serait curieux de savoir comment ils maintiendront leur apolitisme habituel.

 

Au-delà, les amoureux de foot dotés d'un tant soit peu de conscience politique que nous sommes peuvent se demander comment on est passé de la France multicolore de 1998 à la France honte de l'Europe de 2002. On sait depuis France-Algérie que le foot n'a pas les reins assez solides pour porter de trop lourds symboles, mais faut-il pour autant se résigner à ce qu'il ne soit qu'un outil de lobotomie parmi tant d'autres? On préférera croire encore qu'il peut malgré tout porter des valeurs fraternelles qu'il ne suffit pas d'agiter comme un hochet, mais qui doivent être défendues jusque dans nos stades.


L'ironie veut qu'au Stade de France samedi soir, des supporters (les Ultras girondins) avaient justement pris l'initiative d'affirmer leur antiracisme, démentant le cliché de tribunes dévolues à la xénophobie et à la haine. Cette banderole qui a tenu lieu de Une des Cahiers durant ce 22 avril avait été plutôt mollement applaudie par le public. Autre paradoxe, c'est à Marseille que le FN réalise l'un de ses meilleurs scores, alors que le Vélodrome est le stade français le plus hermétique aux idées racistes… Quelles que soient nos opinions, il est encore temps de manifester notre refus total de l'extrême-droite, de ses idées et de la France qu'elle nous promet.


Rendez-vous dans la rue le 1er mai.

 

Sur les rapports entre le foot et le FN, lire La France aux Français (qui gagnent).
(1) Sur la "fabrication" de l'insécurité, lire Laurent Mucchielli, Violence et insécurité : fantasme et réalités dans le débat français (La Découverte 2001), ou le numéro un du magazine Médias. Un examen un tant soit peu attentif des données démontre à quel point cette notion est artificielle et que sa promotion systématique par les médias constitue une complicité objective avec les mouvement xénophobes et avec la volonté du libéralisme économique de criminaliser la pauvreté qu'il crée. Confondre les symptômes et la maladie est le résultat d'une incapacité générale à poser les problèmes dans leur réalité. N'oublions pas non plus ce que cette conception exclut du champ de l'insécurité, comme la précarité généralisée sur le marché de l'emploi, la violence économique, les risques sanitaires et industriels, la mortalité automobile ou la dévastation de l'environnement.

 

Réactions

  • CELTIC BHOY le 25/04/2002 à 06h26
    Mais Marco, tu mets peut-être le doigt sur un point important. Le terme extrême affublé à certains mouvements de gauche, est peut-être abusif et tend insidieusement à favoriser le parallèle avec l'extrême-droite.
    Dans mon esprit, l'extrême-gauche représente globalement les partis trotskystes sur l'échiquier politique français. Je me retrouve avec certains de leurs miltants autour de valeurs et d'engagement, mais je ne pourrais jamais adhérer à leur projet. Je ne me suis pas posé la question de la pertinence de l'épithète extrême, mais merci d'avoir soulevé le débat, maintenant je me la pose !

  • harvest le 25/04/2002 à 08h15
    Puis je faire remarquer à l'aimable assemblée que j'avais déjà remis en cause la qualification d'extrême pour des mouvements dont l'appelation a été inventée par ceux qui ont tout à en craindre et veulent propager leur peur au plus grand nombre , à l'instar de l'affiche anti-bolchevique au célébre couteau entre les dents.

  • harvest le 25/04/2002 à 08h20
    Quant à Laguillier , a-t-elle un jour affirmé qu'élue , elle ouvrirait des centres de détention pour déviationnistes ? La mémoire de l'histoire ne concerne pas que les erreurs de droite.

  • soupalognon le 25/04/2002 à 09h16
    Bon suffisamment perdu de temps ici.
    dernieres remarques: sur TF1, Carl Lang s'est outre que le FN soit assimile a l'extreme droite, au fascisme ou au nazisme. cela pour dire que tous les partis rejettent le qualificatif d'extreme, c'est pas tres vendeur.
    Ce qui rendent certains partis extremes a l'opinion publique, c'est leur positionnement par rapport a des partis aux positions moins radicales. Un parti qui prone la revolution ou qui en est encore a cette sempiternelle rengaine de lutte des classes est un partie extreme dans le sens ou leurs solutions sont extremes, simplistes et radicales.

    L'humanisme est une valeur universelle, en aucun cas n'appartient-elle a la gauche, a la droite ou a aucun des extremes.
    De meme, une valeur au depart positive qu'est le patriotisme a ete tant de fois repris par le FN qu'elle a pris une connotation facho. Or il existe un patriotisme de gauche comme de droite. Meme une burne majuscule comme Harvest doit etre en mesure de comprendre cela.

    En somme, l'emballage noble humanitaire dont vous voulez envelopper vos idees sectaires et archaiques ne parvient pas a dissimuler le profond caractere irrealisable de ce type de politique. Par ailleurs, et l'histoire le prouve, pour avoir une chance de reussite, la mise en oeuvre de ce type d'idees necessite une adhesion totale de l'ensemble de la societe et ne peut souffrir aucune contestation. C'est malheureusement ce qu'on appelle du totalitarisme.

    Quant a l'importance des mouvements contestataires extremistes, elle est ... contestable. L'allemagne est parvenue avec bcp moins de heurts sociaux, a une situation sociale equivalente voire meilleure a la notre, en privilegiant la collaboration, la concertation a la confrontation haineuse qui semble etre votre seul mode d'expression. (tiens encore un point commun avec le FN)

    Merci de cette experience instructive, j'ai cru pouvoir discuter avec vous, je me suis trompe. On ne me regrettera pas, et je ne vous regretterai pas.

  • cavalier sans tête le 25/04/2002 à 09h59
    Si elle ne l'a pas dit, c'est peut-être par manque de vocabulaire : elle a déjà eu du mal à élargir le concept d "ouvriers" aux "employés" !!

  • El mallorquin le 25/04/2002 à 10h24
    Soupalognon, j’arrive après la bataille, je peux donc te répondre avec un peu plus de calme que si je t’avais lu hier ou avant-hier. Je te ferai quelques précisions :

    1-Les régimes que tu cites se sont tous réclamés du communisme, mais aucune de leurx exactions ne sont en lien avec cette idéologie, au contraire de l’extrème-droite. Voilà qui fait une première différence entre extrème-gauche et extrème-droite, c’est qu’un véritable régime communiste n’a jamais existé, puisqu’ils ont toujours été doublés de dérives totalitaires.
    Après, tu peux me dire que le communisme est inapplicable et entraîne inéluctablement de telles dérives, mais c’est un autre débat que tu ne tiens pas ici.

    2-L’idéologie d’extrème-droite présuppose la haine de quasiment toutes les minortités (handicapés, homosexuels…), le musèlement des opposants politiques, l’institutionnalisation de la répression, le culte du chef… L’idéologie d’extrème-gauche suppose la lutte des classes, la révolution prolétarienne en s’appuyant sur des valeurs d’égalité entre les individus. Il y a une part de violence dans chacune de ces théories, mais les fins et les moyens sont quand même sacrément différents.

    3-Les partis d’extrème-gauche actuelle n’appelle pas tous à l’instauration d’un régime communiste. C’est le cas d’Arlette, mais ça l’est déjà moins pour la LCR, et je ne parle même pas du PCF. Les partis d’extrème-droite proposent dans leur programme des mesures totalement anti-démocratiques (atteintes aux principes de l’Etat de droit en particulier) et contraires aux valeurs humanistes.

    4-Concernant des modes de développement harmonieux d’organisations politiques clairement à gauche (je ne te dis pas d’extrème-gauche : il n’y en a pas en tant que tel : cf. ci-dessus), je soulignerai d’abord que s’il y en a si peu, c’est tout simplement parce que le régime capitaliste a tout écrasé sur son passage. Concrètement, il est aujourd’hui IMPOSSIBLE de mettre en place ce genre d’organisation sociétale. Mais, dans le cadre capitaliste, certaines micro-sociétés y arrivent cependant. Je ne te citerai qu’un exemple : la ville de Porto Alegre, par exemple, n’a pas été choisie au hasard par les manifestants anti-mondialisation libérale. Cette ville est un modèle de développement démocratique. Je sais par exemple qu’il existe des procédures pour que l’élaboration du budget se produise en totale participation des habitants de la cité, avec de réels moyens de contrôle. Cette ville est dirigée par une coalition de gauche, je ne te fais donc pas de dessin sur la fiscalité locale, qui fait la part belle à la redistribution des richesses.
    Je le répète, mais si aujourd’hui, on est incapable de savoir ce que ferais un véritable mode d’organisation politique de gauche, c’est tout simplement parce que les libéraux ont imposé leur loi partout, et que même quand, à un niveau local, certains préfèrent choisir un autre choix de société, des impératifs liés aux théories capitalistes les empêchent d’agir à leur bien.

  • El mallorquin le 25/04/2002 à 10h26
    Tiens c'est marrant soupalognon, pendant que j'écrivais un post argumenté et pédagogique pour te répondre calmement, tu en préparais un autre pour crier à "notre" intolérance et à "notre" haine.

  • El mallorquin le 25/04/2002 à 10h30
    Questions bonus, soupalognon (en espérant que tu ne partes pas comme ça, après que je me suis cassé à te pondre 50 lignes de contrib') :

    "Par ailleurs, et l'histoire le prouve, pour avoir une chance de reussite, la mise en oeuvre de ce type d'idees necessite une adhesion totale de l'ensemble de la societe et ne peut souffrir aucune contestation. " Dois-je en déduire que c'est comme le capitalisme ?

    "vos idees sectaires et archaïques ". En quoi, sachant que la plupart n'ont jamais été mises en oeuvre ?

    "caractere irrealisable de ce type de politique". Quel type de politique, sachant qu'aucun de nous ne se réclame du communisme (à part harvest ;-) ?

  • El mallorquin le 25/04/2002 à 10h36
    Dans mon 2, j'ai oublié : "L’idéologie d’extrème-gauche suppose la lutte des classes, la révolution prolétarienne en s’appuyant sur des valeurs d’égalité entre les individus ET DE PRISES DE DECISION COLLECTIVE."

  • harvest le 25/04/2002 à 10h50
    Gageons , cher soupalam.. , que ta névrose obsessionelle te fera rapidement revenir ici pour vérifier l'impact de tes niaiseries. Je peux donc te répondre , en étant certain d'être lu , que , non , l'humanisme n'est pas une valeur de droite , et que le patriotisme , étant une obsession de droite , ne peut être une valeur cautionnée par les forces de progrès.
    El m , où as-tu vu que je me réclamais du communisme ?

La revue des Cahiers du football