Transferts : derrière les records, un ordre clair
Une Balle dans le pied – Le mercato estival 2017 s'est achevé sur des chiffres spectaculaires. Et sur le constat que si l’inflation des transferts coûte cher aux clubs les plus riches, elle renforce aussi leur domination.
L'été 2017 a bien été celui de tous les records sur le marché des transferts : les nombreux bilans publiés depuis sa fermeture le 31 août abondent dans ce sens. En sept ans, les montants dépensés par les clubs des cinq championnats majeurs (Angleterre, Espagne, Italie, Allemagne et France) ont été multipliés par quatre pour avoisiner les six milliards d'euros annuels, et un net palier a été franchi cette année.
Les clubs de Premier League, spectaculairement enrichis par leurs contrats de droits TV, ont particulièrement contribué à cette inflation : ils dépensent plus que la Liga espagnole et la Bundesliga allemande réunies… L'écart aurait même été plus grand sans les investissements inhabituels du Paris Saint-Germain et de l'AC Milan à l'intersaison.
C'est justement à l'échelle des clubs, au sein des championnats et au niveau européen, que les déséquilibres sont les plus flagrants. À l'actuel système des transferts correspond une économie de la production et de la commercialisation des joueurs dans laquelle les clubs se spécialisent – certains au profit des autres. L'inflation des transferts coûte cher aux clubs les plus riches, mais elle renforce leur domination économique et sportive.(…)