Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Raúl le "real" Madrilène

Tribune des lecteurs - Étoile en détresse dans une équipe proche du trou noir, l'attaquant ne doit-il son statut de titulaire madrilène qu'à sa statue de commandeur madridiste?
Auteur : David Cap le 20 Avr 2005

 

Raúl González Blanco, "Raúl" de son petit nom, le numéro 7 du "plus grand club du monde", le capitaine des "galactiques", le symbole actuel des rois de l'attaque la plus chère du monde (1) n'est plus que l'ombre de lui-même depuis deux saisons. Prétendant au ballon d'or en 2001 — depuis qu'il est en minimes rétorqueraient offensés par tant d'impartialité les journalistes d'"As" et "Marca" (2) —, le prince des jaillissements dans le dos de défenseurs patauds nous tape une grosse déprime. Lui qui depuis la saison 95/96 nous plantait plus de vingt buts par saison en club (3), sans compter ses quadruplés contre le Liechtenstein en sélection, parvient difficilement à dépasser les dix buts depuis 2003, sans parler de son influence famélique sur le jeu de son équipe, et de sa problématique relation avec son acolyte brésilien nourri aux hormones. Dans une équipe conçue pour faire du spectacle et récolter des titres, mais qui bafouille son football, embarrasse son président et désespère ses aficionados, sa baisse de régime apparaît symptomatique des désillusions récentes. Pourquoi, coño, est-il donc toujours titulaire? Pourquoi aucun des quatre derniers entraîneurs, sommés à chaque match de rappeler qu'une victoire des Blancs n'est valable que par six buts d'écart, n'ont-ils jamais remis son statut en question, alors que le banc dispose d'alternatives plus que valables — Solari, Owen, voire Guti et tout récemment Figo? La carte de l'identité C'est que, ma p'tite dame, notre bon Raúl est plus qu'un simple joueur de football. Par sa présence tout en course dans le vide, ses mimiques rebelles et sa crinière au vent, il est le référent identitaire obligé de toute équipe dirigeante du Real qui légitime en bonne partie sa politique. Il reste le principal véhicule de ce concept bidon de "madridismo", vendu à aux aficionados ventripotents, voire aux adeptes du bras en l'air et des onomatopées simiesques, mais avant tout machos ibéricos et respectueux du drapeau espagnol. Dociles consommateurs, certes, mais qui par l'octroi du droit de vote se savent sûrs de leur force, aiment afficher leur mécontentement, et agitent facilement leurs mouchoirs immaculés si on a le malheur de leur caresser les poils du ventre à rebours. La comparaison est forcément biaisée, mais c'est un peu comme si Nicolas Anelka était devenu le symbole de l'Île-de-France centralisatrice sur les terrains de Bourgogne ou de Provence. Le football est en effet un peu plus identitaire en Espagne qu'ailleurs, une image grotesque dans quelques clubs des revendications "nationales" de certaines régions, qui ont conduit à l'organisation politique du pays en "Communautés autonomiques" lors de la répartition des pouvoirs approuvée par la Constitution de 1978. Les exemples sont nombreux: le niño Torres à l'Atletico, le lion Pujol critallisant le catalanisme bidon de Joan Laporta (qui utilise finalement les mêmes ficelles que Pérez), le racisme basque aménagé de l'Athletic, le dribbleur fou Joaquín au Betis, ou encore le Fran du SuperDepor. Une quête identitaire reprise sans trop de nuances d'ailleurs par les joueurs eux-mêmes, et qui fait dire à certaines langues malveillantes que le manque de caractère de la Selección vient de la mauvaise cohabitation des "Catalans", "Basques", ou "Madrilènes", ces derniers devenant les porte-drapeau de la Castille historique. C'est dans la même logique que certains affirment que le sélectionneur est forcé d'opérer ses choix en fonction des sensibilités de chacun, mettant en place, en quelque sorte, des quotas "ethniques", encore que cela semble plus relever du fantasme que de pratiques objectives (tout juste peut-être une certaine forme de solidarité des vascos Iñaki Sáez ou de Clemente, en leurs temps, envers les joueurs basques genre Extebarria). Quiches et jambons L'emblème Raúl, c'est de la pure propagande consciente ou inconsciente, relayée comme il se doit par Marca ou AS, qui nous font trois pages sur le retour du fils prodigue lors de son but bimensuel du genou (4), et un entrefilet pour les six parties suivantes durant lesquelles le González ne produit que ses belles courses à contretemps, ses déviations ratées, et ses jaillissements désespérés la jambe en avant, alors que le ballon file déjà en sortie de but. Depuis le départ du boucher Hierro, spécimen de l'enflé du bulbe, violent mais bon de la tête et doté de superbes cordes vocales, Raúl a pris le brassard de l'équipe tout comme il a hérité de la bannière du galactique bien de chez nous, né à Madrid (mais élevé au bon grain de l'Atletico, un détail...), chargé de mener à la bataille une équipe où les Castillans sont rares, et toujours au second plan. La relève régionale, ici les natifs d'une capitale complexée, ceux qui peuplent la "cantera", les "pavones", sont des enfants gâtés sans âme ni talents, de belles quiches en somme qui s'occupent plus de leur style vestimentaire que d'apprendre à tacler ou à marquer (Portillo, Raúl Bravo, Mejía). Donc, faute de mieux à l'heure actuelle, et eu égard aux anciens états de service, c'est donc Raúl, comme l'a pu être Muñoz au temps de Bernabeu, qui regardait alors, admiratif, Puskas et Di Stefano faire leurs entrechats. Cela aurait pu être Guti, au passage, mais il est vraiment trop efféminé pour tout gourmet de jamón iberico qui se respecte, et Pérez a bien compris qu'il valait mieux s'offrir le vrai Beckham plutôt que de promotionner démesurément un blond doué mais dilettante et fragile, qui malgré les notes de coiffeur ne ressemblera jamais qu'à un Fiorèse neurasthénique. Bref, Raúl ne sortira du onze de départ que si il se brise les deux jambes. Raúl est mort, vive Raúl! (alias Michel, ou Muñoz, ou, etc.). (1) En attendant qu'Anelka signe à Chelsea un lendemain de cuite d'Abramovitch et de suspension de Mourinho. (2) Les deux principaux quotidiens sportifs pro-madrilènes, les plus vendus, devant el Mundo Deportivo et Sport, pro-Barça (voir aussi La quête raulienne de Thierry Henry). (3) Sauf dix petits buts en 97/98. (4) Voir la dernière "portada" des deux quotidiens sportifs, et même certains autres généralistes comme El País, montrant le capitaine hurlant après son but, l'arcade en sang, son petit poing levé, pour célébrer la victoire lors du clasico. Sans remercier Valdés pour son Arconada, c'est tout de même mesquin.

Réactions

  • Gusiño le 20/04/2005 à 10h40
    C'est marrant moi autant une entreprise qui recruterait local comme disait chais plus qui ça me choque autant un club de foot qui donne préférence aux locaux pas du tout. Une équipe de foot c'est souvent un porte-drapeau tout ce qu'il y a de pacifique pour une région. Le foot est un jeu, je trouve dommage d'y rattacher des considérations politiques ou belliqueuses.
    Je suis de ceux qui pensent que le foot aurait plus d'intérêt si les joueurs donnaient un peu plus de sens à leur maillot et un peu moins aux euros. Quand je vois une équipe genre Monaco je me dis qu'on pourrait bien l'appeler "Fedcom" finalement ça ne changerait pas grand chose.
    Je suis pour le régionalisme dans le foot car chaque région a sa vision du jeu et c'est un penchant naturel de vouloir les mettre en compétition et les comparer.

  • rom's le 20/04/2005 à 10h49
    Tout pareil que Ricardo Baggio. Je me suis rarement senti aussi peu en phase avec un article sur les CDF.

  • DCD le 20/04/2005 à 10h49
    Pas faux mon cher Tricky, mais Raul n'est-il pas meilleur que Owen ? Et dans ce cas, n'est-ce pas plutôt Ronaldo le fardeau ?

  • Dero le 20/04/2005 à 11h08
    Excellent article, merci les CdF !

    Je ne suis pas fan du "ton", mais sur le reste...

  • Nikus le 20/04/2005 à 11h33
    Quand je lis ça j'ai l'impression que Raul a fricotté avec la femme de l'auteur !
    C'est quoi cet article !!

  • LMD le 20/04/2005 à 11h53
    Gusino, moi aussi je comprends la politique de l'Athletic et ca me semble pas douteux, au contraire.

    Cela dit je peux comprendre que ca hérisse le poil de certains, dont l'auteur de l'article visiblement).

    On est d'accord que le maintien de Raul dans l'équipe type est désormais plus fondé sur sa qualité de joueur emblématique du club qu'autre chose, Owen semblant bien plus fort, et Raul ne pouvant prétendre prendre la plce de Ronaldo, qui si il est aussi un peu dans le trou reste sur une très bonne saison précedente, contrairement à Raul.

    Mais le ton de l'article est quand même fort vindicatif et semble dériver sur des considérations annexes et pas forcément bienvenus

  • Agora le 20/04/2005 à 11h55
    Je viens apporter mon soutien à l'auteur.



    On s'en fout... certes... mais quand même....

    J'aime bien ces textes à l'humeur acérée et l'humour destructeur.

  • Ric@rdo Baggio le 20/04/2005 à 12h05
    La forme est exagérée et humoristique, mais le fonds reste très limité: c'est plein de raccourcis, et l'analyse de l'influence de Raul sur le Real est au ras des pâquerettes.

  • tatayé le 20/04/2005 à 13h13
    L'article n'est pas mal...

    On aurait pu également faire un rapprochement (évident) avec Del Pierro.
    Tout ça pour dire que le "problème" n'est pas seulement espagnol...

  • DCD le 20/04/2005 à 13h23
    Il releverait donc plus d'une pression populaire à l'égard de son chouchou (j'adoôore les suchi) plutôt que d'une volonté de marchandasing régionaliste !

La revue des Cahiers du football