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Etoiles et toiles

Non, ce n’est pas un forum sur le PSG, même si le titre aurait sans doute convenu, mais bien sur le cinéma, pour parler de tout ce qui touche de près ou de loin au septième art.

  • Classico le 19/07/2022 à 11h34
    (Ou bien est-ce Lynch qui traduit en codes cinématographiques le rêve de Diane, qui est peut-être en soi tout autre que ce qui est montré ? Qui sait ? Après tout l'analogie rêve (au sens de l'activité nocturne) / cinéma structure tout le film)

  • narcoleps le 19/07/2022 à 11h57
    Autant que Diane, le "monstre", c'est aussi Hollywood telle qu'elle est dans les coulisses.

  • Balthazar le 19/07/2022 à 12h02
    Ha, ha, j'imagine !
    Merci pour le renseignement.

  • Balthazar le 19/07/2022 à 12h07
    Pour la coloc, vos explications sont intéressantes, mais je ne comprends pas l'identité que tu supposes, Tricky, entre ce personnage et l'"accompagnateur" de l'arrière-cour.
    Ma première idée, devant le film, était d'ailleurs celle d'une identité entre la coloc et Rita (celle-ci étant comme la version fantasmée de celle-là), mais je ne crois pas qu'il y ait grand-chose pour étayer cette intuition.

  • Pascal Amateur le 19/07/2022 à 23h20
    Bon, avec tous vos débats, là, j'ai fini par revoir "Mulholland Drive" ce soir. Et je vais vous en dire ce que j'en pense. Oui.
    J'ai lu dans vos messages que certains parlaient de rêve, or la scène finale me semble guider davantage vers l'hallucination, ce qui pousserait vers un cas de folie de l'héroïne, psychose ou autre, inutile d'y mettre un nom, mais cette folie pousse Diane au suicide. Même si je crois qu'il y a une grande confusion dans la psychologie des personnages, qui ne pourraient être "fous" ainsi. Et la construction est celle d'un rêve, en effet, autant que d'un délire.
    Il y a des éléments disons freudiens, comme dit John, mais certains me paraissent pouvoir être creusés. Déjà, la clef bleue : nous ne saurons pas à quoi elle sert, et c'est normal : c'est la notion d'ombilic du rêve ou de réel chez Lacan : c'est l'inaccessible. Lacan : "L'ombilic est ce point où, je cite Freud, le rêve est insondable. C'est-à-dire le point où, en somme, le sens s'arrête ou toute possibilité de sens. C'est aussi le point où le rêve est au plus près de l'Unerkannt, du non reconnu." On le creuserait infiniment qu'on n'en saurait pas davantage.
    Toutefois, je crois qu'on est aussi très près du cas Dora, célèbre "Fragment d'une analyse d'hystérie" de Freud. Et plus encore, "Dora" relu par Lacan. Pour résumer : Dora, adolescente viennoise, est définie comme "hystérique" au sens psychanalytique, ce qui signifie qu'elle cherche chez une femme ("Mme K." dans l'étude freudienne) le "secret" de la féminité féminine. Ce secret, à mon sens, est représenté dans le film par la boîte bleue : il représente le mystère de la sexualité féminine pour l'héroïne, Diane. En effet, celle-ci aimerait savoir ce qui séduit tant, chez son alter ego brune, et notamment ce qui séduit ce réalisateur. Elle voudrait savoir ce qu'est une femme, ce qu'est l'essence féminine – elle qui ne peut réussir à conserver celle qu'elle aime : elle voudrait savoir "was will das Weib" – Freud s'est cassé les dents là-dessus : que veut la femme – pour réussir enfin à aimer l'autre, être aimée de l'autre, la conserver.
    C'est d'autant plus marquant, je crois, que Diane est, plus encore que dans un cas d'homosexualité, dans la recherche d'un double. Il y a un paquet de doubles dans ce film, de paires du même "sexe" ; ici, l'héroïne cherche un reflet miroir, un autre qui soit littéralement son miroir. Flagrant dans la scène où l'autre est littéralement construite comme identique, avec perruque blonde, et (ef)fusion sexuelle qui vient enfin ne faire qu'un (le plan de Lynch lorsque la brune se réveille, parlant italien, est frappant : les visages sont fusionnés, pour en faire un seul). Pas d'amour à mon sens – psychose oblige – mais recherche d'un double en miroir qui empêche l'héroïne de vaciller. De fait, lorsque la décision est prise d'éliminer cette dernière, il y a passage à l'acte, la psyché vacille, il y a hallucinations finales et suicide. Ici, je dirais qu'on est dans un cas typique de suicide où l'être tue l'autre en se tuant. Mais sans l'autre, assassinée par un malfrat, plus de construction en miroir possible, et le sujet est dans une décompensation sans issue.
    Quant au clochard monstrueux, je crois qu'il est une autre représentation du réel, c'est-à-dire du monstrueux en effet, de l'indicible : d'ailleurs, c'est lui qui a la boîte bleue, celle du mystère inaccessible. Il est l'horreur pure, qu'on ne peut contempler en face sans y risquer la vie. C'est le déchet, la mort, ce qui menace le sujet, l'héroïne – mort que Diane rejoint finalement en se suicidant.
    Edit : J'ajoute que la coloc, eh bien est sa coloc, c'est une relation "homosexuelle" classique, à ceci près qu'il n'y a pas la folie amoureuse qui conduit parfois au meurtre ; souvent dans des "reflets" intrafamiliaux, cf. les sœurs Papin, ou encore "le cas Aimée" sur lequel Lacan a travaillé à ses débuts, en 1932, où le rôle de la sœur et de la mère sont primordiaux, si je dis pas de conneries.

  • Pascal Amateur le 19/07/2022 à 23h28
    (Au début de mon texte : la clef bleue ["on ne sait pas à quoi elle sert"] dans la réalité bien sûr, c'est-à-dire donnée par le malfrat ; je crois toutefois qu'il s'agit simplement d'un jeu sadique de l'assassin de bas étage, qui "sent" la folie de l'héroïne, et cherche simplement à accentuer sa perplexité ; cruauté gratuite – qui de fait facilitera le passage à l'acte final.
    Le rêve-délire étant fait après l'assassinat, naturellement.)

  • Balthazar le 19/07/2022 à 23h58
    Très intéressant, Pascal, merci. Je pense que tu as raison de souligner le caractère plus hallucinatoire qu'onirique des visions de Diane. Et je crois que c'est l'une des raisons qui font que je trouve le film effrayant.

  • Tonton Danijel le 20/07/2022 à 07h21
    Je ne comprends pas ton explication: la clé bleue est le code qui indique que le contrat est rempli.

    Alors oui, après, c'est une clé qui a priori n'a aucune utilité, on peut s'étonner du reste qu'il choisisse une clé et pas un objet plus futile pour signaler qu'il a effectué son travail.

  • Sens de la dérision le 20/07/2022 à 07h37
    Je suis allé le voir hier.

    Je n'aime pas particulièrement les histoires d'enquête (donc je n'en regarde jamais), je n'ai vu qu'un film de Dominik Moll et j'aime bien Bouli Lanners dont j'ai vu plus d'une dizaine de films dont certains que j'avais adorés au cinéma (Eldorado, J'ai toujours rêvé d'être un gangster, Mammuth, Panique au village (certes il n'y fait qu'une voix)).

    Au final, j'ai bien aimé ce film qui suit une unité de police judiciaire dans la résolution d'un meurtre. Même si j'ai eu du mal avec Bastien Bouillon pendant une bonne partie du film trouvant sa façon de jouer très fausse, je m'y suis fait et les autres acteurs passent plutôt bien, notamment Bouli Lanners qui est très bon (je vous ai dit que j'aimais cet acteur ?). Ce que j'ai trouvé bien foutu, c'est le déroulé de l'enquête, lent, se perdant dans des pistes, en ouvrant d'autres, luttant contre le sous-équipement et la lose d'un service public français. Je suis plus dubitatif sur les quelques moments d'introspection mais ça fait partie du charme du film. Bref j'ai bien aimé.

  • Pascal Amateur le 20/07/2022 à 07h38
    Oui, oui, tu as raison, c'est seulement que Diane est déconcertée : "qu'ouvre-t-elle ?", et cette question sans réponse précipite je crois sa folie, en la renvoyant à son propre gouffre. Mais ce n'est qu'un code dans le contrat de meurtre, oui.