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Feuilles de match et feuilles de maîtres

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  • Milan de solitude le 10/05/2022 à 20h20
    J'ai aussi étudié "Le Dormeur du val" et le professeur était content de nous dire que Rimbaud était devenu marchand d'armes. Et c'était écrit dans le manuel. Le risque à faire valoir ces considérations est d'imprimer dans la tête des enfants que les poètes sont avant tout des déviants, des drogués, des dégénérés, et d'en négliger la beauté de leurs textes. Je ne dis pas qu'il faut cependant les occulter.
    Mais je crois me souvenir que le même professeur de troisième nous avait fait lire en classe "La Vénus anadyomène", choix plus audacieux bien qu'encore du premier Rimbaud.

  • John Six-Voeux-Berk le 10/05/2022 à 20h58
    Je parle de rentiers de la "blanche", qui ont pu avoir un prix prestigieux il y a longtemps et qui publient depuis régulièrement, à petits tirages pour un public (très) réduit de fidèles ou d'obligés.
    Regarde le catalogue de la blanche, tu verras sans doute de quoi je parle. Et ceux-là, en effet, ne sont relus par personne (sinon pour les fautes), et lus par très peu. "Gallimard" n'en attend plus rien, littérairement en tout cas ; et se fait un devoir d'entretenir une fidélité.

    Lors d'une conversation avec un des "éditeurs" de ce type d'auteur, celui-ci m'avait expliqué, après avoir fait très très vaguement l'article d'un livre qu'il venait d'"éditer" et que, par hasard, j'avais lu assez attentivement : "Mais X ; on ne le relit pas" (sic)

    S'il y a "privilège" dans ce cas, c'est d'être publié régulièrement dans la blanche (et de continuer à vivoter littérairement - c'était le cas de Matzneff, c'est encore le cas de bien d'autres), pas d'être accompagné dans l'édification d'une oeuvre ou dans la rencontre d'un nouveau public.

    Edit : Tesson est encore dans une case à part, puisque lui vend très bien. Mais une fois un certain statut acquis, qui va aller lui expliquer que ses blagues de nazillon rebelle sont de mauvais goût ?

  • Balthazar le 10/05/2022 à 21h13
    Je ne sais pas trop... Je lis que la Panthère des neiges a eu le Renaudot ; et je ne pense pas que Gallimard se fasse souvent surprendre par ce type d'attributions : dès la conception du livre, à mon avis, ils ont une idée de ce qu'ils vont briguer et de leurs chances de l'obtenir. Et je suis peut-être naïf, mais je pense que les phrases citées par Red Tsar peuvent diminuer ces chances, surtout bien sûr si un journaliste s'en empare. Bref je persiste à penser que ce texte a dû être relu (même si on dirait pas)... mais je ne peux pas être catégorique.

  • Pascal Amateur le 10/05/2022 à 21h25
    Sans dec', les types savent qu'ils vont en vendre je ne sais combien de brouettes, ça reste un argument suffisant pour l'éditer. Les prix Renaudot machin c'est évidemment l'énorme cerise, mais à partir de là, quel besoin d'un contenu probant. La nuit et brouillard de l'autre, là, non mais sérieux, c'est du sous-Tartre, comment on peut laisser passer cette tartine de bouse youplaboum pour de la littérature, chié quoi.

  • John Six-Voeux-Berk le 10/05/2022 à 21h50
    Ces livres ne sont jamais réellement "lus", même par leurs lecteurs (Red doit être le premier à avoir vu le "nuit et brouillard" dégueulasse)

    Je m'explique : tout ce qui se disait des "forêts de Sibérie" ne correspondait pas à la réalité du texte (on parlait de lyrisme, mystique, de Thoreau, d'expérience ultime, d'effort stylistique, etc. alors que je n'avais lu que le texte laborieux de quelqu'un qui s'ennuie, tout en lorgnant poussivement vers le débouché livresque annoncé d'emblée).
    On parle de textes (pour Tesson) qui se consomment plus qu'ils ne se "lisent", dont on garde quelques paysages, une idée ou deux, la possibilité d'en discuter avec d'autres autour d'un spritz, et que personne ne lit pour en tirer une expérience "littéraire".

    Autre exemple de texte manifestement non "édité" : le dernier Carrère ; d'autant plus catastrophique qu'il carburait au délire psychiatrique (et dont je n'ai lu strictement aucune critique témoignant d'une lecture réelle... alors qu'il y avait malgré tout des choses à dire sur cette oeuvre malade)

    C'est un peu comme ces grands acteurs que personnes ne prétend plus diriger et qui finissent, souvent, par devenir une caricature d'eux-mêmes. Je pense bien sûr à Depardieu ; je pense, plus tristement, à Terzieff dans l'un de ses derniers rôles (lui non plus "on ne le dirigeait pas").

  • Franco Bas résilles le 10/05/2022 à 22h01
    Ah oui, je me rappelle...
    "Les gens disent que les poètes
    finissent tous trafiquants d'armes
    On est 50 millions de poètes
    c'est ça qui doit faire notre charme ..."

  • Balthazar le 11/05/2022 à 00h15
    Il y a de bonnes chances pour que tu aies raison au sujet de ce "nuit et brouillard" : ton explication est la plus simple et moi je ne trouve pas d'explication du tout. Mais tout de même quelque chose me chiffonne. La négligence stylistique, d'accord, mais on est ici tellement au-delà... Pour moi, quelqu'un a mal fait son travail à un moment du processus d'édition. J'ai peine à croire que ça puisse être délibéré, pour un éditeur, de ne pas surveiller un minimum ce qu'il publie. Même quand il table sur des lecteurs peu exigeants.

  • Manx Martin le 11/05/2022 à 04h03
    Je te confirme, de source proche, que personne n'édite Carrère, au sens où personne ne le relit ou n'oserait lui suggérer de couper ou de faire autrement. C'est d'ailleurs une vérité presque générale chez POL : seul le premier texte est véritablement édité, une fois que tu entré dans la maison, tu y restes et on publiera tout ce que tu écriras.

    Et sinon, Red, Balthazar, Pascal, vous découvrez vraiment Tesson ? Ses bouquins sont remplis de ce genre de poésie à deux balles et de considérations douteuses sur les femmes, l'islam, les grandes villes, l'alcool, etc. C'est assez nul.

  • John Six-Voeux-Berk le 11/05/2022 à 07h57
    En effet, je découvre que ce qu'a relevé Red relève moins de l'inadvertance ou de la posture rebelle de collégien (qui graverait des croix gammées à l'envers sur son bureau), que du fonds de commerce. Extraits de l'article du Monde qui suit le Renaudot (détail amusant, le livre de Tesson est primé alors qu'il ne faisait pas partie de la sélection finale… un rapport avec ce que disait Thomas Bernhard dans « Mes prix litteraires »?)

    « Son autodérision fait mouche. Ses aventures, sa recherche d'un ailleurs rousseauiste fascinent. Quitte à être qualifié de néoréactionnaire. Ses déclarations à l'emporte-pièce de cet ancien chroniqueur de Radio Courtoisie déroutent. Il s'avoue ouvertement pro-Poutine et peut déclarer au Figaro magazine : « L'islam modéré (…) est un oxymore ».

  • Red Tsar le 11/05/2022 à 08h10
    Comme il m'arrive de souffrir d'honnêteté intellectuelle, mais seulement le mercredi matin entre 8h et 9h, je précise tout de même qu'une fois passée la fanfare des premières pages, le propos s'assagit. On a encore une ribambelle de références esthétiques droitardes (Drieu, la 317ème section...), mais rien d'aussi urticant qu'au début. A croire qu'il s'est fait un délire du genre : « chiche que je poste "camembert", "bielle" et "rodomontade" dans un post sur le filpol ».

    On vire surtout à une opposition entre :
    - Modernité (pas bien) / Anti-modernité (bien),
    - Occident (vide et artificiel) /Orient (« L'Asie, inépuisable pharmacopée morale » ; enfants de huit ans parcourant libres la montagne heureux, car ne connaissant ni conseillers d'orientation [sic] ni « l'infamie de nos enfances européennes : la pédagogie » ; le yack, yack, ça de bien ; le Tao comme l'Agence tout risque : la dernière chance au dernier moment : tu l'ouvres au hasard, paf une citation qui t'explique ce que tu vis),
    - Humain (« L'homme ? Dis-je. Dieu a joué aux dés. Il a perdu. ») / Reste du règne animal (« plus précieux » que l'homme).

    Le bouquin est truffé de citations. Tesson peut reverser un bon tiers de ses droits à la SGDL.
    Et pour finir, un aphorisme de l'auteur, qui pour le coup me fait bien marrer : « l'humanisme est un syndicalisme comme un autre. »