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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • cachaco le 23/06/2022 à 05h52
    Suite et fin, sorry for this terrible pavage:

    III. La victoire aux présidentielles

    Cette dynamique positive de l'union à gauche, qu'on a vue venir de loin, a évidemment totalement effrayé ses adversaires et, plus encore, un uribisme en pleine crise du fait des problèmes judiciaires de son mentor et de l'impopularité du gouvernement du « titere » (« marionnette ») Ivan Duque.

    On a donc assisté à la création expresse, en réaction, d'une coalition de droite (soutenue par les élites traditionnelles et l'uribisme) et d'une alliance au centre misant sur l'alternative « Ni Petro, Ni Uribe » mais ayant du mal à trouver sa place par sa tiédeur (le drame du centrisme, trop à droite pour la gauche et trop à gauche pour la droite). Quelques autres petits candidats indépendants ne semblaient pas mériter d'attention outre mesure (parmi eux, un sempiternel candidat évangéliste, une Ingrid Bétancourt ségolèneroyalisée, et un riche candidat antisystème, Rodolfo Hernandez).

    Alors que le second tour semblait se diriger vers un attendu duel Petro / Gutierrez (droite), la laborieuse campagne de ce dernier (d'un niveau pécressien), ne sachant comment se démarquer du gouvernement Duque tout en ne le critiquant pas frontalement, laisse un boulevard à la gauche qui s'imposerait selon tous les sondages très nettement face à la droite ou face au centre. S'est donc opéré un incongru revirement de situation lors de la dernière semaine de campagne, avec un Rodolfo Hernandez qui plafonnait jusque là à 10% des intentions de vote et qui a bénéficié de son image d'outsider pour attirer à lui le vote stratégique des "tout sauf Petro", aspirant les voix centristes « ni-ni » et une partie des conservatrices.

    C'est donc à la surprise générale qu'il se qualifie pour le second tour avec 28% des suffrages, derrière les 40% de Petro. Le pessimisme est alors de mise à gauche, la coalition ne disposant d'aucune réserve de voix hormis les 4% d'une alliance centriste loins d'être acquis, tandis que Hernandez passerait tout juste les 50% en récupérant les voix de la droite. Seule espérance pour remporter la victoire à gauche : inciter les anti-Petro à voter blanc plutôt qu'Hernandez, et recevoir les suffrages d'abstentionnistes du premier tour.

    Grâce au catastrophique entre-deux tours de l' « ingeniero », vieil homme de 77 ans misogyne, vulgaire et à demi-sénile, sans parti et dont le programme poujadiste tenait sur un post-it (candidat anti corruption mais mis en examen pour… corruption ; « je déclarerai immédiatement l'état de siège pour gouverner par décret, le temps que la cour constitutionnelle l'annule mes réformes seront déjà passées », « je me torche avec la loi », « je ferai distribuer la drogue gratuitement pour éliminer le narcotrafic », ad lib), Petro a par comparaison pu renforcer sa stature d'homme d'Etat et paradoxalement devenir l'alternative raisonnable.
    Résultat : certains jeunes abstentionnistes se sont effectivement rendus aux urnes, la participation augmentant de trois points entre les deux tours et faisant de Petro le président le mieux élu de l'histoire, malgré les 47% d'Hernandez.

    Image symbolique de cette victoire lors de son discours le soir même : outre sa vice-présidente Francia Marquez, la présence à ses côtés d'Antanas Mockus, ancien candidat alternatif jusqu'alors le plus proche de faire tomber l'uribisme (en 2010) et populaire figure du centre ayant rejoint Petro dans l'entre-deux tours, et celle de la mère de Dylan Cruz, jeune manifestant de 18 ans assassiné par la police lors des manifestations du Paro Nacional.

  • cachaco le 23/06/2022 à 06h14
    IV Conséquences & perspectives

    * Crise de l'uribisme

    La victoire du plus emblématique opposant d'Alvaro Uribe met fin à un cycle de 20 ans de domination politique du pays. Les législatives en étaient déjà un signe annonciateur, le parti uribiste dégringolant du premier au cinquième groupe du Congrès. C'est l'incapacité de se réinventer et de comprendre la société, soulignée par la volonté d'un Uribe vieillissant de tout contrôler en privilégiant des « marionnettes » limitées telles que Duque plutôt que de risquer de promouvoir d'éventuels rivaux (le traumatisme de la « trahison » de son héritier Juan Manuel Santos l'ayant fortement marqué), qui a fini par motiver une nouvelle génération à prendre le chemin de l'alternance.

    Attention toutefois à ne pas l'enterrer trop vite, l'uribisme représentant encore près de 30% du corps électoral, et qui aura peut-être l'occasion de se régénérer par son passage dans l'opposition.


    * Un pays scindé en deux

    Les statistiques le montrent clairement : le succès de Petro est celui de la Colombie « périphérique ». Les zones touchées par la pauvreté et la violence armée ainsi que les régions comptant les minorités noires et indigènes (le littoral et les zones frontalières) sont celles qui ont massivement voté pour le Pacte Historico. L'opposition reste forte auprès des élites économiques et dans les régions de l'intérieur, conservatrices et opposées au processus de paix avec les guérillas. La capitale Bogota reste la seule tâche progressiste au centre d'un intérieur profondément anti-petriste.


    * Une majorité parlementaire à construire

    C'est le principal sujet sur lequel planche le Pacto Historico, qui ne dispose pas de majorité au Congrès; d'où les appels à l'union nationale et au rassemblement de toutes les bonnes volontés, d'où qu'elles viennent. Francia Marquez s'est même entretenue avec l'ex candidate à la vice présidence de Rodolfo Hernandez pour lui proposer de participer au gouvernement.

    As dans sa manche néanmoins : le travailleur de l'ombre Roy Barreras, ancien cadre de l'uribisme ayant suivi l'ex président Santos dans son putsch et depuis passé dans le camp de Petro. Ses talents d'organisateur et de négociateur avaient déjà permis de magistralement constituer les listes de la coalition du PH ; son travail est désormais de mettre sur pied une base pro-gouvernementale stable grâce à ses connexions politiques et sa parfaite connaissance des rouages du Congrès. A l'heure actuelle, le parti Libéral semble enclin à venir au secours de la victoire et a d'ores et déjà confirmé qu'il ne ferait pas partie de l'opposition, en attendant de négocier son soutien avec Petro.

    Hors du congrès, les représentants de divers secteurs économiques ont également formalisé sinon leur appui total, du moins celui de ne pas entrer dans une opposition de principe au nouveau gouvernement (business is business, personne n'a intérêt à plomber l'économie).


    * Relations internationales

    Cette victoire de la gauche dans le pays réputé le plus conservateur de la région (le seul à n'avoir pas accompagné la « vague rouge » de 1998-2015) symbolise le reflux généralisé de l'épisode trumpien sur le continent. La première décision de politique extérieure sera la reprise des relations diplomatiques avec le Venezuela (rompues par Duque lors de ses rodomontades anti-Maduro), ce qui permettra à la fois de relâcher la tension aux frontières et de faciliter la vie aux près de 2 millions de réfugiés vénézuéliens présents sur le territoire colombien.

    Cela permettra également une normalisation des relations avec les Etats-Unis, le gouvernement Duque étant blacklisté pour son trumpisme depuis la prise de fonction de l'administration Biden. Là où il a fallu cinq longs mois à Duque pour s'entretenir avec son homologue, Petro a reçu le soir même de son élection l'appel du secrétaire d'Etat américain, et a pu échanger dès le lendemain avec le président. Une discussion aimable et prometteuse selon les intéressés, au sujet des objectifs communs concernant la mise en place des accords de paix, l'environnement, la lutte contre la déforestation et le narcotrafic, et le développement de relations économiques « de manière plus égalitaire » entre les deux pays.

    L'intégration régionale entre gouvernements plus ou moins alignés en sortira évidemment renforcée, la Colombie occupant le pivot stratégique entre Amérique du Nord et Amérique du Sud. En attendant la chute programmée du dernier domino en octobre prochain, un Jair Bolsonaro aux abois, on se dirige vers un alignement politique de centre-gauche inédit, depuis le Mexique jusqu'à la Terre de Feu.
    Ce qui n'empêchera toutefois pas certains désaccords : Lula a par exemple déjà repris de volée le companheiro Petro sur son ambitieux projet de transition énergique, le Brésilien misant évidemment sur les ressources en hydrocarbures et les recettes de la Petrobras pour financer sa future politique intérieure.

  • Edji le 23/06/2022 à 06h46
    C'est ta vision des choses, et on peut dire qu'elle est quelque peu parcellaire :-)

    Elle a simplement tenu ce discours quand Guedj a commencé à laisser entendre que refuser de pousser le SMIC à 1500 euros ou de bloquer les prix serait le signe d'une absence de compromis, ce qui n'est évidemment pas sérieux.

    Lâcher du lest n'équivaut pas à mettre en place certains des aspects les plus absurdes du programme de la NUPES.

  • Sens de la dérision le 23/06/2022 à 07h46
    Merci pour tous ce pavage, je trouve qu'il rend très bien sur les Cahiers.

  • suppdebastille le 23/06/2022 à 08h03
    En 2018 Rachel Keke avait 41 ans ce n'était pas vraiment une gamine. Au moins elle ne cherche pas à se cacher en disant que ce n'était pas elle.
    Maintenant j'entends bien qu' il est possible et même normal d'évoluer dans sa réflexion politique au cours de sa vie de par ses expériences.
    Son combat social a notamment dû y contribuer bien que ça n'ait pas grand à voir avec la géopolitique et les questions sociétales.
    Quant à ses propos ou like sur l'impérialisme des puissances occidentales ce sont des propos très courant notamment quand il est question de l'Afrique à l'extrême gauche et à l'extrême droite.

  • Red Tsar le 23/06/2022 à 08h11
    Merci beaucoup Cachaco, passionnant. Je n'ai pas le temps maintenant, mais si tu peux assurer le service après-vente, j'aurai quelques questions ce soir (ce soir du fuseau horaire de Ici, C'est Paris - enfin sa banlieue, me concernant).

  • El Mata Mord le 23/06/2022 à 09h04
    Le pied nickelé du journalisme.
    Quand je parlais de cabale, j'aurais mieux fait d'évoquer de la diffamation pure et simple.
    Pitre.
    Et désolé d'avoir mis le sujet sur la table hier malgré les précautions d'usage.

  • Pascal Amateur le 23/06/2022 à 09h08
    Bah, cela ne peut qu'accroître – pour la stabiliser ? – notre vigilance sur ce qui devient une incitation à l'effet de meute ; et à bien sentir ce qui nous invite aussi aisément à sortir les crocs et déchiqueter.

  • JeanLoupGarou le 23/06/2022 à 09h10
    Pousser le SMIC à 1500€ est donc absurde.

  • Easy Sider le 23/06/2022 à 09h43
    Oui, vues les dates j'ai l'impression que ça correspond aussi pas mal à un moment où des connaissances partageaient beaucoup d'article et de ce type de lien à propos de la mise en esclavage de migrants noirs dans les pays du Maghreb ou dans lesquels il y avait eu des Printemps Arabes.

    Ca reste gênant hein, dans un contexte français, mais ça me rappelle ce genre de période.