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Sport et santé

Parce que si on aime bien le regarder dans le canapé, ça nous arrive aussi de le pratiquer...

  • Jeremie Janette le 03/11/2022 à 20h06
    Je ne souhaite pas me désolidariser de mes camarades, mais juste rassurer Eric Sikh Aura sur son combat pour les pâtes et les bananes.
    Pâtes le matin, banane et gel dégueu en guise de déjeuner, eau et ... part de tarte aux pommes de Mme John, ça avait l'air trop bon pour faire l'impasse !
    Power to the banana, comme diraient les Minions !

  • Red Tsar le 03/11/2022 à 20h50
    ** Acte I. Les barons de la drogue

    Apprenant que l'IGWT s'organisait par Signal, je me suis dit : « soit ce sont des trafiquants de drogue, soit ce sont des ZADistes », et IGWT est une opération sous couverture. Je suis donc parti plein d'espoir pour le sud. Quand j'ai rencontré valdo venu m'accueillir, les deux options restaient sur la table, aussi bien pour sa barbe que pour ses yeux rougis (en fait, j'ai compris plus tard que c'était juste l'heure matinale qui le piquait).

    Arrivé au lieu de rendez-vous, il m'est clairement apparu que l'option « barons de la drogue » s'imposait : une grande demeure avec piscine et filles en maillot de bain, dont une Norvégienne, probablement arrivée là par un réseau de traite des blanches. Je ne détaillerai pas le menu du repas, afin de ne pas brouiller les futures discussions du FilPol lors d'un prochain tweet de Sandrine Rousseau. Mais à ce moment-là, tout me paraissait clair. Aucun être humain ne peut monter sur un vélo et partir pour l'ascension du Ventoux quinze minutes après avoir mangé ça. Éric, Éric, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.

    Caressant paisiblement ma panse, j'en étais à regretter de ne pas avoir amené mon maillot de bain à ce rassemblement d'In Ganja We Trust. Hélas, mes espoirs ont volé en éclats quand la troupe a commencé à se rassembler dans la cour. Ah ? On y va ? Vraiment ? Bon…



    ** Acte II. Les darons de la draisine

    Donc on part pour du vélo. Je m'attendais à une épreuve physique. Mais pas à cette suite de vacheries.

    > Km-1 : On part au petit train et la première petite montée pour arriver à Maulacène me casse déjà bien les pattes. Les autres sourient comme si ça ne comptait pas.

    > Km 0 : Parvenus au départ officiel, je vois valdo placer une accélération foudroyante. Je lui avais ouvert mon cœur, le matin, raconté mes amours contrariées avec le vélo. Mon tempérament aristocratique s'accommode mal de ce sport fait d'efforts humbles et besogneux. Et voilà qu'il essaie de m'achever avant même de commencer. Bravo l'esprit eau fraîche. Ni une ni deux, je le prends en chasse.

    > Km 5 : Je n'ai toujours pas rattrapé valdo, mais, au moins, j'ai déjà battu mon record de distance en montée. Je suis alors rejoint par un groupe qui monte avec aisance, tandis que j'ai l'impression de mouliner comme un asthmatique sur un tricycle. Comme un goût de Remontada.
    Comme l'un me demande pourquoi je suis parti devant, j'explique, entre deux apnées, que je voulais rattraper valdo. « Valdo ? Mais il est derrière. » Ah, le fourbe !
    Après quelques minutes, c'est le coup de grâce. Maniche me lance : « T'es tout à gauche ? » Sur le moment, je pense qu'il fait allusion à mes messages sur le FilPol. Mais non, le salopard relevait juste le positionnement de ma chaîne sur les pignons.

    > Km 10 : Lassés par notre conversation, Maniche, AEEWO et KT décident d'accélérer. John fait semblant de me donner des conseils, m'annonçant une pente terrible qui ne viendra pas. Mais, craignant l'affrontement orologique à venir, je laisse John lentement s'éloigner pour garder des forces. Bientôt, l'éclat rouge de son derrière disparaît. Ce n'était en fait qu'un coup de bluff.

    > Km 15 : Je réussis à recoller au derrière de John à la faveur d'un replat. « C'est bon, c'est fini, là », qu'il me dit. Comme effectivement on aborde un nouveau replat, je suppose que les derniers kilomètres sont roulants et qu'il y a plus qu'à se laisser glisser. Je pousse un sprint pour la rigolade. J'ai encore été bien naïf. Il reste en fait encore plusieurs portions à plus de 9 % que j'aborde, du coup, les jambes tétanisées. Le mec a visiblement voulu me planter, prêt à tout pour finir devant.

    > Sommet : c'est l'heure du rafraîchissement. Impossible d'en dire plus. A ce moment-là, je n'ai plus de souffle.





    ** Distribution

    - L'Amour : le Parrain. Il tire toutes les ficelles dans l'ombre. Il a été notre Bernard Tapie, on a été sa Vie Claire. J'attends mon chèque.

    - Maniche : le Baroin du vélo. Aucune impression d'effort. La mèche toujours bien en place.

    - Jérémie Janette et Jannet : de véritables imposteurs géographiques, mais pas des imposteurs sur un vélo. Forez en force.

    - Valdo : il a réalisé une montée normale, ce qui est donc une montée exceptionnelle pour lui. Plus légendaire que le Ventoux.

    - Kollop : la classe intégrale : la tenue, la fausse nonchalance, le sourire en coin façon Harrison Ford ou Steve McQueen.

    - Firefly on the water : le Stratège. Un plan parfaitement mis au point et exécuté pour arriver au sommet dans les meilleures conditions possibles.

    - AEEO : le seul qui, au repos, a l'air crédible comme cycliste.

    - Koller et Thil : le petit jeune qui monte, et plus que le Ventoux.

    - JSVB : qu'ajouter de plus sur le personnage ? Il aura tout essayé pour m'éliminer, mais je lui ai survécu.

  • Eric Sikh Aura le 04/11/2022 à 02h50
    Supers vos retours ! Ça fait regretter d'être à l'autre bout du monde... Un jour, peut-être, IGWT tombera lors d'un passage dans vos contrées...
    Et là, je peux vous dire qu'il faudra planquer les merguez !

  • Jeremie Janette le 04/11/2022 à 09h13
    On sent que tous les ingrédients sont réunis pour un acte III, puis un acte IV, puis le retour de la vengeance... Je me régale d'avance !

  • Maniche Nails le 07/11/2022 à 01h04
    [Ventoux par Malaucène – IGWT 2 – 29/10/2022]

    Exécutant notre plan de bataille à travers les Monts du Lyonnais (tant pour se mettre en jambes qu'éviter si possible le tunnel de Fourvière), nous fumes frappés d'hébétude une première fois devant le couvent de La Tourette, dentelle de béton armé comme on savait encore en faire au milieu du siècle dernier, son clocher en lévitation, la légèreté d'une tipule sur ses pattes géantes et le souvenir gracieux des banches en bois ; du « Corbu » à visage humain, si fragile quoique imposant, et l'air de dire aux cimes alentour : je vous surplombe mais je vous respecte tant. Qu'avait-on besoin d'aller jusqu'à cette fichue station météorologique ? N'avions-nous pas déjà eu là notre « choc mystique » ?

    Cette intuition qu'on se trompait d'objectif s'affermissait à mesure que, franchissant les uns après les autres les innombrables casse-pattes de la région – chasse gardée du baron Strava local David Moncoutié – le vent du sud se confirmait être bien plus qu'une crainte. Le col de Pavezin et sa redoutable pente moyenne de 3% affichait ainsi une déclivité ressentie digne d'un Mur de Huy. Là-haut, harassés, nous décidions de repiquer sur le Rhône et d'abréger nos souffrances. Nous comptions sur la SNCF pour être plus en retard que nous à Saint-Rambert d'Albion, malgré un relais énergique sur une portion de la N7, afin d'arriver dans les temps en gare d'Avignon.

    Ce soir-là, attablés à une terrasse de la commune voisine de Villeneuve, une petite moitié de l'équipe était déjà réunie ; Owen et moi, les forçats du jours, nous ruâmes sur les burgers du chef, tandis que valdo, l'Amour Durix et kollop privilégièrent des plats autrement plus frugaux, validant ainsi un ancien édito du magazine Auto Moto qui dénonçait l'empreinte carbone catastrophique des cyclistes. Drôle d'assemblée hétéroclite, composée de simples pousseurs de pédales, pour les plus rustres dont moi, mais également de pousseurs de bois à leurs heures pour les plus finauds de la bande. De là s'engagèrent de grands débats existentiels.
    - C'est sûr qu'il a triché l'autre avec son plug anal ?
    - Oui.
    - C'est nul, ça manque de « magie de la coupe de France » votre jeu si on peut jamais battre un gars plus fort que soi sur le papier. Alors que techniquement c'est pas sorcier, il suffit de faire le meilleur coup à chaque fois, je veux dire la proba doit bien exister.
    - Et pour battre Pogacar y'a juste à appuyer à chaque fois sur la bonne pédale peut-être ?
    - Pfff Pogacar. J'suis sûr que Maurice Garin envoyait plus de watts que lui. Les appart'hôtels douillets de Monaco et les massages quotidiens ça doit bien t'engourdir à la longue
    [En l'occurrence c'est plutôt la bouteille de Mont Redon, idéalement suggérée par valdo, qui commençait à m'engourdir]

    Je compris durant la nuit ce que signifiait l'expression « avoir la pancarte ». Tel un Ronaldo dans la nuit du 11 juillet 98 ou Van der Poel lors des derniers championnats du monde, je fus victime d'une conspiration. Les poils de chat qu'on avait dispersés sur ma taie d'oreiller ne mirent pas longtemps à produire leur effet : les yeux enflés et comme lacérés par de mini lames, je songeai un temps à déclarer forfait, et la manière pathétique dont je l'annoncerais au petit-déjeuner, avant de trouver le sommeil.

    Que reste-t-il à raconter au sujet de la « merguez party » du samedi midi organisée par le clan J6VB ? Les quelques témoins en ont fait abondamment leurs choux gras, je me permets de vous rediriger vers leurs chroniques, plus factuelles et détaillées. Le rosé du Ventoux ¬– forcément – fut bu frais, sous l'impulsion de notre hôte et de valdo, soixante-dix ascensions à eux deux ; bah quoi, on n'honorait pas un monument pareil à gorgées d'Isostar.

    Koller et Thil, fireflyonthewater, Red Tsar ainsi que le couple Jéremie Janette et Janet, siamois de cuissard et de vélo, nous avaient rejoints, nous étions enfin au complet.

    La suite, ce fut l'ascension du Ventoux depuis Malaucène. Red Tsar, en néophyte studieux, n'avait pas manqué de dévorer deux ou trois ouvrages de sociologie du sport-loisir dans le TGV Gare de Lyon - Avignon, étudié en long et en large la fiche technique de ses pneus Michelin Lithion 2 Performance Line, consulté les abaques pour calculer son braquet en 36x26 ; le coquin avait surtout mémorisé le compte-rendu de BIG de la précédente édition : au kilomètre 0 attaque de valdo ! Le voici qui s'éclipse sitôt engagés dans la rue Pétrarque pour rejoindre le maître des lieux… lequel était, cette fois-ci, sagement resté à l'arrière (y'a pas à dire les courses sans oreillettes c'est quand même plus décousu !).

    Un regroupement en tête de peloton s'effectue quelques kilomètres plus loin, alors que la végétation est encore abondante, près de l'un de ces baraquements « Office des eaux et forêts » devant lequel le jeune Jean-Paul Olivier, tout extasié, avait vu Charly Gaul rejoindre puis déposer Louison Bobet lors du mythique contre-la-montre de 1958. Le même Jean-Paul Olivier aurait alors pu assister au retour du solide Koller et Thil sur la tête de course composée de J6VB, Red Tsar (qui dissertent, même pas essoufflés, sur les mérites de l'enseignement privé), Owen, en meneur d'allure stoïque, et moi-même.

    Vient le fameux kilomètre 10 et ses 3 kilomètres et demi à 11% de moyenne. Rien à voir avec l'ascension côté Bédoin, remarquable pour sa régularité. Ici, il faut plutôt imaginer un parcours de type Ardennais, une pure course de côtes avec ses raidillons à deux chiffres et ses replats à 4/5% (en guise de descentes) : Ventoux via Malaucène, un col pour puncheurs ? C'est la thèse, controversée, que je me mets à imaginer pour passer le temps, encore que la vue dégagée sur le massif du Mont-Blanc – quelle météo parfaite ! – sur la gauche de la route aide à endurer l'effort.

    Dans la partie lunaire, juste avant le dernier lacet, Je reçois les acclamations de mon directeur sportif, l'Amour Durix, qui me quitte peu après pour enfiler son autre casquette de voiture-balai et déposer l'infortuné fireflyonthewater (« Les ischios tu connais… ») pour la traditionnelle photo de groupe au sommet.

    PS : Bien que le portrait (prétendument flatteur) fait de moi par Red Tsar peut le laisser penser, non je ne suis pas Yoann Offredo

  • Jeremie Janette le 07/11/2022 à 09h43
    Sympathique de votre part d'avoir voulu donner un peu de chance aux quidams du groupe de vous suivre en vous cassant les pattes la veille sur des parcours difficiles !

  • Eric Sikh Aura le 07/11/2022 à 15h22
    Pour un peu, il aurait fallu sortir le vin chaud... lien

  • valdo le 07/11/2022 à 15h40
    Merci Eric.
    Il faudra organiser une montée un jour de neige (dis nous quand tu passes pas loin et je passerai commande).
    Visuellement c'est un enchantement (comme la photo que tu partages) et j'avais trouvé que la fréquence de pédalage se conjuguait parfaitement avec le rythme des flocons qui tombent. Tout est lent quand il neige, tout est doux, soyeux, tendre. Comme en vélo.

  • L'amour Durix le 23/11/2022 à 22h54
    IGWT saison 2.

    Introduction : la vie est une [insérez ici l'insulte potentiellement misogyne de votre choix].
    Le 18 mai 2021, je proposai sur ce fil à valdo d'assurer en voiture le ravitaillement des courageux ou inconscients qui s'attaqueraient au Ventoux au cours du mois de juillet. 74 jours plus tard, essentiellement par la force de persuasion de l'organisateur, je croyais agonir sur ces pentes mythiques. Après deux jours à me maudire de m'être infligé cela, la fierté reprit le dessus et j'avais alors la certitude d'y retourner, si possible avec les mêmes compagnons et d'autres encore.
    Il ne faisait alors aucun doute lorsque l'aventure fut relancée il y a quelques semaines et planifiée pour la fin du mois d'octobre que j'en serais une nouvelle fois. C'est malheureusement le moment choisi par un destin cruel et moqueur pour arracher un morceau à l'os de mon gros orteil gauche, le 13 octobre dernier soient 16 jours avant la date finalement arrêtée.
    Tout de suite, je pense au Ventoux. Au médecin qui me prescrit un repos complet de l'orteil de 4 à 6 semaines, je demande si je pourrai faire du vélo dans deux. Je lis dans son regard qu'il aurait aimé me répondre « Mais vous êtes débile ou vous ne comprenez pas le français ? » mais il se contente d'un « Ah non, c'est inenvisageable » sobre et professionnel.
    J'annonce donc mon forfait sur Signal à tout le monde, sauf Red Tsar, on y reviendra. Mais hors de question de passer totalement à côté de l'aventure : je conduirai la voiture d'assistance. Back to the future !

    Passés ces préliminaires égocentrés, il est temps de d'aborder les choses sérieuses. Je pourrais rendre compte de la journée mais cela a déjà été fait avec talent. Je pourrais dire que tout le monde était bon, tout le monde était beau et sentait le sable chaud, mais là aussi, ce serait répéter au risque que l'unanimité fasse perdre en crédibilité (Ben Ali élu avec 98% des suffrages, c'était pas crédible par exemple).
    Je ferai donc une revue d'effectifs « à la manière de Jean-Patrick Sacdefiel » dans l'ordre d'arrivée au sommet (pour les trois premiers parce qu'après, j'ai un peu oublié).

    Maniche Nails : Cet homme triche au quignon ! Voilà c'est dit. Le seul homme capable de donner le nom du premier joueur du PSG à avoir porté le maillot floqué du 88 (Surtout parce qu'il confond tatouage et numéro de maillot). Vous voulez connaitre le dénivelé exact de la ville de Troyes (à 100 mètres près), demandez-lui. Le nom du vainqueur d'étape le jour de la mort de Tom Simpson vous échappe, il sera là pour vous le rappeler. Après, il faut bien reconnaitre que tout le monde s'en fout. Donne-moi plutôt les résultats de l'euromillions ! Côté vélo, on retiendra surtout son orgueil : il attends que je m'arrête au bord de la route pour une première prise d'écart pour placer son attaque. Pas question qu'il soit accompagné au moment d'écrire son nom sur les tablettes. Arrivé au sommet, il ne daigne même pas attendre son directeur sportif handicapé. Le genre à se garer sur les places PMR. S'il avait une voiture bien sûr.

    Autant en Emporte l'Owen : Si Maniche est Mis, il est son Thiennot. S'il est Sacco, Maniche est son Vanzetti, pilosité faciale incluse. Ils ont tous les deux préparé le Ventoux avec 124 km la veille (et quasiment 2000 mètres de dénivelé). Et le lendemain du 29 octobre, même distance pour Owen (un peu de rab pour Maniche qui dépasse les 160 km) et un dénivelé à peine moindre. En fait le Ventoux, c'est leur journée de repos. Soucieux de ne pas fournir plus d'efforts que ce que lui indiquent ses capteurs de puissance, il laisse Maniche le devancer au sommet. Cet entrainement et les capteurs de puissance, voilà de quoi tuer tout esprit d'aventure, d'homérisme et de romantisme. Cette montée du Ventoux par ces deux surhommes, c'est beau comme du Lance Armstrong. Donc moche.

    Koller et Thil : Il est doué aux échecs, il se frotte à la réécriture des classiques de la poésie, il est jeune (le benjamin de cette édition) mais un des plus ancien sur les cahiers. Il veut pas aussi (que) ma femme (lui achète des croissants) et (dormir dans la chambre de) mon gosse ? Et sur un vélo… Monsieur veut se la jouer modeste : il choisit une monture d'environ 25 kg pour laisser une chance aux autres et tente une Bjarne Riis 1996 à Hautacam. Il se laisse décrocher dans les premiers hectomètres et remonte ensuite le gros du peloton (à l'exception de Tif et Tondu, donc). Pas très fair-play tout ça. Bjarne Riis donc.

    John Six Vœux Berk : Eric Sikh-Aura avait été clair : banane et fruits secs avant le départ. John s'empare de l'organisation du « pique-nique ». Et donc chez lui, pique-nique signifie apéro-entrée-plat-dessert. Ou alors il n'est pas capable de respecter un cahier des charges. La performance n'étant plus l'essentiel de son propre aveu, il discute sociologie et éducation dans la montée. En vrai comme hôte, il était plutôt pas mal, par contre comme invité… Oser dire du mal du tennis chez valdo, quel manque d'éducation. Il pourrait avoir tout pour lui, mais c'est un rustre. Deux jours après cette montée collective par Malaucène, il enchaîne deux montées par Bédoin, sûrement par pur esprit de contradiction.

    Red Tsar : L'homme qui refuse de posséder un smartphone, mais ne dit pas non à une tablette pour poster un petit conseil lecture sur l'autobiographie de Neruda à 7 heures du matin. Jusqu'au boutiste de la vie sans portable, il a prouvé qu'on pouvait retrouver un inconnu dans une gare bondé. Il suffit d'attendre qu'elle se vide un peu et de sur-jouer le fait d'être le seul con à ne pas être accroché à son téléphone (à sa décharge, valdo ne lui avait pas facilité la tâche en mettant des chaussures). On sent quand même l'amoureux du détail quand quelques minutes avant le départ, il s'inquiète de l'orientation de la route pour décider s'il prendra des lunettes de soleil. Il les portera finalement dans la montée avec le soleil dans le dos. Dans la descente avec le soleil pleine face, il préférera plisser les yeux. Allez comprendre, ça doit être un truc de sociologue…

    valdo : Impossible de dire du mal de lui… concernant l'organisation. Toujours au top, qu'il s'agisse de la météo ou des bolos. Par contre, il s'embourgeoise. J'ai connu valdo pieds nus avec un t-shirt de la LCR. J'ai peur de le retrouver un jour mocassins à glands aux pieds et pull sur les épaules dont le nœud des manches cache mal un t-shirt Fillon 2017. Il avait l'occasion de monter le Ventoux avec des espadrilles sur des pédales automatiques, ce qui n'avait probablement JAMAIS été fait. Mais non, il a lâchement accepté le vélo que lui a proposé John. Il a préféré se remémorer cette montée du Ventoux sur un vélo enfant plutôt que de continuer à construire sa légende. Un jour Didier Super fera un concert acoustique de reprises de chansons de Cabrel. Tellement décevant !

    Jérémie Janette et son Janot : « on vient, on gagne, et on s'en va ». Ce chant de supporters bien connu n'a plus tellement de sens pour des fans des Verts en 2022 qui viennent et s'en vont, essentiellement. Les 3J l'auront donc adapté à cette jounée IGWT2. 500 kilomètres en voiture pour une grosse vingtaine d'ascension à vélo. On dirait des capitaines d'industrie (je ne donne pas de nom, je ne veux pas d'emmerdes avec Hanouna) qui prennent un jet au Bourget pour aller manger un morceau place Saint-Marc à Venise. En un peu moins pire, j'avoue. Et l'exemple du repas n'est pas très bien choisi puisqu'ils poussent le vice à préférer un gel énergétique à la très bonne tarte aux pommes de John. Quelle faute de goût !

    Fireflyonthewater : Sans aucun doute celui que mon forfait a le plus affecté. Aucune empathie là-dedans mais plutôt la crainte de ne plus avoir personne à devancer. C'est que me mettre à l'amende pour une grosse poignée de minutes l'année dernière lui avait fait prendre un peu trop la confiance ! Du coup monsieur se prépare avec un aller-retour à Singapour dans la semaine (Désolé FF, toi non plus tu ne pourras plus mettre en cause le transport aérien sur le filpo). Au cas où cela ne serait pas suffisant, un petit trajet entre la Haute-Savoie et le Gard le matin de l'ascension et hop ! Toutes les conditions sont réunies pour une grosse galère. Heureusement, il y a la voiture d'assistance…

    Kollop : Il est là notre Arsène Millocheau ! (Tu l'as, Maniche ?). Préparation à base de k(o)llops et d'un bon coup de fourchette. La souffrance est un art pour lui. Il arrive au sommet en dernier, la mèche au vent malgré le casque. Mais c'est surtout un stratagème pour avoir froid moins longtemps que tout le monde. N'ayant personne cette fois pour lui imposer un sous-rythme, il réussit quand même à battre son record de la précédente montée. #Yatoujoursdubon.


    En réalité, j'aurais adoré partager sur un vélo l'ascension avec ces 10 héros. Mais j'ai apprécié chaque moment de ce week-end. La compagnie de chacun fut précieuse et délicieuse et j'ai hâte de recommencer, avec encore des nouveaux et le retour de BIG.
    Pour ce qui est de monter le Ventoux, je le ferai si tout va bien ce dimanche, seul.


















    Nan j'déconne, valdo sera là pour m'accompagner. Mon gars sûr, et celui de tout homme prêt à se mesurer au géant. Il a neigé en début de semaine et la route, fermée aux voitures, ne sera pas dégagée. Je ne sais pas s'il en restera des traces ou un peu plus dimanche mais apparemment ce n'est pas un problème. Il suffira de « rouler doucement ».

  • Eric Sikh Aura le 24/11/2022 à 00h04
    Excellent ce résumé, merci L'amour !