Sport et santé

Parce que si on aime bien le regarder dans le canapé, ça nous arrive aussi de le pratiquer...

sul le 19/03/2023 à 15h03

Merci les gars, super intéressant vos discussions sur le sujet.

Perso (et sans avoir vos niveaux) je suis encore dans la phase Marathon (à 46 ans j ai battu mon record d 1 min (avec un peu un côté "tout ça pour ça" au niveau gain vs effort/investissement) en 3h39 à La Rochelle. A chaque fin de marathon, je me dis que c est mon dernier (pour toutes les raisons que vous évoquez: longueur et "sacrifices" pendant un entrainement de 12 semaines, dureté de la course), et puis finalement je me dis que tant que je progresserai et bien je continuerai
en faire (après avoir plusieurs fois "échoué" à passer la barrière des 3h30).

Et en même temps, avec de la belle famille Basque, je commence à migrer tranquillement sur les Trails (plutôt des 20-30 pour l instant, je sais pas si j arriverais/aimerais faire des longues distances), mais clairement on y trouve tellement d autres plaisirs comme vous l avez souligné.

Paradoxalement pour un immigré Parisien, j ai fait l EcoTrail hier pour la 1ere fois (juste le 18km pour le coup) et j ai vraiment bien kiffé le format et le parcours (2-3 côtes qui font bien mal mais bien roulant sur le reste avec la possibilité de se faire plaisir niveau allure....mais sur un parcours nature beaucoup plus sympa que sur un Semi route).
Koller et Thil le 19/03/2023 à 17h20

Sur le trail et les longues distances, l'avantage et l'intérêt c'est que c'est plus cool !

En tout cas sur des formats à partir de 4-5h, l'allure optimale correspond à une allure plaisir. Bon au début on peut galérer avec des crampes ou des douleurs musculaires, mais avec un peu d'entraînement et d'expérience, il n'y a tout simplement pas de souffrance. Donc s'il reste 50 kilomètres, ben ça ne fait ni chaud ni froid, on ne compte pas les kilomètres en fait. La course est plutôt rythmée par la distance entre les ravitos, éventuellement par les ascensions/descentes en montagne. Ce qu'il faut gérer, ce n'est pas la douleur, mais la fatigue générale. Ça peut être pénible mais ce n'est pas de la souffrance à proprement parler.

Bon c'est une approche personnelle, j'ai une certaine aversion à la souffrance, que ce soit à l'entraînement ou en course. Sur les quelques cross ou courses de village courtes que j'ai faits, il y a eu des moments comiques où je me fais déposer à l'approche de l'arrivée par des mecs la bave aux lèvres. Je n'ai pas ce punch mais en contrepartie je mise sur un "rythme de croisière" aussi élevé que possible. Mais toujours de croisière, au train. Si ça se goupille bien, je ramasse les mecs qui explosent (je n'ai jamais fait de course "par devant", je laisse toujours partir dès que je sens que ça va trop vite, que je quitte ma zone orange). Je pense avoir une bonne endurance et une bonne récupération, en tout cas mes points faibles sont à la fois la puissance (les montées raides...) et la vitesse (le plat et les descentes roulantes...). Si on ajoute à ça une alimentation sans souci (à part que je mange trop peu parfois par négligence), j'ai un bon profil pour le trail toute distance. Entre 2h et 4h je ne suis pas trop dans ma zone de confort cela dit.

Niveau plaisir, au-delà des endorphines, je trouve de vrais moments de bonheur dans les singles en forêt où ça relance tout le temps, ainsi que dans les descentes techniques où, en toute modestie, je fume la plupart de mes rivaux (bon je n'ai pas encore d'enfant). Et autour il y a l'environnement bien sûr, les grands espaces, les panoramas, les papillons qui gazouillent, tout ça tout ça. Même si pour être honnête on passe la majeure partie du temps à regarder ses pieds.

L'aspect social a une vraie importance aussi, bien vu à bendjaz de l'avoir mentionné. Même sans bavarder pendant toute la course, il y a des liens fugaces qui se créent, un peu de communication, des moments partagés, quasiment toujours de la bienveillance ("tu me dis si tu veux passer devant", "allez bonne course !"), et à l'arrivée c'est bien plus convivial qu'une course sur route : petite bière, on se félicite, on debrief, on se donne des nouvelles si on s'est déjà croisé sur d'autres courses...

Pour conclure, je reviens sur ma première phrase : tout ce plaisir est essentiellement possible parce que c'est plus cool ! On court moins vite, tout simplement ! Si on optimisait le chrono comme sur route, ce serait la même souffrance, étalée plus longtemps. Sauf que ce n'est pas le cas, c'est simplement moins compétitif (à notre niveau non-élite). A quoi bon s'arracher sur une montée pénible pour gratter hypothétiquement 2 minutes (et possiblement le payer plus tard) alors que de toute façon il y a 10 minutes d'écart à l'arrivée avec le précédent et le suivant...
Pier Feuil Scifo le 20/03/2023 à 09h14

Vous avez tout bien résumé.
De mon côté c'est assez simple, je hais le béton, viscéralement.
J'ai du attendre de partir de la Réunion, d'arrêter complètement le foot, pour me dire, que faire maintenant ?
Et un pote me dit un jour, vient on va courir vers un spot dans la vallée de Chevreuse (j'étais à côté de Montsouris à cette époque).
J'en ai chié ma race pour faire les 14 km du petit circuit burresois/gometzien.
Et depuis j'habite sur la frontière bures/gif, et je cours avec les chevreuils et les hérons et ça n'a pas de prix (on avait la contrainte de rester en IDF, sinon je serai avec les pottock ou sur mon île).
Y a un esprit de partage à un niveau non élite que je ne peux pas comparer à la CAP sur route n'en ayant jamais fait, qui est un réel plaisir. Encore sur le 80, ayant mal géré la bouffe (les 9 compotes/purées y sont passer avant le 50ème) c'est un basque qui m'a filé de ses vivres en chemin. Bonheur éternel sur lui.
Et même au niveau élite, n'en déplaise au Duc, quand ce même Ugo fait le debrief de l'utmb 2021, avec Ludo Pommeret qui fait le con en poussant celui qui urine, ça les fait marrer comme des gosses, alors qu'ils s'envoient des allures de porqui.
Et y a une certaine harmonie à être en forêt, ou dans les montagnes, faire son Pierpoljak in fine. Bref les sentiers, c'est bieng.
Et excepté Koller et Thil, j'ai quand même l'impression qu'il faut aimer gérer la douleur, y a un petit côté maso. Parce que même gérer la fatigue et l'épuisement demande des ressources mentales qui frôlent le masochisme.
En tous cas vous m'avez donné envie d'essayer le marathon sur route maintenant !!! Ne serait-ce qu'une fois. Même si je déteste tout ce qui est plat.
Jeremie Janette le 20/03/2023 à 09h32

Vous détestez ce qui est plat ? Vous détestez courir sur le bitume ? Vous détestez courir tout court ? Vous aimez les beaux paysages ? Vous souhaitez rencontrer des gens sympas ? Vous aimez le vélo ? Vous ne connaissez pas le vélo mais êtes prêt à tenter une ascension mythique même s'il faut laisser les petites roues sur le côté ?
L'IGWT 3 est fait pour vous !
busart le 20/03/2023 à 18h55

Merci pour tous ces retours à la gloire du trail, des longues distances dans une nature sauvage et de l'amitié complice masculine autour d'une compote.
A l'inverse de ceux qui cherchent à retrouver une vie et des valeurs néo-rurale(s), je me souviens que si je suis monté à Paris à 18 ans, en quittant enfin ma province de ploucs, de beaufs et de débiles légers, c'est justement pour le goût de la grande ville, de l'aventure urbaine et de ce que chantait si bien Renaud :
"Moi, j'suis amoureux de Paname
Du béton et du macadam
Sous les pavés ouais, c'est la plage
Mais l'bitume c'est mon paysage
Le bitume c'est mon paysage..."

Pas assez de temps ici, mais je développerai sur les plaisirs (mal) sains de courir à côté des pissotières, avec l'odeur des poubelles qui vient donner une matérialité plus concrète à l'absorbtion du gaz carbonique et des particules fines. bisous les CAPistes !
Cheerman le 22/03/2023 à 15h02

Je n'avais pas lu jusqu'à aujourd'hui vos récits, ça fait un peu rêver quand même...

Je ne suis malheureusement pas du tout à ce niveau... Par contre, est-ce qu'il y a des marcheurs aussi par ici?

Mon objectif pour mes 40 ans, qui sont dans 2 ans donc un peu de marge d'entrainement, serait de me faire un beau 100km (marche, en course je n'ai même pas le courage de m'entrainer pour un semi...).

Avez-vous des conseils en particuliers, des entrainements, ou des idées d'un 100 bornes sympa à faire pour marquer le coup. Je précise que je part sur ce truc tout seul, et surtout pour me faire plaisir et fêter mon passage à l'age adulte et mes 30 ans avant la retraite!
bendjaz le 22/03/2023 à 16h23

En réponse à Cheerman le 22/03/2023 à 15h02
(voir le message)

Tu parles bien de randonnée/trek ? Avec ou sans bivouac ? Car 100 bornes (démission !), j'ai du mal à croire que ça peut passer même sur une (très longue) journée d'été, ou alors uniquement s'il n'y a pas de dénivelé. En revanche, 2x 50km ou 3x 35km sont de beaux formats à faire, même en montagne.

Pour ma part, la randonnée fait complètement partie de mon quotidien (entre mars et novembre grosso modo) et de mon entraînement pour les longues distances en trail (l'idée étant de compter en "heures d'effort" plutôt qu'en kilomètres).

Sur des randos à la journée, le plus long que j'ai fait c'est environ 65km/3000D+ (ex : Annecy -> Chambéry ou Chambéry -> Albertville, à travers le massif des Bauges), avec un départ à l'aube, un rythme très soutenu (environ 4,5km/h de moyenne en comptant les pauses) et un sac très léger (un sandwich, une gourde, une veste). Les bâtons peuvent aussi se révéler indispensables selon les terrains.

En itinérance c'est différent, le poids du sac (surtout si tu dors en tente et pas en refuge) force à réduire pas mal les distances à parcourir et le temps disponible (pauses régulières obligatoires). Le plus beau circuit que j'ai pu faire en France dans ces conditions c'est le Tour du Queyras (130km) en 4/5 jours, soit une trentaine de bornes (démission !) par jour avec un dénivelé acceptable vu qu'on est déjà assez haut en altitude. Mais le poids du sac (respectivement 12 et 15kg - c'est dur de faire moins si tu es en autonomie) nous a paradoxalement poussés à accélérer le rythme pour en finir au plus vite tellement on avait mal aux épaules... D'autres circuits alpins comme le tour du Beaufortain ou vers le Galibier/Thabor au sud de la Vanoise sont absolument magnifiques aussi.

Bien qu'originaire de là-bas, je connais moins les circuits de randonnée des Pyrénées, mais des portions du GR10 me tentent beaucoup dans les années à venir. Le chemin de Stevenson convient peut-être mieux aux marcheurs qui redoutent le dénivelé, tout comme faire une partie du sentier des douaniers (GR34) en Bretagne.

Côté entraînement, ça dépend vraiment de ton lieu et de ton style de vie j'imagine, mais aller marcher 20 (30 ?) bornes (démission !) par weekend c'est le top, tout en essayant de faire le maximum de trajets quotidiens à pied.
Tonton Danijel le 22/03/2023 à 16h44

En réponse à Cheerman le 22/03/2023 à 15h02
(voir le message)

Si tu veux faire plusieurs jours de randonnées, ce n'est pas idiot de prévoir longtemps à l'avance. Comme le dit bendjaz, le sac doit être le plus léger possible, et donc plus tôt tu t'y prends, plus tu auras de possibilité de réserver en refuge, et tu t'économiseras déjà le poids de la tente et d'une partie de la nourriture.

Pour les coins, les GR10 (Pyrénées) et 20 (Corse) sont de grands classiques, mais forcément blindés de touristes... Si tu veux un spot sympa et pas encore trop connu, il y a le Valgaudemar, avec possibilité de remonter la vallée de la Séveraisse de Saint-Firmin au Gioberney (il y a moyen d'avoir les 100 kilomètres requis en passant par le pas de l'Olan). Par contre, les refuges ont un nombre de places limité et donc il faut bien prévoir à l'avance...
Cheerman le 22/03/2023 à 16h48

Merci pour ta réponse !

Je parle bien de 100km de suite. J'habite en région centre, et on a quelques randonnées dans le style. Dont ce week end mais je part "que" sur 50km. Mais sur ce genre de rando, pas besoin de gros sac, tu a pas mal de ravitaillement.

J'ai déjà fait des trucs comme Bourges Sancerre (56km avec départ à minuit, dur le matin vers 6/7h ....), des randonnées sur 10 jours à 20/25 bornes par jour en Montagne (avec nuit en refuge).

Mais la je voudrais vraiment marquer le coup et faire un truc qui sort du lot. Je sais que j'en ai pour en gros 20 heures de marche en non stop (avec petite pause).

Je note aussi tes autres idées qui m'ont l'air très sympa, je pensais cet été partir sur 10 jours, mais sans destination arrêtée. Mon idée du moment serait le chemin du Puy en velay jusqu'à Conques.
bendjaz le 22/03/2023 à 16h57

En réponse à Cheerman le 22/03/2023 à 16h48
(voir le message)

Marrant ton idée du Puy-en-Velay -> Conques, j'ai commencé à regarder quasiment le même parcours à travers l'Aubrac pour voir si c'était jouable afin de rejoindre le lieu de la LdC 2023 si elle est organisée en Aveyron (sachant que je ne jouerai pas, étant perdu définitivement pour le football...).

[D'ailleurs, je ne sais pas comment vous organisez vos randos, mais j'utilise le site/l'appli Komoot et je trouve ça hyper bien foutu et pratique, y compris à l'étranger]