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Utopie et football

L'organisation du football mondial telle qu'elle devrait être selon vous.

  • Courtial des Pereires le 18/11/2022 à 09h55
    Super idée. Lucho et on soumet au vote les commentaires?

  • Lucho Gonzealaise le 18/11/2022 à 12h54
    N'hésitez pas à glisser des +1 sur un commentaire, s'il y a plusieurs propositions par match, on fera un vote je pense.

  • Pascal Amateur le 18/11/2022 à 13h15
    +1

  • Red Tsar le 19/11/2022 à 09h48
    SAMEDI 30 MAI 1970 – VEILLE DE L'OUVERTURE DE LA COMPÉTITION [1/13]


    Bienvenue au Mexique pour cette 9ème Coupe du Monde de football. En attendant le match d'ouverture demain (Mexique-URSS), voici de quoi vous mettre dans l'ambiance.


    * Le son à lancer maintenant : Los Hermanos Zavala, Fútbol México 70, hymne officiel de la Coupe du Monde 1970 : lien
    « Mexico 70 va a recibir
    De todo el mundo al campeón de los deportes...
    Fútbol Mexico Setentaaaa. »
    [oui, tout n'était pas mieux avant...]

    * Pour une première impression visuelle, l'affiche et sa typo classieuse : lien
    Et l'album Panini, qui vous est offert par Lapostat : lien

    * Douze faits piquants et anecdotes plus ou moins pertinentes et présentées sans ordre particulier, pour se mettre dans l'ambiance :

    1. Suite boycott africain et asiatique survenu lors des éliminatoires de l'édition précédente, la FIFA alloue une place en phase finale à la « zone Afrique » et une place à la « zone Asie et Océanie ». Pour la première fois dans l'histoire de la Coupe du monde, quatre continents et 5 des 6 confédérations continentales composant la FIFA sont donc représentés en phase finale.

    2. Les équipes qualifiées pour la phase finale sont :
    * Europe
    •  Angleterre (champion du monde 1966)
    •  Italie
    •  Allemagne de l'Ouest
    •  Roumanie
    •  Union soviétique
    •  Bulgarie
    •  Suède
    •  Belgique
    •  Tchécoslovaquie
    * Amérique du Nord, centrale et caraïbes
    •  Mexique (pays organisateur)
    •  Salvador
    * Amérique du Sud
    •  Brésil
    •  Uruguay
    •  Pérou
    * Asie-Océanie
    •  Israël
    * Afrique
    •  Maroc

    Signalons donc, notamment, les absences de l'Albiceleste, des Bleus (voir 10.) et des Oranjes, ce qui est moins surprenant, puisqu'ils n'ont pas joué de Coupes du Monde depuis celles de 1934 et 1938.

    3. Boycotté pour motifs politiques en éliminatoires par la Corée du Nord, qui avait atteint les ¼ de finale en 1966 et de ce fait disqualifiée, Israël avait été placé dans le même chapeau que le Maroc lors du tirage des groupes de Mexico 1970. Le Maroc avait menacé de se retirer du tournoi s'il affrontait l'équipe de l'État hébreu, comme il l'avait fait aux JO de 1968.

    4. Lors de la phase éliminatoire de cette Coupe du Monde, la « guerre de Cent Heures » éclate entre le Salvador et le Honduras, à la suite des trois matchs qui opposent leurs sélections (pas pour des raisons sportives, évidemment) :
    lien

    5. Depuis 1961, le président de la FIFA est le Britannique Stanley Rous. Il cède la place à João Havelange, en 1974.

    6. Pour la première fois, la compétition est télévisée en couleurs. En outre, afin de s'adapter aux horaires européens, beaucoup de matchs se déroulent l'après-midi, sous une température caniculaire.

    7. Les règles du jeu présentent plusieurs nouveautés pour cette édition :
    - différence de buts pour départager les équipes à égalité de points, évitant ainsi les matchs d'appui pour les places qualificatives. En cas de nouvelle égalité, le tirage au sort reste de mise,
    - possibilité de réaliser deux changements durant le match. Jusqu'alors, seul le gardien pouvait être remplacé en cours de match, pour cause de blessure seulement,
    - première utilisation des cartons jaunes et rouges. Bien sûr, les expulsions existaient déjà. Mais certaines situations confuses lors de la compétition 1966 ont amené à réfléchir à rendre la décision arbitrale plus lisible pour le public. Un seul carton rouge sera attribué durant tout le tournoi [une autre source écrit que le premier carton rouge en Coupe du Monde est distribué en 1974].

    8. Le ballon de la Coupe du Monde est le Telstar. Son nom vient du satellite américain Telstar 1, lancé en 1962 et parsemé de panneaux solaires, mais fait référence aussi à son utilisation (« star de la télé) ». Il alterne panneaux noirs et blancs, pour être mieux visible sur les téléviseurs en noir et blanc. Le modèle de 1970 est fabriqué en cuir. Pour l'édition suivante en Allemagne, il le sera en polyuréthane. Seulement 20 Telstar ont été fournis pour la Coupe du monde et certains matchs ont donc dû être joués avec de vieilles balles « brunes ». Environ 600 000 répliques Telstar ont été vendues par la suite.

    9. Avant que la compétition ne débute, Bobby Moore, héros de la précédente édition avec l'Angleterre, est au centre d'une polémique. Le capitaine anglais est soupçonné d'avoir volé un bijou serti d'émeraudes en Colombie, avant un match de préparation au Mondial. Il est placé en garde à vue 24 heures dans une prison colombienne, à quelques jours du coup d'envoi.

    10. Le trophée de la Coupe du monde est encore la « Coupe Jules Rimet », mise en jeu lors de la première édition de la compétition en 1930. Le Brésil va la gagner définitivement.

    11. Le Mexique a accueilli les Jeux Olympiques deux ans plus tôt, en 1968. Ces réussites sont cependant ternies par le massacre de Tlatelolco. L'armée ouvre le feu sur des étudiants et fait plus de 300 morts. Archive INA : lien

    12. La France est absente. Elle faisait partie du groupe 5 européen de la phase préliminaire, avec la Suède et la Norvège. Elle est battue lors du premier match, le 6 novembre 1968 à la Meinau, le Parc étant en travaux. Année noire que cette année 1968 (pour le football français) : un nul et une défaite au Championnat d'Europe, un nul et une défaite en amical et la défaite contre la Norvège. La France se reprend avec une victoire à Oslo en septembre 1969, avec un triplé de Revelli. Elle est défaite en octobre en Suède puis victorieuse en novembre au Parc des Princes contre cette même Suède (3-1, dont un but de Jean Djorkaeff). Au total, la France finit 2ème du groupe, avec 4 points, contre 6 pour la Suède et 2 pour la Norvège. Battue en phase de poule par l'Italie (1-0) et après un match nul contre Israël (1-1), la Suède bat l'Uruguay (1-0) mais manque l'accès aux quarts de finale.


    Et maintenant, nous vous disons à demain pour le match d'ouverture, en couleur sur votre télévision, une première !

  • Red Tsar le 19/11/2022 à 09h51
    Tu commences bas pour tâter la salle ?
    Ok, je monte à +2. Je vous préviens, j'espère que vous avez les reins solides, car j'ai de la réserve pour monter haut.
    Au rayon utopie, Italie-Algérie en Coupe du Monde, ça n'a jamais existé, non ?

  • Delio Onnisoitquimalypense le 19/11/2022 à 15h29
    Merci Red Tsar pour ce papier introductif. Je me permets de compléter avec ce papier du footichiste sur le graphisme : lien

    J'avais pudiquement passé sous silence l'hymne officiel, je vous remets ce choix alternatif de Perez Prado : lien

    Vivement dimanche!

  • et alors le 19/11/2022 à 15h52
    Ce "Fútbol Mexico Setentaaaa" reste tout de même plus frais que bien des hymnes officiels postérieurs. Mais comme on était dans l'époque psychédélique au Mexique aussi :
    lien
    (Par "La Revolución De Emiliano Zapata"! Pour les puristes de PoS, le 45t est bien de 70 même si l'album est de 71.)

  • Red Tsar le 20/11/2022 à 07h50
    DIMANCHE 31 MAI 1970 – MEXIQUE-URSS : MATCH D'OUVERTURE [2/13]


    Nous sommes en direct de Mexico. Il est midi pile heure locale. C'est le grand jour. La compétition est lancée !


    *** LE SON (merci à DJ Delio, qui fournit ce « titre psyché groovy letton ») :
    lien


    *** EN FRANCE… Les Verts l'emportent 5-0 face au FC Nantes. Le plus large succès en finale de toute l'histoire de la Coupe de France.


    *** DANS LE MONDE… Un tremblement de terre de magnitude 7,9 fait 69 000 victimes à Ancash au Pérou : lien


    *** LE CONTEXTE DU MATCH
    * Le match se déroule à l'Estadio Azteca (115 000 places). Inauguré en 1966, celui-ci est conçu de manière particulièrement moderne, notamment son système d'éclairage, et doit symboliser la nouvelle prospérité du Mexique. Il est utilisé en 1968, lors des Jeux Olympiques. L'Azteca devient en 1986 le premier stade à avoir accueilli deux finales de Coupe du Monde. La légende veut que la « ola » y ait été inventée, lors de la Coupe du monde 1986.

    * Côté soviétique, Lev Yashin participe à sa dernière compétition internationale. Il a remporté l'Euro en 1960 et reste le seul gardien à n'avoir jamais obtenu le Ballon d'or. Mais, âgé de 40 ans, il est remplaçant. Le titulaire, respectueusement, portera le n°2 durant la compétition. Plus globalement, on renvoie à cet article de Footballski, « URSS, la fin d'un cycle » : lien

    * Côté mexicain, à l'inverse, c'est plutôt une période propice. Après une belle Coupe du monde en 1970 (quart-de-finale), le pays remporte la CONCACAF en 1971. Signalons que, dans cette équipe aussi, une page se tourne quant au portier national. En 1966 en Angleterre, Antonio Carbajal, devient le premier joueur à participer cinq fois consécutivement à une phase finale de Coupe du Monde, ce qui lui vaudra le surnom de El Cinco Copas. Il partage aujourd'hui ce titre avec Lothar Matthäus et Rafael Márquez. En 1970, Carbajal, âgé de 41 ans et ayant pris sa retraite en 1968, est absent pour « sa » Coupe du monde. Il ne sera pas El Seis Copas.


    *** LE DÉROULEMENT DU MATCH
    * Les images :
    - un résumé ici, avec images de la cérémonie d'ouverture (5', espagnol) : lien
    - le match intégral (en russe et anglais en arrière-fond) :
    lien

    * Le résumé du match : Les tribunes sont combles et le public bruyant tout au long du match. L'Équipe le relève, mais note aussi le sang-froid des Soviétiques qui n'ont pas paru particulièrement impressionnés par l'ambiance. C'est une rencontre très sympa, avec beaucoup de rythme. Au vu du score et de l'enjeu, on aurait pu s'attendre à une rencontre fermée. C'est tout l'inverse. Ça va sans cesse d'un but à l'autre. Pour autant, ça se rentre dedans sans hésiter et y a un paquet de taquets.
    Pour les plus pressés, regardez au moins les sept premières minutes de la vidéo sur Footballia (attention, je parle des minutes de la vidéo de Footballia, pas du match) et vous aurez une bonne vue de l'ensemble :
    - de l'audace et du jeu vers l'avant (2'30-3'),
    - une double tentative de tacles particulièrement osée (6'35-6'40),
    - l'activité de Ievrioujikine (n°17).
    Il y a de grosses occasions des deux côtés (21'15 pour le Mexique, notamment). Les nouvelles règles entrent en application. Viktor Serebryanikov est le premier joueur à être remplacé durant une Coupe du Monde, par Anatoly Puzach (45ème). L'arbitre sort cinq cartons jaunes.
    - La deuxième mi-temps est un peu moins envolée, mais ça continue à jouer. Clairement, les deux équipes se posent d'abord la question de marquer un but. Certes, ça fatigue un peu. Ça balance de gros parpaings pour compenser et le jeu devient brouillon. Mais le ballon vit sans cesse et les gardiens ne s'ennuient pas. Le dernier quart d'heure, le match perd beaucoup en intensité (chaleur ? Épuisement ? Peur de perdre ?).

    * Les joueurs : soulignons la belle prestation du gardien soviétique, solide et sans fioriture, un véritable rideau de fer. La défense mexicaine, très rugueuse, n'a rien lâché et repoussé un paquet de tirs avec à peu près toutes les parties du corps. Coup de cœur pour Guennadi Ievrioujikine, que je ne connaissais pas. Une incroyable activité sur son côté gauche, surtout en première mi-temps :
    lien

    * Post-scriptum :
    - La question que je me pose : il s'est passé quoi exactement à la 25' (de la vidéo) ???
    - La remarque sans intérêt : à cette époque il y avait un drapeau pour signaler la ligne médiane.
    - Le petit jeu : sauras-tu trouver à quel moment le ballon rebondit sur un poteau de corner et revient en jeu ?


    Pas de match demain. La suite de la J1 de la phase de poule a lieu mardi avec, notamment, Pérou-Bulgarie. La deuxième mi-temps va vous surprendre.

  • et alors le 20/11/2022 à 10h18
    Il faut bien dire que le rock soviétique avait quelques années de retard sur les décadents capitalistes, mais Golubie Guitari pouvait proposer en 70 un sympathique tube pop (sur un EP complété notamment par une reprise de Walk don't run) :
    lien

  • Le Meilleur est le Pires le 20/11/2022 à 18h02
    À quelle heure Mexique-URSS?
    (Je lirai plus tard les présentations vu qu'il semble acté qu'il faut qu'elles contiennent du divulgâchage à bonne échelle.
    Guy Roux avait pas encore éclos et les boomers claquaient allègrement les ressources à l'époque de l'âge d'or du Gaspi, faut dire)