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Croulant sous des éloges unanimes et bénéficiant toujours d'une belle efficacité sur le terrain, l'OL a tout pour parachever son statut de favori absolu — au point que le Lillois Brunel fixe pour son club l'objectif de "rester accroché" aux Lyonnais, sans imaginer qu'ils puissent abandonner leur place de leader… Mais ceux-ci doivent subitement affronter une litanie de coups du sort: après Elber, ce sont Wiltord, Caçapa et Coupet qui ont rejoint l'infirmerie et mis ainsi un terme à leur année 2004. L'absence de ces pièces maîtresses change évidemment la donne, même si le banc lyonnais offre plus de solutions qu'on ne l'aurait pensé au tout début de la saison. Cela fait aussi de nouvelles raisons de penser que les deux mois à venir seront décisifs à plus d'un titre pour le destin du championnat…
L'OM en VO (version optimiste)
"Le championnat, c'est notre coupe d'Europe à nous". Cette expression est devenue un leitmotiv pour les Olympiens depuis l'été, et il se passe peu de semaines sans qu'on ne l'entende dans la bouche de l'entraîneur ou des joueurs. Difficile de savoir quel serait le parcours de l'OM dans une compétition de l'UEFA si l'on y transposait son niveau de jeu en L1. Avec une qualité de jeu plutôt aléatoire et un certain flou tactique, mais une relative efficacité comptable, les poules n'auraient peut-être pas desservi le club. Peu importe, car c'est bien dans le championnat qu'il doit s'étalonner, avec l'objectif, pour la saison prochaine, de disputer une vraie coupe d'Europe. La question reste donc de savoir s'il en a les moyens, et là, les interprétations divergent.
Aujourd'hui, malgré un recrutement consistant, les doutes persistent sur la valeur de l'effectif, du moins dans le secteur offensif. Faute d'une efficacité suffisante et d'une animation très probante, ce sont les attaquants et les milieux offensifs qui portent, à tort ou à raison, la responsabilité des lacunes de leur formation. Mais pour peu que celle-ci trouve un équilibre tactique et engrène un cercle vertueux, les doutes pourraient rapidement être balayés. Au moment où ses concurrents directs pour le titre feront les frais de leurs participations européennes, l'OM pourrait bénéficier à plein de sa montée en efficacité, même sans grand génie.
Vendredi soir, contre un adversaire de valeur, les Marseillais se sont étalonnés en montrant une qualité de jeu inédite, qui a enthousiasmé leur gardien et leur entraîneur, lequel a du mal à cacher son optimisme retrouvé:
"Ce match contre Monaco n'est pas un aboutissement", a-t-il déclaré avant de céder à la tentation de le qualifier quand même de
"presque parfait" (L'Équipe). Marseille reste cependant sur le fil du rasoir, car non seulement cette prestation réussie s'est soldée par un match nul à domicile, mais l'urgence est aussi de mise si le club veut glaner les points qui lui permettraient de jouer les premiers rôles.
Dans une demi-seconde, Rolland Courbis va :
1. Sortir une excuse foireuse ?
2. Proférer une remarque désobligeante pour une région non-méridionale ?
3. Partir dans une diatribe contre la fiscalité française ?
4. Se vanter de ses immenses qualités d'entraîneur ?
5. Dénigrer le niveau du championnat de France ?
6. Tout ça en même temps ? |
Lens à reculons
Après un bon début de saison récompensé par une place de leader au soir de la 3e journée, le Racing club de Lens vient d'enchaîner les contre-performances avec la régularité d'un gardien strasbourgeois. Samedi dernier, contre une équipe girondine plutôt disposée à jouer au ballon, les Lensois se sont montrés une nouvelle fois d'une prudence extrême, après un match cadenassé contre l'OM quelques jours plus tôt . Quelle est aujourd'hui l'ambition réelle du club de Gervais Martel ? À Lescure, le jeu lensois est une nouvelle fois apparu bien huilé, avec un déchet technique relativement faible, mais l'équipe s'est créé un nombre de situations dangereuses étonnamment limité. Éric Carrière et ses coéquipiers sont certes repartis de Gironde avec un point, mais Lens n'en aura pris que six lors des neuf derniers matches.
Les supporters artésiens peuvent légitimement attendre plus d'un club qui s'est sérieusement renforcé à l'intersaison, avec un ambitieux recrutement franco-français, composé de joueurs aguerris de Ligue 1 dont on connaît la valeur et les capacités d'adaptation. Si l'on ajoute à ces recrues des joueurs techniquement pointus comme Keita, Thomert ou Utaka, difficile de comprendre les errances actuelles du club artésien, incapable de gagner la moindre partie depuis l'été. Gervais Martel se croit obligé de réaffirmer sa confiance dans Joël Muller, lequel loue la bonne ambiance de son groupe. Mais sur le terrain, la logique de gagne-petit continue d'habiter des Lensois qui payent (cash) une absence flagrante d'enthousiasme dans le jeu. Et l'enthousiasme, c'est évidemment la seule chose qu'un club ne peut acheter (du moins, sachant que Wiltord n'est plus sur le marché).
Entre le football et la natation synchronisée, il n'y a pas que l'épilation des jambes comme point commun. |
L'épisode censuré
Le véritable événement de la journée a été passé sous silence par les médias. Mais heureusement, le courageux quotidien L'Alsace en a révélé la teneur:
"Les Ultra Boys 90, l'une des sections les plus actives de supporters du Racing, ont fait très fort samedi soir à Gerland. Quelques minutes avant la rencontre, une frange non négligeable des quelque 200 fans alsaciens ont dévoilé la partie la plus charnue de leur anatomie pour interpeller le président de l'OL Jean-Michel Aulas. Une lettre était écrite sur chaque fesse des acteurs de cette chorégraphie inattendue. Indéchiffrable de la tribune opposée, le message à peine voilé — dans tous les sens du terme — reprochait en fait au patron lyonnais les tarifs pratiqués pour les supporters visiteurs. Il est de 12 € à Lyon, contre 8 dans les autres stades de France. Une inflation que n'ont pas acceptée les UB, même si en l'occurrence, pour manifester leur désapprobation, ils ont dû baisser leur culotte".
Les observations en vrac
> Le prix d’interprétation des règles du football est attribué cette semaine à Marama Vahirua, qui a réclamé une main volontaire dans la surface sur une balle détournée par le gardien adverse.
> Match nul et but de raccroc pour Cyrille Chapuis : Rolland Courbis est bien de retour à Ajaccio.
> Le jeune Strasbourgeois Keita a obtenu deux cartons jaunes et un carton rouge en trois matches. C'est pour nous inciter à créer un trophée mensuel du Ballon de Plomb?
> Ibisevic ne l'a pas avoué, mais on a bien vu dans son regard que lui aussi ne pouvait plus supporter la coupe de cheveux de Fabien Cool.
> À l'occasion, il faudra que Landreau explique à Oruma que tenter une Panenka dans la lucarne, c'est quand même un peu trop risqué.
Frédéric Piquionne confirme : difficile de marquer des buts quand on est un attaquant fantomatique. |
Le gardien concave
Mickaël Landreau (Ouest-France) : "Cette période est justement celle où nous avions connu un creux l'an passé". Ce n'est pas une raison pour se trouer.
Le philosophe corse
Rolland Courbis (Ouest-France) : "On aurait pu gagner comme perdre ce match".
La détumescence
Elie Baup (Le Progrès) : "Je ne sais pas ce qui s’est passé mais j’ai senti l’équipe un peu molle".
La partie de bonneteau
Rolland Courbis (FF) : "Si Nantes a pris un point et nous un point, où est passé le troisième point?" Ça doit être le fisc qui te l'a prélevé.
La solution ultime pour l’équipe de France
Stephane Guy (C+) : "Avec ce 88e but, Pauleta figure désormais sur le podium des meilleurs buteurs français en activité".
"Il faut bien admettre qu'avec Benoît, en boîte, on a du mal à pécho des meufs". |
La grande banlieue
Stéphane Guy (C+) : "Ce derby Auxerre-PSG…"
L'employé du mois
Michel Pavon (AFP) : "De temps en temps, il ne faut pas être beau". Ramé fait de son mieux.
La fine allusion à Koke
José Anigo (L'Équipe) : "Ça peut parfois être une injustice de voir quelqu'un qui montre le bout de son nez et qui n'est pas utilisé".
Le visa pour la L2
Rolland Courbis (L'Équipe) : "Le groupe est de qualité il faut juste qu'il trouve une identité". Vous venez juste de vérifier les passeports des Brésiliens?
Le trio esperanza
Philippe Genin (C+) : "Il y aura trois attaquants bastiais pour les dix dernières minutes: Vairelles, André et Née".
Coridon peut faire à la fois Ben Harper et le blind boy of Alabama. |
La délégation de compétences
José Anigo (om.net) : "Je cherche à comprendre, mais on a les hommes pour cela".
La requalification
Ulrich Ramé (AFP) : "Il n'y a pas de syndrome. Les équipes visiteuses viennent regroupées et évoluent en contre". Effectivement, ça c'est pas un syndrome, c'est une excuse à la con.
Le maso-masochisme
Jacky Duguépéroux (DNA) : "On s'est donné le bâton pour se faire battre".
La disparition
Jacky Duguépéroux (DNA) : "Je leur avais parlé de jeu. Je n'en ai pas vu".
La nostalgie
Grégory Coupet (olweb.fr) : "Il y a quelques années, on aurait perdu ce match là 1-0". On est bien d'accord, c'était mieux avant.
Comment appelle-t-on le chef des Ultras?
1. Le capo
2. Le maître-nageur
3. Le kakou en slip |
L'obsession
José Anigo (om.net) : "Ce sont des choses que l'on met en place". Les testicules de Pedretti sont enfin descendus?
La confusion avec Fiorèse
José Anigo (om.net) : "Si j'ai sorti [Battles], c'est qu'il commençait à plonger physiquement".
Le signe avant-coureur
Peguy Luyindula (L'Équipe) : "Peut-être qu'un changement avait commencé à se faire à Lens". Ton remplacement par Koke à la 72e minute?
L'équipe qui veut juste passer l'hiver
Philippe Brunel (L'Équipe) : "Si on est encore là en février, on verra ce que l'on pourra jouer".
Le test ADN
Cyrille Linette (C+) : "Thibault Giresse, le propre fils de Giresse !"
De plus en plus de stars viennent admirer l'OL à Gerland : ici, Tom Selleck, légèrement amaigri, observe un coup franc de Juninho. |
Les révélations sur la vie du vestiaire
José Anigo (om.net) : "Dans ces situations, je pratique le marquage individuel, chacun sait qui il prend et où il le prend".
L'unanimité
Pauleta (L'Équipe) : "L'arbitre a commencé à siffler contre nous". Pour une fois que l'arbitre est d'accord avec le public.
La leçon de stoïcisme
Modeste M'Bami (L'Équipe) : "Le coach n'arrêtait pas de me gueuler dessus. Mais ça allait, c'était comme d'habitude".
Le joueur difficile
Frédéric Danjou (L'Équipe) : "J'aurais préféré prendre un but en première mi-temps sur une belle action rennaise".
La question
José Anigo (om.net) : "On va avoir une discussion avec Steve. C'est comme dans les couples, il y a des assiettes qui volent de temps en temps". Et il les cadre ses assiettes au moins?
Moment de pure folie dans le kop d'Ajaccio : Chapuis vient de marquer dans le but vide après un ballon relâché par Landreau. |