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Humain, trop humain

Est-ce que ce sont les journalistes qui signent les lettres de licenciement des entraîneurs? Le procès fait à Luis Fernandez jusque sur ces pages est significatif de ce que le foot français est incapable de supporter chez un homme sincère et entier.
Auteur : Etienne Melvec le 2 Dec 2002

 


On a vu ces derniers temps, non sans quelque surprise, Les Cahiers du football s'aligner sur l'ensemble de la presse et particulièrement sur celle qu'ils critiquent le plus. Le Parisien et les CdF, même combat? Est-ce le signe d'un embourgeoisement, d'un manque d'imagination, d'une "professionnalisation" rampante qui verrait les auteurs des leçons de journalisme sportif les mettre eux-mêmes en application? Ces questions se posent au moins pour le traitement du mandat de Luis Fernandez au PSG. Il semble clair que Pierre Martini, qui rime pour cette fois avec Karim Nedjari en dépit de ses tentatives pour se démarquer, considère que l'entraîneur du Paris Saint-Germain a dépassé son seuil de compétence. Il l'a certes affirmé plus tôt que ses "confrères" (voir le début de ce procès, en janvier dernier), et plutôt moins hypocritement, mais il y a quelque chose de désolant à voir les Cahiers se joindre à une campagne désormais proche du succès. Naissance de la tragédie La meute est lâchée, il suffit pour le constater de jeter un œil sur les Unes de ce dimanche ou de ce lundi, qui excèdent largement le seul souci informatif pour s'emparer avec une évidente jubilation de l'échec programmé de Luis Fernandez. Programmé, car si l'on prend un petit pas de recul, il faut bien constater le rôle actif des médias dans cette campagne de dénigrement, de même que leur façon de déclencher autoritairement le compte à rebours. Il y a de quoi se demander si la mise en scène médiatique de la "crise" ne serait pas, en fait, le principal déterminant de cette éviction éventuelle. Il semble qu'un club aussi exposé que le PSG ne peut tout simplement pas survivre à une pression qui, avec un tel actionnaire majoritaire, dégringole directement depuis ses propres structures. Mais si les mauvaises passes du club parisien se reproduisent à une fréquence aussi élevée, c'est peut-être en raison de son incapacité à les gérer sans céder aux sirènes du remaniement. Mon collègue parlait de "prophétie auto-réalisatrice", il est plus simple et plus justifié d'y voir surtout le pouvoir de nuisance démesuré des médias spécialisés. La lecture de l'article de Jérôme Touboul dans L'Equipe de ce dimanche, intitulé "La fin du règne de Fernandez", donne l'impression surréaliste que le rédacteur est le véritable patron du club parisien (ou plutôt son liquidateur), dont il signe le dépôt de bilan et explique péremptoirement les raisons de l'échec. La figure de la "crise de novembre", crise automnale ou hivernale (on ne sait plus trop et l'on n'en vérifie même pas l'authenticité), avait idéalement servi à préparer le terrain pour en faire une pente douce et savonneuse. Les tensions — réelles ou imaginaires — entre l'entraîneur et son joueur vedette ont été minutieusement avivées ou inventées, pour en faire la preuve de l'incompétence du coach, et surtout pour miner son autorité au sein du groupe et sa popularité auprès des supporters. Restait à enregistrer une série de contre-performances pour prononcer la sentence, et celles-ci se produisent toujours au "pire" moment pour le PSG (rappelons un Sedan-PSG qui avait opportunément coûté sa place à Bergeroo). Que cette série compte finalement trois défaites à l'extérieur dont deux contre Lens et Monaco importe peu, de même que le fait que le PSG ne soit qu'à sept points du leader, devant Lens et Bordeaux. Ecce homo Mais laissons de côté l'appréciation des résultats — non sans avoir souligné qu'il est un peu absurde de vouloir tirer des leçons définitives d'un classement provisoire — afin de se demander plutôt pourquoi Fernandez attire autant les critiques et quelle espèce d'homme il est pour mériter ça. La première question invite de nouveau à s'interroger sur le mépris spécifique dont sont victimes tous les entraîneurs dont l'élocution est soit difficile, soit pittoresque: Jacquet, Lemerre, Santini en en fait les frais, avec une constance qui signale le mépris de classe latent des lettrés que sont des journalistes, face à ces parvenus que sont certains entraîneurs. D'autres articles sur ces pages ont déjà évoqué cette tendance à postuler qu'un technicien s'exprimant laborieusement est forcément un imbécile — surtout s'il a le toupet de résister au quatrième pouvoir. En y réfléchissant, on reproche à Fernandez d'être celui qu'il est. N'est-il pas un peu idiot d'attendre de lui qu'il organise son équipe comme un stratège italien, qu'il renonce à ses coups de bluff et de gueule, à ses gesticulations? Comment croire qu'il pourrait réussir autrement qu'en étant totalement lui-même, obsessionnel, excessif, contradictoire, tel qu'il a remporté ses succès précédents? Dès lors, lui reprocher sa façon de procéder revient à mener un procès de personne. Et justement, qui est Luis Fernandez? Ceux qui ont vu sa prestation à l'émission "En aparté" sur Canal+ ce week-end n'auront pu qu'être frappés de la profonde humanité de cet homme, dont les propos sur les "banlieues" ont montré à quel point il était loin du poujadisme à la Lebœuf. Fernandez, c'est cet entraîneur qui se prend peut-être la tête avec ses joueurs, mais qui les défend corps et âme. C'est ce manager auquel on reproche d'avoir pris toutes les responsabilités au PSG, comme ses homologues français qui à l'étranger reçoivent tous les éloges. C'est cet entraîneur qui éprouve pour son club un attachement viscéral et sincère. C'est enfin un entraîneur qui réussit une alliance rarissime avec les supporters. N'est-il pas fondamentalement triste de voir cet homme échouer, ou être poussé à l'échec? Didier Deschamps a eu cette jolie phrase à propos de son confrère : "Il donne le meilleur de lui-même pour son club". Pas sûr que cela soit très rentable dans le football contemporain. Fernandez dérange trop de conventions du milieu, et il n'est pas très surprenant qu'il suscite autant d'acharnement et d'espoirs placés en son échec. Les fossoyeurs doivent cependant rester sur leurs gardes. Les inconvénients d'un limogeage doivent apparaître de plus en plus nettement aux dirigeants, avec des espoirs de réussite très incertains. Homme de "coups", Fernandez est encore capable d'emmener ses joueurs à une victoire hautement symbolique contre Lyon ce mercredi, et d'inverser durablement la tendance. Et indépendamment de toute préférence pour le PSG, cela constituerait un vrai bonheur de voir les experts et les prophètes une nouvelle fois renvoyés à leurs études.

Réactions

  • NoNo93 le 02/12/2002 à 10h30
    A la radio ce matin ils annoncaient Scolari comme entraineur, ces bouffons ils suivent même pas l'actualité (Scolari vient d'être nommé sélectionneur du Portugal) mais ils reprennent les mêmes conneries en coeur!!! Les chiens sont lachés!!!
    Sinon j'ai pas pu voir en apparté çà donnait quoi?
    Et si qqn pouvait ressortir les unes de l'équipe ou du parisien aprés le match de marseille pour qu'on voit un peu quels vautours ils peuvent être ces journalistes avides de vendre sous n'importe quel prétexte quitte à inventer des conneries ou à magnifier un seul match en dépit de toute logique...

  • CELTIC BHOY le 02/12/2002 à 10h30
    question pour les spécialistes es arcanes du PSG : ces supporteurs subitement mécontents sont-ils les mêmes qui "bêlaient" continuellement leur admiration pour Luis, alors même qu'on pouvait émettre des critiques sur ses choix tactiques ?
    Qu'est-ce qui les a rendus subitement si vindicatifs ? L'accumulation de résultats négatifs ou autre chose, parce que ce n'est pas la première mauvaise série du PSG de la seconde ère Fernandez, su je m'abuse ? Les supporteurs sont-ils d'ailleurs si remontés, ou bien est-ce un montage de sauce tabloïdesque ?

    Perso, moi je suis pour le maintien de Fernandez si ça permet au PSG de continuer sur ce même rythme ;-)))

    Plus sérieusement, je peux comprendre qu'on en vienne à ne pas aimer un coach quand ni le résultat ni la manière ne sont là. Mais j'aurai quand même du mal avec Luis, parce qu'avant d'être un coach, ce fut un joueur que j'ai beaucoup apprécié. Ne serait-ce que pour le Brésil - France de la Coupe du Monde 1986, et pour avoir été dans la seule équipe du PSG que j'ai bien aimée, dans les années 1980. Alors comme en plus, il a apporté au PSG son seul titre majeur, je conçois mal que pour les supporteurs, ça dégénère ainsi. Ce qui n'empêche pas d'être réalistement critique, bien sûr.

    Menfin, il y a bien des supporteurs du Celtic qui "détestent" Kenny Dalglish aujourd'hui, donc tout peut arriver et plus rien ne m'étonne :-((((((

  • loustic is back le 02/12/2002 à 10h32
    Et hop, c'est encore Luis qui est la cible !
    Au fait, Kalle, sa gestion humaine de Dalmat, Luccin ou Anelka, quand il les a faits virer, si c'est de lui qu'il s'agit, à l'époque au vu de leur prestation, personne ne le lui reprochait, au contraire !
    Car sur le terrain, ils ne montraient rien.
    Pour ce qui est du cas Ronaldhino, tu ne fais que retenir les propos des journalistes sauf que tu ignores tout de la véracité de ces propos!
    Au fait, hier à Téléfoot (dsl), Roland a parlé des 3 défaites du PSG, en n'étant pas d'accord avec l'équipe ! Sur ce coup, il n'a pas dit que des conneries en disant que Luis n'étaient pas le seul responsable des défaites de ce mois ! Mais bon, il est plus facile de critiquer l'entraineur que le manque de combattivité de certains.

  • NoNo93 le 02/12/2002 à 10h32
    A se demander d'ailleurs si les journalistes de l'équipe cherche pas à fabriquer l'événement là et à insufler la bonne idée aux ultras d'aller un peu manifester???

  • ricardo tubbs le 02/12/2002 à 10h43
    Certes Fernandez est un homme intègre aux qualités humaines incroyables, un homme qui sait d'où il vient et qui n'a jamais oublié ses valeurs malgré le succès.
    Seulement voilà, le PsG ne progresse plus sous sa coupe.
    Il a bénéficié au début de son ère d'un immense vivier de talents que l'on ne reverra pas de sitôt en France qu'il a été incapable de remettre sur les rails.
    Il a bénéficié d'une extrème clémence du fait qu'il n'avait pas choisi l'équipe.
    Depuis 2 ans, il manage l'équipe et le staff qu'il a lui-même constitué sans réel succès et pis encore on a l'impression d'un vaste chantier éternel: Pas de réelle identité de jeu, des joueurs qui ont plus l'air d'être en transit qu'impliqués...
    C'est dommage car j'apprécie l'homme depuis ses débuts dans le foot, celui qui a donné une C2 au PsG, celui qui a été l'un des seuls à défendre Anelka malgré leurs différends dans la récente polémique en sortant volontairement du politiquement correct qui voulait que l'on soit choqué par l'attitude du joueur. Mais le constat est là, le PsG régresse, je pense qu'il n'a pas la dimension à occuper un tel poste dans un aussi grand club et qu'il doit par conséquent rendre la place et s'orienter vers un club plus familial à l'image de cux où il eut un grand succès comme à Cannes ou Bilbao.

  • cours-la-ville le 02/12/2002 à 10h45
    Excellente synthèse Ricardo... Mais tu n'aurais pas ta place à L'Equipe, où tes papiers ne seraient pas assez racoleurs...

  • El mallorquin le 02/12/2002 à 10h59
    L'article de Touboul hier était une véritable honte. Il se prend pour qui ce petit roquet pitoyable ? A quel titre un journaliste doit-il décider qu'il est temps qu'un entraîneur s'en aille ? Qu'il trouve que Fernandez n'est pas à sa place au PSG, soit. C'est son droit et qu'il nous explique clairement pourquoi. Mais qu'il se prenne ainsi pour un inquisiteur de bas-étage et réclame la tête de Fernandez c'est tout bonnement odieux. Qui plus est, son article est truffé de sous-entendus et de rumeurs de couloirs. C'est du journalisme de caniveau. Et encore. C'est vraiment dans ces moments là que je hais l'esprit nauséabond de l'Equipe, qui raffole de ces piètres procès et use de son monopole de fait pour influencer l'opinion et lyncher les têtes de turc qui ne lui reviennent pas.
    Beurk.

  • harvest le 02/12/2002 à 10h59
    La teneur des extraits ci-dessus semble effectivement indiquer que l'attitude des plumitifs est uniquement polémique ( ça fait vendre, coco ) et plus guère informative , mais dans certains cas on n'en a jamais douté.
    Ceux qui lisent les CdF savent que je ne suis pas vraiment un pote à Luis, mais néanmoins l'article d'Etienne Melvec m'a semblé plus empreint du sceau de la sincérité que de l'air du temps .
    Tentons donc une "équipade" en posant polémiquement la question : " Crépage de chignons aux CdF , limogeages en vue ? "

  • piem le 02/12/2002 à 11h04
    Ce qui est terrib' dans tout ça, c'est la création de crises par voie de média alors qu'objectivement la situation n'est pas si dramatique. Bien sûr Luis n'amènera pas encore cette année le PSG sur la plus haute marche, bien sûr le PSG ne gagnera pas de coupe d'Europe cette année, bien sûr Ronaldingo partira au mercato d'hiver, de printemps, d'été ou d'automne... Mais, en regardant la situation du PSG en relatif, les choses diffèrent.

    Le PSG a-t-il des résultats si dramatique ? Non, le PSG traverse une mauvaise série comme beaucoup de clubs dans une saison... Mais, à la différence d'autres clubs, 2 nuls ou 3 défaites c'est un drame... une crise journalistiquement parlant pour un club qui n'est pas dans les 5 derniers et qui mathématiquement est dans ce gros peloton où tout est jouable.

    Le PSG de Luis est-il si minable ? Régulièrement en coupe d'Europe, régulièrement en haut de tableau, des performances honnêtes en coupe d'Europe, c'est déjà pas si mal à l'échelle du foot français où les champions d'un jour sont relégable demain. Objectivement, à part Lyon et Bordeaux (pour cette année rien de sur), aucun club français n'est plus régulier. Les supporters de l'OM auraient été ravis si leur club avait pu avoir des résultats comparables les dernières saisons... Les propriétaires de Rennes, Strasbourg ou Monaco rèveraient d'une telle constance.

    Je sais, je sais, c'est peut-être insuffisant pour le PSG, mais c'est somme toute correcte, et pour s'en convaincre, il faut aussi regarder objectivement l'effectif de Fernandez. Il n'a pas des fonds extensible et fait avec des joueurs moyens à quelques exceptions : 1 superstar + quelques vieux briscards (Pochet') + quelques bons jeunes qu'il lance (Benachour, Ogbeche) + une tripotée de joueurs moyens voires médiocres (Domi, Llacer, Leroy, Fiorèse...). Ronie à part, le PSG n'a pas un meilleur effectif que Marseille, Sochaux, Guingamp, Bastia voire Rennes... Comme Ronie déjoue, c'est une équipe irrégulière qui est à sa place. Toujours Ronie à part, l'effectif du PSG est loin de Lyon et de Bordeaux (qui a sur le papier une équipe comparable à Lyon, pas sur le terrain hélas).

  • CELTIC BHOY le 02/12/2002 à 11h08
    piem, vu tes talents de pronostiqueur, ton premier paragraphe m'effraie énormément ;-))))

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