La Gazette > 14e journée
Le Classement en relief • Les gestes de la journée • La bannette • Bienvenue au Parc • La minute pathologique de JMA • Ils nous ont cassé Michel Hidalgo • Couper la chique à Grimault • OM-OL: les observations • 24 clichés par seconde • L’équipe pauvre type • L’envers du championnat
Auteur : Le Feuilleton de la Ligue 1
le 14 Nov 2007
Tandis que Nancy effectue un petit rapproché en direction de Lyon, Bordeaux et Rennes s'adonnent à l'échangisme: ce sont les vainqueurs de samedi soir qui montent sur la troisième marche du podium. Le Mans recolle pour former un trio du Grand Ouest.
Le peloton mélange un grand fatras d'équipes qui dosent diversement irrégularité et médiocrité. Et tout à l'arrière, comme un enfant qui court vainement à la poursuite de ses aînés, le FC Metz semble dramatiquement distancé.
Les résultats de la journée
Valenciennes-Caen : 3-0
Monaco-Strasbourg : 3-0
Bordeaux-Rennes : 3-0
Le Mans-Saint-Étienne : 3-2
Lorient-Toulouse : 1-0
Sochaux-Auxerre : 1-1
Lille-Nice : 1-1
Paris SG-Nancy : 0-0
Metz-Lens : 1-2
Lyon-Marseille : 1-2
Les 5 gestes de la journée
• L’enchaînement interception, une-deux, et extérieur du pied en profondeur de Doumeng qui trouve Pujol dont le piqué meurt au ras du poteau.
• La volée du gauche sans élan de Pauleta qui va gifler le dessus de la barre et ceux qui le croient cuits.
• L'enroulé parfait de Romaric, qui expédie son coup franc au ras du poteau de Janot après avoir contourné tout le monde.
• L’extérieur dans la course croisée d’Abriel, parfaitement dosé par Hautcoeur, tel un troisième frère Laudrup.
• Les ouvertures en profondeur de Valbuena puis Nasri pour Niang à l’origine des deux buts à Gerland et des colites de Cissé sur le banc.
Les 5 antigestes de la journée
• La Déhu de Richert dans sa surface, savant alliage de contrôle foiré et de relance dévissée devant Niculae.
• La Fiorèse de Niculae dans la foulée, qui obtient un penalty en ne plantant pas son deuxième appuis au sol. Un grand classique qu’il convient toujours de souligner.
• La Bakayoko de Fortuné qui, seul à sept mètres des cages, place la balle au-dessus.
• Le marquage individuel de Pauleta sur son coéquipier N'Gog, qui pénétrait en dribbles dans la surface nancéenne.
• Le coup de sifflet prématuré d'Olivier Lamarre qui ne créditera De Melo que d'un but sur penalty, et non sur un superbe retourné.
Lundi noir à la bourse pour toutes les sociétés affichées derrière Francis de Taddeo, qui ont subi une énorme correction technique.
La bannette
Le garde des seaux
Rudi Garcia (C+) : "Ils ont su aller puiser au bout d’eux-mêmes pour gagner ce match".
Le supplice qui va bientôt commencer
Laurent Roussey (L’Equipe) : "Il est temps que la roue tourne".
Le retour des Jivaros
Rudi Garcia (C+) : "[A Niort] nous avions été réduits en début de seconde mi-temps".
Le joueur un peu basique
David Bellion (L’Equipe) : "Je l’ai tiré à l’instinct".
La légende urbaine
Olivier Echouafni (losc.fr) : "Il faut signaler qu'il y a eu un très bon match de football, avec des occasions de part et d'autre".
La Ligue 1 Orange
Jean Fernandez (L’Equipe) : "Ils nous ont pressés sur la fin".
Le champ libre
"JPP retrouve la patate" (sport24.com). D’ailleurs, elle est chaude, et Gervais Martel va pas tarder à la refiler.
Le râteau réussi
Laurent Roussey (L’Equipe): "Ce match nous tendait les bras".
La soirée qui s'annonce longue
Eric Gerets (L’Equipe): "Pape Diouf sera le premier ce soir à adresser des SMS de félicitations aux joueurs".
Le Sphinx ter
Laurent Roussey (C+) : "Le match nous souriait jusque-là". C’est comme les bébés: en général juste après, ils remplissent les couches.
Le sort qui s'acharne
Francis de Taddeo (rclens.fr) : "On se met pratiquement un but nous-mêmes". Mais même ça on n’y arrive pas.
L’air dans la tête
Laurent Bonnart (C+) : "Il nous faut souffler mentalement".
Le collectif à la Youri Djorkaeff
Frédéric Hantz (L’Equipe) : "On doit continuer à avancer ensemble et je vais rencontrer les joueurs individuellement".
Le probable ment
Francis de Taddeo (rclens.fr) : "On ne restera probablement pas longtemps à cette place-là parce qu’on va remonter".
L’hommage à Gianluca Pessoto
Eric Gerets (L’Equipe) : "On a jeté pas mal de points par la fenêtre".
Bienvenue au Parc
Nous sommes désolés de remettre le couvert, mais là, ça ressemble à un concours. Après "Marseille peut-il descendre en Ligue 2?" (lire "À question con..."), France 2 Foot propose à ses téléspectateurs de plancher sur cette brillante question: "Le PSG doit-il quitter le Parc des Princes?" Les enquêteurs ont malheureusement omis de préciser où le PSG irait en pareil cas... Jean-Bouin? Le Stade de la vallée du Cher? Une colocation au Stadium Nord avec le LOSC? À moins que l'on évoque le Stade de France, un lieu assez indiqué pour anesthésier le public.
Le marronnier du "stade qui inhibe" est arrosé, à Paris, par l'eau d'une autre fontaine: les joueurs qui ne supporteraient pas la "pression" de la capitale. Au cours des dernières années, les Ultras ont pourtant tout essayé pour faire varier l'ambiance du stade – de la grève au conflit ouvert en passant par un soutien marqué (en ce moment).
Il vaut mieux poser le problème dans l'autre sens: est-ce que le Parc des Princes ne transcende pas les visiteurs? Ce stade vanté par les joueurs comme le plus impressionnant de France héberge en effet une équipe encore inexplicablement prestigieuse, qui vit depuis des années dans un état de fragilité permanente. Toutes les conditions sont réunies pour que des équipes viennent régulièrement faire des performances face au PSG.
La minute pathologique de Jean-Michel Aulas
"La sanction ayant frappé Anderson à la suite de son expulsion à Paris est une décision politique et non pas technique. Mais compte tenu que ce soir (OL-OM) notre joueur a récolté un carton jaune, je pense qu’à un moment donné il faut savoir faire contre mauvaise fortune bon cœur. J’ai donc conseillé à Marino Faccioli de retirer l’appel que nous avons formulé devant le CNOSF" (L’Équipe du 12 novembre).
Jean-Michel Aulas multiplie les actions pour rallier les jeunes à sa cause. Là, il leur a mis Lefebvre pendant des heures, il leur a mis Lefebvre Lefebvre pendant des heures.
Ça y est, ils nous ont cassé Michel Hidalgo
Michel Hidalgo : Y’a un ticket choc, c’est quand même plus la peine de chercher ailleurs! C’est quand même Thierry Henry et Benzema!
Estelle Denis : Et Anelka vous en faites quoi, Michel?
Michel Hidalgo : Non mais Anelka il n’est pas pris depuis je ne sais combien de temps!
Estelle Denis: Ben il est toujours pris.
Michel Hidalgo : Noooon, il joue pas! Il joue pas ! Faut pas dire qu’il joue en équipe de France!
Estelle Denis : Il joue!
Michel Hidalgo : En équipe de France?
Estelle Denis : Ben oui, Michel!
Michel Hidalgo : Moi je pense que les deux, Henry et Benzema, c’est certainement un beau et un long mariage, ce qui n’a pas été réussi ces temps derniers : y’a jamais eu un attaquant capable d’exister deux matches de suite avec Thierry Henry.
Estelle Denis: Et Anelka?
Michel Hidalgo : Mais il est pas là!
Estelle Denis: Ben si, il est dans la liste.
(100% Foot du 12 novembre)
Pierre Ménès vient de découvrir le deuxième effet Michel Hidalgo.
Comment couper la chique à Dominique Grimault
Dominique Grimault : "Alors non seulement les Verts sont infoutus maintenant de garder une avance au… ils mènent 2-0 à Lens, ils se font remonter et dépasser, ils mènent au Mans 2-1 ils se font remonter à dix contre onze, donc déjà, mauvais coaching de Laurent Roussey. Bon, depuis, Laurent Roussey s’est un peu excusé, en disant finalement c’est un peu de ma faute. Je suis pas sûr que ce soit vraiment de sa faute au Mans. Mais moi ce qui me chagrine le plus cette semaine avec Saint-Étienne, c’est qu’on a re-fu-sé l’accès du centre d’entraînement de l’Etrat à Robert Herbin! Alors, je veux bien qu’on refuse…"
Fred (de Omar et Fred) : "C’est un problème de cheveux. Herbin, c’est un problème de cheveux! Depuis des années hein!"
(100% Foot)
Les vannes des jeunes de moins de quarante ans, ça fout un de ces bourdons.
Victoire de l’OM à Gerland : les observations en vrac
• À l’entraînement, les matches attaque-défense de l'OM doivent terminer à 25-0.
• C'était un vrai match de coupe: l’OM s'est qualifié pour le reste du championnat?
• Si on pense que le principal problème de Cissé est le manque de confiance, Il faudrait le mettre devant un autre gardien que Mandanda à l’entraînement.
• Y aurait-il une vie après Moussilou?
• Sachant que l’OM avait pris dix-sept points de plus que Lens dans les dix dernières journées la saison dernière, imaginez tout le papier gâché par Hervé Penot dans L’Équipe depuis le début de la saison si d’aventure les Marseillais font pareil avec Lyon cette saison en vingt journées.
24 clichés par seconde
Avec France 2 Foot, c'est toute l'école Stade 2 qui fait son retour en championnat de France, avec force reportages poétiques dont les commentaires riment et dont les images sont toutes d'Épinal. C'est ainsi que depuis le début de la saison, quand il faut parler de l'OM, on nous ramène immanquablement vers le portail de la Commanderie (sur la ligne de front instable entre le club et ses supporters) et, bien entendu, sur le Vieux-Port, où les quelques poissonniers ont acquis sur les toutes antennes un solide statut de spécialistes en matières générales.
Un nouveau lieu commun obtient désormais un succès régulier: l'OM Café, avec ses ambiances certifiées authentiques, qui se trouve... sur le Vieux-Port. Pourquoi, alors, aller chercher un autre endroit plus loin, dans des quartiers interlopes, avec tout le matériel à trimballer?
Laurent avec nous
Deux "à partir de là" séparés de seulement 22 secondes lors de son interview d'après-match: merci Lolo pour la promo.
L’équipe pauvre type
Dans le collimateur de nos arbitres de l'élégance depuis son retourné de la main sur le tir de McFadden, Mickaël Landreau peut fêter sa première titularisation de l'année. Cleber Anderson et Belhadj sont plébiscités, peut-être pour le mérite qu'ils ont de faire croire que l'OL peut se tromper dans ses transferts.
Le onze de cette semaine est résolument offensif, avec six joueurs très bien placés au classement des buteurs à l'envers, qui ont su séduire nos confrères.
L’envers du championnat
On s’observe au sommet du classement à l’envers. On s’épie en douce comme deux écuries de Formule 1. On dissèque chaque détail pendant d’interminables séances vidéos, on travaille les mises en place des adversaires à l’entraînement. Même le grand FC Metz, qui se débarrasse d’un concurrent au titre, Lens, avec un jeu teinté des dernières avancées techniques marseillaises. Zubar et Bonnart ont ainsi inspiré Cubilier, décisif comme les deux Marseillais à Sochaux, en coupant au premier poteau. Apportant une note de créativité en plus, sa déviation va ricocher sur le poteau de Marichez avant de trouver Monterrubio, parfaitement démarqué à quelques centimètres d’un but débarrassé de tout obstacle gênant. La marque d’un leader, le football porté au rang d’art majeur à Saint-Symphorien!
Confortablement installé sur son trône de leader, Francis de Taddeo résumait bien l’impression générale à la fin de la rencontre, aux confins du surréalisme: "C’est une sale soirée parce qu’on a pris le match par le bon bout" (L'Équipe). Le FC Metz 2007/08 revient sur la même ligne que celle du mythique FC Metz 2005/06 au terme de cette quatorzième journée. Un bilan identique de neuf succès, quatre nuls et un seul revers. En recollant à leur légende, les Lorrains mettent la concurrence à bonne distance.
Prends garde, envers du championnat : quand Eric Cubilier fait son œil de Graoully, c’est tout Metz qui frémit!
Désormais à sept longueurs, le dauphin marseillais a pris l’eau. Médiocre métaphore? Elle est au niveau de la performance des Marseillais sur la pelouse de la lanterne rouge. Une formation tellement décevante qu’on se demande s’ils ne devraient pas désormais regarder derrière eux au classement, plutôt que de nous faire espérer des lendemains qui chantent avec cette équipe trop peu talentueuse. Les dirigeants marseillais peuvent arrêter leur petit manège, on a compris: en titularisant encore Mandanda malgré son niveau pathétique ou en ne faisant pas l’effort financier pour retenir Moussilou – tout cela pour laisser Taiwo, Cissé, Zenden ou même Arrache (le grand Arrache !) – sur le banc, c’est l’envers du championnat qu'ils veulent décrédibiliser!