Lyon-Lille, live
Ce n'est pour tomber dans les a priori, mais à peine entrés dans l'enceinte de Gerland, nous voilà chargés de prospectus. On fait marcher les synergies avec les sponsors dans le club de JMA, et la politique commerciale est un peu plus sensible que dans d'autres stades. Ainsi de ces vendeuses de pop-corn qui circulent dans les allées comme dans une salle de cinéma des années cinquante. Comme partout ailleurs, la sono fait de la promo, notamment pour les sites des joueurs, mais il faut souligner qu'elle n'est pas abrutissante parce que dans certaines enceintes on ne peut même plus parler à la mi-temps. Les hôtesses ont été absolument charmantes, et elles doivent encore l'être à l'heure actuelle.
Une particularité de Gerland : la cabane des garde-chasse. |
Les changements tactiques (Née pour Laville, Cheyrou pour Cheyrou) ne modifient pas les équilibres, ni la chute des cartons. Ecker en fait les frais après un fauchage sur Govou, trop rapide. Comme les Lyonnais ne convertissent pas les nombreux coups de pied arrêtés qu'ils obtiennent, on se demande comment tout cela va tourner. Surtout que Landrin réussit deux pénétrations sur le flanc droit et que la combativité de ses coéquipiers ne faiblit pas sous l'impact des vagues adverses. Juninho s'implique plus nettement, mais nos voisins s'impatientent : "Moi je joue deux heures à ce rythme-là", prétend l'un d'entre eux. Pour les ravir enfin, Delmotte déborde encore, travaille son centre pour le second poteau, où se trouve Govou. Sa reprise détournée donne à l'OL un avantage largement mérité, qui témoigne aussi de la baisse physique éprouvée par des Lillois exténués.
L'expérience initiatique du match contre Barcelone a laissé des traces et des envies de se laisser aller dans les tribunes, car les latérales se mettent à nouveau à sauter sur place en chantant "qui ne saute pas n'est pas lyonnais". C'est de la folie les amis.
Les Dogues jettent leurs ultimes forces dans la bagarre, et ils parviennent encore à être inquiétants. Au bout de ce combat, Govou conclura sa très remarquable partie par un ultime démarrage qui le met hors de portée des tacles, pour le plus grand bonheur de Violeau qui se régale de cette passe, décisive s'il en est.
Ce coup de grâce sonne la première défaite des Lillois, qui ne se sont pas rendus sans se battre. L'OL s'est remis du contrecoup psychologique de son élimination de la Ligue des champions, après un match calamiteux à Monaco. Cette fois, il a fallu se faire violence, contre un vrai favori du championnat, injouable à onze comme à dix. Luyindula et Govou, c'est très fort et ça va très vite, et avec des approvisionneurs comme Carrière, le club de Santini peut renouveler ses ambitions nationales.
Un animal dans le match
On n'aime ou on n'aime pas D'Amico (en général, on ne l'aime pas), mais il faut bien considérer que l'on tient là un animal exceptionnel. Il faut appréhender de visu l'intensité tout autant physique que nerveuse de son activité incessante pour en prendre la totale mesure. Ses adversaires doivent autant le détester pour ses nombreuses fautes que pour le fait qu'il ne s'arrête jamais de courir. Il donne des coups, mais il les encaisse aussi, il est au bout des attaques de son équipe et au marquage sur les contres qui suivent. Et le plus extraordinaire est qu'il a encore assez de souffle pour aller gueuler sur l'arbitre.
Observation
Halilhodzic n'a plus confiance en Cygan, alors il le fait jouer dans une défense à trois.