Albanie-France : les gars
Jean-Patrick Sacdefiel a-t-il donné un coup de main pour cette revue d'effectif vacharde? En tout cas, prenons le parti de rire un peu du match des Bleus.
le 3 Sept 2011
Trouver du boulot en Albanie, ce n'était pas gagné: Lloris a pourtant dû s'employer face à Agolli (31e) et Bulku (59e) avec un arrêt réflexe sur un tir canon (de quoi être sur la photo). S'il n'a qu'à tendre les bras pour récupérer le ballon renvoyé par sa transversale (tir de Salihi, 14e), il est moins heureux avec une sorte d'Arconada du postérieur sur le but de Bogdani.
Historiquement, on sait que la chute de Kaboul, ça peut coûter cher. Il se retrouve une première fois sur les fesses pour offrir une occasion à Salihi (sur la transversale, 12e) puis se fait lober inexplicablement sur une balle en profondeur (16e). Pour le but albanais, c'est donc Lloris qu'il laissera sur le cul. Maudit, il met une belle tête sur le poteau (82e).
Devant une telle prestation, Abidal a capitulé: pas une cagade, pas un petit penalty provoqué, rien. S'abstenir était la meilleure solution dans ce genre de match.
Évra dit qu'il est difficile à remplacer. C'est surtout vrai dans son couloir, quand il oublie de redescendre. Sinon, il est pas mal comme ailier gauche, même s'il n'égale pas Pascal Vahirua, titulaire en 1990 à Tirana. Peut-être a-t-il réservé ses meilleurs tacles à ses coéquipiers dans le vestiaire, ou en conférence de presse.
Au moment où la rencontre basculait en faveur d'Albanais qui l'avaient jusqu'alors laissé plutôt tranquille sur son côté, Réveillère a fait mal à ses vis-à-vis – au sens où il leur a mis des taquets – avant de se faire enfumer sur la double occasion qui a failli amener l'égalisation. Sagna convaincu personne.
Alou Diarra devait être en reportage, ou alors en stage d'arbitrage: toujours bien placé, il est rarement intervenu. A su rassurer ses partenaires en jouant le moins possible, mais a craqué avec une variante de la passe aveugle: la passe d'aveugle, à l'origine du but albanais.
Lubrifié durant toute la rencontre par Bixente Lizarazu, M'vila a donc brillé. Si jamais Nasri lui a piqué sa place dans le bus, le Rennais lui a rendu la pareille sur le terrain: c'est lui qui lance Benzema et se trouve à la réception de son centre, deux mètres devant le néo-Mancunien (2-0).
Une touche, deux touches, trois, quatre touches de balle... Nasri a beaucoup touché le ballon. C'est son truc, visiblement: toucher beaucoup. Deux bons tirs quand même: l'un sur le gardien (69e), l'autre dévié sur le poteau (86e), mais ses meilleures passes ont été des passes contrées qui ont obtenu des touches.
Un tir arthritique (7e), un contrôle rhumatismal (17e), un appel à contretemps, voire à Notre Temps (63e): Malouda a promené à grand peine son déambulateur sur le côté droit. À sa décharge, le mettre là c'est soit une blague, soit une punition de la part de Blanc – mais en tout cas ce n'est plus de son âge.
En dehors d'un coup franc bien exécuté (37e), comme sa carrière en bleu, Ribéry a attendu la seconde mi-temps pour réussir quelque chose, mais pas grand-chose: deux débordements achevés par des corners (55e et 81e), deux tirs au-dessus (71e et 82e). Le reste du temps, il s'est encore illustré dans la culbute, voire dans le calbuth avec ce modèle à fleurs qui a transparu sous son short blanc.
Benzema a donné l'impression de jouer en avance rapide par comparaison avec ses coéquipiers, qui ont eu du mal à évoluer dans le même continuum spatio-temporel que lui. D'ailleurs, le gardien albanais a eu lui aussi un temps de retard sur son but.