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Armorique et périls

Guerre des Michel entre Cathos et Rouges, match rugueux sous la tempête, mais aussi Drogba et Makelele, jeunes entraîneurs et vieux briscards: le foot breton a du bon.

Auteur : Steven Rousseau le 10 Dec 2008

 


Merci Chelsea

Le problème avec le Stade Brestois, c’est qu’il faut désormais un minimum de bouteille – dans les deux sens du terme - pour se rappeler l’époque où le FC Brest-Armorique terrorisait l’OM de Tapie et les Girondins de Bez dans l’antique D1. Dissous en 1991 par la DNCG, relégué en CFA et rebaptisé Stade Brestois 29, le club souffre encore aujourd’hui de l’anonymat dans lequel il est plongé depuis dix-sept années. Dans le même laps de temps, à Vannes, l’UCK – patronage catholique n’ayant rien à voir avec les milices kosovares – fusionne avec les laïcards du FC Vannes (ex-Véloce Vannetais) en 1998. Issue d’un mariage de raison, l’entité créée prend le nom de Vannes Olympique Club, débute en Division d’Honneur, et accède dans la foulée au CFA.

Le début des années 2000 est une période charnière pour les deux clubs. La nouvelle réglementation FIFA impose aux clubs pro le reversement aux clubs formateurs des joueurs concernés d’une partie des indemnités de transfert, et en 2003 Brest touche quelques dizaines de milliers d’Euros sur le transfert de Claude Makelele du Real Madrid à Chelsea. Le club oublie un instant ses mauvaises habitudes, ne boit ni ne fume tout le pactole, et l’équipe accède l’année suivante à la L2. En 2004, la Bretagne stupéfaite apprend que Didier Drogba a passé une partie de son enfance d’abord à Brest, puis au FC Vannes: son transfert de l’OM à Chelsea rapporte 180.000 euros au petit club morbihanais, et l’année suivante le VOC accède au National…



armorique.jpgMichel et Michel


Président acharné de Brest durant de longues années, pratiquement depuis sa refondation, Michel Jestin a été le symbole d'un club courant parfois maladroitement après son lustre d'antan. Dirigeant pendant les années sombres de l'amateurisme, il démissionne en 2006 dans des conditions rocambolesques, mis en minorité par son ami et actuel président du Stade, Michel Guyot. Toujours supporter nostalgique du club, il prend en main au printemps 2008... Vannes, promu en L2, héritant d'une structure totalement novice à ce niveau.
Pendant que Guyot rame en rade de Brest, se débattant entre des résultats sportifs médiocres, des changements d'entraîneur, les insultes des supporters, un hypothétique projet de nouveau stade et des velléités récurrentes de se débarrasser du club, Jestin porte le projet vannetais toujours plus haut et lui fait gagner petit à petit le respect de ses nombreux voisins bretons. Agrandissement du stade, partenariats économiques, communication: à ce rythme-là, Vannes ne fera effectivement bientôt plus rire.

Côté effectifs, les deux clubs allient vieux briscards et jeunes prometteurs. Laurent Hervé (32ans), Fabien Boudarène (30), Pascal Delhommeau (30), Christophe Avezac (31) encadrent à Vannes Benoît Costil (21), gardien des -17 ans champions d'Europe en 2004 (la fameuse génération 1987 de Ben Arfa, Benzema, Nasri et Menez) ou Sammaritano (22) encore buteur face à Brest. En Finistère, Yoann Bigné (31) et Olivier Guégan (36) tiennent la boutique en milieu de terrain avec l'espoir algérien Brahim Ferradj (22), tandis qu’Ahmed Kantari (23) a laissé entrevoir des aptitudes en défense qui méritent mieux que la L2.
 


Deux garçons plein d'avenir

Dernier parallèle entre les voisins, leurs entraîneurs : Stéphane Le Mignan à Vannes et Gérald Baticle à Brest. Le premier est l'enfant du pays, né à quelques kilomètres de La Rabine, ancien joueur amateur dans le Morbihan et à Vannes, il en devient le coach en 2002 à seulement vingt-huit ans. Quitte à donner dans le cliché, on dira de lui qu'il est à l'image de la carte postale du Breton taiseux, rigoureux, et franc. Le projet sportif vannetais repose entièrement sur lui et ses convictions de jeu très organisé et réaliste. À trente-quatre ans, il est le plus jeune entraîneur de club professionnel français, et pas le moins prometteur.

Baticle, pour sa part, découvre également la L2 mais depuis seulement quelques semaines. Tandis que Le Mignan solidifie patiemment son équipe année après année, le Stade Brestois aura consommé sur la même période quatre techniciens, dont deux en deux ans. Le dernier en date, Pascal Janin, totalement lâché par ses joueurs, le sera également par ses dirigeants à l'automne. Après un bref intérim du directeur sportif Corentin Martins, son ami et ancien coéquipier à Auxerre est appelé au chevet de l'équipe. Basé sur son vécu professionnel et son expérience auprès de Guy Roux puis des jeunes du centre de formation d'Auxerre, son projet de jeu offensif n'a pas encore eu le loisir de s'exprimer, mais comme à ses prédécesseurs, on lui a promis qu'on lui en laisserait le temps.



Francis Le Blé, morne plaine

Disputée sous un vent à ne pas mettre un korrigan dehors, ce premier derby ne laissera pas de souvenir inextinguible. Deux équipes regroupées en défense se rendant coup pour coup et oubliant de jouer au football, quarante-cinq premières minutes indignes de ce niveau – marquées surtout par l'avertissement d'un remplaçant de Vannes – provoquaient les sifflets du public à la pause. À la reprise Brest manquait l'immanquable, touchant les montants de Costil deux fois dans la même action, avant de se faire piéger par un but de Sammaritano tellement étrange que même le conservateur Télégramme de Brest se permettra de faire de l'humour (''un but tellement moche que l’on ne voit même plus sur les terrains de district''). Sans réaction ni imagination, les locaux laissaient filer le match. Au classement Vannes repasse devant Brest. Michel Jestin tient une revanche.

Réactions

  • Lescure le 11/12/2008 à 09h33
    Y'a quand même un gros bémol dans la comparaison Goursat-Camporo par exemple (ça marche avec Gronigo etc) il a fait venir Riberyà Brest, rien que pour cela j'ai bien aimé ces années là, il a juste manqué un Gourvennec pour une dernière saison et un gourcuff aux manettes pour me pousser à aller plus souvent à Francis Le Blé.

  • Lescure le 11/12/2008 à 09h39
    D'ailleurs je vous copicolle un article de kiple enn juin 2006 dont on avait déjà parlé sur le forum:

    NB: pour les gens qui vivent dans une grotte, à Rennes ou en Vendée Jacky Le Gall est le célèbre speaker de Francis Le Blé animateur de la magnifique émission du cable "Brest Télé Sport".

    "EQUIPE DE FRANCE. --Le joueur marseillais, nouveau venu chez les Bleus de Raymond Domenech, doit son éclosion à Philippe Goursat, l'ancien président du club charentais, aujourd'hui à Brest

    Angoulême a raté Ribéry :Emmanuel Commissaire rédaction parisienne


    Franck Ribéry sous le maillot brestois le soir de la montée en Ligue 2 face à Angoulême, en mai 2004
    PHOTO ALAIN BOURRON
    COUPE DU MONDE
    Il y a deux ans, Franck Ribéry gagnait dans les 2 500 euros par mois. Pour certains, c'était encore trop. Pour remonter en Ligue 2, les Brestois voulaient des noms. Pas une gueule. « Personne n'en voulait, rappelle Philippe Goursat, le manager général du club finistérien. On me reprochait de l'avoir recruté. Aujourd'hui, on me reproche de l'avoir laissé partir. »
    Ancien président d'Angoulême, ce chef d'entreprise qui a tout vendu pour vivre de sa passion a cru au nouveau prodige du football français quand celui-ci était au fond du trou. Et inconnu. « Cela faisait trois ans que je le suivais, certifie le frère d'Hervé Goursat, dernier entraîneur à avoir fait rêver les supporters charentais. J'étais allé sur une vingtaine de matches pour le superviser. » Son ordinateur, à l'époque, regorgeait de fiches d'observation. Des joueurs de National principalement, destinés à feu l'ASAC (Association Sportive Angoulême Charente), retombée depuis son exil breton en DH. Ribéry faisait partie de ceux-là.
    « Tout ce que j'ai amené à Brest, c'est tout ce que j'allais faire à Angoulême, jure le cadet des Goursat. Sauf qu'en Bretagne, on m'a donné un budget de 2,3 millions d'euros alors qu'à l'ASAC, on se battait avec notre argent personnel, et non celui des contribuables, comme cela a pu être dit. Si on nous avait octroyé un tout petit peu plus de moyens, Angoulême serait aujourd'hui en Ligue 2 et Brest peut-être en CFA. » On ne le saura jamais.


    « Délit de sale gueule ». Rien ne dit que Franck Ribéry, copain de promotion de Debuchy et Dumont à Lille avant de se faire virer à 16 ans du centre de formation à cause de ses mauvais résultats scolaires, aurait été attiré par l'aventure charentaise. Mais à l'époque, il était libre. Et fauché. « En 2003, quand je l'ai fait signer au Stade Brestois, il n'y avait pas foule au portillon, remarque Philippe Goursat. A la base, je crois qu'on lui a fait un délit de sale gueule à cause du petit malheur qui lui a abîmé son visage. En plus, il sort de la cité. Mais ce gamin est un ange, un gentil rebelle, mais on a dû se battre contre les a priori. »
    Pas apprécié à sa juste valeur, celui que les Stambouliotes baptiseront plus tard Scarface a failli plusieurs fois tout plaquer pour aller pointer comme terrassier avec son père. Rattrapé par le bout du short à Boulogne-sur-Mer par Jacky Colinet, le premier éducateur à avoir cru en lui, ce garçon brut de décoffrage avait fini par ne plus croire en rien ni en personne.
    « Après l'échec de son essai à Guingamp, il était détruit, témoigne Jacky Le Gall, en charge de l'incorporation des recrues dans le Finistère. Il croyait qu'il n'allait pas être payé, comme à Alès la saison précédente. J'ai dû le convaincre qu'à Brest, on n'était pas comme ça. En me le confiant, Philippe Goursat m'avait prévenu. Au niveau football, pas de problème. Mais concernant la vie de tous les jours, il fallait qu'il se refasse une surface morale. Il a fallu lui expliquer les bonnes manières. Comme il n'avait pas le permis de conduire, on l'accompagnait partout. On lui a aussi montré comment remplir ses déclarations de revenus. Mais attention, ce n'est pas parce qu'il écrit mal et parle mal qu'il n'est pas malin. Ceux qui pensent qu'il n'a pas grand-chose dans la tête se trompent. Franck est très intelligent. Quand on le cherche, on le trouve, mais lui ne provoque jamais. »
    A la fois patron, « deuxième papa » et assistante sociale, Philippe Goursat en a encore des cernes sous les yeux : « Avec lui, ça a été un travail de 24 heures sur 24 pendant au moins cinq mois. Il m'a pompé pas mal d'énergie. »


    « Presque quelconque ». Ses partenaires, pendant ce temps-là, commençaient à se poser des questions. « Durant les six premiers mois, je ne dirais pas que c'était un joueur quelconque, mais presque, se souvient le défenseur Christophe Forest, transfuge d'Angoulême lui aussi. Comme Francky n'avait pas beaucoup joué à Alès, il avait perdu le rythme. Même s'il branchait tout le monde sur le terrain pour rigoler et jouait les boute-en-train dans le vestiaire, c'était un gars timide, célibataire à l'époque, et comme il est très famille, je crois qu'il avait juste besoin qu'on s'occupe un peu de lui. »
    Le déclic s'est produit en janvier 2004 dans des circonstances dramatiques. « Franck a perdu sa petite cousine juste après la trêve, raconte Le Gall. Fin décembre, il a pris son sac. Il voulait partir. » C'était juste avant un déplacement au Gazelec Ajaccio en Coupe de France. Producteur de l'émission « Brest Télé Sport », le dévoué Jacky lui fit alors une promesse: « Joue pour elle, marque et j'envoie l'image à "Téléfoot". » C'est ce match qui l'a fait connaître. But, qualification et sous son maillot, un tee-shirt avec la photo de sa cousine, qui sera vu le dimanche par la France entière. Au tour suivant, à Nantes, il rendra fou Yepes.
    Sa carrière était enfin lancée : Metz, Galatasaray, où il aura à nouveau du mal à se faire payer, puis Marseille. « Il était parfait pour l'OM, estime Jacky Le Gall. Combien de joueurs marseillais pourraient aller se mélanger aux supporters de la tribune nord ? Lui en serait capable, car il est fait comme eux. Cela a toujours été son rêve de jouer à Marseille. » Où Jean Fernandez l'a pris sous son aile. Philippe Goursat sourit : « Aujourd'hui, tout le monde s'attribue la réussite de Ribéry. Mais Franck, il s'est fait tout seul. »
    Lors de sa première conférence de presse à Clairefontaine, le 28 mai, le nouveau chouchou des Français a remercié trois personnes. Dans l'ordre : Philippe Goursat, Michel Jestin, le président du Stade Brestois, et Jacky Le Gall."


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  • Gilles Gros Monnet-Paquet le 11/12/2008 à 13h56
    Avec sa "belle gueule" et sa gouaille, Jestin a été bien utile quand il a fallut mobiliser autour d'un SB29 au fond du trou, notamment au niveau des sponsors. Ce qui ne gomme certainement pas certains défaut
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    je ne prétend pas le contraire Luca. Le but du journalisme étant de faire passer des informations, et non des opinions, il est parfois bon de rétablir l'équilibre (Surtout dans le monde du foot).
    De même: l'année de l'explosion de Ribéry, je n'oublie pas que Sissoko était titulaire indiscutable...(et sûrement meileur ouvrier viticole du national) avant ses rocambolesques transferts qui suivront.
    Argggg j'ai encore de la peine pour JM Abiven en pensant à tout ça!

  • Lucarelli 1 le 11/12/2008 à 14h05
    J'ai pas bien vu où l'article prend franchement position, 'fin bon, passons.

    @Rabbi : pour la chanson, c'est plus la peine, y a plus de populaires, les gradins ont été rasés il y a plusieurs années...

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