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Arbitres vendus

On croyait que la crise avait plombé toute la presse. Erreur. En publiant l'hebdomadaire Arbitralakon, Olivier Rey tente un coup de poker.
Auteur : Sylvain Zorzin le 27 Août 2009

 

Ce qui surprend d'abord, c'est ce titre, Arbitralakon, qui évoque aussi bien la koinè, cette langue commune à un groupe humain, que lexikon, "le mot" – autrement dit, tous ces termes grecs qui ont fondé notre civilisation, et l'utopie journalistique qui en est née. "En fait, c'est pas du grec, corrige Olivier Rey, rédacteur en chef d'Arbitralakon. C'est plutôt du langage populaire, qu'on trouve encore un peu dans les stades. A la rigueur, le seul rapport assez étroit qu'on pourrait voir avec les Grecs, c'est les 'oh hisse' que les spectateurs lancent au gardien au moment des dégagements", ajoute, non sans malice ni clin d'œil, cet habitué des maximes et autres proverbes qu'il affiche par dizaines sur les murs de son bureau.


arbitralakon_2.jpgCinq éditos
Populaire, le mot est lâché. Et c'est vrai qu'il faut les aimer, les polémiques de bistrot, pour fonder tout un magazine uniquement sur la haine actuelle des arbitres! "On avait pensé faire un journal sur l'amour des hommes en noir, mais y a que Tony Chapron qui avait demandé un abonnement, et encore, seulement si un radio-réveil était offert avec. Vu qu'il roupille entre le coup d'envoi et les arrêts de jeu, on était à deux doigts d'accepter. Mais le modèle économique aurait pas été viable, précise le rédac chef adjoint, Frédéric Antonetti. Alors on est allés à fond sur le tacle par derrière, qu'était de toute façon davantage dans l'air du temps."

Et de fait, Arbitralakon n'est rempli que de cela: qu'il s'agisse des éditos (Olivier Rey en signe pas moins de cinq, dont deux qu'il a écrits lui-même), des chroniques, des analyses voire des mots croisés, on surfe ici sur l'opprobre monstrueux qui pèse aujourd'hui sur le corps arbitral. "1. Vertical, 'Enlevez-lui sa coquille avant de lui écraser les noisettes.' C'est 'Lannoy'. Malin, non? Beaucoup avaient écrit 'Connar', mais ça allait pas avec le 3. Horizontal, 'Layec-yapenaltybordel'", complète Antoine Kombouaré, qu'on a mis à ce poste en raison du nombre élevé de matches suivis derrière des grilles.


Rumeurs au cerveau
Il y a un autre avantage à être un magazine "populaire". "On se contente des rumeurs, des on-dit, des rancunes les plus fanatiques. Du coup, l'info vient directement du public, des supporters, des types dans la rue qui ont une écharpe ou un avis, s'extasie Olivier Rey. On n'a pas besoin de journalistes qui réclament des salaires, ou des RTT entre la fin des comptes-rendus du samedi et le décrassage du dimanche matin." Une astuce financière pas si étonnante pour quelqu'un qui affiche la devise "L'argent n'a pas d'odeur" à côté d'un poster de Milan Baros.

Qu'est-ce qui explique, dès lors, que l'hebdomadaire présente un déficit de trois millions d'euros avant même la sortie du premier numéro? Sa couverture "Arbitres, coupables ou criminels?", avec en poster la photo de Stéphane Bré, décomposé, apprenant qu'il officierait en Coupe de la Ligue, avait pourtant de quoi attirer un lectorat friand de calomnies. "Un staff de pros, ç'a son prix", se contente de commenter, laconique, le rédacteur en chef.


Faire un carton
C'est qu'il fallait bien consentir quelques sacrifices financiers pour attirer dans son équipe des pointures tels Jean-Michel Aulas, Gilles Verdez ou Pierre Ménès. Si le premier a accepté de visiter tous les vestiaires des arbitres de France (et on navigue là entre Vis ma vie, Midnight Express et Lyon volé au-dessus d'un nid de coucou), le deuxième dresse un compte rendu statistique de toutes les erreurs d'arbitrage – un travail de salubrité publique, à en croire l'intéressé: "Putain, c'est un vrai boulot d'historien. Les vingt-deux clubs de Ligue 1 ont intérêt à me remercier."
Quant à Pierre Ménès, il trouve là un moyen d'épurer quelques rancœurs. "Quand je fais des pronos sur Unibet, en général j'en donne 1 ou 2 de bons sur 14. Le troisième où je pourrais être bon, c'est la faute de l'arbitre qui file pas un carton à Malouda. Du coup, chaque semaine, je fais un Loto sportif spécial arbitres, et je coche nul à toutes les lignes. Victoire garantie! Même si mon rêve, c'est que, comme Anders Frisk, ils gagnent tous leur domicile."


Arbitralakon arrivera-t-il à trouver son équilibre? "On espère en vendre 200.000 à 500.000, précise Olivier Rey. Mais ça va pas être facile, même à la grande époque de But! on n'en jetait pas autant. On réfléchit à différentes solutions pour entrer dans nos frais, Verdez a proposé une idée, on verra bien." Pour l'instant, l'amateur de proverbes qu'il est a trouvé au moins un slogan rigolo: "Un homme averti en vaut deux". "Avec la photo de Valentin Ivanov à côté, vous savez, l'arbitre de Portugal-Pays-Bas en 2006. Si un homme averti en vaut vraiment deux, on peut considérer qu'il a expulsé le contenu d'un minibus." Jean-Michel Aulas, qui nous a entendus, ne peut s'empêcher de se fendre d'un goguenard: "Au moins, on ne pourra pas dire que les arbitres empêchent systématiquement les joueurs d'arriver en car."


Arbitralakon, tous les mardis en kiosques, 127,90 euros, inclus le DVD de Frédéric Thiriez, Grâce à moi, l'arbitrage vit des hauts et pas de bas.

Réactions

  • animasana le 27/08/2009 à 10h23
    Clap Clap pour l'article.
    La couverture "montage" m'a mis dans le doute tout de suite, et puis vu la couverture "Lassana Poulain" qu'on nous a déjà fait, je me suis dit "pourquoi pas?".


  • Lucarelli 1 le 27/08/2009 à 10h31
    Euh... "Arbitralakon", sans déconner vous y avez cru ??

    Sinon, ben, comme les autres je me suis bien marré !

  • Dede Bâilleur le 27/08/2009 à 10h33
    Lucarelli
    jeudi 27 août 2009 - 10h31
    Euh... "Arbitralakon", sans déconner vous y avez cru ??

    Bah oui mais "Olivier Rey" aussi...

  • CatJ le 27/08/2009 à 10h35
    Comme personne ne l'a relevé ici, je souligne l'excellent
    "Lyon volé au dessus d'un nid de coucou"

    you made my day

    et excellent article en effet, j'attendrai donc l'ouverture du buraliste avec impatience ce mardi, même si c'est un peu cher quand même.

  • Commodore Djevic le 27/08/2009 à 10h45
    Cher? alors qu'un dvd de Thiriez est inclus? Enfin voyons, bien sûr que non, c'est un futur collector!
    Mieux que son dernier "Vol au dessus d'un nids de concons" (remake de l'autre)

  • Messin en plastique le 27/08/2009 à 11h06
    Tres bon article!
    J'y ai cru également le temps du chapeau (oui bon c'est le matin), puis j'ai cherché partout un truc genre 'agence trans presse' pour me rassurer (alors que si j'avais analysé un peu plus d'1s la couverture j'aurais eu ma réponse. Le bandeau du bas avec le poster-fléchettes et le guide des adresses m'a bien fait marrer). Et la j'ai vu la derniere ligne qui m'a rassuré. J'ai donc pu lire l'article en entier l'ame en paix et me marrer tout autant que les autres!

  • PEM8000 le 27/08/2009 à 12h32
    Curieux que les (tabloids) anglais n'aient pas pensé à publier les adresses des arbitres, ils font pourtant un joli succès de vente quand il s'agit de délinquants sexuels. D'accord ils écrivent "pédophiles" à la une, mais c'est pour faire plus court et que ça tient pas dans la page sinon.

    Heureusement donc que les anglais ont des supers arbitres (quand ils ne mettent pas 3 cartons jaunes à un même joueur dans le même match). Ou alors les journalistes spécialisés en foot sont bien meilleurs et préfèrent écrire sur les tactiques des équipes que sur autre chose. Ou alors c'est leur fédération qui sanctionne beaucoup plus fort les dérapages des joueurs/entraineurs sur et en dehors du terrain.

    Et Olivier Rey qui a abandonné son blog au bout de 2 semaines et 2 articles, dont le dernier consacré... à l'arbitrage. J'espère qu'il donne toujours de la voix en tant que président du club de Levallois.

  • emink le 27/08/2009 à 13h06
    Comment ça "j'y ai cru jusqu'au milieu?"
    Parce que c'est pas vrai, tout ça? Ah ben merde, alors.

    Bon allez, pareil que les autres, le temps de remettre les neurones à l'endroit et j'ai atterri après un "qu'est-ce que c'est que ces c...ries?" entrecoupé de soubresauts façon gnark gnark gnark.

    Merci

  • Cyril trolle... le 27/08/2009 à 13h30
    Lucarelli
    jeudi 27 août 2009 - 10h31
    Euh... "Arbitralakon", sans déconner vous y avez cru ??

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    Je me suis dit: tiens, Olivier Rey a plus d'humour que ce que je pensais...

    J'ai réellement tiqué sur Antonetti comme beaucoup.

    Sinon, je me demande quand même si le running gag (sans tomber sur un 'cdfvousvousacharnez) visant à taper sur ceux qui critiquent l'arbitrage n'est pas finalement du même accabit que le running gag de ceux qui tapent sur l'arbitrage. En tout cas un article sorti un peu trop tard (ou trop tôt) car pour l'instant c'est plutôt calme (j'ai même été étonné par l'attitude zen des commentateurs de Fiorentina-Sporting hier alors que deux erreurs auraient pu coûter cher à la Fiorentina, dont je suis cependant loin d'être supporter).

  • Pascal Amateur le 27/08/2009 à 13h34
    Cyril trolle...
    jeudi 27 août 2009 - 13h30

    ... alors que deux erreurs auraient pu coûter cher à la Fiorentina ...

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    Ben voilà, tu l'as ta réponse, pile dans ce conditionnel.
    C'est beau la langue française quand même, dommage que la télé en cause que des un huitième pour le maximum plus.

La revue des Cahiers du football