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Droits télé : qui va payer ?

Dans la guerre des nerfs que se livrent la Ligue et les opérateurs de télévision, le personnage principal – dont personne ne se soucie – c’est l’amateur de foot. Et c’est probablement le futur dindon de la farce.
Auteur : Thibault Lécuyer le 2 Jan 2008

 

600 millions d’euros, 750 millions d’euros, voire 900 millions d’euros? Peut-être moins, on ne sait pas. Ces chiffres qui font tourner la tête des clubs, et cauchemarder les responsables de chaînes de télé obsèdent le microcosme footballistique français, qui n’a plus qu’une question à la bouche: "Combien vaut la L1?"
Interrogation idiote s’il en est. Le résultat de l’appel d’offre sera la conséquence d’une situation concurrentielle donnée, en rien une mesure de la valeur du championnat. Les droits télés, c’est la cassette de Harpagon. Le monde entier semble tourner autour d’eux. Pourtant, celui qui est au centre et qui y restera, c’est vous, nous, celui qui sera planté le samedi soir devant sa télé. Car ces millions qui semblent apparaître et disparaître au gré des estimations et des désirs devront bien venir de quelque part. Et ce quelque part, c’est notre poche.


tv_droits.jpgTransferts d'abonnés
Canal+, qui laisse entendre qu'il pourrait lâcher son exclusivité, ne semble en revanche pas prêt à en profiter pour faire baisser le prix de son abonnement. Le scénario catastrophe pour le passionné – celui dont rêve la Ligue – serait l’apparition d’un vraie concurrence entre Canal + et un opérateur de triple play (télévision, téléphone, Internet). Orange, Noos, Neuf, Free et consorts pourraient voir dans l’opération une belle opportunité de recruter des clients obligés de s’abonner au package complet pour quelques matches ou émissions. Imaginez le ballet d’abonnements et de résiliations qui pourrait avoir lieu cet été, et le coût d’une double facturation entre Canal + et votre opérateur.

Consciente qu’une augmentation du chèque global passerait par l’apparition de plusieurs concurrents, la Ligue a fragmenté autant que possible ses lots. Dans le but avoué d’attirer les chaînes non payantes qui financeront ces achats par la publicité. Indolore pour le téléspectateur? Pas tout à fait. Sur le hertzien, il faudra s’habituer à des antennes prises quelques minutes avant le coup d’envoi, et rendues quelques minutes après le coup de sifflet final. Quant aux petites chaînes – principalement celles de la TNT, pour la plupart déficitaires à l’heure actuelle – elles devront déployer des trésors d’imagination pour rentabiliser leur placement. À titre de comparaison, TF1 débourse environ 5 millions d’euros par match des Bleus. Comment Direct 8 ou W9 pourront-ils amortir un investissement sur quelques rencontres de L1 alors que leur audience ne sera en rien comparable à celle de affiches de l’équipe de France? En matraquant le téléspectateur de publicités.


But de Matsui, avec Toyota
Jusqu’ici, la France était plutôt préservée de ce qui se fait de pire en matière de sponsoring sportif. L’appel d’offres en cours est susceptible de changer cet état de fait. Il n’est pas rare, dans certains pays, de voir un spot de pub apparaître dans le quart inférieur droit de l’écran, en plein match. Ou que chaque but soit "sponsorisé" par une marque, dont le jingle apparaît à chaque fois que le ballon va au fond des filets. Les ralentis, eux, sont présentés dans un cadre aux couleurs de la marque du parrain en question. De quoi gâcher sérieusement le plaisir. Et l'on imagine mal la Ligue faire la fine bouche sur les conditions de retransmission, tant que l’argent rentre.
À ce stade, on pourrait être tenté de se dire "Et finalement, pourquoi pas?" Raquer pour avoir des stars, de beaux stades et gagner des coupes d’Europe? Le deal semble presque honnête pour le supporter qui pourrait y trouver son intérêt. Voire. Car la Ligue prend le problème à l’envers.


Une autre dimension
Tomber dans le piège inflationniste tendu par les Anglais, c’est en effet perdre à coup sûr. Croit-on réellement que l’OM vendra un jour autant de maillots que Manchester United en Chine? Que Lille cédera ses droits pour plusieurs dizaines de millions d’euros en Thaïlande? Les fans de l’OL ont-ils vraiment envie que les plus beaux matches de leur équipe aient lieu, comme en Angleterre, à 13h30 afin d’être vus en prime time en Asie? Les clubs de L1, même en cas de réussite spectaculaire de l’appel d’offres, resteront dans le tiers-monde footballistique.
L’Angleterre et l’Espagne évoluent dans une autre dimension. La seule économie du football comparable au football français, dans l’immédiat, est celle du football allemand, au sein duquelquel un club phagocyte l’ensemble des ressources pour être compétitif en Europe. Celui-ci redistribuant bon an mal an à quelques autres clubs qui brillent occasionnellement sur la scène européenne – jamais plus au-delà des quarts de finale.


Maintenant ou jamais
En dépensant toute son énergie à vouloir rendre son championnat compétitif via les droits télé, Frédéric Thiriez commet une double erreur: croire qu’il y arrivera, et s’imaginer qu’il s’agit du seul levier pour redonner du lustre à la L1. Quand on est sûr de ne jamais être aussi fort que ses concurrents, la solution consiste à les désarmer.
En mettant tout le poids de la France pour pousser à la déflation, en militant pour un rééquilibrage à l’échelle européenne, par la loi. Le moment est propice. Les Anglais ne seront peut-être jamais aussi disposés qu’aujourd’hui à accepter une législation contraignant les clubs à aligner un minimum de joueurs nationaux. Platini est à la tête de l’UEFA, et favorable à tout ce qui pourrait revaloriser le poids des "petits" pays qui eux, n’attendent que ça. Enfin, l’Europe est toute prête à se pencher sur l’origine des fonds qui ont afflué dans le foot, entre le Royaume-Uni et l’Ukraine. Du salary cap à la renégociation des revenus de la Ligue des champions, les idées ne manquent pas.
S’il est vraisemblable que les megastars resteraient dans un premier temps là où elles sont, le rééquilibrage se produirait dans des délais relativement courts. Imagine-t-on Manchester s’intéresser à Benzema si, pour le recruter, il fallait choisir de se séparer de Cristiano Ronaldo, Tevez, Nani, Hargreaves, ou Van Der Sar? Une fois les meilleurs joueurs du monde revenus dans leur pays, ou mieux répartis à travers l’Europe, intéresseront-ils moins l’Asie? Probablement pas. Mais cela profiterait à plus de monde.

Que la L1 soit vendue 750 millions d’euros, et tout le monde se félicitera d’une négociation menée de main de maître, en évitant soigneusement de parler de l’amateur de foot qui lui, n’a vu aucune différence depuis que les droits sont passés de 450 à 600 millions. Et en s'épargnant de comprendre que le combat, pour le foot français, est politique avant d'être économique.

Réactions

  • Tricky le 02/01/2008 à 14h48
    (En particulier ceci me semble clore le debat :

    'Déja le nombre minimum de joueurs nationaux par équipe va à l'encontre de la libre circulation conçue comme l'outil de création d'un espace européen, et aucune exception sportive ne le justifierait vraiment.')

  • timilson le 02/01/2008 à 15h06
    Moi j'étais en extase devant le jingle Catavana.
    J'en rêvais la nuit.
    Je n'ai jamais vraiment su ce que cette belle marque vendait, ni même si elle existe encore, mais en tout cas voilà une pub qui aura fait au moins un heureux.

    Je ne me permettrais pas de polémiquer avec les légendes que sont vamos playa et peterelephanto (il me faudrait au moins un déjeuner pour ça).
    Je rajouterais juste une pierre à une partie de l'édifice.
    On ne joue pas dans la même cour que les anglais ou les espagnols (et même beaucoup d'autres).
    La France n'a pas la tradition de supporter un football de club (ni de supporter tout court d'ailleurs), nos clubs sont aussi connus hors d'Europe que l'Etoile Rouge de Belgrade ou Rosenborg, et l'Histoire du football français (clubs et sélections) est à peu près aussi vieille que celle du PSG.
    Bref, pas de tradition, pas de reconnaissance, pas d'Histoire, c'est difficile de croire que ça puisse changer en 50 ans même avec l'argent de Canal, Orange, ou TelePoche.

    Acceptons le fait que nos clubs soient en D2 du football européen et essayons de faire un exploit de temps en temps en Coupe, ça sera déjà pas si mal.

  • Roberto Cabanastonvilla le 02/01/2008 à 15h16
    Vamos Playa
    mercredi 2 janvier 2008 - 01h33
    Ce qui est marrant, c'est de penser que remettre un nombre minimum de joueurs nationaux sur le terrain est une solution juste.
    C'est sincèrement une réglementation sportive qui serait illégale (mais bon, si la loi est pourrie, après tout), mais surtout qui serait absolument injuste pour les joueurs.
    La préférence nationale (parce que c'est de cela qu'il s'agit), même dans le foot, moi, ça ne me fait pas spécialement kiffer.
    Et qu'on ne parle pas de spécificité du sport là-dedans...
    Parce que : 1/ Je ne vois pas en quoi elle devrait exister ;)
    2/ Le racisme, quel qu'il soit et où qu'il soit, c'est pas chou...

    (bon, je précise direct que si certains veulent aussi me parler de la spécificité du foot à cause de l'existence des sélections nationales, je répondrais simplement qu'il n'y a qu'à en cesser avec ces manifestations qui exhalent le nationalisme et le chauvinisme bélant).
    Vive le football de clubs et vive la libre circulation et le libre choix de travailler où ils le souhaitent pour les footballeurs, comme pour tous les travailleurs du monde !!!

    ***************


    beurk, beurk, beurk



    ah c'est beau, l'antiracisme ultralibéral!

  • Björn Björk le 02/01/2008 à 15h18
    Tricky, pourquoi aurait-on le droit de faire une exception culturelle et pas sportive?

    Le football, s'il continue, ne sera bientôt plus un sport. Toute mesure visant à l'aider à en rester un est d'utilité publique.

    Quant à l'argument du chauvinisme qui serait néfaste quand il s'agit d'un pays et admirable quand il s'agit d'une ville... il ne tient pas debout deux secondes. Et on mélange les équipes à la mi-temps histoire d'etre sur que personne ne se détestera?

    Je veux bien qu'il y ait moins de passion en France qu'en Angleterre, mais quid de la Roumanie? de la République tchèque? Il y a moins de passion là bas ou juste moins d'argent? Comment on fait pour que le Steaua Bucarest ait l'occasion de regagner une C1, comme c'était possible à l'époque ou le football ne marchait pas sur la tête? Un sport auquel joue toute la planète, mais dont le trophée annuel le plus prestigieux est reservé à une petite dizaine de clubs qui se le refilent chaque année, ça pose pas un petit problème?

    Certes le 6+5 est "discutable", mais d'une c'est largement plus acceptable qu'un tas de mesures déjà en place dans le foot, et de deux : ne faites pas comme si c'était la seule idée évoquée pour renverser la vapeur. L'idée, grosso modo, c'est de revenir à des règles qui étaient en vigueur il y a 15 ans et qui à l'époque, ne provoquaient aucune tirade internationaliste (si je me souviens bien).

  • Tricky le 02/01/2008 à 15h30
    Björn Björk
    mercredi 2 janvier 2008 - 15h18
    Tricky, pourquoi aurait-on le droit de faire une exception culturelle et pas sportive?
    ---------
    Au choix : parce que le principe de l'exception est d'etre exceptionnelle (ma preferee perso) ; parce que le sport n'est pas la culture.

    *******************
    Le football, s'il continue, ne sera bientôt plus un sport. Toute mesure visant à l'aider à en rester un est d'utilité publique.
    -------------
    Hmmmm. Argument circulaire. Meme si on partage tes premisses, en quoi ce type de mesure l'aide a 'rester un sport' ?

    ******************
    Quant à l'argument du chauvinisme qui serait néfaste quand il s'agit d'un pays et admirable quand il s'agit d'une ville
    -------------
    Tiens, j'ai ecrit ca ou ?


  • Björn Björk le 02/01/2008 à 16h00
    Tricky, le but de l'exception culturelle est de faire sortir la culture du champ du business. T'es pas d'accord pour dire que le sport ne doit pas être une activité économique comme une autre?

    Ensuite, cette mesure l'aide à rester un sport en ce sens qu'elle limite (partiellement certes) le cercle vicieux qui fait que plus tu gagnes, plus tu gagnes de l'argent, donc plus tu gagnes, et concentre toutes les ressources entre très peu de mains. Cercle qui fait que des merveilleux joueurs de foot (Sheva, Deco, Ronnie) passent la moitié d'une saison sur un banc, par exemple, au lieu de profiter à d'autres équipes.

    Et oui, désolé, je répondais aux autres sur le chauvinisme ;-)

  • peterelephanto le 02/01/2008 à 16h14
    C'est vrai Bjork que dans le foot actuel plus tu gagnes plus t'es récompensé, on en a des hauts-le-coeur tellement c'est moche.
    Vivement le système béni avec lequel tout le monde finira dixième avec exactement le même nombre de points !

  • Björn Björk le 02/01/2008 à 16h27
    peter, c'est pas joli de détourner mes propos.

    C'est normal d'etre recompensé d'avoir gagné.
    C'est pas normal que cette recompense te donne un avantage énorme lors de la compétition suivante.

    A ce que je sache, au 100M ou au saut à la perche, t'as pas plus de chances de gagner le suivant parce que t'as a gagné le précédent. Je croyais naivement que le sport consistait à mettre des gens dans des conditions identiques au départ et qu'ensuite, le meilleur gagne. A partir du moment ou c'est l'argent qui construit les équipes (et de moins en moins la formation, la compétence, le travail) et que le fait de gagner te procure énormément d'argent, le jeu est biaisé et ce n'est plus du sport.

    Parce qu'à force j'ai de plus en plus l'impression d'assister à des combats entre un bazooka et un lance pierre, alors que les compétiteurs ne devraient avoir le droit qu'à la muscu.

  • Tricky le 02/01/2008 à 16h33
    Björn Björk
    mercredi 2 janvier 2008 - 16h00
    Ensuite, cette mesure l'aide à rester un sport en ce sens qu'elle limite (partiellement certes) le cercle vicieux qui fait que plus tu gagnes, plus tu gagnes de l'argent, donc plus tu gagnes, et concentre toutes les ressources entre très peu de mains. Cercle qui fait que des merveilleux joueurs de foot (Sheva, Deco, Ronnie) passent la moitié d'une saison sur un banc, par exemple, au lieu de profiter à d'autres équipes.
    ----------
    Cercle qui par ailleurs fait egalement que le H2M et Besancon se partagent les titres en handball feminin depuis 15 ans, et je ne parle meme pas du monopole de Cannes en volley feminin. Je ne vois pas ce que vient faire la limitation du nombre d'extra vient faire la-dedans.

    Et que je sache, les clubs roumains ne gagnaient pas tant de C1 que cela, alors que Porto, au coeur meme de l'omnipresence de la logique cumulative, a remporte le titre supreme.

    Par ailleurs, croire que la rationalite n'est qu'economique, c'est, par exemple, faire bien peu de cas du nombre de joueurs qui ont souhaite signer a l'Olympique de Marseille ces quatorze dernieres annees.


  • Safet le prophète le 02/01/2008 à 16h40
    Vouloir une règle comme celle du 6+5 laisse beaucoup plus à penser qu'on veut un club à l'image de son pays qu'un rééquilibrage des forces...

    Si c'est vraiment le second point qui interpelle tout le monde, autant limiter la masse salariale des clubs européens, car peu importe d'avoir une équipe à 100 % composée de joueurs étrangers, non ?
    Mais tout ça reste illusoire. Malgré la bonne volonté de certains, l'argent restera le maitre mot à coup sûr.

    Et je rejoins la vindicte contre les équipes nationales et tout ce qui les entoure. Le jeu a disparu des compétitions internationales depuis une vingtaine d'années, mais malheureusement, elles demeureront incontournables car génératrices des plus gros enjeux économiques.
    Seules celles-ci amènent le grand public et les téléspectateurs occasionnels devant le football.

La revue des Cahiers du football