Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Droits télé : qui va payer ?

Dans la guerre des nerfs que se livrent la Ligue et les opérateurs de télévision, le personnage principal – dont personne ne se soucie – c’est l’amateur de foot. Et c’est probablement le futur dindon de la farce.
Auteur : Thibault Lécuyer le 2 Jan 2008

 

600 millions d’euros, 750 millions d’euros, voire 900 millions d’euros? Peut-être moins, on ne sait pas. Ces chiffres qui font tourner la tête des clubs, et cauchemarder les responsables de chaînes de télé obsèdent le microcosme footballistique français, qui n’a plus qu’une question à la bouche: "Combien vaut la L1?"
Interrogation idiote s’il en est. Le résultat de l’appel d’offre sera la conséquence d’une situation concurrentielle donnée, en rien une mesure de la valeur du championnat. Les droits télés, c’est la cassette de Harpagon. Le monde entier semble tourner autour d’eux. Pourtant, celui qui est au centre et qui y restera, c’est vous, nous, celui qui sera planté le samedi soir devant sa télé. Car ces millions qui semblent apparaître et disparaître au gré des estimations et des désirs devront bien venir de quelque part. Et ce quelque part, c’est notre poche.


tv_droits.jpgTransferts d'abonnés
Canal+, qui laisse entendre qu'il pourrait lâcher son exclusivité, ne semble en revanche pas prêt à en profiter pour faire baisser le prix de son abonnement. Le scénario catastrophe pour le passionné – celui dont rêve la Ligue – serait l’apparition d’un vraie concurrence entre Canal + et un opérateur de triple play (télévision, téléphone, Internet). Orange, Noos, Neuf, Free et consorts pourraient voir dans l’opération une belle opportunité de recruter des clients obligés de s’abonner au package complet pour quelques matches ou émissions. Imaginez le ballet d’abonnements et de résiliations qui pourrait avoir lieu cet été, et le coût d’une double facturation entre Canal + et votre opérateur.

Consciente qu’une augmentation du chèque global passerait par l’apparition de plusieurs concurrents, la Ligue a fragmenté autant que possible ses lots. Dans le but avoué d’attirer les chaînes non payantes qui financeront ces achats par la publicité. Indolore pour le téléspectateur? Pas tout à fait. Sur le hertzien, il faudra s’habituer à des antennes prises quelques minutes avant le coup d’envoi, et rendues quelques minutes après le coup de sifflet final. Quant aux petites chaînes – principalement celles de la TNT, pour la plupart déficitaires à l’heure actuelle – elles devront déployer des trésors d’imagination pour rentabiliser leur placement. À titre de comparaison, TF1 débourse environ 5 millions d’euros par match des Bleus. Comment Direct 8 ou W9 pourront-ils amortir un investissement sur quelques rencontres de L1 alors que leur audience ne sera en rien comparable à celle de affiches de l’équipe de France? En matraquant le téléspectateur de publicités.


But de Matsui, avec Toyota
Jusqu’ici, la France était plutôt préservée de ce qui se fait de pire en matière de sponsoring sportif. L’appel d’offres en cours est susceptible de changer cet état de fait. Il n’est pas rare, dans certains pays, de voir un spot de pub apparaître dans le quart inférieur droit de l’écran, en plein match. Ou que chaque but soit "sponsorisé" par une marque, dont le jingle apparaît à chaque fois que le ballon va au fond des filets. Les ralentis, eux, sont présentés dans un cadre aux couleurs de la marque du parrain en question. De quoi gâcher sérieusement le plaisir. Et l'on imagine mal la Ligue faire la fine bouche sur les conditions de retransmission, tant que l’argent rentre.
À ce stade, on pourrait être tenté de se dire "Et finalement, pourquoi pas?" Raquer pour avoir des stars, de beaux stades et gagner des coupes d’Europe? Le deal semble presque honnête pour le supporter qui pourrait y trouver son intérêt. Voire. Car la Ligue prend le problème à l’envers.


Une autre dimension
Tomber dans le piège inflationniste tendu par les Anglais, c’est en effet perdre à coup sûr. Croit-on réellement que l’OM vendra un jour autant de maillots que Manchester United en Chine? Que Lille cédera ses droits pour plusieurs dizaines de millions d’euros en Thaïlande? Les fans de l’OL ont-ils vraiment envie que les plus beaux matches de leur équipe aient lieu, comme en Angleterre, à 13h30 afin d’être vus en prime time en Asie? Les clubs de L1, même en cas de réussite spectaculaire de l’appel d’offres, resteront dans le tiers-monde footballistique.
L’Angleterre et l’Espagne évoluent dans une autre dimension. La seule économie du football comparable au football français, dans l’immédiat, est celle du football allemand, au sein duquelquel un club phagocyte l’ensemble des ressources pour être compétitif en Europe. Celui-ci redistribuant bon an mal an à quelques autres clubs qui brillent occasionnellement sur la scène européenne – jamais plus au-delà des quarts de finale.


Maintenant ou jamais
En dépensant toute son énergie à vouloir rendre son championnat compétitif via les droits télé, Frédéric Thiriez commet une double erreur: croire qu’il y arrivera, et s’imaginer qu’il s’agit du seul levier pour redonner du lustre à la L1. Quand on est sûr de ne jamais être aussi fort que ses concurrents, la solution consiste à les désarmer.
En mettant tout le poids de la France pour pousser à la déflation, en militant pour un rééquilibrage à l’échelle européenne, par la loi. Le moment est propice. Les Anglais ne seront peut-être jamais aussi disposés qu’aujourd’hui à accepter une législation contraignant les clubs à aligner un minimum de joueurs nationaux. Platini est à la tête de l’UEFA, et favorable à tout ce qui pourrait revaloriser le poids des "petits" pays qui eux, n’attendent que ça. Enfin, l’Europe est toute prête à se pencher sur l’origine des fonds qui ont afflué dans le foot, entre le Royaume-Uni et l’Ukraine. Du salary cap à la renégociation des revenus de la Ligue des champions, les idées ne manquent pas.
S’il est vraisemblable que les megastars resteraient dans un premier temps là où elles sont, le rééquilibrage se produirait dans des délais relativement courts. Imagine-t-on Manchester s’intéresser à Benzema si, pour le recruter, il fallait choisir de se séparer de Cristiano Ronaldo, Tevez, Nani, Hargreaves, ou Van Der Sar? Une fois les meilleurs joueurs du monde revenus dans leur pays, ou mieux répartis à travers l’Europe, intéresseront-ils moins l’Asie? Probablement pas. Mais cela profiterait à plus de monde.

Que la L1 soit vendue 750 millions d’euros, et tout le monde se félicitera d’une négociation menée de main de maître, en évitant soigneusement de parler de l’amateur de foot qui lui, n’a vu aucune différence depuis que les droits sont passés de 450 à 600 millions. Et en s'épargnant de comprendre que le combat, pour le foot français, est politique avant d'être économique.

Réactions

  • Tricky le 02/01/2008 à 16h40
    (la fin est pas tres claire : si ca t'enerve qu'un joueur parte a l'Inter faire le cinquieme attaquant, moi ca m'enerve qu'un joueur accepte de rejoindre une equipe qui n'a rien gagne depuis 10 ans au pretexte que, cette annee, c'est sur, c'est la bonne, un grand club comme ca ne peut pas faillir tant d'annees de suite, sans que l'argent soit un facteur decisif)

  • Tricky le 02/01/2008 à 16h53
    Sinon, sur 'Les Anglais ne seront peut-être jamais aussi disposés qu’aujourd’hui à accepter une législation contraignant les clubs à aligner un minimum de joueurs nationaux', je pense qu'on se fourre le doigt dans l'oeil.

    C'est probablement le cas d'un ou deux managers de club en delicatesse avec leurs resultats (Alan Pardew a leur tete), et eventuellement de Steven Gerrard, mais je vois mal la Premier League tuer la poule aux oeufs d'or.

  • Forez Tagada le 02/01/2008 à 17h20
    Tricky
    mercredi 2 janvier 2008 - 16h33
    "Et que je sache, les clubs roumains ne gagnaient pas tant de C1 que cela, alors que Porto, au coeur meme de l'omnipresence de la logique cumulative, a remporte le titre supreme".

    Bonjour les sophismes et les raisonnements où les objections valent réfutation... Il faut dire qu'un débat lancé par Peter E., ça ne pouvait aller que là ;-)

    Porto a justement gagné l'année du retour à une seule phase de poules. Et c'est l'exception qui confirme la règle: depuis quinze ans, jamais aussi peu de clubs n'avaient autant trusté les derniers tours de la C1.
    Enfin, il suffit de regarder les palmarès des coupes d'europe pour constater le nombre de clubs (et de pays) qui y ont figuré avant les mid-90's.
    Tiens : lien (au milieu de l'article)

    Si vous refusez de reconnaître que les dernières années ont vu une concentration totalement inédite des moyens financiers (à la faveur de la réforme des compétitions et des systèmes de répartition des richesses, c'est-à-dire à la suite de choix "politiques" et non sous l'effet d'une loi naturelle), le débat n'a même pas lieu d'être. Pas besoin de re-réguler, dans ce cas, tout va bien.

  • Tricky le 02/01/2008 à 17h44
    Forez Tagada
    mercredi 2 janvier 2008 - 17h20
    Si vous refusez de reconnaître que les dernières années ont vu une concentration totalement inédite des moyens financiers (à la faveur de la réforme des compétitions et des systèmes de répartition des richesses, c'est-à-dire à la suite de choix "politiques" et non sous l'effet d'une loi naturelle), le débat n'a même pas lieu d'être.
    ---------
    Je n'ai pas dit le contraire, mais je ne vois pas l'evidence du 6+5 comme outil regulateur efficace.

    Et par ailleurs, je trouve toujours complique de legitimer par la rationalite de 'l'equite sportive' ou de la reregulation l'institutionnalisation de la preference nationale. Qutrement dit, l'argument pese, de mon point de vue, de peu de poids.

  • Björn Björk le 02/01/2008 à 17h50
    Tricky :
    "Et que je sache, les clubs roumains ne gagnaient pas tant de C1 que cela, alors que Porto, au coeur meme de l'omnipresence de la logique cumulative, a remporte le titre supreme."
    >> Tu as vu l'état de Porto l'année d'apres sa victoire, et l'état de Milan ou Liverpool, l'année après leur victoire? Tu trouves pas qu'il y a un truc qui cloche?

    "Par ailleurs, croire que la rationalite n'est qu'economique, c'est, par exemple, faire bien peu de cas du nombre de joueurs qui ont souhaite signer a l'Olympique de Marseille ces quatorze dernieres annees."
    >> On peut certes foutre l'argent par les fenêtres en faisant n'importe quoi, mais bien heureusement, peu de clubs ressemblent à l'OM

    "Sinon, sur 'Les Anglais ne seront peut-être jamais aussi disposés qu’aujourd’hui à accepter une législation contraignant les clubs à aligner un minimum de joueurs nationaux', je pense qu'on se fourre le doigt dans l'oeil."
    >> La League et la Fédération Anglaise ne sont probablement pas du même avis sur la question. Et il faut peut-être demander aux Anglais ce qu'ils en pensent aussi.


    Je maintiens que vouloir que cette situation perdure, c'est admettre que lors d'un 100m, le vainqueur de l'édition précédente démarre avec vingt mètres d'avance. Et je ne parle pas de l'ennui à retrouver toujours les mêmes équipes qui cartonnent des petits en poules avant de se retrouver comme tous les ans à partir des quarts.



  • Björn Björk le 02/01/2008 à 18h02
    Tricky mercredi 2 janvier 2008 - 17h44

    >> Le 6+5 est présenté comme une des pistes, avec le salary cap, la réforme des compétitions européennes, etc, c'est Vamos, Peter et toi qui avez fait une fixette dessus en lui donnant de l'importance ;-)

    Sinon, je vois pas en quoi ce serait compliqué de légitimer la préférence nationale, tant que c'est fait dans un souci d'équité.
    Parce que c'est un gros mot? Il aurait fallu se revolter contre elle il y a 15 ans?

    Une fois de plus, le foot marche complètement sur la tête, il y a des signaux d'alarmes qui s'allument partout, et je vois tout un tas de trucs moralement plus répréhensibles que le 6+5.

  • Safet le prophète le 02/01/2008 à 18h37
    Björn Björk
    " Sinon, je vois pas en quoi ce serait compliqué de légitimer la préférence nationale, tant que c'est fait dans un souci d'équité. "

    Ben justement, si le probème, c'est l'équité, il y a d'autres pistes bien plus judicieuses que celle-ci pour y arriver.
    Là, ça donne l'impression que certains prêchent pour leur paroisse, à savoir choisir le système qui arrange le plus les clubs français.
    Lorsque dans les années 80, le Matra puis l'OM se sont lancés dans une surenchère de vedettes, il n'y avait pas grand monde en France pour trouver ça inéquitable...

  • Björn Björk le 02/01/2008 à 18h42
    Safet > D'ou le fait que ce n'est qu'une proposition parmi d'autres...

  • Forez Tagada le 02/01/2008 à 18h57
    > tricky
    Je n'ai pas dit que c'était la panacée, mais toute idée visant à encadrer la "liberté" du marché des joueurs a au moins une vertu: mettre le débat sur le terrain politique et rappeler que c'est une question de choix.

    Je disais dans le premier post que le 6+5 me semblait plus défendable en disant "les joueurs formés dans le pays en question", ce qui permet de sortir de la question de la nationalité tout en atteignant les objectifs (et en étant plus euro-compatible). Car ce n'est pas une question d'identité nationale (sic), mais de cohérence des compétitions et, effectivement, d'équité.

    Il me semble que les joueurs bénéficient de contreparties incroyablement avantageuses pour ce qui est de leur statut de travailleurs. Je rappelle que les exonérations de charges sur leurs salaires constituent déjà une "exception sportive"...

    D'autre objectifs, comme un contrôle de gestion à l'échelle européenne (et tous les règlements qui pourront conrecarrer des dérives patentes) sont du même ordre sans – je pense – bafouer votre affection pour la liberté.
    Par le passé, la Commission européenne a toléré des entraves à la sacro-sainte libre circulation des travailleurs en admettant que des règlements sportifs et des contraintes puissent s'appliquer aux transferts (période de stabilité, indemnités de formation, etc.).

  • Tricky le 02/01/2008 à 19h10
    Forez Tagada
    mercredi 2 janvier 2008 - 18h57
    D'autre objectifs, comme un contrôle de gestion à l'échelle européenne (et tous les règlements qui pourront conrecarrer des dérives patentes) sont du même ordre sans – je pense – bafouer votre affection pour la liberté.
    -----------
    Oui.

La revue des Cahiers du football