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Faux jumeaux, vrais gâchis

Mardi soir, la 37e journée opposera deux des plus gros fiascos de l'histoire récente du foot français. Depuis cinq ans, sous l’effet d’une logique purement managériale, Paris et Rennes ont beaucoup dépensé, mais peu joué et encore moins gagné. Inventaire de deux quinquennats ratés.
Auteur : Hannibal Lecteur le 19 Mai 2003

 

“L’histoire présente évoque certains personnages de dessins animés, qu’une course folle entraîne soudain au-dessus du vide sans qu’ils s’en aperçoivent, de sorte que c’est la force de leur imagination qui les fait flotter a une telle hauteur; mais viennent-ils à en prendre conscience, ils tombent aussitôt” (Raoul Vaneigem). Osons l’hypothèse : depuis quelques années, Rennes et le PSG forment le tandem comique le plus réussi de la L1. Vrais personnages de cartoons, ils courent dans tous les sens, se crament la figure avec les bombes qu’ils ont eux-mêmes allumées, subissent des chutes vertigineuses, et, à l’image du coyote de la Warner, se relèvent toujours, persuadés d’être des grands clubs et de réussir bientôt. Ce qui n’arrive jamais, bien sûr. Les frères siamois de la L1 Ces dernières saisons, on a un peu l’impression qu’un pacte secret unit les deux équipes. Depuis cinq ans (arrivée de François Pinault a la tête du club centenaire en juin 1998, et nomination de Laurent Perpère à la présidence du PSG en décembre de cette même année), les mouvements entre la Bretagne et la capitale se sont multipliés, comme en témoignent les passages à Rennes de nombreux ex-parisiens (citons en vrac Paul Le Guen, Christophe Revault, Bernard Lama, Grégory Paisley, Edouard Cissé, Jean-Michel Moutier …). Les destins des deux équipes se sont parfois noués au même endroit : ainsi, fin novembre 2000, les joueurs rennais s’imposaient au Parc (1-0), sauvant ainsi la tête de Paul Le Guen, et précipitant par ricochet la chute de Bergeroo (ce dernier sera limogé quelques jours plus tard, après une déroute à Sedan, 1-5) (1). L’entraîneur parisien rebondira deux ans plus tard à … Rennes, avant d’être rapidement limogé et remplacé par Vahid Halilhodzic, qui prendra l’an prochain la direction de … Paris. Un vrai jeu de chaises musicales, ou une belle illustration du théorème des dominos: comment un but de Cyril Chapuis en 2000 a pu envoyer le technicien bosniaque au Camp des Loges en 2003. Fluctuat nec mergitur (mais difficilement) En tout cas, s’il y a un domaine où cette communauté de destins est évidente, c’est bien celui des résultats: Rennes et Paris représentent sans doute deux des plus beaux naufrages du football français depuis 1998 (la Coupe du Monde 2002 étant hors-concours). Seules huit autres équipes auront connu une présence ininterrompue en L1 pendant cette période, accumulant titres et (ou) places d’honneur (Nantes, Lyon, Bordeaux, Lens, Monaco, Auxerre appartiennent tous à des degrés divers à cette catégorie), ou connaissant au moins une certaine quiétude a l’abri du ventre mou (Bastia). Après plusieurs saisons agitées, l’OM s’est quant à lui en partie stabilisé cette année sous la direction d’Alain Perrin, et pourrait retrouver bientôt la Ligue des Champions. La faillite de Rennes et de Paris est dans cette perspective encore plus flagrante, et s’apparente à un véritable gâchis si l’on considère le potentiel public et la notoriété régionale des deux clubs (malgré des résultats plus que médiocres, ils auront respectivement attiré cette saison 18 000 et 38 000 spectateurs de moyenne à domicile). Depuis 1998, le club breton aura usé quatre entraîneurs (Le Guen, Gourcuff, Bergeroo, Halilhodzic) et trois présidents (Blayau, Ruello, Cueff), pour seulement décrocher deux modestes places d’honneur (5e en 1998-1999, 6e en 2000-2001), connaître de nombreuses désillusions, et flirter aujourd’hui avec la relégation. Le PSG, lui, aura vu passer trois entraîneurs (Jorge, Bergeroo et Fernandez), et accumulé les contre-performances douloureuses (défaite en finale de la Coupe de la Ligue 2000 face à Gueugnon, non-qualification pour la Ligue des Champions les deux dernières années, éliminations sans gloire en UEFA). À un niveau d’ambitions différent, ce gâchis est assez similaire, et révèle l’échec d’une gestion purement managériale des deux clubs. Ou comment les mêmes erreurs produisent les mêmes effets. L’argent ne fait pas (toujours) le bonheur L’échec des deux équipes est d’abord l’échec d’une politique d’investissements massifs au détriment de la formation: si Rennes est un des meilleurs clubs formateurs de France, l’intégration en équipe première de ses jeunes s’est révélé problématique ces dernières années (voir les cas Bigné, Danic, N’Diaye ou Didot, vite poussés sur la touche ou transférés après des débuts prometteurs). Paris, lui, a dû racheter au prix d’or certains éléments de son centre de formation (le cas Anelka étant le plus évident). Les deux clubs ont mené la même politique d’investissement, à la fois somptuaire et risqué : entre 2000 et 2002, Rennes aura ainsi dépensé plus de 53 millions d’euros pour s’offrir Fabiano, Lucas, Turdo, Vander, Fleurquin, Loeschbor et Maoulida, presque tous inconnus à l’époque, et dont les performances auront été médiocres, entre blessures et méformes. Paris, lui, aura aussi beaucoup investi (notamment sur Anelka, Dalmat, Luccin et Distin, achetés pour un montant total de 60 millions d’euros en 2000) pour des résultats tout aussi décevants. Malgré quelques réussites incontestables (Cech et Nonda à Rennes, Ronaldinho et Heinze à Paris), la politique de transferts des deux clubs, trop risquée, a été un échec. Un ratage qui reflète l’inadaptation au football d’une vision purement économique du jeu, conduisant à acheter (souvent au-dessus de leur valeur, comme le prouve la surenchère énorme pratiquée par Rennes sur la proposition marseillaise pour Lucas) de bons joueurs en croyant que l’addition des talents individuels provoquera automatiquement du beau jeu, et à chambouler l’effectif après chaque saison décevante. Hélas pour les deux clubs, les bons classements ne s’achètent pas en un clin d’œil, de même que les compétences (il est à ce titre significatif que Perpère à Paris et Cueff à Rennes soient l’objet de la même critique, celle d’être des “parachutés” sans connaissance profonde du jeu): la construction d’un effectif performant demande plus de temps et de stabilité. Jamel Attal notait déjà il y a presque quatre ans, à propos de Pierre Blayau (Rennes sous pression): “Habitué aux conseils d'administration, aux séminaires d'entreprise et aux discours de motivation de la force de vente, le PDG de Moulinex est en train de révéler le choc culturel provoqué par l'irruption du management d'entreprise dans les clubs de foot”, avant d’ajouter “On ne construit pas une équipe du jour au lendemain avec un carnet de chèques”. Cette remarque est plus que jamais d’actualité: à Rennes et a Paris, les gros moyens auront tué le jeu, amenant une politique d’achats plutôt inefficace, centrée sur la rentabilité à court terme, avec les résultats que l’on sait sur la situation financière actuelle des deux clubs (2). Mauvaise presse Rennes et Paris illustrent également à la perfection les liaisons dangereuses qui peuvent unir les clubs à la presse. Dirigées par deux coaches “forts en gueule”, les équipes auront connu une saison médiatique agitée, qui s’ajoute à des saisons précédentes déjà mouvementées. La combinaison d’investissements massifs (provoquant une plus grande attente de résultats de la part de la presse sportive), d’une instabilité chronique de l’effectif (n’aidant pas à la constitution d’une ambiance harmonieuse au sein du groupe) et de relations difficiles entre l'entraîneur et certains joueurs (naissant des résultats difficiles, bien sûr, mais renforçant aussi la spirale négative, selon un mécanisme circulaire bien connu) a formé à Rennes et à Paris un cocktail médiatique détonant, fait de petites phrases, de rumeurs, de révélations distillées au compte-gouttes, culminant avec l’irruption régulière d’“affaires” tragi-comiques dont les journaux se délectent (affaire Réveillere-Escudé, affaire de la “Playstation de Strasbourg”, conflit Diatta-Halilhodzic, conflit Ronaldinho-Fernandez, affaire Llacer …). Cette pression médiatique énorme n’aura fait qu’ajouter à l’ambiance délétère du Camp des Loges et de la Piverdière (ces derniers jours, l’annonce de l’arrivée d’Halilhodzic à Paris aura d’ailleurs provoqué plusieurs articles supplémentaires sur la situation catastrophique du club breton) (3). Il ne s’agit pas ici d’incriminer la seule presse sportive, les entraîneurs des deux clubs ayant leur part de responsabilité dans cette situation (voir par exemple le refus d’Halilhodzic de s’exprimer devant les médias à une époque, où les déclarations de Fernandez qualifiant de prestation “parfaite” une défaite piteuse de ses joueurs face à Montpellier). Le pompon revient ici aux présidents, Perpère descendant par exemple son propre entraîneur en décembre dans Le Monde (disant qu’il serait moins préjudiciable pour le PSG de se passer de Fernandez que de Ronaldinho), nous rappelant l’époque pas très lointaine où René Ruello critiquait ouvertement Le Guen devant la presse. Une mystérieuse affaire de styles Enfin, le plus grave est sans doute l’absence d’identité des deux clubs depuis cinq ans, à part peut-être dans… l’absence de jeu. Certains clubs font des saisons moyennes en réussissant à fournir un peu de spectacle (y compris par leurs bourdes défensives): Paris et Rennes font des saisons médiocres en fournissant un spectacle mauvais (et vice-versa). Pour pallier leur manque de fond de jeu, les deux clubs ont lancé au fil des saisons des slogans marketing qui claquent pour porter de pseudo projets cache-misère, qui auront rarement survécu plus d’une saison: il est ainsi frappant de constater que les deux clubs auront tenté de porter un projet “identitaire” (les “jeunes de banlieue” pour Paris, avec Luccin, Dalmat, Anelka; les joueurs bretons pour Rennes, avec Le Roux, Bigné et Gourvennec notamment) et un projet fondé sur la “filière sud-américaine” (Ronaldinho, Paulo Cesar, André Luiz, Cardetti au PSG; Lucas, Vander, Fabiano, Turdo, Loeschbor, Fleurquin à Rennes). Quant au slogan “L’Europe par le jeu” lancé l’an dernier par Rennes à l’arrivée de Christian Gourcuff, il sonne aujourd’hui comme une (mauvaise) plaisanterie. Bientôt la L2 sans le jeu? Expérimental, jet-set, trash et trop de stars Si certains aspects des crises des deux clubs diffèrent (celle de Rennes est la faillite d’une approche “nouveau riche” du football, tandis que celle du PSG montre plus la difficulté pour le club à gérer la fin de ses “années dorées” de 1993-1998), les symptômes en sont plus ou moins les mêmes, et révèlent l’échec de la vision managériale du football. Des investissements hasardeux, une instabilité chronique, une pression excessive sur les résultats de court terme, une grande compétition interne au club et de nombreux états d’âme du groupe auront conduit Rennes et Paris à l’échec. (voir Le bûcher des vanités et La crise, mode d'emploi). Tâtonnements, instabilité, mauvaise ambiance, pression excessive, il n’en fallait pas plus pour gâcher cinq saisons. La différence est criante avec des clubs comme Bordeaux ou Lyon, qui se maintiennent en tête de classement depuis cinq ans grâce à des recettes simples: la présence de quelques joueurs cadres (Ramé, Pauleta, Jemmali ou Afanou à Bordeaux; Coupet, Violeau, Anderson et Dhorasoo à Lyon), des investissements judicieux, des entraîneurs posés et qui gèrent assez bien leurs relations avec la presse, une équipe dirigeante relativement stable. La différence entre les ambitions affichées par Rennes et Paris et leurs résultats a aujourd’hui de quoi faire peur. Avant 1998, Rennes restait sur trois maintiens consécutifs, certes acquis dans la douleur, mais sans l’ambiance détestable qui s’est emparée du club aujourd’hui, et avec un groupe manifestant une vraie combativité. Paris, lui, avait décroché un titre de champion (1994), une victoire en C2 (1996) et une finale (1997), trois demi-finales de Coupe d’Europe (C1 en 1995, C2 en 1994, C3 en 1993) et cinq coupes nationales (Coupe de France en 1993, 1995 et 1998, Coupe de la Ligue en 1995 et 1998). On est très loin de ses résultats aujourd’hui, et comme le notaient ironiquement les Cahiers (Le PSG 2000-2001 en 10 questions), la première chose qu’on attend chaque année, c’est le moment où les deux clubs, installés dans leur culture de l’échec, vont exploser en vol. Rennes et Paris ressemblent aujourd’hui à des entreprises dont le siège social aurait été refait à grands frais, mais où le contremaître, critiqué par le PDG, s’engueule avec les ouvriers, le tout influençant évidemment la qualité de la production. Les deux clubs sont ainsi devenus les FC Hollywood miniatures du foot français. Avec une petite différence: le Bayern gagne des titres, lui. (1) Sur cette rocambolesque soirée, voir l’article de Jamel Attal: Rennes: le président et l'entraîneur (fable comique). (2) La dette du PSG a l’égard de Canal + est ainsi estimée à 200 millions d’euros par Bertrand Méheut, président de la chaîne cryptée (Le Monde, 27-28 avril 2003). (3) Pour un bon exemple, se référer à l’article de Karim Nedjari dans Le Parisien du 12 mai (Rennes ne le retient pas), où le journaliste annonce qu’Halilhodzic aurait promis de “balancer” sur son ancien club dans la presse.

Réactions

  • luckyluke le 21/05/2003 à 15h45
    carlos l'arbitre aussi était dans le coup. La preuve, il n'a pas voulu siffler de pénalty qui aurait pu donner la victoire à l'OL ;-)))
    Non sérieusement qu'est-ce qu'ils auraient dû faire, risquer de se faire prendre en contre? C'est vrai que c'était limite, mais vu les autres résultats...
    C'est du foot pro, avec tous les enjeux économiques que cela implique.
    En plus le calendrier est inhumain (n'est-ce pas DD! bon il a raison sur le fond mais il aurait mieux fait de le dire seulement avant et pas juste après avoir perdu)

    Pour en revenir à PSG-Rennes, si Luis va à Rennes, le PSG-Rennes de la saison prochaine risque d'opposer 2 candidats au maintien...

  • marco348 le 22/05/2003 à 12h10
    baygon,

    mais le site officiel lyonnais, qui reconnait l'appellation OL en 1950 semble absolument vouloir faire remonter ses origines à...1917 !!! :-)

  • CHR$ le 22/05/2003 à 14h02
    marco : sur le site de l'OL, la page qui parle de 1917 s'intitule "Le Foot à Lyon avant l'OL", et traite principalement des deux autres grands clubs lyonnais : le LOU (à la lutte pour la montée dans le top 16, mais ça sera dur) et le FCL (plusieurs fois champion chez les féminines).
    Qui plus est, le LOU est l'ancêtre naturel de l'OL, qui en est l'émanation, quand la section football du LOU s'est émancipée du club omnisport.

  • cardetti le 22/05/2003 à 14h18
    Le" LOU", c'est tout chou comme nom, ça, non ? ;-)

  • luckyluke le 22/05/2003 à 15h44
    Lyon Olympique Universitaire
    Il y a même un LOSC à Lyon (pour Harvest)
    Y a pas le SMUC à Marseille Cardetti (c'est pas mal comme nom aussi non?) ;-)

    Blague à part, j'ai bien aimé l'interview de JMA dans le Progrès qui raconte qu'il a aidé le PSG à battre Monaco en ramenant Ronnie du Mexique dans le même avion que Juninho et Edmilson. C'est pas mal joué non?
    "Quant à Ronaldinho, on lui a permis de bien voyager à son retour du match Mexique - Brésil, et de bien jouer quelques heures plus tard contre Monaco. Ce n'était pas totalement fortuit, on a pu discuter aussi avec lui, mais j'ai appelé Francis Graille pour discuter du dossier, et il m'a répondu qu'il était hors de question de le laisser partir. J'en ai pris acte. "

  • gb13 le 22/05/2003 à 16h11
    LL le SMUC à Marseille est surtout connu pour son passé en Hand ( c'est le club de Constantini )

  • baygonsec le 22/05/2003 à 16h17
    prends-en bien acte, Jean-Mi, prends en bien acte ;-))

  • naiche le 22/05/2003 à 18h54
    Le seul OL d'avant guerre, c'esr l'Olympique Lillois (premier champion de France), non mais ...

  • Titouk70 le 07/06/2003 à 09h16
    Essais???

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