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Fondue au bleu

Tenue en échec, l'équipe de France a montré de prévisibles limites. Pour nous venger, nous avons aligné analyses frontales, dégonflage de la bulle Ribéry, statistiques imparables en faveur du duo Titi-David et décryptage de David Astorga.
le 14 Juin 2006

 

Les marchands de mouron continueront d'affirmer que la victoire était impérative, au mépris des mathématiques et de la logique de ce groupe G. L'équipe de France n'a certes pas brillé au Gottlieb-Daimler Stadion, mais il y a peut-être quelque chose de positif à la voir remettre très vite les pendules à l'heure des ambitions qu'elle peut véritablement nourrir... Car il faudra commencer par être modeste pour espérer une progression, après les doutes affichés mardi soir.


La nalyse

Fallait-il sérieusement s'attendre à autre chose? Face à une équipe suisse en progrès constant depuis une facile victoire à Genève il y a trois ans (voir Le gruyère avait des trous), une équipe qui nous a trop souvent démontré sa capacité à nous mettre des bâtons dans les roues, le pensum infligé hier soir à Stuttgart n'a malheureusement rien d'étonnant. Quand les deux favoris d'un groupe qui se connaissent parfaitement s'affrontent, c'est leur capacité à se neutraliser qui risque de s'imposer, et le 0-0 est alors plus qu'une éventualité...
Reste à savoir pourquoi la sélection française n'a pas renversé son homologue helvète en montrant plus d'allant et plus d'idées, avec cette question corollaire: en avait-elle les moyens?

Henry en solo, l'attaque à vau-l'eau ?
Sur le plan tactique d'abord, la surprise d'un retour à deux récupérateurs axiaux s'est accompagnée du remplacement de Vieira aux côté de Makelele, et surtout de l'option d'une seule pointe. Souhaitée par une bonne partie des observateurs qui ne jurent que par le Gunner et souhaitent lui offrir une totale "liberté" sur le front de l'attaque, elle a pourtant surtout débouché sur un constat d'échec: celui d'une présence notoirement insuffisante devant le but – parfaitement illustrée par ces centres d'Henry pour… personne.

trezeguet_banc.jpg
Le meilleur positionnement de Trezeguet, ce n'est pas entre les défenseurs remplaçants.

Écartée pour des raisons obscures (voir L'assassinat de Trezeguet et ci-dessous), la paire Trezeguet-Henry devrait pourtant retrouver du crédit après le spectacle de Tricolores assez largement inoffensifs dans la configuration d'hier… Du moins si Saha n'est pas considéré prioritaire, comme semblerait l'indiquer son entrée en remplacement de Ribéry (Trezeguet a peut-être été puni pour avoir réclamé… plus d'audace).


Défaillances individuelles en attaque
Le schéma tactique ne suffit cependant pas à expliquer l'impuissance française. D'autres facteurs sont tentants, comme le déclin physique après la mi-temps, mais un constat s'impose: c'est avant tout la faible qualité technique du quatuor offensif qui a privé l'équipe de France d'une victoire. Wiltord, Henry, Ribéry et Zidane ont en effet manqué trop de gestes aux moments de vérité pour espérer trouver la faille – à l'image de cette échappée de Ribéry sur le côté droit, achevée par un centre mal ajusté pour Henry (voire mal interprété par ce dernier), ou bien par ce tir sans danger d'Henry après un débordement de la gauche.
Ces quatre-là ont également pâti d'avoir perdu trop de duels, pour quelques dixièmes de secondes ou quelques centimètres, qu'il s'agisse de récupérer un ballon ou de déborder un adversaire… Ces regrets ne sont toutefois pas rédhibitoires: on a vu des phases offensives bien menées, comme lorsque Ribéry relayé un service de Zidane pour Vieira, celui-ci ripant sa volée (49e). Reste à les reproduire plus souvent, et à ne pas rater les gestes décisifs.

Évidemment, les joueurs offensifs pourront regretter de n'avoir pas eu plus de soutien venu de derrière, ou déplorer que ce soutien n'a pas été plus efficace – à l'instar des maladresses de Vieira quand il a tenté d'apporter le surnombre. Mais il est difficile de renoncer à la satisfaction globale d'un bloc défensif bien en place, qui n'a encaissé qu'un but (sur penalty) lors de ses quatre dernières sorties, et auquel on peut difficilement reprocher de ne pas avoir fait aussi la différence en attaque.



Un message pour Raymond

Histoire d'aller à l'encontre des idées reçues sur la supposée inefficacité de l'association Henry-Trezeguet, un lecteur nous a communiqué ces statistiques, issues d'une exploitation des données du site de Fédération.
Depuis 1998, Henry et Trezeguet ont joué ensemble 36 matches, pour 1945 minutes passées sur le terrain durant lesquelles ils ont marqué 30 buts – soit un but toutes les 65 minutes (l'équipe de France ayant marqué 51 buts au total, soit un but toutes les 35 minutes).
Qui dit mieux?



Vox populi, vox cretini

ribery_jdd.jpgSur le plan médiatique, la préparation de l'équipe de France s'est quasiment réduite au développement de la ribérymania, laquelle a presque suffit à éclipser les alarmantes prestations de Zidane – celui qui aurait pourtant dû focaliser toutes les attentions. Montée à la faveur de trois bouts de match réussis, dans des conditions idéales, la mayonnaise a pris dans des proportions ridicules, n'ayant plus rien à voir avec le football. Qu'on en juge: ce dimanche, le JDD titre sur toute la largeur de sa une "La France folle de Ribéry", ouvre sur une double page consacrée au "nouveau phénomène" et annonce un sondage triomphal selon lequel "69% des Français veulent qu'ils soit titulaire contre la Suisse". Et oui, les Français se sont prononcés, c'est-à-dire votre voisin, la standardiste de votre boîte et peut-être même votre grand-mère.
Ce mardi matin, une armada de radioreporters sillonnaient les rues de Boulogne-sur-Mer pour transmettre à leurs auditeurs les bouleversants témoignages de ceux qui avaient approché la nouvelle idole. Et entre ces deux jours, la Nation soulagée apprenait que Raymond Domenech avait cédé à l'appel du peuple et pris la seule décision qui s'imposait: aligner Ribéry dans le onze de départ. Une décision de pur bon sens saluée par tous les spécialistes en matières générales qui pullulent dans les médias.


Problème: on peut craindre que cette vogue complètement prématurée ait culminé… le matin de France-Suisse. Car Franck Ribéry, de manière assez prévisible puisqu'il se trouvait sous la double pression d'une première rencontre de Coupe du monde et d'une première titularisation en bleu, a malheureusement renouvelé sa contre-performance de la finale de Coupe de France: non pas qu'il soit totalement passé à côté de son match, mais simplement qu'il n'a jamais été décisif, participant même au déchet technique des Bleus. À la décharge su sélectionneur, on doit souligner qu'il n'avait probablement pas de meilleure option pour remplacer Malouda à gauche… S'il est à craindre que la plupart des experts, pour ne pas se dédire, vont faire mine de ne pas enregistrer cette déception, mais espérons que les responsables de l'équipe de France seront amenés à penser autrement – et surtout de manière plus rationnelle – l'apport du Marseillais.



Les gars

Peu sollicité, Barthez a toutefois dû être chanceux sur la grosse frayeur de la 24e minute, puis impeccable sur la tête à bout portant de Gygax (65e).

Abidal a plus fait valoir sa solidité défensive que sa contribution offensive face à un Degen très affûté. On retiendra que c'est lui qui intervient devant Frei sur le renvoi du montant de Barthez. La qualité des ailes suisses explique d'ailleurs en partie l'impuissance française, car de l'autre côté, Sagnol a également eu forte affaire, au point de ne plus retrouver ses affinités avec Wiltord.
Gallas a été impressionnant d'autorité dans ses interventions et intéressant par son entente avec Abidal – plus tangible que sa complémentarité avec un Thuram encore coupable de quelques flottements dans son positionnement, comme sur ce coup franc qui termine sur le poteau (c'est lui qui couvre Frei, sans marquer personne). Son expérience a toutefois été précieuse le reste du temps. Au bilan, la charnière a éteint Frei et Streller, ne souffrant que sur deux longs centres particulièrement difficiles à négocier.

Makelele est resté sur la lancée de ses prestations précédentes, avec des responsabilités davantage partagées avec Vieira, très présent en première mi-temps mais qui a fortement décliné ensuite. Le Turinois ne détient décidément pas les clés tactiques de son équipe, ce qui invalide complètement l'idée selon laquelle il aurait dû être le successeur de Deschamps.
Actif et présent comme contre la Chine, Zidane a, hélas, été loin de faire la décision et comme il n'a pas non plus donné une vraie cohérence au jeu de son équipe, son rôle reste à définir dans cette compétition. Vraie déception, Wiltord a confirmé les craintes soulevées par ses apparitions lors des matches amicaux: systématiquement en retard, il n'a été que l'ombre de l'international irréprochable qu'on a connu, contribuant à l'extinction du flanc droit.
Ribéry a commencé la rencontre avec trois prises de balle pour autant de pertes. Une façon de fixer son seuil de compétence sur ce match: beaucoup d'activité, mais peu d'efficacité. Et une baisse de régime prévisible qui lui a valu un remplacement par Saha (70e). Le Mancunien a tâché de trouver la bonne fréquence avec Henry, et il s'est une nouvelle fois fait remarquer par une déviation à l'ultime minute, qui faillit profiter à Dhorasoo – entré, lui, à la place de Wiltord (84e) pour remettre un brin de rythme.

Henry a cadré un tir délicat pour Zuberbühler à la 32e minute, avant de voir sa reprise contrée par la main de Müller (37e). Il a brillé par ses accélérations, mais démarrant le plus souvent (et le plus efficacement) des côtés, ce fut pour constater son isolement et la faiblesse des solutions proposées par ses coéquipiers.



Le match de David Astorga

On aurait pu évoquer la première apparition de David Astorga – s’il n’avait été exclu du cadrage caméra par un réalisateur soucieux de n’y inclure que Raymond Domenech et les logos des sponsors. Mais sa voix fraîche et ses approximations grammaticales nous confortaient dans notre première impression: il avait bien été désigné "homme de touche" par TF1 au cours du match France-Suisse. Et il fit un match quasiment parfait.

7e minute : Première intervention, sur l’état de la pelouse. Il est payé pour ça, on attend juste la météo et la couleur des chaussures de Franz Beckenbauer.
32e minute : Deuxième intervention – mais ces vingt-cinq minutes de silence ne donnent que plus de saveur à ce commentaire sur les frappes enroulées de Thierry Henry : "La spécialité de Henry est surnommée ‘la banane’ par le sélectionneur suisse". Le fruit de vingt-cinq minutes de réflexion, donc.
34e minute : "C’est un ballon qui fait peur aux gardiens". On attend juste qu’il dise à Coupet que c’est mieux pour lui d’être n°2, car sinon il aurait fait plein de cauchemars.
35e minute : Tandis que Ribéry semble peiner un peu physiquement: "Est-ce que Ribéry ne paie pas le fait de ne pas avoir commencé les matches de préparation avec l’équipe de France, vous ne croyez pas?" Là, c’est le gain de confiance, la hardiesse au sommet: il pose une question, comme s’il existait. Il est in da house.
40e minute : "Le docteur Paclet a commencé un sprint vers Thierry Henry". On ne saura pas si le docteur Paclet a fini son sprint ou si c’était juste pour se faire mousser par David Astorga, mais on saura que David Astorga connaît le nom du médecin de l’équipe de France. Il est pas seulement  in da house, il est in ze middle of ze living room.
Interview de milieu de match : "Est-ce qu’il y aura des changements pour cette mi-temps, Raymond" On note le "Raymond", le prénom complice qui fait se sentir tout petit celui qui connaît juste le docteur Paclet. Là, il est sur le canapé du living room, avec les pieds sur la table basse.
62e minute : "Abidal est le sauveteur de dernière minute quand il y a des ballons chauds". Non content de manier la langue de bois et de posséder un vocabulaire qui est un vrai filon pour toutes les écoles d’orthophonie, il se place comme candidat au Micro de plomb. Un type en or on vous dit.

Réactions

  • Tapas Tef y Graf le 15/06/2006 à 09h24
    Je sais plus si je l'ai deja dit, mais je vous trouve un peu dur avec Zidane. Pendant une mi-temps c'etait le meilleur francais sur la pelouse amha. Il est a l'origine de tous les decalages, a toujours sa vision du jeu et sa qualite de passe. Il a meme fait des courses tranchantes (et oui) dans les intervalles. Pendant ce temps la Ribery allait systematiquement s'empaler sur un defenseur suisse, Henry perdait tous ces ballons sans meme avoir le debut du quart de l;once d'une vraie occasion de but, et un Wiltord crame a souhait qui n'arrive decidement plus a mettre son fameux coup de rein.
    Ensuite Zidane a baisse de rythme inexorablement au fil des minutes, tout comme le jeu offensif de l'equipe de France. Tiens tiens... Bref Zidane pese peut etre encore et malgre "son grand age" sur le jeu de l'equipe de France bien plus qu'on ne veut le croire. Autant la Zidanemania de 98 m'insuportait, autant la Riberymania d'aujourd'hui me parait sans fondement et j'ai envie de rendre a Cesar ce qui est a Cesar: hier sans Zidane la France n'aurait pas ebauche l'ombre d'une attaque construite.
    L'animation offensive de la France est vachement dependante de quelques individualites. C'est a dire Malouda et Zidane. On monte aux nues Ribery et Henry, mais c'est encore de ceux dont on parle le moins qu'il faut attendre le plus.

  • Si le vin vil tord le 15/06/2006 à 09h38
    Tapas Tef y Graf - jeudi 15 juin 2006 - 09h24
    hier sans Zidane la France n'aurait pas ebauche l'ombre d'une attaque construite.
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    Pour moi ce genre de phrase est à rapprocher des "Sans Zidane l'Equipe de France ne serait même pas à ce Mondial". L'entraîneur a fait son choix. Après qui peut dire ce que ça aurait été si le choix avait été différent??

  • La meute de sphinx le 15/06/2006 à 13h26

    Il y a une fin à tout, et ceux qui s'attendent à revoir le Zidane d'il y a 4 ans sont, et seront déçus. Mais Zidane reste un très bon joueur qui a sa place en Equipe de France. Maintenant, je ne suis pas sûr que l'on doive encore bâtir l'équipe de France autour de lui.
    Il peut encore faire la différence à n'importe quel moment d'un match, mais il ne nous fera pas gagner la coupe du monde.
    Mais bon, les français vivent dans le passé et se complaisent dans la mélancholisme à la recherche du temps perdu... (en témoigne encore l'article de F365 du jour " Zidane doit faire plus" )A quoi bon leur expliquer quelque chose qu'ils n'ont pas envie d'entendre ?

    Personne n'a gagné la coupe du monde sans un joueur exceptionnel à l'animation. Si la France est championne du monde en 2006, ce sera plus à la manière de la Grèce au championnat d'Europe 2004.

  • La meute de sphinx le 15/06/2006 à 13h34
    Comme une idée n'arrive jamais seule...

    Je reviens sur l'interview de trezeguet qui déplore que l'on se satisfasse du seul fait que nous ayons une équipe "équilibrée".
    Je n'ai pas vu un Brésil équilibré contre la Croatie, il était souvent déséquilibré entièrement en attaque, fragilisé donc en contre-attaque. Mais toujours dans le sens du jeu. Et ils ont battu une très bonne équipe Croate, dans un match très agréable à suivre, grâce à de l'envie, des prises de risques, de la solidarité, et un peu de folie.
    Avoir une équipe équilibrée est le même gage de succès que d'avoir un beau maillot à mon sens.
    Il vaut mieux être un peu fou que parfaitement équilibré, lisse et sans intérêt, ça vaut dans le foot comme dans la vie. La comparaison est hâtive, mais je la toruve intéressante, car si trop de folie mène à sa perte, on perd en s'étant fait plaisir et en ayant fait plaisir à son public.

  • Tapas Tef y Graf le 15/06/2006 à 19h41
    Si le vin vil tord - jeudi 15 juin 2006 - 09h38
    Tapas Tef y Graf - jeudi 15 juin 2006 - 09h24
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    J'ai oublie de preciser que c'etait mon premier match de l'edf depuis presque 2 ans. Donc merci de ne pas me ranger dans la categorie "on s'est qualifier face a Zidane". J'ai pas vu les macths et j'ai pas d'opinion a ce sujet.
    Mais d'apres ce que je lisait ici ou la, Zidane etait a la rue et Ribery le nouveau joyeau de la selection. Desole mais Ribery est passe a cote de son match (du moins sur ce pour quoi il etait aligne d'entree: son "pouvoir" offensif), En revanche j'ai trouve Zidane bon en premiere mi-temps. Il etait a la baguette et c'etait le seul a faire accelerer le ballon sur les attaques, les autres le ralentissait. Ce n'est pas le Zidane de 1998 ou 2000, mais il est encore largement au-dessus de la moyenne. En revanche on est d'accord, apres 60 min il sert plus a rien.

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