Pour Isaksson le glas
Face à la Suède, les Bleus ont reçu la victoire du meilleur d'entre eux. La nalyse • L'éclipse de Guilavogui • Les observations • Vu du forum
L'équipe de France a fini son année dans le ton de sa demi-saison: modérément brillante mais avec de bons moments, courtement victorieuse, appliquée plus qu'échevelée, équilibrée et constante malgré les changements (de joueurs et de système). Deschamps travaille dans une rare sérénité et le bon esprit de son groupe, acquis durant la Coupe du monde, semble préservé au vu de l'investissement des uns et des autres. On ne doit pas oublier quels pièges recèle la gestion du long cycle des matches amicaux pour la sélection du pays organisateur…
Ce France-Suède n'aura donc pas affolé les cardiogrammes, mais les Bleus auront eu le bon goût d'obtenir une victoire tardive grâce à l'intervention de leur capitaine du soir – en bonne logique un défenseur compte tenu de l'étonnante imprécision des attaquants, qui ont tenu à baptiser le Vélodrome par un arrosage copieux de ses virages. Varane, avec deux tentatives directes et deux déviations (pour des occasions de Kurzawa et Griezmann) avait auparavant été le plus dangereux sur corner, il a fini par emporter la mise. Puissions-nous encore longtemps lui chercher un défaut majeur.
La nalyse : vivacité et surpoids
Autant être honnête, il y a eu peu de raisons de s'enthousiasmer, hier au Vélodrome. Et si l'équipe de France a sa part de responsabilité dans l'affaire, la stratégie suédoise n'a rien fait pour arranger les choses. Regroupés à dix devant leur surface, une situation forcément accentuée en l'absence de Zlatan Ibrahimovic et des possibilités de marquer qu'il offre, les Scandinaves n'ont pas eu beaucoup de réussite dans leurs quelques initiatives et se sont contentés de faire comme l'Albanie – version Volvo derrière et Ikea un peu cheap offensivement.
Le 4-2-3-1 tricolore trouvant son calque avec le 4-3-3 adverse, il a fallu faire des différences autrement que par le démarquage. Même s'il était fluide dans ses permutations et dézonages, le trio derrière Gignac a permis d'avoir plus de situations que de vraies occasions. Les couloirs ont vu du renfort en Kurzawa puis Digne, moins en Sagna, mais l'orgie de centres (vingt-huit au total) n'a pas amené grand-chose face à une défense suédoise solide dans les airs. L'un des symptômes de cette incapacité à faire le bon choix dans les trente derniers mètres.
Voir Guilavogui se projeter et Pogba être plus conservateur avait également quelque chose d'étrange, les qualités des deux hommes appelant plus l'inverse. S'ils ont tout pris dans les airs, la fragilité technique de l'un et la facilité de l'autre ont empêché de mettre plus de pression pour casser la ligne de cinq qui se présentait à eux dès la récupération de balle.
On pourra se réjouir de voir qu'après plusieurs jours à parler des coups de pieds arrêtés défensifs, c'est un autre, offensif, qui permet de faire la décision. Mais face à une Suède bâtie façon sumo, avec des appuis stables et un bon gros ventre, l'équipe de France a passé beaucoup trop de temps à chercher l'angle d'attaque adéquat pour rendre le match passionnant. Une victoire, quelques jolies combinaisons, mais rien de franchement passionnant face à une équipe assez limitée.
L'éclipse de Guilavogui
Les stats et leurs représentations visuelles sont parfois blagueuses, à l'image de celle du positionnement moyen des joueurs (de la maison Opta), qui a commencé par faire disparaître Josuha Guilavogui "sous" Pogba, avant de refuser de lui laisser une zone à lui tout seul.
Les observations en vrac
On n'a pas mesuré le ridicule du nom "Driblou" avant d'avoir entendu Christian Jeanpierre le prononcer avec la conviction d'un vendeur de glaces.
Kurzawa a baissé les yeux pendant la Marseillaise. Il a senti le regard de Daniel Riolo sur lui.
OK, la mascotte de l'Euro 2014 est un garçon et il est blanc, mais il est rouquin.
Après une heure d'apathie, le public marseillais a épanché sur Digne son dépit de ne pas avoir eu Ibrahimovic à siffler.
Krafth a bien essayé d’emballer le match.
Benzema et Lacazette ont très vite tenu à contribuer au pourcentage de tirs non cadrés des Bleus.
Après le cimetière indien de Rennes, l'esprit de Bakayoko au Vélodrome. On était à deux doigts de retrouver la gourmette de Madar pour cette soirée hommage aux Cahiers du foot.
Excédé, Benzema a même saisi l’occasion du penalty pour envoyer un missile vers ceux qui sifflaient Digne.
Sissoko a tout changé.
"On est fâchés avec les coups de pieds arrêtés" (Christian Jeanpierre, trois minutes après un but sur corner).
Personne ne s'étant imposé au côté de Varane, Didier Deschamps a décidé qu'il jouerait seul en défense centrale.
La fameuse chatte de Didier Deschamps (vue aérienne)
Vu du forum
=>> newuser – 20h58
On aurait vu Zlatan aller dans le vestiaire des Bleus avec des caisses de pinard suédois.
=>> Mevatlav Ekraspeck – 21h18
Quinze minutes, et il est évident que Gueugnon aura du mal ce soir.
=>> Coach Potato – 21h20
Il y a des sièges vides en tribune présidentielle.
=>> Newuser – 21h21
Valbuena, Griezman et Payet quand ils arrivent face à la défense centrale, t'as l'impression qu'un poids coq vient mettre une droite à Tyson en oubliant qu'il va perdre la vie
=>> Tonton Danijel – 21h47
D'ailleurs, c'est vraiment une défense Ikea: ça a l'air simple, mais y a toujours une pièce en trop.
=>> mbfcs2 – 22h32
Réussir à caser "Zlatan" et "Téléfoot" pour parler du décès de Klas Ingesson, c'est une certaine conception de la classe. Bravo.
=>> Moravcik dans les prés – 22h36
Si un jour Kurzawa va en Suède et qu'il y a un orage, j'estime ses chances d'être touché par la foudre à 80-90%.
Les titres auxquels vous avez échappé
Suède toi et le ciel t'aidera
Les Suédois aboient et le cas Varane passe
ABBA les purges !
Juste un jaune et l'addition
(Mevatlav Ekraspeck, Save Our Sport, Tonton Danijel et Robert Murdocq)